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A. Des Essarts : Le Bénéficiaire de concert (1841)
DES ESSARTS, Alfred (1811-1893) : Le Bénéficiaire de concert (1841).
Saisie du texte : O. Bogros pour la collection électronique de la Médiathèque André Malraux de Lisieux (11.3.2019)
[Ce texte n'ayant pas fait l'objet d'une seconde lecture contient immanquablement des fautes non corrigées].
Adresse : Médiathèque intercommunale André Malraux, B.P. 27216, 14107 Lisieux cedex
-Tél. : 02.31.48.41.00.
Courriel : mediatheque-lisieux@agglo-lisieux.fr, [Olivier Bogros] obogros@agglo-lisieux.fr
http://www.bmlisieux.com/

Diffusion libre et gratuite (freeware)
Orthographe et graphie conservées.
Texte établi sur un exemplaire (BM Lisieux : 4866 ) du tome 9 des Francais peints par eux-mêmes : encyclopédie morale du XIXe siècle publiée par L. Curmer  de 1840 à 1842 en 422 livraisons et 9 vol. 
 

LE BÉNÉFICIAIRE DE CONCERT.

PAR


ALFRED DES ESSARTS

~ * ~


LORSQUE les bois n'ont plus de feuilles pour abriter leurs musiciens ailés, lorsque la voix seule du vent exhale ses gémissements lugubres dans les parcs d'où ont fui les romantiques promeneuses, alors l'harmonie parisienne recommence son règne bruyant ; alors le mot de concert tapisse de nouveau tous les coins de rue, et se prélasse aux vitres des éditeurs de romances ; le chant se déchaîne avec une sorte de furie ; il se fait, sous prétexte d'harmonie, un vacarme qui effrayerait à coup sûr l'honnête Asmodée, s'il s'avisait de se poser sur un toit de la capitale pendant une soirée d'hiver.— Un incroyable mélange d'ut de poitrine, de ronron de basse, de sons aigus de chanterelle, de miaulements de hautbois, et d'arpèges de piano, monterait jusqu'au démon boiteux, contraint de reprendre bien vite le chemin d'un monde moins mélomane et plus silencieux.—A notre époque, la musique n'est pas une mode : c'est une fureur, une fatigue, et non un plaisir ; un fruit sans sève, une fleur sans parfum. Aimeriez-vous une rose que vingt personnes auraient sentie, une femme qui se produirait à tous les regards ? De même, la musique, vierge céleste, qui seule a le privilège de récréer les extases de l'éternité, veut être goûtée sobrement, livrée à peu d’auditeurs ; elle n'accorde ses révélations qu'à un petit nombre d'élus, et renie cette armée d'exécutants qui lisent rapidement la note, et en sont encore à épeler les principes de l'art.

Ainsi donc la saison des rhumes est la saison du chant. — Mais qui a fait naître cette rage épidémique ? —L'empressement du public, sans doute ? Non, car les dilettanti payants de l'Europe entière ne suffiraient point à couvrir les frais de tant de concerts : les coupables sont ces Allemands, ces Italiens, ces Polonais, ces Belges, ces lauréats de Conservatoire, ces merveilles naines que les diligences et la rue Bergère versent chaque année sur le pavé de Paris, à l'instar des sauterelles dont l'Egypte fut jadis inondée. Rendons tout de suite justice à la haute impartialité nationale qui anime les Français. Chez nous, pour réussir d'emblée, il faut être doué d'un nom qui se termine en er, en o, en i, ou en ky, s'appeler, par exemple, Kœnesztopfer, Osorio, Marini, ou Kakousky. — L'étrangeté de ces finales attire l'attention ; quiconque a lu son petit conte d'Hoffmann ne peut se dispenser de voir si le célèbre violon Kœnesztopfer joue sur un stradivarius qui contient l'âme de sa grand'mère. — Osorio annonce qu'il fait revivre la mandoline castillane et le boléro, dont les traditions sont perdues en Espagne : allons entendre grincer ses cordes de métal.—Marini a eu soin de communiquer à la chronique des journaux une aventure vénitienne digne du temps on il y avait encore une Venise : enfant et simple gondolier, il disait sur les lagunes des stances du Tasse, et ne croyait être écouté que du ciel et de la mer ; lord Byron, charmé de la beauté de sa voix, le tira de sa nacelle pour le mettre au théâtre. — Enfin, Kakousky est un cor de première force. Nota. Ne pas oublier la sympathie d'usage pour les malheurs de la Pologne.

Tel est, pris à l'état individuel, le résumé des invasions musicales de l'étranger. Attendez ! nous avons omis les cantatrices anglaises (il y en a prononçant ainsi l'italien : Omio fidaw, ti peurdo ! — les mougiks russes, esclaves jusque dans l'art, et à qui leurs maîtres ne permettent que de souffler chacun une note dans un long tube de cuivre ; — les Styriens de Strasbourg, dont le gosier n'obtiendra jamais que l'inévitable : La-lala-ou-ou ; — les Pyrénéens, qui chantent beaucoup mieux pour les montagnes que pour des oreilles humaines. Nous ne plaçons même pas en ligne de compte les intrépides concertants des sociétés philotechniques de France, les vieux rentiers amateurs faisant de la musique de chambre, les séduisants ténors de salon, ni les petites pensionnaires qui enlèvent le galop avec une assurance imperturbable, et sont destinées par l'admiration de leurs parents à devenir très-prochainement artistes lyriques. — Cherchons les types les plus fréquents du bénéficiaire de concert ; triste bénéfice, pour la plupart du temps !...

En première ligne, il faut placer le virtuose réel : — mettez le nom qu'il vous plaira. — Répandu dans le monde, sollicité par les grandes dames, chantant ou jouant chaque soir sous les feux des diamants et des lustres, accablé des exclamations : Bravo ! ravissant ! délicieux ! il devrait n'éprouver aucune difficulté à organiser ensuite son propre concert. Ne croyez pas, cependant, que toutes choses lui sourient, et qu'il marche entre la Gloire et la Fortune. Par combien de complaisances dont sa fierté rougit tout bas n'a-t-il pas dû payer d'avance les quelques billets que la haute aristocratie daignera prendre, et payera dédaigneusement ! Son temps, le seul capital du génie, il l'a prodigué ; ses forces, il les épuise à courir sans cesse dans le monde ; ce mystérieux demi-jour, cet isolement si favorable à la durée de la réputation, il en a fait le pénible sacrifice pour se rendre aux mille invitations qui pleuvent chez lui. Ainsi, tout lucratif qu'il soit, son bénéfice lui devient onéreux.

Du reste, excusons un peu le grand monde : il s'ennuie, tant à force de s'amuser ! Constamment à l'affût du plaisir, il a besoin de saisir au passage ce qui peut lui procurer une émotion ou lui arracher un sourire. Les salons s'ouvrent à l'ombre même du merveilleux : c'est sur cette scène, où ont péri bien des illusions, qu'on promène ces virtuoses encore barbouillés du lait de leurs nourrices, et dont les petits doigts se jouent de toutes les difficultés. Pauvres créatures étiolées ! leur œil brille du feu de la précocité ; mais leur visage pâli atteste de prodigieux efforts et une fatigue démesurée. Musiciens venus en serre chaude, leur patrie commune semble être le pays des éphémères. On se les passe de main en main, on leur donne des bonbons en or, on mesure leur talent à leur taille, et on cherche en quelque sorte le ressort qui les fait mouvoir : les paysans, sur nos places, n'admirent pas davantage les petits valseurs eu bois de Nuremberg. Mais ces triomphes ne durent pas longtemps, et l'avenir n'escompte guère de pareils bénéfices.

Parlons maintenant du martyr des matinées musicales. L'organisation d'un concert est plus compliquée peut-être que celle d'une armée : on ne se figure point par quelle filière de formalités, de tracasseries, de démarches, de déceptions, il faut passer avant qu'ait retenti le dernier accord de piano. Nous supposons que le musicien en question appartient au genre neutre, c'est-à-dire médiocre, qu'il possède un talent à peu près estimable, jouit d'une apparence de réputation, et a grande envie de réussir : il s'agit d'abord pour lui de trouver une salle vacante, et de prendre date avec Hertz ou Érard, bien heureux quand les locations ne sont pas faites pour deux mois.

Seconde opération : réunir un certain nombre d'artistes de bonne volonté, qui soient libres tel jour, à telle heure ; équilibrer les amours-propres, faire rencontrer deux violons qui se détestent, deux pianistes hors du diapason ; régler l'ordre des morceaux de manière à ne pas blesser l'orgueil des parties chantantes ou exécutantes ; enfin résister doucement au ténor qui exige qu'on lui accorde la faculté d'intercaler auprès d'un air de Giacomo Meyerbeer deux petites romances de M. Bérat, déjà connues de tout le monde et qu'il se flatte de faire valoir supérieurement. Ceci est pour l'intérieur.

Les soins du dehors ne réclament pas moins l'activité du bénéficiaire. Nourri dans le respect des journalistes, il se présente tour à tour chez ces messieurs, et les conjure de parler un peu de lui, puisque, par métier, ils savent parler de tout. Déjà deux cents billets ont été engloutis dans le gouffre de la publicité, et à peine quelques mots d'avis ont-ils paru à la dernière page des feuilles quotidiennes, noyés entre le Kaïffa d'Orient et la Pommade du lion. L'infortuné court ensuite à sa répétition ; il n'y trouve pas le quart de son monde, et se désole : « N'importe, lui dit-on, tout ira bien ; les morceaux sont parfaitement sus, faites afficher. » Le programme s'imprime dans les dimensions les plus gigantesques, le bénéficiaire se jette en cabriolet, et descend chez tous les marchands de musique pour les supplier de vouloir bien lui consacrer un de leurs carreaux. Le lendemain, en recommençant sa tournée, il a la douleur de voir que son affiche est ici absente, là, posée de travers, là encore, dissimulée à moitié pour celle d'un rival plus heureux ; il soupire, achète une partition, et obtient à ce prix sa place au grand jour. Excédé de fatigue, mais croyant avoir enfin triomphé de tous les obstacles, le bénéficiaire rentre chez lui en se frottant les mains, et il offre un billet à son concierge pour ne pas offenser par un oubli ce personnage important, lorsque celui-ci lui remet quatre ou cinq lettres dont l'adresses accompagnée de ces mots : très-pressé. — Mauvais signe. — Le malheureux frémit, rompt un cachet, et lit :

« MON BIEN CHER,

« Je suis désolé ; il me sera impossible de chanter demain à votre concert. Un enrouement subit m'a pris à la gorge : me voici prisonnier à côté de mon feu. N'accusez que ce « vilain rhume, et comptez sur moi en toute autre occasion. »
___________

DEUXIÈME LETTRE.

« J'avais oublié, monsieur et ami, une invitation datant déjà d'un mois, et que madame « la comtesse M*** vient de me rappeler. Je ne puis m'y soustraire : toute la diplomatie y sera. Tâchez donc de trouver quelqu'un pour jouer ma partie, et veuillez recevoir mes excuses et l'expression de mes vifs regrets. »

___________

TROISIÈME LETTRE.


CHER,

« Je suis au comble de la joie. Un engagement superbe ! Je pars demain matin pour « Saint-Pétersbourg. Cette nouvelle, j'en suis sûre, vous causera bien du plaisir. Vous n'aurez pas de peine à me remplacer : tout le monde à Paris sait l'air Grâce pour moi ! »


Deux autres billets disent à peu près la même chose. Que faire ? où aller ? Il est minuit. Notre homme ne dort pas ; mais, enfin, il réussit le lendemain à reconstituer son édifice démantelé, en allant frapper à la porte de quelques amateurs qu'il eût dédaignés la veille.

Nous abrégeons forcément ce chapitre des mésaventures préparatoires, pour arriver au concert même.

L'heure est passée. Les rares spectateurs s'agitent avec cet ennui, cette impatience qu'inspire une salle vide. La symphonie commence : un maigre orchestre écorche Beethoven, et plus d'une oreille fait pour les exécutants une comparaison fâcheuse avec Valentino. Vient le duo italien ; après Le grand air de rigueur, le bénéficiaire s'avance ; son regard désolé, tout en paraissant chercher l'inspiration, compte le petit nombre des auditeurs. O recette, que tu sonnes creux dans sa pensée !... Il passe la main sur son front, d'où découle une sueur glacée. Ses genoux fléchissent ; gare au tremolo ! Il pose l'archet sur les cordes de son violon, et commence un de ces morceaux inextricables, inventés par les virtuoses contemporains, et qui, à travers leurs variations, ne contiennent aucune espèce d'idée musicale, aucune phrase de chant ; morceaux dont le principal mérite est de durer trois quarts d'heure. Pendant qu'il se livre à cet exercice gymnastique, d'honnêtes spectateurs, préoccupés de leur dîner, se lèvent avec fracas ; plus d'une mère recommande à ses filles de bien croiser leur châle, de peur de prendre froid. Les murmures des personnes qu'on dérange complètent cette harmonie d'un nouveau genre, à laquelle se joignent les accès de toux des enrhumés, qui profitent du bruit pour se soulager d'une quinte. A peine l'ordre est-il rétabli, que le bénéficiaire entend derrière lui causer très-haut ses propres artistes. Une basse-taille récalcitrante se plaint d'avoir été placée dans la seconde partie, et menace de se retirer, quitte à laisser son partenaire chanter tout seul le duo des Puritains. Le pauvre violoniste sent un nouveau frisson lui parcourir les veines ; il perd la tête, saute des pages entières pour arriver plus tôt à la stretta, et il a l'humiliation de n'être applaudi que par son portier.

Le concert terminé, et le compte du doit et avoir établi, il résulte de la balance que le bénéficiaire a perdu cinq ou six cents francs. — Allons, pauvre artiste, remets-toi à courir le cachet, enseigne le solfège aux petites filles, épuise ta patience contre les doigts roides des écoliers ; fais du métier, l'art n'ouvre pas ses portes à tout le monde.

Gardez-vous des concerts donnés par les compositeurs de génie inconnu, et dont les partitions, refusées à l'unanimité par l'Opéra ou l'Opéra-Comique, deviennent une embûche tendue au public. — L'ouverture, énormément allongée, se glisse d'abord sous les apparences d'une symphonie, non pas symphonie ordinaire, mais symphonie romantique, avec une action sans paroles, avec des personnages invisibles, que vous devinerez. D'ailleurs, le programme est là pour indiquer le sujet, la gradation d'incidents qui se développeront en ré majeur ou en la bémol mineur. Vous écoutez de toutes vos oreilles et de toute votre intelligence. Ce grondement de basses vous annonce l'approche d'une troupe de bandits italiens. —Un solo de flûte simule l'innocence aux prises avec le crime et près de succomber. — Attention ! une fanfare d'instruments de cuivre a retenti : ce sont des carabiniers pontificaux qui s'avancent au grand galop pour fondre sur les bandits. — Après une transition obscure signifiant les débats de la justice, le violoncelle nous apprend, par ses gémissements, que l'heure du supplice est arrivée pour les coupables. Andante, le cortège s'approche ; lento, l'expiation a lieu ; largo, tout est fini: les impressions de l'artiste ont reçu leur complet développement.

Prenez-y garde, ceci est sérieux, le maestro nous l'a dit : si vous le mettez au défi, il se chargera de vous prouver que tout dans son art est à refaire. Non qu'il daigne mettre, pour comparaison, la musique d'autrui à côté de la sienne ; car il n'a pas trop de place pour ses élucubrations, et toute la séance sera à peine assez longue pour ses drames à grand orchestre.

Les jeunes filles en sont venues à donner, comme d'autres, leurs concerts ; mais ce n'est guère qu'un moyen pour arriver à l'Opéra. Triste essai, quand les lauriers du Conservatoire n'ont pas couronné leur front. D'avance, leurs mères assiègent, pendant deux mois, le cabinet des pachas de l'Académie royale de musique ; on connaît les habitudes d'emphase de ces vénérables matrones : « Ah! monsieur, s'écrient-elles, il faut entendre ma fille ; pauvre enfant, comme elle roucoule... Quelle voix ! un vrai rossignol. Allez, vous ferez une bonne acquisition. »

Le jour du concert venu, la mère de la future Falcon s'établit à la porte de la salle pour voir entrer le directeur tant désiré. Mais celui-ci ne manque jamais de donner sa procuration et son billet au garçon de théâtre, qui, le lendemain, lui dit en rangeant son bureau : « Tenez, monsieur, ça n'est pas fort, ça n'a pas de poumons. » Et les espérances de la cantatrice s'embarquent, avec un engagement de dix-huit cents francs, pour la ville de Brives-Ia-Gaillarde.

Si vous n'êtes pas fatigué de ce panorama de figures mouvantes, nous vous montrerons encore parmi les bénéficiaires de concert ces inventeurs d'instruments ignorés, mais dont le besoin se faisait généralement sentir. — L'un a imaginé une flûte de roseaux, à l'imitation du dieu Pan. — L'autre a assemblé des morceaux de verre formant des gammes. — Celui-ci, porteur d'une chevelure démesurée et d'une barbe beaucoup trop moyen âge, se présente avec une espèce de rebec. — Celui-là prétend, avec un orgue de sa façon, remplacer la voix humaine, et jusqu'à l'orchestre : c'est un économiste. Il possède à la fois dans ses tuyaux Rubini, Lablache, Batta et Thalberg. Il va sans dire que tous les noms de ces instruments encyclopédiques sont tirés du grec, ce qui ne les rend pas plus intelligibles.

Enfin il existe dans les faubourgs une quantité de petites salles on se réunissent et brillent primi inter pares les talents avortés, les voix de rebut, les ténors de province, les choristes des théâtres de vaudeville. Là, les billets se payent un franc, et, par faveur, cinquante centimes. Ce ne sont pas les concerts les moins productifs : on y entend des variations sur l'air Partant pour la Syrie, et les seules romances qui aient cours dans ces réunions ont été consacrées par trois ans d'orgue de Barbarie.

Pardonnez-nous, lecteur, de ne pas vous mener plus loin. Vous en avez assez vu pour vous convaincre d'un fait : c'est que la musique n'est point, comme on le croit, comme on le proclame banalement aujourd'hui, une mine d'or inépuisable, ouverte à toutes les mains ; c'est que le talent du virtuose tend incessamment à devenir un métier, et que les destinées mêmes de l'art sont compromises, lorsque trop de regards profanes pénètrent les secrets du sanctuaire. Ce qui excitait notre admiration ne provoque même plus chez nous le sentiment de la curiosité. Saturés de chefs-d’œuvre, nous demandons au bizarre d'émouvoir notre fibre engourdie. En un mot, nous devrions solliciter les faveurs de la Musique, cette belle muse, et c'est elle qui, s'empressant d'accourir au-devant de nous, laisse tomber à nos pieds ses trésors les plus précieux. — Moins de concerts, et le mot de bénéficiaire aura encore quelque signification.

ALFRED DES ESSARTS
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