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A. Bénigne : Le mauvais oeil (1886)
NIGNE, Mme Paul Gaschon de Molènes née Louise-Antoinette-Alix de Bray, pseud. Ange (18..-19..) : Le mauvais oeil (1886).
Saisie du texte et relecture : O. Bogros pour la collection électronique de la Médiathèque André Malraux de Lisieux (12.IV.2005)
Adresse : Médiathèque André Malraux, B.P. 27216, 14107 Lisieux cedex
-Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01
Courriel : mediatheque@ville-lisieux.fr, [Olivier Bogros] obogros@ville-lisieux.fr
http://www.bmlisieux.com/

Diffusion libre et gratuite (freeware)
Texte établi sur un exemplaire (Coll. part.) de  A demi-mot publié à Paris en 1886, avec des illustrations de J. Parys et J. Roy, par  Monnier, de Brunhoff et Cie.
 
  Le mauvais oeil
par
Ange Bénigne

~*~

Quelqu'un qui a été bien occupé pendant son dernier congé, c'est le lieutenant d'Arcachon-Thémines. C'est que maintenant les semestres n'existent plus guère, les trimestres sont rares, les officiers ont tant à faire! Quand on a une permission d'un mois, c'est fort joli. Lorsque l'on est bien avec son colonel, on part un jour avant la date indiquée sur la permission, quelquefois deux jours auparavant : total, trente-trois jours.

Donc, si on n'avait, par une cour assidue, préparé quelques conquêtes, il faudrait vivre sur les anciennes. Mais le lieutenant d'Arcachon-Thémines, en chasseur diligent, avait préparé les voies dès l'année dernière. Il avait fort courtisé madame d'Epinevinette et le moment dit psychologique était arrivé. A peine à Paris, avant même de s'accorder le régal d'un bavardage avec les amis dans la salle du Sport ou du camp de Châlons, d'Arcachon-Thémines se présenta chez madame d'Epinevinette, à laquelle il explique qu'un homme qui n'a que trente-trois jours de permission doit être traité avec égard.

Madame d'Epinevinette le comprit si bien, que quelques jours après, elle était entre quatre et cinq heures en tête-à-tête avec d'Arcachon-Thémines, auquel un de ses amis avait prêté pour la circonstance l'appartement de garçon de son frère absent ; appartement modeste situé dans sa maison.

Madame d'Epinevinette but beaucoup de vin de Champagne - ce jour-là, sachant son faible, le lieutenant en avait apporté - mangea des biscuits, grignota quelques tranches d'ananas - baignées dans le vin de Champagne, les tranches d'ananas sont souveraines en pareil cas - et fut, il faut en convenir, d'un abandon charmant. Le lieutenant ne but pas de vin de Champagne, mais fut plein de verve et d'entrain. Il n'y a aucune exagération à dire que les heures s'envolèrent ; pourtant il fallait se séparer. Le lieutenant avait toujours quelque chose à ajouter ; c'était à n'en plus finir. Madame d'Epinevinette l'en grondait le plus tendrement du monde, tout en promenant son regard alangui tout autour du joli fumoir-boudoir où se passait le rendez-vous.

Tout à coup sa voix s'arrêta dans sa gorge, une pâleur mortelle envahit son visage ; elle s'arracha brusquement des bras du lieutenant et, folle de terreur et se rencognant dans un coin de la pièce, dirigea son bras vers un point de la boiserie où apparaissait, par une fente pratiquée dans la tenture, un oeil fixe et grand ouvert.

Le lieutenant est brave, chacun le sait ; pourtant une sueur froide perla sur son front. Il n'y avait point à en douter, un œil avait assisté à leurs amours ; un oeil avait tout vu... On montait à l'appartement de garçon prêté par un escalier de service, et la pièce où ils se trouvaient était longée par le corridor sur lequel s'ouvraient les chambres de domestiques ; donc il avait été facile de s'y glisser ; ils étaient épiés, trahis ; l'idée de la mort ne les effraya pas. L'OEil, s'étant aperçu au changement d'allures qu'il avait été découvert, s'était retiré précipitamment. Impossible de savoir au juste à qui il appartenait. Madame d'Epinevinette, plus morte que vive, essayait de murmurer quelques mots à l'oreille de son amant; mais ses dents claquaient si fort qu'elle articulait avec peine.

- Si mon mari... !

- Du courage ; est-ce que M. d'Epinevinette avait l'air préoccupé, au déjeuner ?

- Non ; il est sorti comme à l'ordinaire, un peu avant moi, pour se rendre au cercle.

- Si au moins j'avais mon sabre, pensait d'Arcachon-Thémines... Restez dans la pièce du fond, ajouta-t-il, je vais sortir ; je ne sais ce qui arrivera... je suis décidé à tout... Dès que j'aurai franchi la porte, enfermez-vous. Si je ne suis pas mort, je viendrai vous délivrer. Si je ne viens pas... - Ah ! Clotilde !... Mais ne tardons pas à savoir la vérité... l'heure de votre dîner nous presse, car si par bonheur M. d'Epinevinette ignore...

Madame d'Epinevinette se jeta dans les bras du lieutenant. D'Arcachon-Thémines, correctement vêtu, ouvrit sans bruit la porte qui se referma derrière lui, et sur la pointe du pied s'engagea dans le corridor.

Personne... A un coude que formait ce corridor était, devant une fenêtre ouverte, un grand diable de domestique qui paraissait très absorbé par le soin qu'il mettait à entrer des embauchoirs dans des bottines qu'il frottait ensuite avec une brosse et un chiffon de laine.

La présence du lieutenant ne lui donna aucune distraction. Celui-ci descendit le premier étage, pensant que la personne qui l'avait surpris l'y attendait peut-être ; personne ne s'y trouvait en ce moment.

Le lieutenant attendit, puis parcourut l'escalier du haut en bas. Aucun passant n'y parut. Pendant cette station le domestique dont la besogne était finie quitta la fenêtre où il l'avait faite ; tout rentra dans le silence. L'escalier était libre. Madame d'Epinevinelte, l'oeil collé à la fente cause de tous ses maux, ou l'oreille tendue à la porte, attendait la mort...

Le lieutenant frappa, et la rassura.

- Personne : ne perdez pas un instant, sortez et rentrez chez vous. Je vous suivrai à trente pas, jusqu'à ce que vous soyez en sûreté.

Il ne s'agissait pas de perdre du temps en étreintes et en discours ; Madame d'Epinevinette ne se fit pas donner l'avis deux fois. Elle descendit l'escalier et rentra chez elle sans tourner la tête.

Le lieutenant respira, attendit un grand quart d'heure sous la porte d'une maison voisine ; l'hôtel d'Epinevinette était dans un calme profond.

Ils étaient sauvés !

Nonobstant, le lieutenant retourna au logis d'emprunt et raconta à celui qui le lui avait prêté l'apparition de l'oeil et la présence du domestique à la fenêtre du corridor.

- Je vais sonner pour avoir mes bottes : vous verrez si vous reconnaissez l'œil.

Le domestique entra, posa les bottines et sortit aussitôt.

-C'est bien lui

- Très bien. Mon cher ami, je vais lui donner son compte pour la morale et pour votre sécurité. Ne vous tourmentez point de cette affaire. D'après votre récit, je suppose que ce valet ne pourra jamais reconnaître l'inconnue. Vous comprenez que dans les conditions toutes particulières où il l'a vue... Quant à vous qui venez si rarement à Paris, il est probable qu'il ne vous connaît pas non plus ; ainsi n'ayez de tout ceci que le souvenir d'heures charmantes, et ramenez votre colombe quand vous voudrez, je me charge du reste. Je suis vraiment désolé du petit désagrément que vous venez d'éprouver.

- Comment ! mais c'est moi qui suis fort contrarié de vous priver d'un de vos gens...

- Pas du tout : ce garçon-là me déplaisait et cire fort mal mes bottes ; tout est pour le mieux.

Cette affaire arrangée et l'échange de quelques billets avec madame d'Epinevinette ayant dissipé toute crainte de vengeance conjugale, d'Arcachon-Thémines vaqua à quelques devoirs de famille et de société. Il alla tout d'abord voir sa bonne tante de Sainte-Lucie. La chère dame le savait à Paris depuis plusieurs jours, mais ne lui tint point rigueur, et lui rappela qu'il avait son couvert mis chez elle comme toujours.

- J'en profiterai dès demain, ma tante.

- Quand tu voudras, mon enfant ; tu seras content de ma cuisinière, c'est une, fine saucière, car j'oublie de te dire que j'ai été obligée de renouveler mon personnel. Mon vieux ménage s'est retiré ; ah ! il a les invalides. J'ai donc pris un nouveau cordon bleu et un jeune domestique...

- Ma tante, votre maison sera toujours excellente, personne ne s'y entend comme vous.

- A demain, flatteur.

Le lendemain, la seconde cuillerée de potage du lieutenant n'arriva pas à sa bouche. Placé en face de sa vénérable tante, il avait vu, au-dessus de son bonnet de blonde et ruban de satin gris, l'OEil !

D'Arcachon-Thémines ne put pas dîner. Il avala, pour calmer les inquiétudes de sa parente, une aile de faisan d'une bouchée, une cuillerée de chicorée au velouté, et était dans un état de vrai malaise quand il offrit le bras à sa tante de Sainte-Lucie pour rentrer dans le salon.

Il s'était montré fort silencieux, occupé qu'il était à chercher une entrée en matière pour miner la situation de l'OEil maudit.

- Je ne te trouve pas aussi causant que d'habitude quand tu arrives de garnison, dit la bonne dame ; tu as quelque chose ?

- Il est impossible de vous tromper, ma tante.

-  Qu'est-ce que c'est ? confesse-toi.

- Vous vous moquerez de moi.

- Va toujours.

Le lieutenant ne répondait pas et tortillait sa moustache ; tout à coup :

- Ma tante, croyez-vous au mauvais oeil?

- Pas le moins du monde, mon enfant : tu sais que toute sorcellerie est condamnée par notre cher catholicisme.

- Alors nous ne nous comprendrions pas.

- Pourquoi, mon enfant ? Est-il nécessaire qu'instantanément j'entre dans d'absurdes superstitions pour te plaire ?

Alors commencèrent de longs récits où l'Afrique, l'Italie, la Bohême apportèrent leur contingent.

Conclusion : si madame de Sainte-Lucie ne renvoyait pas immédiatement son domestique, le lieutenant ne passerait jamais capitaine, et après mille accidents serait fauché dans sa fleur...

- Tu es fou, et d'ailleurs, à quoi as-tu vu que ce valet...

- Je ne m'y trompe pas ; allez ! Tout l'indique... Vous n'avez donc pas regardé son œil...

- Ma foi, non...

Le lieutenant resta jusqu'à dix heures, quoiqu'il eût beaucoup de choses à faire, pour arriver à arracher à madame de Sainte-Lucie la promesse d'éconduire... l'OEil.  

Enfin, puisque le repos de son neveu l'exigeait, elle y consentit. Il la remercia, lui baisa la main et prit congé. Il traversa l'antichambre comme une flèche et respira comme un homme auquel une grande inquiétude vient d'être ôtée.  

La bonne dame réfléchissait à la bizarrerie de son neveu, lorsqu'un visiteur tardif, lui fut annoncé par le timbre.  

C'était cet excellent M. d'Epinevinette qui, avant d'aller en grand raout, venait passer une demi-heure chez madame de Sainte-Lucie.  

Cette visite ne la sortit qu'à moitié de sa préoccupation, car au bout des quelques phrases obligées, elle dit :

- Vous n'auriez pas besoin d'un excellent domestique, par hasard ?

- Si, justement j'en cherche un. Ma maison est horrible en ce moment! Je n'ai que des momies ou des sujets pendables. Vous me rendrez un vrai service.

- Comment donc ! mais c'est moi... Voulez-vous le voir ?

- C'est donc quelqu'un de chez vous ?

- Oui, je ne l'ai que depuis peu, et j'en étais fort contente ; mais je suis obligée de le renvoyer.

- Permettez-moi de vous demander pourquoi ?

- Oh ! une bêtise ; permettez-moi de vous la taire. C'est moins que rien ; vous en ririez... Je vous jure sur l'honneur que le motif qui m'oblige à renvoyer ce serviteur n'a trait en rien ni à sa probité ni à ses talents. C'est une affaire particulière ; je vous saurai gré de ne pas insister et je vous réponds du sujet...

On fit comparaître l'OEil, l'affaire fut vite conclue et les trois contractants des plus satisfaits. La maison de madame de Sainte-Lucie paraissait un tant soit peu sévère au valet et il la quittait avec plaisir, d'autant plus que celle de M. d'Epinevinette était renommée pour son luxe et son élégance. 

Quoiqu'on y déjeunât à midi un quart, madame d'Épinevinette arrivait toujours à table un peu en retard. Son mari avait souvent mangé les deux premiers plats, quand elle se décidait à paraître enveloppée de sa robe de chambre et coiffée d'une fanchon de malines, dont elle étirait les brides sous son menton pendant cinq bonnes minutes, avant de casser la coquille de son oeuf qui l'attendait perché sur son coquetier d'or à réchaud d'eau bouillante.  

Ce jour-là elle avait mille choses à raconter, car le bal de la veille avait été très gai. 

- Figurez-vous, dit-elle à son mari, que j'ai soupé à la table des six privilégiées : la duchesse, la...

Madame d'Epinevinette s'arrêta court... L'OEil l'avait médusée.

- Qu'avez-vous, chère amie ? voulez-vous du sel pour votre oeuf ?

La figure de la pauvre femme était effrayante.

- Ah ça ! est-ce que vous vous trouvez mal ? vous êtes toute pâle. Je vais faire ouvrir une fenêtre. On aura trop chauffé le calorifère, c'est comme une étuve.

Pendant que chacun s'agitait, madame d'Epinevinette avait fait cette réflexion que l'OEil ne pouvait la reconnaître d'une manière certaine, peut-être même ne la reconnaîtrait-il point du tout. Donc la situation pouvait être sauvée. Elle fit signe qu'il était inutile de rien ouvrir, qu'elle se trouvait mieux et gagna sa chambre où son mari la suivit.

Il fallait une inspiration : elle l'eut !

Quand ils furent seuls et que l'incarnat revenu à ses joues eut rendu toute quiétude à M. d'Epinevinette : 

-Ah ça ! mon cher, avec votre manière de tatillonner toujours et, d'arrêter des domestiques sans m'en parler, vous avez fait une jolie bévue !  

- Ma chère amie, le service allait de mal en pis chez vous. J'ai trouvé par occasion ce domestique qui me paraît excellent. Je l'ai arrêté sans vous en parler, sachant que tous nos derniers déboires vous avaient fort découragée à ce sujet ; voilà !

- Vous avez vu le résultat de votre belle équipée ; j'ai manqué de tomber à la renverse. C'est à se trouver mal, c'est à mourir. Vous n'avez donc pas de nez ?

- Comment cela ?

- Au reste, je l'ai remarqué, vous avez le nerf olfactif comme atrophié.

- Mais je ne vois pas cela du tout.

- Ce domestique empoisonne des pieds ; je vous dis que c'est à tuer ; la salle à manger était infectée. Quant à moi, je ne pourrais supporter cela, fût-ce une heure.

- C'est extraordinaire, je ne m'en suis nullement aperçu.

- Je vous dis que de ce côté-là vous n'êtes pas difficile.

- D'ailleurs je mangeais du faisan; il est possible...

- Ecoutez-moi bien : il faut le renvoyer de suite ; mais comme ces expéditions-là vous sont très désagréables, je le sais, ce qui fait votre éloge, par parenthèse, laissez-moi charger Mélanie, ma femme de chambre, de régler avec lui. On lui donnera une gratification, tout sera dit. Vous trouverez la chose faite tantôt et l'hôtel aéré, je vous le promets. Pouah ! j'en suis encore tout affadie.  

M. d'Épinevinette n'entamait pas de discussion pour une chose d'aussi mince importance surtout. Cette affaire lui sortit de la tête ou à peu près. Pourtant, un des jours suivants, il dit malicieusement à madame de Sainte-Lucie, qu'il visitait toutes les semaines :  

- Eh, eh, chère madame ! j'ai un nez tout comme un autre ! Madame de Sainte-Lucie faisait la figure de quelqu'un qui ne comprend pas.

- Oui, oui ; vous faites l'innocente, vous avez donc cru que mon nerf olfactif était détruit...

- Je ne sais pas du tout de quoi il s'agit.

- Du domestique. Je sais pourquoi vous faisiez la mystérieuse sur le sujet qui... Mais dame ! écoutez. il n'y avait pas moyen d'y tenir...

- Voulez-vous vous expliquer plus clairement ?

Et comme M. d'Epinevinette était un homme très bien élevé, il pensa exprimer sa pensée le mieux possible en ajoutant d'un ton malicieux :

- Enfin n'en parlons plus, chère madame, mais il avait de mauvais pieds, il faut en convenir. 

- Qu'est ce que vous dites donc, vous aussi ? Seulement vous vous trompez ; c'est mauvais oeil que vous voulez dire... décidément il y a quelque chose... 

M. d'Epinevinette n'insista pas et madame de Sainte-Lucie pensa à part elle que des superstitions fâcheuses gagnaient chaque jour du terrain : aujourd'hui mauvais oeil, demain mauvais pieds ; à quoi bon tant de siècles de lumière pour que des gens éclairés en soient encore là...  

Mais il était dit que le lieutenant n'aurait point un instant de repos pendant ce congé-là ; car l'autre matin on lui annonça qu'un homme qui avait l'air d'un valet de bonne maison demandait à lui parler. Il devina immédiatement de quoi il s'agissait.  

- Qu'il entre, dit-il du ton résolu qui convient à un officier d'état-major.

Le valet, correctement vêtu de noir, attendit que la porte fût bien refermée.

- Mon lieutenant, je ne croyais pas avoir un oeil si remarquable... Cet oeil a fait ma perte ; pardonnez-moi, car je suis assez puni... Et puis pardonnez-moi aussi parce que je crois que vous en auriez peut-être fait autant... Voyez où j'en suis : j'ai perdu ma place chez votre ami où je comptais rester toute ma vie. Madame de Sainte-Lucie, qui est si bonne, m'a renvoyé, et madame d'Epinevinette, qui est si juste, m'a fait éconduire : je suis sur le pavé...

- Vous n'avez pas la prétention, répondit d'Arcachon-Thémines, que je vous prenne à mon service ?

- Eh non ! mon lieutenant ; seulement puisque je ne peux plus être placé dans la bonne société et chez les gens comme il faut auxquels je suis habitué, je viens vous demander de m'aider à m'établir...

- Allons vite, finissons-en ; combien vous faut-il ?

- Je voudrais acheter un petit fonds de marchand de vin de quinze mille francs. On y mange aussi, c'est avantageux...

- Ah ça, où se trouve-t-il ce fonds, pas dans ce quartier-ci, j'imagine ?              

- Oh non, monsieur, pour ce prix-là. C'est à Levallois qu'il est.....

- C'est bien ; comptez sur moi, si je puis compter sur vous?...

-Oh! mon lieutenant !  

Et pendant qu'on reconduisait l'OEil, d'Arcachon-Thémines pensait qu'on est vraiment bête de venir en permission.



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