Petite biographie dramatique, faite avec adresse par un moucheur de chandelle.- Paris : chez les marchands de nouveautés (Imprimerie de Marchand du Breuil, rue de La Harpe, n° 80), 1826.- 77 p.- 11 cm.
Saisie du texte : S. Pestel pour la collection électronique de la Bibliothèque Municipale de Lisieux (13.X.2000) Texte relu par : Y. Bataille Adresse : Bibliothèque municipale, B.P. 27216, 14107 Lisieux cedex -Tél. : 02.31.48.66.50.- Minitel : 02.31.48.66.55. - Fax : 02.31.48.66.56 Mél : bmlisieux@mail.cpod.fr, [Olivier Bogros] bib_lisieux@compuserve.com http://www.bmlisieux.com/ Diffusion libre et gratuite (freeware) Orthographe et graphie conservées. Texte établi sur l'exemplaire de la bibliothèque municipale (BmLx : br norm 592). Petite biographie dramatique,
faite avec adresse par Un moucheur de chandelles ~~~~Castigat remouchando A.
ADÈLE (Mlle), Porte-Saint-Martin, rue du Temple, n. 101. Sa danse voluptueuse promet plaisir, et l'on assure que Mlle Adèle tient tout ce que sa danse promet.
Que les temps sont changés ! ADELINE (Mlle), Gymnase. Ses fréquentes promenades au bois de Romainville lui ont fait perdre la voix. Récompense honnête à qui la lui rapportera, rue du Faubourg-Poissonnière, n. 32. ADOLPHE, Odéon. Première basse-taille. Il chante à l'Odéon, vous savez ce que cela veut dire ! ADOLPHE (Mme), Gaîté, rue de Malte, n. 14. C'est le plus ferme soutien du vaudeville à ce théâtre. Cependant les auteurs ne l'abordent qu'en tremblant ; cela s'explique, elle les regarde toujours de travers. AIMÉE (Mlle), Gaîté, rue Notre-Dame-de-Nazareth, n. 5. Si nous en croyons cette jeune artiste, l'orchestre ne joue pas toujours juste ; le chef d'orchestre se plaint, au contraire, que Mlle Aimée ne danse jamais en mesure ; ils ont raison tous deux. ALLAN, Feydau. Débile acteur des Variétés, que M. Pixérécourt n'a pas honte de faire jouer avec Mme Rigaut ! Quelle pitié ! ALBERT, Opéra, rue des Moulins, n. 1. Premier danseur et second maître des ballets de l'Académie royale de musique. Voyez-vous ce monsieur sortir de son élégante voiture ? A son large portefeuille de cuir de Russie, vous le prendriez pour un grave conseiller d'état. Non point ! ses pieds en dehors trahissent les travaux de sa tête ; il vient de faire répéter le ballet de Cendrillon. ALERME, Opéra, rue Coquenard, n. 20. Ce coryphée est garçon de ferme depuis vingt ans ; c'est aussi le chef d'emploi des bêtes de somme. Il avait gagné quelque argent à ce rude métier chez un fermier espagnol ; l'un et l'autre ont été ruinés à la Bourse. ALDEGONDE (Mlle), Variétés, boulevard Poissonnière, n. 18 :
Voilà sur quoi tout le monde n'est pas d'accord. ALEXIS, Opéra. C'est un chanteur qui a une véritable voix de victime, ce qui ne l'empêche pas d'en faire (des victimes bien entendu). ALEXIS, Porte-Saint-Martin, faubourg Saint-Martin, n. 72. Quelqu'un disait que cet artiste avait mis tout son esprit dans ses jambes. - C'est donc pour cela qu'il danse si gauchement, répondit quelqu'un. ALEXIS (Mme), Porte-Saint-Martin, faubourg Saint-Martin, n. 72. Danseuse qui a fait quelques pas dans le domaine de l'hymen, et qui n'en est pas moins légère. ALLAIRE, Feydeau, rue de l'Échiquier, n. 38. C'est une grande utilité dans une seule pièce. ALPHONSE, Odéon, rue d'Enfer, n. 61. Bizarre destinée ! il était passable, on n'en parlait pas ; il est devenu bon, on l'a sifflé ; il est aujourd'hui mauvais, on l'applaudit. AMIGO (Mlle), Italiens, rue Sainte-Anne, n. 40. Italienne du royaume d'Yvetot ; yeux bleus, oreilles grandes, bouche idem, circonférence neuf pieds, bon ton.... talent idem. ANAÏS (Mlle), Odéon, rue de Seine, n. 27. Petite taille et grosse voix, grand pied et petit talent. ANATOLE (Mme), Opéra, rue Saint-Marc, n. 25. Elle est en possession des rôles de grandes princesses dansantes ; elle les remplit chez elle avec grâce et noblesse.... Son mari veut absolument qu'elle soit la première danseuse de l'Europe.... oh ! qu'elle soit la mieux faite.... ah ! ANIEL, Porte-Saint-Martin, rue Saint-Martin, n. 240. Danseur méthodique et maître de ballets qui s'est engagé à ne jamais s'élever à plus de six pouces des planches. ARMAND, Français, rue Richelieu, n. 8. Il joue parfaitement les amoureux ; c'est un aveugle qui parle des couleurs. Qu'en dites-vous, Mesdames ? ARMAND, Odéon, rue d'Enfer, n. 11. Après avoir été long-temps malade en province, à l'agonie à l'Odéon, il s'est enterré aux Français. ARMAND, Vaudeville, rue Saint-Honoré, près Saint-Roch. Amoureux médiocre, qui gagne près d'Isambert. ARMAND-DAILLY, Français, rue Richelieu, n. 8. C'est la seconde édition de Pinson (je fais mes farces). ARNAL, Variétés, boulevard Montmartre, n. 6. Comme poète, c'est un excellent acteur, et comme acteur, un excellent poète. ARNAULD, Odéon. Estimable artiste qui se fait voir le moins souvent possible, moyennant une légère rétribution. AUBERT (Mlle), Opéra. Jolie danseuse qui s'élance vers le ciel en faisant la grimace au parterre. AUGUSTE, Odéon, rue de Seine, n. 20. C'est un homme passionné pour son art ; on pourrait dire qu'il joue la comédie, non pas pour manger, mais pour vivre ; et quand d'autres soins remplissent ses momens, comme un autre Titus, il s'écrie : J'ai perdu ma journée ! AULETTA, Italiens, rue Froidmanteau, n. 8. Utilité par trop inutile. B.
BAPTISTE aîné, Français, rue Saint-Honoré, n. 336. La retraite a vainement sonné, ce sociétaire a fait la sourde oreille. Le fameux Robert, chef de brigands, représenté par lui au théâtre de la rue Culture-Sainte-Catherine, il y a près de quarante ans, fut un des rôles où il excella, bien qu'il prêtât à son héros une taille de patagon, et qu'il le fît parler en capucin.
BOURGEOIS, Ambigu, rue Saint-Maur, n. 43. Chaque soir il est assassin ou victime, protecteur ou protégé ; il est ou plongé dans les cachots ténébreux de toiles peintes, ou couronné sur un trône de carton. BOURGEOIS, Gaîté. C'est un bon bourgeois du Marais, tout à fait inconnu au théâtre. BOURGOIN (Mlle), Français, allée des Veuves, n. 21. Jeune princesse (46 ans) pleine de dignité sur la scène ; à table, convive spirituelle : le champagne lui inspire les bons mots qui courent les corps-de-garde. BOURGOIN(Lili), Gymnase, rue Saint-Marc, n. 9. Soeur de la précédente. Quinze ans, deux beaux yeux, un joli pied ; avec tout cela, un grand amour pour les cachemires.... Elle fera son chemin ! BRAS (Mme), Feydeau, rue de Chartres, n. 25. Cette immense actrice est capable d'effacer dix ingénues de front. BRÉGY, Gaîté, rue de Malte, n. 14. De son propre aveu, cet acteur n'est nullement propre à jouer les rôles d'amoureux. BROCARD aînée (Mlle), Opéra, rue Pelletier, n. 19. Grâces légères, poses voluptueuses, élancemens de jambes, ronds de bras, mollesse enivrante, voiles diaphanes ! tout cela pour la diplomatie et les Anglais !!!
Aussi le Pactole et le fleuve du Tendre, coulent-ils doucement à ses pieds. BROCARD jeune (Mlle), Français, rue Pelletier, n. 21. Son organe est gracieux et sonore : un amateur de curiosités s'est proposé de l'unir avec le squelette vivant que l'on fait voir en Angleterre. BURON (Mlle), Opéra, faubourg Montmartre, n. 64. Mince talent soutenu par de grosses jambes ; compensation. BRUNET, Variétés. On dit que pour bien faire les rôles de niais, il faut avoir de l'esprit ; il y a vingt-cinq ans que Brunet travaille à prouver le contraire. Cet acteur est, dit-on, très-riche ; c'est le cas d'appliquer le proverbe. C.
CAMAIDE, Gaîté, rue du faubourg du Temple, n. 66. Il était jadis au Panorama Dramatique. Doué d'infatigables poumons, il excitait les trépignemens du parterre. Aujourd'hui, il se borne à faire briller.... ses bottes.
COLON (Mlle), Vaudeville, rue Feydeau, n. 4. On dit qu'elle a quitté Feydeau les mains nettes ; c'est possible, cela ne veut pas dire qu'elle en soit sortie les mains blanches. COLON (Mme), Opéra Comique, rue des Colonnes, n. 10. Doublure de Mlle Desbrosses. Elle est mère de Mlle Éléonore, et borne là ses prétentions dramatiques. COLSON, Odéon. Joli garçon, qui a plus de chaleur que de talent, plus de voix que de savoir faire. Cependant il se dit fort bien avec les dames du faubourg St.-Germain. CONSTANCE (Mlle), Ambigu, rue de Lancry, n. 33. Cette jeune première a forcé Mlle Éléonore à baisser le ton ; si Mlle Constance chantait juste, sa rivale déchanterait bien mieux. CORALIE (Mlle), Porte-Saint-Martin, boulevard Saint-Martin, n. 8. Ce qu'elle a de mieux, c'est la jambe, dont elle sait, dit-on, tirer parti. Elle fait les rôles de jeunes amoureuses. CORALY, Porte-St.-Martin, boulevard St.-Martin, n. 8. Maître des ballets, dont la réputation ne dépasse pas les limites du cinquième arrondissement. COSSARD, Vaudeville, rue Saint-Honoré, en face de l'Oratoire. Il s'est fait applaudir par ses charges et caricatures, maintenant il se fait siffler... Le tout par manière de passe temps. COSSARD, Vaudeville, rue St.-Honoré, n. 130. Presque aussi froid qu'Isambert ; il a fait au Théâtre Français un séjour qui n'a augmenté ni sa fortune ni son talent. COULON, Opéra, rue des Colonnes, n. 2. Danseur excellent, auquel cependant il manque quelque chose.
CROMBÉ, Porte St.-Martin. Que dire de M. Crombé ? je ne sais : qu'on peut savoir chez lui, rue de Lancry, n. 31, ce qu'il en pense. D.
DABADIE, Opéra. Successeur de Laïs qu'il n'a pu remplacer. Il s'est distingué jadis au barreau par la force de ses poumons. Il manque un peu de ce que celui-ci avait beaucoup, et n'a pas assez de ce qui lui manquait : du goût et du comique.
DARANCOURT, Feydeau. Il a ses deux génies, son perroquet et son directeur : il jure avec l'un et se bat avec l'autre. DAVESNES, Ambigu. Peu connu, même au boulevard du Temple, que fait-il donc au théâtre ? - Ce n'est pas nous qui le dirons. D'AUMONT (Mme), Opéra, rue des Messageries, n. 18. A l'Opéra on la fait danser le ballet, chez elle au contraire c'est elle qui le fait danser. DAVID, Français, rue Feydeau, n. 4. Cet acteur a bon ton à la ville comme à la scène ; il chausse avec autant de facilité le cothurne que l'escarpin, c'est dommage qu'il ne puisse pas se coiffer de même ; perruque !... perruque !... DEFRÈNE, Porte-Saint-Martin, rue de Bondy, n. 22. Comédien et restaurateur, il dissimule un plat avec autant d'aisance qu'une trahison. Il est de plus marchand de seringues, c'est un malheur, mais hélas ! auquel il n'y a pas de remède..... DÉJAZET (Mlle), Gymnase, rue Saint-Denis, n. 374. Elle n'a qu'une dent, elle la garde au rédacteur du Courrier des théâtres. DELACROIX (Mlle Émilie), Opéra, cul-de-sac Coquenard, n. 24 :
Cette danseuse si jolie a la plus douce expression dans les traits, ses poses sont gracieuses et légères ; c'est la vierge de l'Opéra. DELAFOSSE, Français. C'est un de ces artistes dont le nom figure sur l'affiche quand les ouvreuses restent chez elles. DELATTRE (Mlle), Odéon, rue de l'Odéon, n. 31. Froide et triste comme un verrou de prison. DÉLIA, Vaudeville. Elle s'est prise de passion pour les befteacks, les rossbeafs et les milords, avec lesquels elle banquette et passe joyeusement une partie de sa vie. DEMERSON (Mlle), Français, rue des Bons-Enfans, n. 25. La meilleure des soubrettes, elle a épousé un commissaire des guerres avec qui elle n'a pas fait ses premières campagnes. DÉRIVIS, Opéra, rue Grange-Batelière, n. 51. Il pleuvait, quelqu'un passe rue Pelletier, et s'écrie effrayé : Ciel ! le tonnerre de Dieu m'écrase ! Rassurez-vous, lui dit-on, c'est Dérivis qui répète ! DESBROSSES (Mlle), Feydeau, rue Montmartre, n. 173. Soixante-douze ans et la jambe bien faite ; elle a eu l'honneur d'être rosière la moitié de sa vie. DESMOUSSEAUX, Français, rue de la Jussienne, n. 25. Gendre de Baptiste aîné, on lui apportait le manteau d'Agamemnon, il se fâcha parce qu'on n'y avait pas fait de poches ; sur l'observation de son beau-père que les anciens n'en portaient point : « Je voudrais bien savoir, dit Desmousseaux, où le roi des rois mettait sa tabatière ? » DESMOUSSEAUX (Mme), Français, rue de la Jussienne, n. 15. Fille de Baptiste aîné, elle est sociétaire du théâtre, nous ne lui connaissons pas d'autre titre. DESPRÉAUX, Gymnase.
DEVIGNY, Français, rue du Hasard, n. 15. Il passe son temps à jouer aux échecs au café Valois, lorsque les billards sont pris. DODEL, Vaudeville. On le voit rarement ; il est probable que, par égard pour le public, il fait dodo dans quelque coin du monde. Requiescat in pace. DONZELLI, Italiens. Chanteur qu'on entend trop rarement et qui ne paraît pas se soucier beaucoup des applaudissemens parisiens. DORGEBRAY (Mlle), Odéon. C'est une maigre actrice qui a montré quelque talent dans les castilblazades. DORMEUIL, Gymnase, faubourg Poissonnière, n. 102. Régisseur de ce théâtre. Il était autrefois dans la garde nationale de Paris, où il obtint en peu de temps le grade d'aide-de-camp du duc de Reggio ; aussi joue-t-il les rôles de biset au naturel. DORMEUIL (Mme), Gymnase, faubourg Poissonnière, n. 102. Ancienne figurante du Vaudeville ; connue sous le nom d'Esther, elle est timide et rougit jusqu'à la racine des cheveux. DORVAL (Mme), Porte-Saint-Martin, rue Meslée, n. 63. A été dernièrement obligée de plaider son innocence le matin au tribunal correctionnel, sixième chambre, et le soir devant une chambrée complète, au tribunal de la Porte-Saint-Martin. DUBIÈS, Ambigu. C'est un de ces honnêtes brigands, la terreur des petits enfans et des ingénues du marais. DUBOURJAL, Ambigu. Il est un peu moins gras que son prédécesseur Klin, mais en revanche il est un peu plus faible. DUCHESNOIS (Mlle), Français, rue de la Tour des Dames, n. 3. Du talent, on le dit ; de l'esprit, on le croit ; de la figure, on le sait. DUGY, Porte-Saint-Martin, faubourg Saint-Martin, n. 102. Il n'a rien a démêler avec la renommée, de crainte de rivaux ou d'envieux ; sa maxime est : Qui terre a, guerre a. DUMESNIL, Gaîté, rue Ancelot, n. 4. Les anciens mélodrames où les niais étaient de première nécessité, firent la réputation de cet artiste, qui est resté niais depuis une trentaine d'années à peu près. Le Pied de mouton, La Queue du diable, et autres pièces de ce genre, bien qu'elles n'eussent ni queue ni tête, durent toute leur vogue à l'originalité de Dumesnil ? Demandez plutôt à Lazarille. DUMILATRE, Français, rue Saint-Honoré, n. 196. Confident qui a toujours l'air de manger des petits pâtés sur la tête d'Oreste, d'Hamlet, voire même de Sylla. DUMOUCHEL, Gaîté, rue des Fossés du Temple, n. 5. C'est l'acteur le plus triste, et le plus triste acteur du théâtre de la Gaîté. DUMOUCHEL (Mlle), Gaîté, rue des Fossés du Temple, n. 5. Elle marche obliquement, parle mal et chante faux. Son véritable nom est de Louchoeil. DUPARAY, Odéon, rue des Fossés Saint-Germain-des-Prés, n. 9. Ce serait un comédien très-propre sans sa tabatière. DUPRÉ, Odéon. Petit chanteur, dont on ne connaît pas au juste les prétentions ; il se dit premier tenor, on sait ce qu'il vaut. DUPONT (Mlle), Français, rue de Rivoli, n. 12. Vraie luronne, qui sait le mérite d'un joli pied et d'une belle chevelure. DUPUIS (Mlle Rose), Français, rue de Richelieu, n. 19. Il est fâcheux pour nous de n'avoir que des éloges à lui donner : nous lui en demandons bien pardon. DUPUIS (Mlle Adèle), Gaîté, rue Meslée, n. 34. Une petite fille qui assistait à une des représentations d'Elodie, s'écria en montrant du doigt cette actrice : « Tiens, regarde donc, maman, c'est grand' maman qui joue la petite demoiselle ! » DUPUIS (Mlle), Porte-Saint-Martin, rue Notre-Dame-Bonne-Nouvelle, n. 13. Légèreté de caractère, souplesse de hanches, et le désir d'arriver. Elle ira loin. DUSSERT (Mlle), Vaudeville, rue des Petits-Champs, n. 39. Mademoiselle Dussert a été engagée pour remplacer Mme Perrin, c'est une véritable mystification. DUTERTRE (Mlle), Odéon, rue de l'Odéon, n. 31. Elle se perdit un jour sous le manteau d'Eric-Bernard : le bon public riait !... DUVERNOIS, Gymnase. Amoureux transfuge de Feydeau. Il est chéri des dames, cela s'explique, il donne du cor ; mais hélas ! E.
EDOUARD, Odéon, rue Saint-Honoré, n. 49. C'est un valet de la vieille roche ; il ne quitterait pas la livrée alors même qu'on lui refuserait ses gages. F.
FALCOZ (Mlle), Odéon. Femme charmante qui s'est persuadée que la beauté pouvait tenir lieu de talent ; malheureusement le public est d'un autre avis. G.
GABRIEL, Gymnase, rue de Breteuil, n. 6. Amoureux peu redoutable, qui se bat les flancs et n'en est pas plus échauffé. H.
HÉLOÏSE (Mlle), Gaîté, rue du Pont-aux-Biches, n. 5. On voulait faire entrer cette danseuse dans un nouveau paraclet. Ne se croyant aucune disposition pour être l'amante d'un Abailard, elle a préféré se faire danseuse à la Gaîté. I.
IRMA (Mlle), Gymnase, rue Saint-Étienne, n. 17. Cette jeune danseuse se trouve charmante, possibilité. Le public la trouve médiocre, certitude. J.
JAWURECK, Académie royale de Musique, rue des Petites-Ecuries, n. 29. Elève de Garat. Cette jeune bayadère possède une voix fraîche et gracieuse, une taille légère et svelte ; ses poses sont quelquefois ravissantes. On la dit aussi passionnée pour son art que sensible à la peau du tigre. K.
KINNKINDT, Opéra, rue d'Argenteuil, n. 21. Il est surnommé par ses camarades le Taureau ; les nymphes des coulisses assurent qu'il n'en a que la voix. L.
LAFEUILLADE, Feydeau, rue Neuve-Saint-Marc, n. 6. C'est le casse-coeur du quartier Feydeau, voire même du faubourg Saint-Germain, demandez plutôt à Mme M.....
LAFOND, Vaudeville, rue Froidmanteau, n. 8. C'est une de ces figures qui font tort aux têtes à perruque en cire que l'on voit chez nos coiffeurs les plus élégans. Dernièrement ce jeune acteur soutenait qu'il avait mesuré la circonférence de sa cuisse avec celle de l'Apollon du Belvéder, et que leurs proportions étaient absolument les mêmes. Avis à qui veut s'en assurer. LAIGNELET (Mlle), Variétés, rue Feydeau, n. 16. C'est le désespoir de Mlle Pauline. LAMI, Odéon. Talent comme il en faut à l'Odéon, il joue en troisième les amoureux dans la comédie... ; en voilà plus qu'on ne pouvait espérer. LE BRUN (Mlle), Italiens, rue de Louvois, n. 7.
C'est ainsi que l'a fait cette jeune ingénue de seize ans. Le public attend pour voir si le second se fera de même. Nous en dirons quelque chose incessamment. LECLERC, Odéon, rue Meslée, n. 17. Il était naguère, à Feydeau, l'héritier en titre de Chenard ; ses moyens ne lui permettant pas de fortes avances, il n'avait accepté la succession que sous bénéfice d'inventaire : depuis il y a définitivement renoncé. LECOMTE, Français, rue Saint-Anne, n. 1. Il ne lui manque rien que ce qu'il faut pour faire un bon acteur, titre, auquel du reste il ne vise pas. LECOMTE, Odéon, rue Sainte-Hyacinthe, n. 2. On ne peut reprocher à cet acteur qu'une seule chose, c'est de toujours choisir les rôles où il y a à boire ou à manger, parce qu'il profite de cette circonstance pour mettre les petits gâteaux dans ses poches ; du reste, il passe généralement pour avoir une jolie méthode de chant, avec beaucoup d'économie dans la voix.... comme dans son ménage. LEFÈVRE, Opéra, rue Nazareth, n. 28.
LEFÈVRE, Variétés, rue Saint-Denis, n. 348. A ses jambes on le prendrait pour le mari de Vénus ; nous engageons l'Opéra à jeter les yeux sur lui pour le rôle de Vulcain, dans le nouveau ballet. LE GALLORS (Mlle), Opéra, rue Grétry, n. 1. N'est pas aussi jolie qu'on veut bien le trouver, et danse plus mal qu'elle n'en à l'air ; ce qu'elle sait le mieux, c'est faire comme si elle ne s'en apercevait pas. LEGRAND, Gymnase, rue aux Ours, n. 12. Ce jeune acteur, ne pouvant faire oublier Potier aux Variétés, a du moins consolé les amateurs de ce théâtre, en l'abandonnant pour entrer au Gymnase, où il se console à son tour en s'oubliant souvent dans ses rôles. LÉMERY (Mlle), Variétés, faubourg Saint-Denis, n. 64. Jeune débutante qui montra beaucoup de timidité ; on la dit cependant fort aguerrie. LEMONIER, Feydeau, rue Saint-Anne, n. 57. Mlle Regnault se chargea de l'éducation dramatique de Lemonier, il y a dix ans environ ; sous un tel maître les progrès du jeune élève ne pouvaient être douteux, aussi l'épousa-t-elle après. Nous ignorons tout ce que Mlle Regnault montra à Lemonier ; ce ne fut pas sans doute à chanter toujours juste. LEMONIER (Mme), Feydeau, rue Saint-Anne, n. 57. Elle se ressent de l'éducation qu'elle a donnée à son mari. Il semble que cette artiste accouche tous les trois mois régulièrement. Cette étonnante fécondité doit nécessairement influer sur ses moyens, aussi... LEMOULE (Mlle), Odéon. Chanteuse agréable, qui ne manque pas de moyens de séductions ; ses paroles sont mielleuses et sa voix grassayante ; elle a du sucre dans la bouche. LÉON (Mme), Porte-Saint-Martin, faubourg Saint-Martin, n. 38. Grosse prêtresse de Terpsychore, qu'un gros embonpoint a fait jeter à corps perdu dans le mélodrame, où, grâce aux longues robes, elle peut dissimuler ses grosses jambes. LÉON-BIZOT, Odéon. Le talent de ce jeune baryton est en harmonie avec sa taille (quatre pieds neuf pouces et demi). M. Sosthènes de la Rochefoucauld, qui depuis long-temps désirait un nain pour l'adjoindre à son Turc, avait jeté son dévolu sur Léon-Bizot, son engagement avec l'Odéon expiré ; depuis ce temps, Léon-Bizot ne se chausse plus qu'avec des bottes montées sur un talon de six pouces ; il refuse tous les rôles où il faut paraître en escarpins. LÉONTINE FAY (Mlle), Gymnase. Charmante petite que le public idolâtre, malgré les lâches platitudes du Corsaire et d'autres folliculaires, ejusdem farinæ LÉOPOLD, Porte-Saint-Martin, rue Notre-Dame-Bonne-Nouvelle, n. 2. C'est un homme que sa mauvaise étoile a poussé sur le théâtre, et qu'une bonne lune en fera sortir. LEPEINTRE aîné, Variétés, boulevard Poissonnière, n. 16. Du talent, on veut qu'il en ait ; une bonne tenue, pas toujours ; de la mémoire, pas souvent ; du feu, de temps en temps ; une bel organe, couci-couci ; de la rondeur, quelquefois ; de la voix, on le sait. Acteur parfait, nunquam. Un mauvais plaisant du parterre disait en voyant Lepeintre : Les bras de cet acteur ne lui viennent jamais qu'au coude. LEPEINTRE jeune, Vaudeville, rue Froidmanteau, n. 8. N'est que la contre-épreuve de son frère. LEQUIEN, Gaîté, rue Ménilmontant, n. 75. Comme artiste c'est un honnête citoyen. LEVASSEUR, Italiens, rue Grammont, n. 8. Acteur à la Bordogni, chanteur à la Dérivis. C'est une orgue ambulant qui souvent a besoin de réparation. LEVERD (Mlle Émilie), Français, rue Roquépine, n. 3. Naquit en 1784, et tira, de fort bonne heure, parti de son joli visage. Elle entra très-jeune encore dans le corps des ballets de l'Opéra. Elle débuta à la comédie française en 1808, où les succès qu'elle obtint parvinrent à guérir les fréquentes migraines de Mlle Mars, son chef d'emploi. M. d'Arlincourt appelle les forêts les cathédrales de la nature ; on pourrait dire avec autant de raison que Mlle Leverd est la cathédrale de la scène. LIGIER, Français. Petit phénomène de l'école de déclamation. On rapporte que cet artiste pensionnaire, se regardant un jour dans une glace, frémit en apercevant sa conformation laponne ; mais se rappelant que Lequien n'était ni beau ni grand, il se consola en concluant que, puisqu'il était aussi petit que ce célèbre acteur, il était aussi grand. LOUVET, Feydeau, rue des Moulins, n. 1er. Acteur dont le talent ne porte ombrage à personne, et qui du reste vit en bonne intelligence avec ses camarades, qu'il ne voit jamais que d'un bon oeil. M.
MADA (Mlle), Ambigu, rue Saint-Denis, n. 277. C'est le double de Mlle Palmyre, nous voulons dire qu'elle est deux fois grosse comme elle.
Acteur froid et maniéré qui a long-temps brillé dans la petite troupe de madame Bouzigue, soeur de madame Lemonnier, aujourd'hui directrice du théâtre de Nantes. MAZURIER, Porte-Saint-Martin, rue Meslée, n. 50. C'est un de ces êtres étonnans que la destinée pousse à la célébrité ; il passe parmi les acteurs de la capitale pour l'homme le plus souple. Je connais maint courtisan dont l'épine dorsale est beaucoup plus flexible encore. MÉLANIE (Mlle), Variétés. On la voit rarement en scène, ne croyez pas cependant que ce soit une victime cloîtrée. MELCHIOR, Ambigu, rue de Berri, n. 28. Il a une magnifique tenue... dans la garde nationale. MÉNESTRIER, Odéon, rue des Deux-Portes-Saint-André, n. 58. Il joue du violon, si seulement c'était comme Lafon (le musicien bien entendu), encore passe. MENJAUD, Français, rue de la Michodière, n. 2. Menjaud joue, criait un honnête particulier ; courons faire queue. Prenez garde aux antécédens, lui répond un ancien, c'est lui qui vous la fera ! MENJAUD (Mme), Français, rue de la Michodière, n. 2. Elle ne coiffe plus que son mari. MÉRANTE, Opéra, rue du Caire, n. 24. Il donne une idée du mouvement perpétuel. C'est en faisant des entrechats, qu'il fait respecter l'autorité paternelle ; il danse avec sa femme, avec sa fille, avec son gendre, avec toute sa famille ; il danse avant la noce, après la noce, pendant la brouille, après le raccommodement, avant la naissance et jusqu'après la mort. MERCIER, Gaîté, rue de Malte, n. 14. C'est le seul acteur risible de son théâtre. MEYNIER, Porte-Saint-Martin, rue Beauregard, n. 1. Son nez sert d'écran à Mme Dorval. MEYSSIN (Mme), Odéon. Chanteuse de la vieille école : du goût et de la méthode.... comme il en faut à son théâtre. MICHELOT, Français, rue du Mail, n. 1. Bon comédien, qui connaît son importance ; ses yeux sont tour à tour fixés sur le lustre et sur son épingle, qu'on dit fort belle ; il trouve une comparaison ingénieuse entre ces deux objets de son culte. MILEN (Mlle), Odéon, rue de Seine, n. 20.
MILLER (Mlle), Feydeau, rue Feydeau, n. 18. Talent en herbe, de beaux yeux, un petit minois fripon, corsage qui promet, douze ans et l'espérance ! MILLOT (Mlle), Gaîté, rue d'Angoulême, n. 28. Jolie figure, maintien des grâces, organe enchanteur, et tout cela, je le dis sans rire... Mlle Millot du moins le prend à la lettre. MILLOT (Mlle), Porte-Saint-Martin, rue de la Tour, n. 10. Resta long-temps au théâtre de la Gaîté ; elle y avait la voix du merle, c'était avant la restauration, car alors....., mais depuis..., le merle est déniché. MILON, Opéra, cul-de-sac Coquenard, n. 34. Ses ballets d'autrefois sont des fagots aujourd'hui. MINETTE (Mlle), Vaudeville, rue de Richelieu, n. 8. On assure qu'un opérateur célèbre est parvenu à ouvrir les yeux d'une jeune personne très-chère à Mlle Minette ; cette dernière aurait bien dû profiter de l'occasion pour faire agrandir les siens. MITONNEAU (Mlle), Gaîté, rue du Faubourg-du-Temple, n. 19. Plus d'un auteur s'est repenti de lui avoir confié des rôles ; Mlle Mitonneau n'aime pas ces messieurs, et leur a mitonné plus d'une méchanceté. MOESSARD, Porte-Saint-Martin, rue des Marais, n. 2. Cet artiste a de la rondeur.... dans la taille. MONDONVILLE, Odéon, rue des Boucheries Saint-Germain, Quelques injustices ne lui ont pas fait perdre sa voix qui est riche et brillante, et doit rappeler à l'Odéon les dilettanti du noble faubourg. Il est, dit-on, sur le point de contracter un engagement sérieux dont le fils de Cythérée s'est chargé de dresser les clauses. MONTANO (Mme), Odéon. Bonne copie de Mme Pasta. MONTBELLI (Mme), Italiens, rue Pelletier, n. 15. Ses moustaches font l'admiration des sapeurs. MONTESSU, Opéra, rue Montmartre, n. 170. Figaro dit : « Il fallait un calculateur, ce fut un danseur qui obtint la place. » On pourrait dire de Montessu : Il y avait une place de danseur vacante, et ce fut un calculateur qui l'eut. MONTESSU (Mme Paul), Opéra, rue Montmartre, n. 170. Léger papillon en danse comme en amour ; son mari n'entend ni l'un ni l'autre. MONTJOIE, Opéra, rue Cadet, n. 9. Froid comme un marbre, beau comme un paon, ses pieds sont les dignes interprètes de son coeur. MONTROSE, Français, place des Victoires, n. 5. C'est le meilleur grimacier des sociétaires de son théâtre ; il paie le public en monnaie de singe. MUNERET (Mlle), Gaîté, boulevard du Temple, n. 84. Un amateur parlait bas à l'oreille de cette danseuse, elle se retourna vers une de ses camarades en s'écriant : « Dis donc, est-il bon enfant ? il me demande si je veux ! » N.
NOBLET (Mlle), Opéra, rue Bleue, n. 27. C'est une véritable Vénus aux belles.... jambes. O.
ODRY, Variétés, rue Faubourg Montmartre, n. 45. Je lui trouve de l'agrément dans la figure, êtes-vous comme moi ? P.
PALMYRE (Mlle), Ambigu, rue Crussol, n. 7. Elle a joué long-temps les amoureuses, elle fait aujourd'hui les duègnes, ce qui a fait dire que les duègnes de l'Ambigu ne sont rien autre chose que les ruines de Palmyre.
PERLET, Gymnase, rue Richer, n. 36.
Orgueilleux, ingrat, qui connaît ses torts avec les Parisiens dont il se moque, avec ses camarades qu'il méprise, avec ses bienfaiteurs qu'il oublie. Malgré tout cela son talent lui fera trouver grâce, ce dont au fait il ne se soucie guère. PERRIER, Français, rue de Vaugirard, hôtel de Windsor. Excellent comédien qui a la manie, singulière chez un artiste, d'amasser de l'argent : un banquier a tenté de le corriger de ce défaut. C'est un des nombreux transfuges de l'Odéon. PERRIN, Gymnase, rue du Faubourg Saint-Martin, n. 72. Amoureux au superlatif, qui s'identifie tellement avec ses rôles, qu'on la cru quelque temps amoureux de sa femme. PEYRONNET, Odéon. On le dit bon dans l'Opéra, où sa voix brille et plaît. Je le croirais meilleur dans la comédie, notamment dans le Menuisier de Livonie, où son talent serait plus naturel. PHILIPPE, Vaudeville, rue des Saussayes, n. 11, faubourg Saint-Honoré. Il brûle la planche, galoppe le couplet : c'est le grenadier du Vaudeville final. PICOT (Mlle), Variétés, rue Saint-Roch-Poissonnière, n. 3. Elle sait, dit-on, fort bien se faire payer ; c'est déjà quelque chose : selon elle, c'est tout. PIERSON, Porte-Saint-Martin, faubourg Saint-Martin, n. 6. Il a voulu remplacer Potier : pour la figure, c'était ça ; mais pour le talent, ce n'était plus ça. PITROT, Vaudeville. On l'appelait autrefois le Joly de la province, c'était une épigramme pour le Joly du Vaudeville. PLANÇON, Gaîté, rue de Tour, n. 10. Modeste utilité qui rend, dit-on, de grands services au théâtre de la Gaîté, le public ne s'en aperçoit pas. PONCHARD, Feydeau, faubourg Montmartre, n. 179. Il fait, avec Mmes Rigaut, Boulanger et Prevost, la gloire musicale de ce théâtre. Il est vrai que, pour entendre l'une de ces voix chéries du public, il faut souvent subir celles de MM. Genot, Tilly, Belnie, Grangé, Louvet, Henri, Allaire, Allan, tous estimables artistes, égaux en force comme en talent. PONCHARD (Mme), Feydeau, rue du Faubourg-Montmartre, n. 179. Talent sans conséquence, qui brillerait sur une scène moins élevée, et que l'on aperçoit a peine à l'Opéra Comique : elle tient sa petite place entre Mme Pradher et Mme Rigaud. POTIER, Variétés. Excellent comédien, dont les spirituelles niaiseries ont fait la réputation ; il travaille aujourd'hui celle de sa jument grise qu'il monte tous les jours. POUILLEY, Opéra, village d'Orsel, n. 5. Il est original, M. Pouilley ; il porte le pantalon de nankin et le chapeau de paille au mois de décembre, et entretient de très-bonnes connaissances à Montmartre. POUILLEY (Mme), Odéon, village d'Orsel, n. 5. Sa voix est pure et claire. Ses camarades la soupçonnent d'avoir un appareil de gaz hydrogène dans la ventre. PRADHER (Mme), Feydeau. Jolie personne dont les beaux yeux ont fait plus d'une passion : sa voix est agréable ; cependant son visage est ce que les amateurs de musique trouvent de mieux en elle. PREVOST (Mlle), Feydeau. Gosier harmonieux, que mille injustices ont failli enlever aux amateurs de musique. L'administration s'est, dit-on, ravisée, et Mlle Prevost va prendre enfin la place que lui donne sa voix délicieuse, et le talent dont elle a souvent fait preuve. PROFETTI, Italiens, rue Rameau, n. 6. Dans ses momens perdus, le gros Profetti se promène dans les salons ; il y court après la fortune, qui s'obstine à lui toucher le dos au théâtre. PROVOST, Odéon. C'est un professeur et un élève du Conservatoire ; il avait beaucoup de réputations avant ses débuts ; depuis on n'en parle plus. Q.
QUINCY (Mlle), Opéra, rue du Croissant, n. 20. Elle a cultivé long-temps certaine fleur proscrite à l'Opéra ; mais depuis qu'un riche jardinier s'est chargé de l'entretenir, elle n'y tient plus du tout, et se répète, dit-on, tous les soirs, que de sa perte on ne meurt pas. En effet,
R.
RAFFILE, Ambigu. La profession de niais, à l'Ambigu, ne lui suffisant pas, il s'est fait marchand de bretelles pour alonger la courroie. S.
SAINT-AMAND (Mme), Porte-Saint-Martin, faubourg Saint-Martin, n. 11. Duègne dont la personne est encore plus communicative que la verve ; elle semble rajeunir à proportion que son talent vieillit. T.
TALMA, Français, rue Saint-Lazare, n. 52. Atlas dramatique.
THENARD (Mlle), Français, rue Montmartre, n. 167. On l'a dit avec des moyens : il faudrait la voir pour y croire. THÉNARD, Odéon. Singe et paillasse. Il est d'un froid mortel sur la scène comme auprès des dames, dit-on. THÉODORE (Mme), Gymnase, rue Bourbon-Ville-Neuve, n. 48. C'est elle qu'il faut voir, entendre, quand on ne peut applaudir, admirer Mlle Mars. TILLY, Feydeau. Un premier garçon marmiton endimanché n'a pas plus de grâce. Il se permit, il y a quelques jours, dans le rôle de Joconde, dont je ne sais comment il était chargé, d'employer l'argot du pot-au-feu. Je crains trop un riz-de-veau comme vous, dit-il à Lafeuillade. - Celui-ci ne sut trop comment prendre la plaisanterie ; et d'honneur elle sentait la cacque. TOUSEZ (Mme), Français, rue Rameau, n. 6. Médiocrité rare. TRÉVAUX, Opéra, rue de Rochechouart, n. 7. Encore un homme d'importance, de talent et d'esprit. On lui demandait un jour où la Seine prenait son embouchure ? A Constantinople, répondit-il, lisez plutôt Bajazet de Racine. Bien ! V.
VALET, Porte-Saint-Martin, rue Nazareth, n. 23. Il est danseur, du moins figure-t-il sur l'affiche de ce théâtre avec cette qualification.
VAUTRIN (Mme), Variétés. Cette actrice serait à l'Odéon, si, dans tout Paris, on eût trouvé voiture assez solide pour la transporter. Elle est restée boulevard Montmartre, n. 2. VERNET, Variétés, rue de la Lune, n. 18 :
Il méritait d'être Champenois, et pour cause. VERNEUIL (Mlle), Odéon. Charmante actrice qui s'est prise de passion pour Cujas et Barthole. Les enfans d'Esculape voudraient qu'on les chargeât de sa guérison. VICTOR, Français. Il a de la verve, du talent même ; il copie quelquefois et assez bien Talma ; mais il copie plus souvent et beaucoup mieux Lafond, or... puis il a fait les Scandinaves !!! C'est malheureux. VICTOR, Vaudeville, rue de Chartre, n. 12. On prétend qu'il paie pour se faire siffler... Singulière manie qui ne prend pas à tout le monde. VIGNERON (Mlle), Opéra, rue de Marivaux, n. 1. C'est une bayadère de trente-cinq ans, qui a fait des passions, et qui a su se garder une poire pour la soif. VIRGINIE CABMET (Mlle), Odéon.
Jeune et tendre sylphide, qui, dit-on, a quelque ressemblance avec la fleur que les botanistes nomment belle-de-nuit. VIZENTINI, Feydeau, rue du Caire, n. 26. Il joue bien et chante mal ; c'est toutefois un des plus précieux sujets de l'Opéra Comique, qui, du reste, n'en manque pas. VOLET (Mlle), Porte-Saint-Martin, rue Nazareth, n. 23. Danseuse, dite du genre noble, qui ne vole pas vite à l'immortalité. W.
WSANAZ (Mme), Ambigu, rue de Crussol, n. 7. Le talent médiocre que cette actrice a montré dans le rôle de Thérèse, lui a fait quelque réputation ; c'est une petite cause qui a produit un grand effet. Z.
ZÉLIE MOLARD (Mlle), Porte-Saint-Martin. On ne va pas au spectacle pour l'entendre ; mais on la voit avec plaisir rue Meslée, n. 32. FIN.
|