Numérisation et mise en forme HTML (16 mai 1999) : Thierry Selva (maupassant@free.fr)
On est convaincu, en France, que la Sicile est un pays sauvage, difficile et même dangereux à visiter. De temps en temps, un voyageur qui passe pour un audacieux, s'aventure jusqu'à Palerme, et il revient en déclarant que c'est une ville très intéressante. Et voilà tout. En quoi Palerme et la Sicile tout entière sont-elles intéressantes ? On ne le sait pas au juste chez nous. A la vérité, il n'y a là qu'une question de mode. Cette île, perle de la Méditerranée, n'est point au nombre des contrées qu'il est d'usage de parcourir, qu'il est de bon goût de connaître, qui font partie, comme l'Italie, de l'éducation d'un homme bien élevé.
A deux points de vue cependant, la Sicile devrait attirer les voyageurs, car ses beautés naturelles et ses beautés artistiques sont aussi particulières que remarquables. On sait combien est fertile et mouvementée cette terre, qui fut appelée le grenier de l'Italie, que tous les peuples envahirent et possédèrent l'un après l'autre, tant fut violente leur envie de la posséder, qui fit se battre et mourir tant d'hommes, comme une belle fille ardemment désirée. C'est, autant que l'Espagne, le pays des oranges, le sol fleuri dont l'air, au printemps, n'est qu'un parfum ; et elle allume, chaque soir, au-dessus des mers, le fanal monstrueux de l'Etna, le plus grand volcan d'Europe. Mais ce qui fait d'elle, avant tout, une terre indispensable à voir et unique au monde, c'est qu'elle est, d'un bout à l'autre, un étrange et divin musée d'architecture.
L'architecture est morte aujourd'hui, en ce siècle encore artiste, pourtant, mais qui semble avoir perdu le don de faire de la beauté avec des pierres, le mystérieux secret de la séduction par les lignes, le sens de la grâce dans les monuments. Nous paraissons ne plus comprendre, ne plus savoir que la seule proportion d'un mur peut donner à l'esprit la même sensation de joie artistique, la même émotion secrète et profonde qu'un chef-d'oeuvre de Rembrandt, de Vélasquez ou de Véronèse. La Sicile a eu le bonheur d'être possédée, tour à tour, par des peuples féconds, venus tantôt du nord et tantôt du sud, qui ont couvert son territoire d'oeuvres infiniment diverses, où se mêlent, d'une façon inattendue et charmante, les influences les plus contraires. De là est né un art spécial, inconnu ailleurs, où domine l'influence arabe, au milieu des souvenirs grecs et même égyptiens, où les sévérités du style gothique, apporté par les Normands, sont tempérées par la science admirable de l'ornementation et de la décoration byzantines.
Et c'est un bonheur délicieux de rechercher dans ces exquis monuments, la marque spéciale de chaque art, de discerner tantôt le détail venu d'Égypte, comme l'ogive lancéolée qu'apportèrent les Arabes, les voûtes en relief, ou plutôt en pendentifs, qui ressemblent aux stalactites des grottes marines, tantôt le pur ornement byzantin, ou les belles frises gothiques qui éveillent soudain le souvenir des hautes cathédrales des pays froids, dans ces églises un peu basses, construites aussi par des princes normands.
Quand on a vu tous ces monuments qui ont, bien qu'appartenant à des époques et à des genres différents, un même caractère, une même nature, on peut dire qu'ils ne sont ni gothiques, ni arabes, ni byzantins, mais siciliens, on peut affirmer qu'il existe un art sicilien et un style sicilien, toujours reconnaissable, et qui est assurément le plus charmant, le plus varié, le plus coloré et le plus rempli d'imagination de tous les styles d'architecture.
C'est également en Sicile qu'on retrouve les plus magnifiques et les plus complets échantillons de l'architecture grecque antique, au milieu de paysages incomparablement beaux.
La traversée la plus facile est celle de Naples à Palerme On demeure surpris, en quittant le bateau, par le mouvement et la gaieté de cette grande ville de deux cent cinquante mille habitants, pleine de boutiques et de bruit, moins agitée que Naples, bien que tout aussi vivante. Et d'abord, on s'arrête devant la première charrette aperçue. Ces charrettes, de petites boîtes carrées haut perchées sur des roues jaunes, sont décorées de peintures naïves et bizarres qui représentent des faits historiques ou particuliers, des aventures de toute espèce, des combats, des rencontres de souverains, mais surtout, les batailles de Napoléon Ier et des Croisades. Une singulière découpure de bois et de fer les soutient sur l'essieu ; et les rayons de leurs roues sont ouvragés aussi.
La bête qui les traîne porte un pompon sur la tète et un autre au milieu du des, et elle est vêtue d'un harnachement coquet et coloré, chaque morceau de cuir étant garni d'une sorte de laine rouge et de menus grelots. Ces voitures peintes passent par les rues, drôles et différentes, attirent l'oeil et l'esprit, se promènent comme des rébus qu'on cherche toujours à deviner.
La forme de Palerme est très particulière. La ville, couchée au milieu d'un vaste cirque de montagnes nues, d'un gris bleu nuancé parfois de rouge, est divisée en quatre parties par deux grandes rues droites qui se coupent en croix au milieu. De ce carrefour, on aperçoit par trois côtés, la montagne, là -bas, au bout de ces immenses corridors de maisons, et, par le quatrième, on voit la mer, une tache bleue, d'un bleu cru, qui semble tout près, comme si la ville était tombée dedans ! Un désir hantait mon esprit en ce jour d'arrivée. Je voulus voir la chapelle Palatine, qu'on m'avait dit être la merveille des merveilles.
La chapelle Palatine, la plus belle qui soit au monde, le plus surprenant bijou religieux rêvé par la pensée humaine et exécuté par des mains d'artiste, est enfermée dans la lourde construction du Palais royal, ancienne forteresse construite par les Normands.
Cette chapelle n'a point de dehors. On entre dans le palais, où l'on est frappé tout d'abord par l'élégance de la cour intérieure entourée de colonnes. Un bel escalier à retours droits fait une perspective d'un grand effet inattendu. En face de la porte d'entrée, une autre porte, crevant le mur du palais et donnant sur la campagne lointaine, ouvre, soudain, un horizon étroit et profond, semble jeter l'esprit dans des pays infinis et dans des songes illimités, par ce trou cintré qui prend l'oeil et l'emporte irrésistiblement vers la cime bleue du mont aperçu là -bas, si loin, si loin, au-dessus d'une immense plaine d'orangers.
Quand on pénètre dans la chapelle, on demeure d'abord saisi comme en face d'une chose surprenante dont on subit la puissance avant de l'avoir comprise. La beauté colorée et calme, pénétrante et irrésistible de cette petite église qui est le plus absolu chef-d'oeuvre imaginable, vous laisse immobile devant ces murs couverts d'immenses mosaïques à fond d'or, luisant d'une clarté douce et éclairant le monument entier d'une lumière sombre, entraînant aussitôt la pensée en des paysages bibliques et divins où l'on voit, debout dans un ciel de feu, tous ceux qui furent mêlés à la vie de l'Homme-Dieu.
Ce qui fait si violente Impression produite par ces monuments siciliens, c'est que l'art de la décoration y est plus saisissant au premier coup d'oeil que l'art de l'architecture.
L'harmonie des lignes et des proportions n'est qu'un cadre à l'harmonie des nuances.
On éprouve, en entrant dans nos cathédrales gothiques, une sensation sévère, presque triste. Leur grandeur est imposante, leur majesté frappe, mais ne séduit pas. Ici, on est conquis, ému par ce quelque chose de presque sensuel que la couleur ajoute à la beauté des formes.
Les hommes qui conçurent et exécutèrent ces églises lumineuses et sombres pourtant, avaient certes une idée tout autre du sentiment religieux que les architectes des cathédrales allemandes ou françaises ; et leur génie spécial s'inquiéta surtout de faire entrer le jour dans ces nefs si merveilleusement décorées, de façon qu'on ne le sentit pas, qu'on ne le vit point, qu'il s'y glissât, qu'il effleurât seulement les murs, qu'il y produisit des effets mystérieux et charmants, et que la lumière semblât venir des murailles elles-mêmes, des grands ciel d'or peuplés d'apôtres.
La chapelle Palatine, construite en 1132 par le roi Roger II, dans le style gothique normand, est une petite basilique à trois nefs. Elle n'a que trente-trois mètres de long et treize mètres de large, c'est donc un joujou, un bijou de basilique.
Deux lignes d'adorables colonnes de marbre, toutes différentes de couleur, conduisent sous la coupole, d'où vous regarde un Christ colossal, entouré d'anges aux ailes déployées. La mosaïque, qui forme le fond de la chapelle latérale de gauche, est un saisissant tableau. Elle représente saint Jean prêchant dans le désert. On dirait un Puvis de Chavannes plus coloré, plus puissant, plus naïf, moins voulu, fait dans des temps de foi violente par un artiste inspiré. L'apôtre parle à quelques personnes. Derrière lui, le désert, et, tout au fond, quelques montagnes bleuâtres, de ces montagnes aux lignes douces et perdues dans une brume, que connaissent bien tous ceux qui ont parcouru l'Orient. Au-dessus du saint, autour du saint, derrière le saint, un ciel d'or, un vrai ciel de miracle où Dieu semble présent.
En revenant vers la porte de sortie, on s'arrête sous la chaire, un simple carré de marbre roux, entouré d'une frise de marbre blanc incrustée de menues mosaïques, et porté sur quatre colonnes finement ouvragées. Et on s'émerveille de ce que peut faire le goût, le goût pur d'un artiste, avec si peu de chose.
Tout l'effet admirable de ces églises vient, d'ailleurs, du mélange et de l'opposition des marbres et des mosaïques. C'est là leur marque caractéristique. Tout le bas des murs, blanc et orné seulement de petits dessins, de fines broderies de pierre, fait ressortir puissamment, par le parti pris de simplicité, la richesse colorée des larges sujets qui couvrent le dessus.
Mais on découvre même dans ces menues broderies qui courent comme des dentelles de couleur sur la muraille inférieure, des choses délicieuses, grandes comme le fond de la main : ainsi deux paons qui, croisant leurs becs, portent une croix.
On retrouve dans plusieurs églises de Palerme ce même genre de décoration. Les mosaïques de la Martorana sont même, peut-être, d'une exécution plus remarquable que celle de la chapelle Palatine, mais on ne peut rencontrer, dans aucun mouvement, l'ensemble merveilleux qui rend unique ce chef-d'oeuvre divin. Je reviens lentement à l'Hôtel des Palmes, qui possède un des plus beaux jardins de la ville, un de ces jardins de pays chauds, remplis de plantes énormes et bizarres. Un voyageur, assis sur un banc, me raconte en quelques instants les aventures de l'année, puis il remonte aux histoires des années passées, et il dit, dans une phrase :
- C'était au moment où Wagner habitait ici.
Je m'étonne :
- Comment ici, dans cet hôtel ?
- Mais oui. C'est ici qu'il a écrit les dernières notes de Parsifal et qu'il en a corrigé les épreuves.
Et j'apprends que l'illustre maître allemand a passé à Palerme un hiver tout entier, et qu'il a quitté cette ville quelques mois seulement avant sa mort. Comme partout, il a montré ici son caractère intolérable, son invraisemblable orgueil, et il a laissé le souvenir du plus insociable des hommes.
J'ai voulu voir l'appartement occupé par ce musicien génial, car il me semblait qu'il avait dû y mettre quelque chose de lui, et que je retrouverais un objet qu'il aimait, un siège préféré, la table où il travaillait, un signe quelconque indiquant son passage, la trace d'une manie ou la marque d'une habitude. Je ne vis rien d'abord qu'un bel appartement d'hôtel. On m'indiqua les changements qu'il y avait apportés, on me montra, juste au milieu de la chambre, la place du grand divan où il entassait les tapis brillants et brodés d'or.
Mais j'ouvris la porte de l'armoire à glace.
Un parfum délicieux et puissant s'envola comme la caresse d'une brise qui aurait passé sur un champ de rosiers.
Le maître de l'hôtel qui me guidait me dit :
- C'est là -dedans qu'il serrait son linge après l'avoir mouillé d'essence de roses. Cette odeur ne s'en ira jamais maintenant.
Je respirais cette haleine de fleurs, enfermée en ce meuble, oubliée là , captive ; et il me semblait y retrouver, en effet, quelque chose de Wagner, dans ce souffle qu'il aimait, un peu de lui, un peu de son désir, un peu de son âme, dans ce rien des habitudes secrètes et chères qui font la vie intime d'un homme.
Puis je sortis pour errer par la ville.
Personne ne ressemble moins à un Napolitain qu'un Sicilien. Dans le Napolitain du peuple on trouve toujours trois quarts de polichinelle. Il gesticule, s'agite, s'anime sans cause, s'exprime par les gestes autant que par les paroles, mime tout ce qu'il dit, se montre toujours aimable par intérêt, gracieux par ruse autant que par nature, et il répond par des gentillesses aux compliments désagréables.
Mais, dans le Sicilien, on trouve déjà beaucoup de l'Arabe. Il en a la gravité d'allure, bien qu'il tienne de l'Italien une grande vivacité d'esprit. Son orgueil natal, son amour des titres, la nature de sa fierté et la physionomie même de son visage le rapprochent aussi davantage de l'Espagnol que de l'Italien. Mais, ce qui donne sans cesse, dès qu'on pose le pied en Sicile, l'impression profonde de l'Orient, c'est le timbre de voix, l'intonation nasale des crieurs des rues. On la retrouve partout, la note aiguë de l'Arabe, cette note qui semble descendre du front dans la gorge, tandis que, dans le Nord, elle monte de la poitrine à la bouche. Et la chanson traînante, monotone et douce, entendue en passant par la porte ouverte d'une maison, est bien la même, par le rythme e et l'accent, que celle chantée par le cavalier vêtu de blanc qui guide les voyageurs à travers les grands espaces nus du désert.
Au théâtre, par exemple, le Sicilien redevient tout à fait Italien et il est fort curieux pour nous d'assister, à Rome, Naples ou Palerme, à quelque représentation d'opéra.
Toutes les impressions du public éclatent, aussitôt qu'il les éprouve. Nerveuse à l'excès, douée d'une oreille aussi délicate que sensible, aimant à la folie la musique, la foule entière devient une sorte de bête vibrante, qui sent et qui ne raisonne pas. En cinq minutes, elle applaudit avec enthousiasme et siffle avec frénésie le même acteur ; elle trépigne de joie ou de colère, et si quelque note fausse s'échappe de la gorge du chanteur, un cri étrange, exaspéré, suraigu, sort de toutes les bouches en même temps. Quand les avis sont partagés, les « chut » et les applaudissements se mêlent. Rien ne passe inaperçu de la salle attentive et frémissante qui témoigne, à tout instant, son sentiment, et qui parfois, saisie d'une colère soudaine, se met à hurler comme ferait une ménagerie de bêtes féroces.
Carmen, en ce moment, passionne le peuple sicilien et on entend, du matin au soir, fredonner par les rues le fameux « Toréador ».
La rue, à Palerme, n'a rien de particulier. Elle est large, et belle dans les quartiers riches et ressemble, dans les quartiers pauvres, à toutes les ruelles étroites, tortueuses et colorées des villes d'Orient.
Les femmes, enveloppées de loques de couleurs éclatantes, rouges, bleues ou jaunes, causent devant leurs portes et vous regardent passer avec leurs yeux noirs, qui brillent sous la forêt de leurs cheveux sombres.
Parfois, devant le bureau de la loterie officielle qui fonctionne en permanence comme un service religieux et rapporte à l'État de gros revenus, on assiste à une petite scène drôle et typique.
En face est la madone, dans sa niche, accrochée au mur, avec la lanterne qui brille à ses pieds. Un homme sort du bureau, son billet de loterie à la main, met un sou dans le tronc sacré qui ouvre sa petite bouche noire devant la statue, puis il se signe avec le papier numéroté qu'il vient de recommander à la Vierge, en l'appuyant d'une aumône.
On s'arrête de place en place, devant les marchands des vues de Sicile, et l'oeil tombe sur une étrange photographie qui représente un souterrain plein de morts, de squelettes grimaçants bizarrement vêtus. On lit dessous : « Cimetière des Capucins ».
Qu'est-ce que cela ? Si on le demande à un habitant de Palerme, il répond avec dégoût : « N'allez pas voir cette horreur. C'est une chose affreuse, sauvage, qui ne tardera pas à disparaître, heureusement. D'ailleurs on n'enterre plus là -dedans depuis plusieurs années. » Il est difficile d'obtenir des renseignements plus détaillés et plus précis, tant la plupart des Siciliens semblent éprouver d'horreur pour ces extraordinaires catacombes.
Voici pourtant ce que je finis par apprendre. La terre sur laquelle est bâti le couvent des Capucins possède la singulière propriété d'activer si fort la décomposition de la chair morte, qu'en un an, il ne reste plus rien sur les os, qu'un peu de peau noire, séchée, collée et qui garde, parfois, les poils de la barbe et des joues. On enferme donc les cercueils en de petits caveaux latéraux qui contiennent chacun huit ou dix trépassés, et l'année finie, on ouvre la bière, d'où l'on en retire la momie, momie effroyable, barbue, convulsée, qui semble hurler, qui semble travaillée par d'horribles douleurs. Puis on la suspend dans une des galeries principales, où la famille vient la visiter de temps en temps. Les gens qui voulaient être conservés par cette méthode de séchage le demandaient avant leur mort, et ils resteront éternellement alignés sous ces voûtes sombres, à la façon des objets qu'on garde dans les musées, moyennant une rétribution annuelle versée par les parents. Si les parents cessent de payer, on enfouit tout simplement le défunt, à la manière ordinaire.
J'ai voulu visiter aussitôt cette sinistre collection de trépassés.
A la porte d'un petit couvent d'aspect modeste, un vieux capucin, en robe brune, me reçoit et il me précède sans dire un mot, sachant bien ce que veulent voir les étrangers qui viennent en ce lieu.
Nous traversons une pauvre chapelle et nous descendons lentement un large escalier de pierre. Et tout à coup, j'aperçois devant nous une immense galerie, large et haute, dont les murs portent tout un peuple de squelettes habillés d'une façon bizarre et grotesque. Les uns sont pendus en l'air côte à côte, les autres couchés sur cinq tablettes de pierre, superposées depuis le sol jusqu'au plafond. Une ligne de morts est debout par terre, une ligne compacte, dont les têtes affreuses semblent parler. Les unes sont rongées par des végétations hideuses qui déforment davantage encore les mâchoires et les os, les autres ont gardé leurs cheveux, d'autres un bout de moustache, d'autres une mèche de barbe.
Celles-ci regardent en l'air de leurs yeux vides, celles-là en bas ; en voici qui semblent rire atrocement, en voilà qui sont tordues par la douleur, toutes paraissent affolées par une épouvante surhumaine.
Et ils sont vêtus, ces morts, ces pauvres morts hideux et ridicules, vêtus par leur famille qui les a tirés du cercueil pour leur faire prendre place dans cette effroyable assemblée. Ils ont, presque tous, des espèces de robes noires dont le capuchon parfois est ramené sur la tête. Mais il en est qu'on a voulu habiller plus somptueusement et le misérable squelette, coiffé d'un bonnet grec à broderies et enveloppé d'une robe de chambre de rentier riche, étendu sur le dos, semble dormir d'un sommeil terrifiant et comique.
Une pancarte d'aveugle, pendue à leur cou, porte leur nom et la date de leur mort. Ces dates font passer des frissons dans les os. On lit : 1880-1881-1882.
Voici donc un homme, ce qui était un homme, il y a huit ans ? Cela vivait, riait, parlait, mangeait, buvait, était plein de joie et d'espoir. Et le voilà ! Devant cette double ligne d'êtres innombrables, des cercueils et des caisses sont entassées, des cercueils de luxe en bois noir, avec des ornements de cuivre et de petits carreaux pour voir dedans. On croirait que ce sont des malles, des valises de sauvages achetées en quelque bazar par ceux qui partent pour le grand voyage, comme on aurait dit autrefois.
Mais d'autres galeries s'ouvrent à droite et à gauche, prolongeant indéfiniment cet immense cimetière souterrain. Voici les femmes plus burlesques encore que les hommes, car on les a parées avec coquetterie. Les têtes vous regardent, serrées en des bonnets à dentelles et à rubans, d'une blancheur de neige autour de ces visages noirs, pourris, rongés par l'étrange travail de la terre. Les mains, pareilles à des racines d'arbres coupées, sortent des manches de la robe neuve, et les bas semblent vides qui enferment les os des jambes. Quelquefois le mort ne porte que des souliers, de grands, grands souliers pour ces pauvres pieds secs.
Voici les jeunes filles, les hideuses jeunes filles, en leur parure blanche, portant autour du front une couronne de métal, symbole de l'innocence. On dirait des vieilles, très vieilles, tant elles grimacent. Elles ont seize ans, dix-huit ans, vingt ans. Quelle horreur !
Mais nous arrivons dans une galerie pleine de petits cercueils de verre - ce sont les enfants. Les os, à peine durs, n'ont pas pu résister. Et on ne sait pas bien ce qu'on voit, tant ils sont déformés, écrasés et affreux, les misérables gamins. Mais les larmes vous montent aux yeux, car les mères les ont vêtus avec les petits costumes qu'ils portaient aux derniers jours de leur vie. Et elles viennent les revoir ainsi, leurs enfants !
Souvent, à côté du cadavre, est suspendue une photographie, qui le montre tel qu'il était, et rien n'est plus saisissant, plus terrifiant que ce contraste, que ce rapprochement, que les idées éveillées en nous par cette comparaison.
Nous traversons une galerie plus sombre, plus basse, qui semble réservée aux pauvres. Dans un coin noir, ils sont une vingtaine ensemble, suspendus sous une lucarne, qui leur jette l'air du dehors par grands souffles brusques. Ils sont vêtus d'une sorte de toile noire nouée aux pieds et au cou, et penchés les uns sur les autres. On dirait qu'ils grelottent, qu'ils veulent se sauver, qu'ils crient : « Au secours ! » On croirait l'équipage noyé de quelque navire, battu encore par le vent, enveloppé de la toile brune et goudronnée que les matelots portent dans les tempêtes, et toujours secoués par la terreur du dernier instant quand la mer les a saisis.
Voici le quartier des prêtres. Une grande galerie d'honneur ! Au premier regard, ils semblent plus terribles à voir que les autres, couverts ainsi de leurs ornements sacrés, noirs, rouges et violets. Mais en les considérant l'un après l'autre, un rire nerveux et irrésistible vous saisit devant leurs attitudes bizarres et sinistrement comiques. En voici qui chantent ; en voilà qui prient. On leur a levé la tête et croisé les mains. Ils sont coiffés de la barrette de l'officiant qui, posée au sommet de leur front décharné, tantôt se penche sur l'oreille d'une façon badine, tantôt leur tombe jusqu'au nez. C'est le carnaval de la mort que rend plus burlesque la richesse dorée des costumes sacerdotaux.
De temps en temps, parait-il, une tête roule à terre, les attaches du cou ayant été rongées par les souris. Des milliers de souris vivent dans ce charnier humain. On me montre un homme mort en 1882. Quelques mois auparavant gai et bien portant, il était venu choisir sa place, accompagné d'un ami :
- Je serai là , disait-il, et il riait.
L'ami revient seul maintenant et regarde pendant des heures entières le squelette immobile, debout à l'endroit indiqué.
En certains jours de fête, les catacombes des Capucins sont ouvertes à la foule. Un ivrogne s'endormit une fois en ce lieu et se réveilla au milieu de la nuit, il appela, hurla, éperdu d'épouvante, courut de tous les côtés, cherchant à fuir. Mais personne ne l'entendit. On le trouva au matin, tellement cramponné aux barreaux de la grille d'entrée, qu'il fallut de longs efforts pour l'en détacher. Il était fou.
Depuis ce jour, on a suspendu une grosse cloche près de la porte.
Après cette sinistre visite, j'éprouvai le désir de voir des fleurs et je me fis conduire à la villa Tasca, dont les jardins, situés au milieu d'un bois d'orangers, sont pleins d'admirables plantes tropicales.
En revenant vers Palerme, je regardais, à ma gauche, une petite ville vers le milieu d'un mont, et, sur le sommet, une ruine. Cette ville, c'est Monreale, et cette ruine, Castellaccio, le dernier refuge où se cachèrent les brigands siciliens, m'a-t-on dit.
Le maître poète Théodore de Banville a écrit un traité de prosodie française, que devraient savoir par coeur tous ceux qui ont la prétention de faire rimer deux mots ensemble. Un des chapitres de ce livre excellent est intitulé : « Des licences poétiques » ; on tourne la page et on lit : « Il n'y en a pas. »
Ainsi, quand on arrive en Sicile, on demande tantôt avec curiosité, et tantôt avec inquiétude : « Où sont les brigands ? » et tout le monde vous répond : « Il n'y en a plus. »
Il n'y en a plus, en effet, depuis cinq ou six ans. Grâce à la complicité cachée de quelques grands propriétaires dont ils servaient souvent les intérêts et qu'ils rançonnaient souvent aussi, ils ont pu se maintenir dans les montagnes de Sicile jusqu'à l'arrivée du général Palavicini, qui commande encore à Palerme. Mais cet officier les a pourchassés et traités avec tant d'énergie que les derniers ont disparu en peu de temps.
Il y a souvent, il est vrai, des attaques à main armée et des assassinats dans ce pays ; mais ce sont là des crimes communs, provenant de malfaiteurs isolés et non de bandes organisées comme jadis.
En somme, la Sicile est aussi sûre pour le voyageur que l'Angleterre, la France, l'Allemagne ou l'Italie, et ceux qui désirent des aventures à la Fra Diavolo devront aller les chercher ailleurs.
En vérité, l'homme est presque en sûreté partout, excepté dans les grandes villes. Si on comptait les voyageurs arrêtés et dépouillés par les bandits dans les contrées sauvages, ceux assassinés par les tribus errantes du désert, et si on comparait les accidents arrivés dans les pays réputés dangereux avec ceux qui ont lieu, en un mois, à Londres, Paris ou New York, on verrait combien sont innocentes les régions redoutées.
Moralité : si vous recherchez les coups de couteau et les arrestations, allez à Paris ou à Londres, mais ne venez pas en Sicile. On peut, en ce pays, courir les routes, de jour et de nuit, sans escorte et sans armes ; on ne rencontre que des gens pleins de bienveillance pour l'étranger, à l'exception de certains employés des postes et des télégraphes. Je dis cela seulement pour ceux de Catane, d'ailleurs.
Donc une des montagnes qui dominent Palerme porte à mi-hauteur une petite ville célèbre par ses monuments anciens, Monreale : et c'est aux environs de cette cité haut perchée qu'opéraient les derniers malfaiteurs de l'île. On a conservé l'usage de placer des sentinelles tout le long de la route qui y conduit. Veut-on par là rassurer ou effrayer les voyageurs ? je l'ignore.
Les soldats, espacés à tous les détours du chemin, font penser à la sentinelle légendaire du Ministère de la guerre, en France. Depuis dix ans, sans qu'on sût pourquoi, on plaçait chaque jour un soldat en faction dans le corridor qui conduisait aux appartements du ministre, avec mission d'éloigner du mur tous les passants. Or, un nouveau ministre, d'esprit inquisiteur, succédant à cinquante autres qui avaient passé sans étonnement devant le factionnaire, demanda la cause de cette surveillance. Personne ne put la lui dire, ni le chef de cabinet, ni les chefs de bureau collés à leur fauteuil depuis un demi-siècle. Mais un huissier, homme de souvenir, qui écrivait peut-être ses mémoires, se rappela qu'on avait mis là un soldat autrefois, parce qu'on venait de repeindre la muraille et que la femme du ministre, non prévenue, y avait taché sa robe. La peinture avait séché, mais la sentinelle était restée.
Ainsi les brigands ont disparu, mais les factionnaires demeurent sur la route de Monreale. Elle tourne le long de la montagne, cette route, et arrive enfin dans la ville fort originale, fort colorée et fort malpropre. Les rues en escaliers semblent pavées avec des dents pointues. Les hommes ont la tête enveloppée d'un mouchoir rouge à la manière espagnole.
Voici la cathédrale, grand monument, long de plus de cent mètres, en forme de croix latine, avec trois absides et trois nefs, séparées par dix-huit colonnes de granit oriental qui s'appuient sur une base en marbre blanc et sur un socle carré en marbre gris. Le portail, vraiment admirable, encadre de magnifiques portes de bronze, faites par Bonannus, civis Pisanus.
L'intérieur de ce monument montre ce qu'on peut voir de plus complet, de plus riche et de plus saisissant, comme décoration en mosaïque à fond d'or.
Ces mosaïques, les plus grandes de Sicile, couvrent entièrement les murs sur une surface de six mille quatre cents mètres. Qu'on se figure ces immenses et superbes décorations mettant, en toute cette église, l'histoire fabuleuse de l'Ancien Testament, du Messie et des Apôtres. Sur le ciel d'or qui ouvre, tout autour des nefs, un horizon fantastique, on voit se détacher, plus grands que nature, les prophètes annonçant Dieu, et le Christ venu, et ceux qui vécurent autour de lui. Au fond du choeur, une figure immense de jésus, qui ressemble à François Ier, domine l'église entière, semble l'emplir et l'écraser, tant est énorme et puissante cette étrange image.
Il est à regretter que le plafond, détruit par un incendie, soit refait de la façon la plus maladroite. Le ton criard des dorures et des couleurs trop vives est des plus désagréables à l'oeil.
Tout près de la cathédrale, on entre dans le vieux cloître des bénédictins.
Que ceux qui aiment les cloîtres aillent se promener dans celui-là et ils oublieront presque tous les autres avant lui.
Comment peut-on ne pas adorer les cloîtres, ces lieux tranquilles, fermés et frais, inventés, semble-t-il, pour faire naître la pensée qui coule des lèvres, profonde et claire, pendant qu'on va à pas lents sous les longues arcades mélancoliques ?
Comme elles paraissent bien créées pour engendrer la songerie, ces allées de pierre, ces allées de menues colonnes enfermant un petit jardin qui repose l'oeil sans l'égarer, sans l'entraîner, sans le distraire !
Mais les cloîtres de nos pays ont parfois une sévérité un peu trop monacale, un peu trop triste, même les plus jolis, comme celui de Saint-Wandrille, en Normandie. Ils serrent le coeur et assombrissent l'âme.
Qu'on aille visiter le cloître désolé de la chartreuse de la Verne, dans les sauvages montagnes des Maures. Il donne froid jusque dans les moelles.
Le merveilleux cloître de Monreale jette, au contraire, dans l'esprit une telle sensation de grâce qu'on y voudrait rester presque indéfiniment. Il est très grand, tout à fait carré, d'une élégance délicate et jolie ; et qui ne l'a point vu ne peut pas deviner ce qu'est l'harmonie d'une colonnade. L'exquise proportion, l'incroyable sveltesse de toutes ces légères colonnes, allant deux par deux, côte à côte, toutes différentes, les unes vêtues de mosaïques, les autres nues ; celles-ci couvertes de sculptures d'une finesse incomparable, celles-là ornées d'un simple dessin de pierre qui monte autour d'elles en s'enroulant comme grimpe une plante, étonnent le regard, puis le charment, l'enchantent, y engendrent cette joie artiste que les choses d'un goût absolu font entrer dans l'âme par les yeux.
Ainsi que tous ces mignons couples de colonnettes, tous les chapiteaux, d'un travail charmant, sont différents. Et on s'émerveille en même temps, chose bien rare, de l'effet admirable de l'ensemble et de la perfection du détail.
On ne peut regarder ce vrai chef-d'oeuvre de beauté gracieuse sans songer aux vers de Victor Hugo sur l'artiste grec qui sut mettre
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