IL y a une espece de gens que tout le monde méprise,
& ce sont les maris jaloux, que tout le monde fuit, &
ce sont les maris jaloux, dont tout le monde se mocque, & ce
sont les maris jaloux. Pour tous les maux qu’ils causent dans
la société, ils n’y apportent
qu’un léger dédommagement,
c’est de l’égayer à leurs
dépens ; profitons-en.
Monsieur Albert-Mathieu Dubois était vieux,
décharné, gouteux, triste & avare :
Mademoiselle Eléonore de Rennancourt était jeune,
fraiche, vive & aimait le plaisir & la
dépense : Monsieur Dubois avait soixante mille livres de
rente, & Mademoiselle de Rennancourt, cadette d’une
famille nombreuse, n’avait que la beauté.
J’oublie de dire qu’elle avait encore un
coeur qu’elle avait donné crainte de le
perdre au jeune Marquis de C…. Mais si le Marquis avait
été préféré par
la belle Eléonore, Monsieur Dubois qui la prenait sans dot
fut préféré par ses parens.
Il n’y a pas un lecteur un peu
pénétrant, qui ne voie d’ici tout ce
qui doit arriver à Monsieur Dubois ; cependant il
n’en vit rien, ou il s’en douta, il
n’en-eut pas moins
l’intrépidité
d’épouser sa jeune maîtresse : que
l’on dise après cela que les Financiers manquent
de courage.
Le bon richard n’avait été
occupé pendant cinquante ans d’une vie
pénible & laborieuse, que du soin de sa fortune ; il
lui parut naturel d’en jouir sur ses vieux jours avec une
jeune femme qu’il espérait devoir faire son
bonheur.
Ce projet ridicule lui paraissant très-raisonnable, il
voulut donc se satisfaire. Il épousa Mademoiselle de
Renancourt, & il eut raison, mais il fut jaloux & il
eut tort.
La contrainte est la mere des desirs ; gêner ceux
d’une femme, c’est donner aux ressorts de son
imagination plus de force &
d’élasticité : telle qui aurait
été sage par tempérament, se fait
coquette par contradiction.
Lorsque l’aimable Eléonore comparait Monsieur
Dubois au Marquis, & la retraite où elle
était obligée de vivre avec les plaisirs
qu’elle aurait goûté dans les bras de
son amant, les tendres transports de l’un & les
rebutantes caresses de l’autre, la comparaison
n’était pas avantageuse à Monsieur
Dubois : & il n’avait pas trop à se
plaindre lorsqu’elle ne le trouvait qu’ennuyeux ;
en quoi il faut cependant convenir qu’elle avait tort aussi,
car un vieux mari est fait pour ennuyer.
La jeune Madame Dubois n’avait d’autre consolation
que dans la société de la Comtesse de
V….., soeur du Marquis qu’elle regretait,
encore n’osait-elle la voir souvent, & ce
n’était que depuis qu’il
étoit à l’armée,
qu’elle en avait obtenu la permission.
La Comtesse aimait son frère comme elle aurait
aimé l’amant le plus chéri, &
Madame Dubois prétendait qu’elle
l’aimait comme on aimerait un frere ; ce que je ne voudrais
pas assurer.
Bref, l’objet de toutes ces amitiés en fit
naître une si vive entre ces deux Dames qu’elles
devinrent bien-tôt inséparables.
Elles aimaient aussi toutes deux les plaisirs, sur-tout la danse avec
passion, & l’uniformité de leurs
goûts n’avait pas moins contribué que
celle de leurs sentimens, à faire naître entre
elles une union si intime.
Les visites réciproques qu’elles se faisaient
& quelles se rendaient, étaient
communément le prétexte dont elles se servaient
pour échapper à leurs ennuyeux époux ;
car la Comtesse qui était mariée à un
vieux Seigneur de la Cour, avait été la victime
de l’ambition de ses parens, comme Mademoiselle de
Rennancourt l’avait été de
l’avarice des siens.
Jamais donc bienséances n’avaient
été si scrupuleusement observées :
Bon-dieux, disait Madame Dubois à son mari, Madame la
Comtesse est venue me voir il y a trois jours, & je
n’ai pas encore été chez elle, cela est
affreux. En vérite, disait la Comtesse de son
côté, Madame Dubois m’a fait quatre
visites, & je ne lui en ai pas rendu une seule, je ne
sçais pas comme elle pourra me le pardonner, &
l’année se passa ainsi en visites
données & rendues.
Enfin le Marquis revint de l’armée, & sa
soeur fut la premiere à proposer de ne point
instruire Monsieur Dubois de son retour, crainte qu’il ne
rompît une société remplie de tant de
charmes. Cette observation était trop judicieuse pour
n’être pas approuvée par Madame Dubois,
& applaudie par le Marquis. Il fut donc
arrêté qu’on ne parlerait nullement de
lui à Monsieur Dubois ; mais un vieux Valet-de-chambre
qu’il avait chargé du soin d’observer la
conduite de sa femme, vint lui apprendre ce qu’on avait pris
tant de soin de lui cacher.
Quoique le bon-homme fût avare, il paya
généreusement cette importante nouvelle,
& le vieux Argus redoubla d’exactitude.
Le monde est composé de foux bien singuliers, & de
caractères bien opposés ! les uns se ruinent pour
payer leurs plaisirs, les autres pour acheter leurs peines. De tous
ceux qui rendent leurs services à un jaloux, celui qui le
désespére le plus est le mieux
récompensé, & de tous les
défauts, c’est le seul dont la
réflexion & le ridicule ne corrigent pas ; en voici,
je crois la raison, c’est qu’il est moins un
défaut de l’esprit qu’un vice du
coeur : Mais laissons les réflexions &
venons aux faits.
L’Argus commis à la garde de Madame Dubois vint
avertir son mari, à deux heures après minuit que
le Marquis de…. était dans la chambre de son
épouse.
Ce n’était pas la premiere fois que ce bon-homme
se repentait de sa folie, & il avait raison ; mais il voulait
la réparer par une autre en quittant sa femme avec
éclat, & il avait tort ; d’ailleurs aussi
adroite à cacher ses intrigues qu’habile
à les conduire, il lui avait toujours
été impossible de la convaincre : pour cette
fois, disait-il, on ne m’accusera pas
d’être visionnaire, & j’aurai
peut-être raison ; aussi qu’elle
s’attende à expier dans un Couvent la honte dont
elle me couvre ; & d’après cette belle
résolution, il ordonna à son Valet-de-chambre
d’aller prier les parens de sa femme de se rendre chez lui
pour une affaire de la plus grande importance, & pendant ce
tems-là, il marcha droit à la chambre de son
infidelle, suivi de tous ses domestiques, pour empêcher le
galant de s’évader.
La porte est enfoncée ; à ce bruit sa femme saute
au bas du lit. Je sçaurai toujours bien te retrouver
infâme, lui dit-il ; il court aux rideaux, les ouvre,
& voit quelqu’un qui cherche à
s’envelopper dans les couvertures, il les arrache &
trouve, qui ? Le Marquis…. point du tout, la Comtesse sa
soeur qui, au retour de la campagne, habillée en
homme s’était avisée de venir coucher
avec son amie. Sa parfaite ressemblance avec son frère,
avait trompé le vieux Argus, & donnait lieu
à la scène la plus comique que l’on
puisse s’imaginer, si l’on se représente
la phisionomie allongée de M. Albert-Mathieu Dubois, les
huées de la Comtesse, les railleries de Madame Dubois, les
rires que les domestiques étouffaient sous leurs doigts ou
derriere leurs chapeaux, en défilant les uns
après les autres. Palsembleu, dit-il, en prenant son parti
en brave, vous me paierez toutes deux l’allarme que vous
m’avez donnée. On ne tient pas toujours ce
qu’on promet dans sa colère, lui
répondit sa femme d’un ton qui
annonçait plus de pitié que de crainte :
& comme elle le connaissait peu dangereux, elle passa dans sa
garde-robe pour y prendre une robe-de-chambre, & Monsieur
Dubois piqué qu’il était, se met en
devoir d’ôter la sienne & de partager le
lit de sa femme avec la Comtesse, lorsque son beau-pere & les
freres de sa femme, avertis & pressés par le
Valet-de-chambre, arriverent tous essoufflés.
A la premiere entreprise de Monsieur Dubois son bonnet & sa
cravatte avaient été mis en piéces par
la Comtesse, qui, retranchée dans la ruelle du lit, riait
des efforts de l’amoureux à la tête
chauve.
C’est en cet état que Messieurs de Rennancourt le
trouverent.
Qu’est-ce à dire, s’écria le
beau-pere ? Nous faites-vous venir pour être
témoins de l’insulte que vous faites à
ma fille, & du deshonneur dont vous couvrez notre famille ?
Insolent, vous allez payer cher… Monsieur de Rennancourt
était un vieux Militaire qui n’entendait pas
raillerie & qui aurait fait jetter Monsieur Albert-Mathieu
Dubois par ses fenêtres, si sa fille ayant entendu sa voix ne
fût venue pour l’appaiser en lui contant la
méprise de son mari.
Les freres de Madame Dubois trouverent l’histoire trop
plaisante pour pouvoir devenir tragique, & ils condamnerent
Monsieur Dubois à passer la nuit au milieu des deux Dames,
ainsi qu’il les en avait menacé ; mais comme il se
montrait dangereux, ils l’obligerent à se laisser
coudre dans un drap.
Force lui fut d’en passer par-là & de
pouvoir souffrir toutes les niches & les agaceries que deux
femmes malignes & outragées peuvent imaginer pour
désoler un jaloux.
Leur vengeance ne finit que le lendemain après que le
bon-homme eût été visité par
tout ce que Messieurs de Rennancourt purent ramasser de leurs
connaissances, & les couplets qui furent faits sur sa
mésaventure, & qui coururent bien-tôt par
toute la ville, l’obligerent de se retirer à la
campagne pour laisser passer cet orage.
Il y attira sa femme par les apparences du plus sincere repentir,
& les assurances d’une confiance aveugle pour
l’avenir.
Mais il avait sur le coeur la honte dont elle venait de le
couvrir, & il aurait préféré
de bon coeur celle qu’il craignait à
celle qui lui était arrivée. Il se conduisit dans
les commencemens suivant ses promesses ; mais le moment propre
à la vengeance qu’il méditait lui ayant
paru favorable, il entra dans la chambre de sa femme, qui
était endormie au lit, & lui présenta un
bouillon qu’il lui annonça pour être
empoisonné.
Vos cris seraient superflus, ajouta-t-il, j’ai
écarté tout secours, vous ne sauriez
échapper à ma vengeance ; il est juste que vous
en soyez la victime après m’avoir rendu celle du
mépris public.
Les prieres & les larmes furent inutiles, il fallut boire
à la coupe fatale. C’en est assez, lui dit-il
lorsqu’elle en eut un peu avalé, j’ai eu
soin de le prendre assez fort pour ne pouvoir pas douter de son effet,
& il se promena dans la chambre pour s’opposer
à la fuite de sa femme.
Lorsqu’il l’eut laissée deux grandes
heures dans les trances & les horreurs que peut
éprouver une personne qui attend la mort à chaque
instant, rassurez-vous, lui dit-il en prenant le reste du bouillon,
c’est un consommé succulent qui vous fera plus de
bien que de mal. Comme je n’ai eu que la peur dans le tour
que vous m’avez joué, vous en serez quitte au
même prix. Songez à vous mieux conduire par la
suite, ou attendez-vous à me trouver inéxorable.
Adieu ; reposez-vous & vous remettez de vos
inquiétudes.
Mais l’imagination de cette pauvre femme avait
été frappée trop vivement pour
qu’elle n’en ressentît pas une violente
agitation.
La fiévre la prit, & elle fut dangereusement malade
pendant quelques jours ; mais le désir de la vengeance qui
serait sortir une femme du tombeau, rendit les forces à
Madame Dubois & ayant appris de son mari à cacher
son ressentiment, elle feignit le repentir le plus sincére,
& la plus entiere soumission.
Que l’on réfléchisse sur ce petit
commerce de haine & de vengeance, couvert des dehors les plus
affectueux, & je crois qu’on sera peu
tenté de contracter de semblables mariages.
Le hazard fournit à Madame Dubois l’occasion
qu’elle cherchoit, & son amie la servit
très-bien.
L’hyver avait ramené le jaloux à la
ville, & comme tout s’oublie, son avanture
s’étoit aussi oubliée. Il avait
sur-tout interdit les bals à sa femme ; mais quand cette
défense ne lui en eût pas donné plus
d’envie, la passion qu’elle avait pour la danse ne
lui aurait jamais permis ce sacrifice.
Elle ne manqua donc pas de courir avec son amie au premier bal qui se
donna. L’Argus qui la veillait sans cesse en avertit son
mari, qui vint aussi-tôt l’y trouver, &
l’ayant prise sous le bras, la fouetta au milieu de
l’assemblée. Cette action, comme on peut le
penser, interrompit la danse ; les hommes en rirent, les femmes en
furent outrées, & la pauvre Madame Dubois se retira
dans une piéce voisine où elle alla fondre en
larmes. La Comtesse l’y suivit, & ayant
écarté tous ceux qui s’empraissaient
à la consoler, elle s’enferma avec elle.
Il n’est pas question de se lamenter, lui dit cette amie ; il
faut que ton mari soit encore cette fois la dupe de
l’avanture, & que la honte qu’il
t’a faite, retombe sur lui avec usure.
Nous sommes de même taille, donne-moi promptement ton domino,
ton masque, & retire-toi sécrettement. Vas te mettre
dans ton lit, tranquililises-toi, & me laisses le soin du reste.
Madame Dubois suivit les conseils de la Comtesse, qui se mit
à jetter les hauts cris dès que son amie fut
partie. Plusieurs personnes revinrent, & croyant toujours
parler à Madame Dubois, lui dirent que cet affront retombait
plus sur son mari que sur elle.
Eh ! je le sçais, Messieurs, leur répondit-elle
en sanglottant, & je frémis de la vengeance
qu’il est obligé de tirer de l’insulte
qu’on vient de me faire.
On crut que la douleur la faisait extravaguer ; mais ayant
ôté son masque comme pour laisser couler plus
librement ses larmes, tous ceux qui étaient
présens demeurerent pétrifiés.
Quelques-uns se détacherent pour avertir M. Dubois de se
cacher jusqu’à ce que cette affaire fût
accommodée. Vous connaissez, lui disoit-on, le
crédit du Comte à la Cour ; l’insulte
que vous avez faite à sa femme est publique, & vous
êtes perdu si vous n’assoupissez promptement cette
affaire.
Je m’attendais bien, leur répondit Monsieur
Dubois, à ne pas trouver ici des gens bien sages ; mais je
n’aurais pas imaginé que la tête vous
eût tourné à tous. Qu’est-ce
que Monsieur le Comte de…. à de commun avec le
fouet que j’ai donné à ma femme ?
J’ai montré à dix ou douze hommes ce
que quelques-uns connaissaient peut-être
déjà, & ce que les autres auraient vu
sans que j’y fusse présent. N’en suis-je
pas le maître ?
Vous êtes vous-même devenu fou, lui dit-on.
C’est Madame de…. que vous avez
insultée devant nous tous ; elle est dans la chambre
voisine, venez la voir, & tâchez de
l’appaiser.
En disant cela, on l’entraîna vers la Comtesse,
qui, aussi-tôt qu’elle le vit, courut à
lui pour lui arracher les yeux. Il fallut la tenir à quatre
pour l’en empêcher, & les sanglots
& les larmes recommencerent de plus belle.
Le bon homme Dubois était resté immobile,
& le vif désespoir de la Comtesse
commençant à le faire douter de sa
méprise, il courut chez lui, où il trouva sa
femme tranquillement couchée dans son lit. Ce fut alors
qu’il vit toute la conséquence de la faute
qu’il croyait avoir commise, il l’apprit
à sa femme en la priant à genoux de vouloir bien
employer tout le crédit que l’amitié
lui donnait sur la Comtesse pour l’empêcher de
suivre cette affaire.
Madame Dubois avait toutes les peines du monde à
s’empêcher de rire pendant ce récit,
& ayant fait valoir suffisamment la grace qu’elle lui
accordait, elle lui promit d’obtenir la sienne de son amie :
elle est, ajouta-t-elle, extrêmement sensible à la
parure, si vous lui envoyez un présent honnête, je
ne doute point qu’elle ne s’appaise volontiers.
Qu’à cela ne tienne, répondit le
bonhomme, qui s’estimait trop heureux s’il pouvait
en sortir à quelque prix que ce fût ; elle aura
demain une corbeille dans laquelle elle trouvera pour cinq cens louis
de bijoux, si elle veut oublier cette affaire. Madame Dubois promit
tout, & alla trouver le lendemain matin son amie à
qui elle apprit le succès de la ruse, & la suite de
sa vengeance.
Je recevrai la corbeille, lui répondit la Comtesse,
& pour preuve de la sincérité du pardon,
je paraîtrai t’en faire présent : elle
arriva un moment après, & jamais l’amour
n’avait rien imaginé de si galant que ce que la
peur fit faire au bon-homme Dubois. Sa femme vint le trouver avec la
corbeille, ainsi qu’elle en était convenue avec
son amie. Je suis perdu, dit-il, en la voyant rapporter, elle ne veut
entendre à aucun accommodement.
Vous connaissez mal celle que vous avez outragée, &
ce que vous prenez pour une marque de sa vengeance en est une de sa
bonté : elle vous pardonne, & par excès
de générosité, elle a voulu que je
gardasse tous les présens que vous lui avez
envoyé.
Le bon homme aurait bien voulu alors les avoir fait moins
considérables ; mais trop heureux d’en
être quitte à si bon marché, il en
passa par-là, remercia sa femme, l’embrassa,
& lui promit bien de ne jamais la soupçonner, ni la
contraindre, & il eut raison ; car sans la foi point de salut
en mariage. Toutes les précautions sont inutiles, &
les vengeances odieuses.
Le bruit est pour le fat, la plainte est
pour le sot,
L’honnête-homme
trompé s’éloigne & ne dit mot.
Cela est fort bon pour les Amans ; mais lorsqu’on a pris
femme tout de bon, content ou non content, il faut la garder pour soi,
& quelques fois encore pour les autres.
Comme un sot ne sçaurait jamais garder un juste milieu, le
bon-homme Dubois passa de l’excès de sa jalousie
à un excès de confiance &
d’entousiasme ridicule ; & l’on fit cette
Epigramme.
ÉPIGRAMME.
L’imbécille Joconde, amoureux de sa femme,
Va sans cesse prônant les beautés de la Dame ;
Des cieux c’est le chef-d’oeuvre, un astre
sans
pareil….
Il a raison, l’ami Joconde ;
La belle est sans doute un soleil,
Car elle luit pour tout le monde.