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Miguel de Cervantes y Saavedra - Don Quijote de la Mancha - Ebook:
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Ch. Lefebvre : L'Art d'épurer les huiles
LEFEBVRE, Ch. : L'art d'épurer les huiles pour veilleuses et quinquets par des moyens simplifiés et d'une pratique facile pour l'épicier comme pour les grandes manufactures, suivi de l'indication des divers procédés pour transformer les huiles de graines en huiles rousses, propres à remplacer dans un grand nombre d'usages, les huiles de poisson du commerce.- Rouen : Chez l'auteur, rue Martainville, n°238 (Impr. de C. Bloquel), s.d. (ca1820).- 28 p. ; 21,5 cm.
Saisie du texte : S. Pestel pour la collection électronique de la Bibliothèque Municipale de Lisieux (31.01.2001)
Texte relu par : A. Guézou
Adresse : Bibliothèque municipale, B.P. 27216, 14107 Lisieux cedex
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Diffusion libre et gratuite (freeware)
Orthographe et graphie conservées.
Texte établi sur l'exemplaire de la bibliothèque (BmLx : n.i.).
 
ART D'ÉPURER LES HUILES
Pour Veilleuses et Quinquets,
PAR DES MOYENS
SIMPLIFIÉS ET D'UNE PRATIQUE FACILE POUR L'ÉPICIER
COMME POUR LES GRANDES MANUFACTURES,
 
suivi
 
DE L'INDICATION DE DIVERS PROCÉDÉS POUR TRANSFORMER LES HUILES DE
GRAINES EN HUILES ROUSSES, PROPRES A REMPLACER DANS UN GRAND
NOMBRE D'USAGES, LES HUILES DE POISSON DU COMMERCE,
 
PAR CH. LEFEBVRE,
 
ÉPURATEUR D'HUILES ; FONDEUR DE SUIFS ; FABRICANT DE DIVERSES SORTES DE
CHANDELLES-BOUGIES PERFECTIONNÉES, ET AUTEUR DE LA MÉTHODE CHIMIQUE
POUR FONDRE LES SUIFS, SANS ODEURS INSALUBRES, SANS
CRETONS NI DANGERS D'INCENDIE,
PROCÉDÉS POUR LESQUELS L'AUTEUR VIENT D'OBTENIR, DE LA SOCIÉTÉ
D'ÉMULATION DE ROUEN, UNE MÉDAILLE D'ENCOURAGEMENT.
 
~*~
 
ART D'ÉPURER LES HUILES
Pour Veilleuses, Quinquets, etc.
PREMIÈRE PARTIE
OBSERVATIONS GÉNÉRALES SUR CET OUVRAGE
 
~*~

CET Ouvrage a pour but de propager les connaissances pratiques nécessaires à l'Epuration des Huiles végétales, et à les transformer en huiles convenables à la préparation des peaux chez les tanneurs. Nous n'ignorons pas que les procédés que nous allons décrire seront, pour quelques épurateurs, la répétition des moyens pratiqués dans leurs établissemens ; le soin que chaque manufacturier apporte dans la recherche des bonnes méthodes de travail, ne lui laisse pas long-temps ignorer les procédés qui, par leur perfection, peuvent contribuer à l'amélioration de l'industrie qu'il exploite. L'oeil scrutateur, la vigilante inquiétude, les rapports commerciaux, enfin les essais particuliers d'un manufacturier zélé pour les progrès de son art, tout lui décèle bientôt les innovations introduites dans les ateliers de ses concitoyens ou de ses compatriotes, nous dirons même des étrangers. Cette louable émulation est un besoin de notre époque : sans elle, la sphère de nos connaissances industrielles serait bientôt restreinte et stationnaire. Quoiqu'il en soit, si notre travail sur les huiles n'est pas d'une utilité indispensable à tous les épurateurs, il le sera, nous n'en doutons pas, au plus grand nombre et surtout aux personnes qui voudraient former des établissemens ; c'est dans ce but, en quelque sorte, que nous l'avons écrit.

La culture des graines oléagineuses est jusqu'à présent restreinte à quelques départemens dont elle fait la principale richesse : elle pourrait être étendue à beaucoup d'autres, et porter le bien-être dans une classe plus nombreuse de la société. Propager les connaissances pour varier l'emploi des huiles de graines et les rendre propres à un plus grand nombre d'usages dans les arts, est, selon nous, un encouragement indirect à l'accroissement ou à la propagation de cette intéressante culture, qui est le fleuron de quelques localités trop peu étendues. Tel est, en résumé, le second but qui nous a déterminé à publier cette Brochure.

§ Ier.
Composition des huiles de Graines.

LES huiles de graines ainsi que les graisses animales sont composées de deux principes : l'un solide, et l'autre liquide à la température ordinaire.

MM. Chevreuil et Braconnot, à qui nous devons la connaissance de ces principes, nous donnent les moyens d'isoler ces deux corps ; on y parvient en enfermant, par exemple, l'huile de colza figée dans plusieurs doubles de papier non collé, enveloppés eux-mêmes dans une toile serrée, et en soumettant le tout à l'action de la presse.

La partie solide, désignée sous le nom de stéarine, reste dans le papier : la partie fluide, nommée oléine, s'écoule des papiers, ou y reste imbibée en partie.

Cette dernière, l'oléine, est bien plus abondante dans les huiles que la stéarine ; nous en pouvons juger par les résultats suivans, que nous trouvons consignés dans les mémoires de M. Braconnot.

Selon ce savant chimiste, 100 parties des huiles ci-après désignées contiennent :

Huile d'olive................... 28 parties de stéarine et 72 d'oléine.
»   d'amandes douces, 24   »     id.     76      id.
»   de colza.................  46   »     id.     54     id.

D'après M. Chevreuil, dans ses recherches chimiques sur les corps gras, il résulte que plus les graisses ou huiles sont abondantes en stéarines, plus elles contiennent de matières combustibles.

Outre l'oléine et la stéarine, les huiles renferment encore des principes auxquels elles doivent leur couleur ou leur odeur ; elles peuvent en être privées, et c'est ce qui constitue, proprement dit, l'Art qui nous occupe. Avant d'en décrire les divers moyens, nous jetterons un coup d'oeil sur celles qui peuvent être plus ou moins avantageusement employées à l'éclairage.

§ 2.
Quelles sont les huiles les plus convenables à l'éclairage.

NOUS regrettons que l'analyse des huiles se soit bornée aux seules espèces désignées plus haut. Si les autres huiles du commerce eussent été également étudiées par les chimistes qui se sont occupés des premières, nul doute que leurs recherches auraient eu pour résultat de nous démontrer que, si aucune espèce d'huile n'approche des qualités éminemment combustibles de celle de colza, c'est qu'il entre, dans la composition des autres espèces, moins de stéarine que dans celle-ci.

C'est donc l'huile de colza ou navette, et l'expérience nous le prouve, qui doit être recherchée, et qui, sous tous les rapports, mérite la préférence pour l'éclairage. Viennent ensuite les huiles de chenevis, de cameline, d'aillette et plusieurs autres ; mais toutes sont plus ou moins inférieures, en ce que leur combustion est plus rapide, et leur lumière, moins intense, est toujours sombre ou voilée. D'ailleurs, beaucoup d'entre elles ayant des propriétés siccatives et s'épaississant à l'air, présentent de graves inconvénients pour les lampes, qui se trouvent bientôt obstruées par les matières gommeuses qui s'y attachent. Ces diverses huiles ne doivent donc être employées qu'avec beaucoup de discrétion et de réserve.

Si l'usage de ces huiles secondaires doit être banni du service des quinquets et des lampes de nuit, dans lesquels on ne peut convenablement employer que des huiles de colza ou navette épurées avec soin, il peut y avoir des exceptions en faveur des huiles chaudes ou siccatives. En effet, l'éclairage des villes ou lieux publics, exposé à la rigueur des saisons, réclame impérieusement l'emploi de ces dernières ou pures, ou mélangées avec celle de colza : car celle-ci, trop gélide par sa nature pour rester fluide à une basse température, il en résulterait le grave inconvénient de l'extinction des lumières lors des grandes gelées.

§ 3.
Vases et Ustensiles nécessaires à l'épuration des huiles.

MAINTENANT que nous sommes fixés sur les propriétés plus ou moins combustibles des diverses espèces d'huile, nous allons énumérer succinctement les vases et ustensiles nécessaires pour obtenir facilement leur épuration.

Il faut : I°, des cuves ou tonneaux contenant, et cela à volonté, de 4 à 10 hectolitres, défoncés par l'un des bouts, cerclés avec des cercles de fer et mis debout sur un chantier exhaussé d'un pied de 18 pouces au dessus du sol ; ces cuviers ou tonneaux servent à l'épuration et au repos des huiles.

2°. Quelques autres cuves ou fûts également cerclés en fer et sciés par le milieu : l'un des bouts servira de filtre, il doit être percé à son fond d'une infinité de trous ayant 4 à 6 lignes de diamètre ; l'autre bout sera employé à recevoir les huiles lors de leur écoulement du filtre. Cette tine ou cuvier doit être percé à sa base et à un demi-pouce au-dessus du fond, pour recevoir une forte chantepleure en cuivre, servant à souligner l'huile filtrée.

3°. Un rabot. Cet instrument est fait en bois de chêne, ayant un long manche ; on fiche ce manche dans une planche d'un pouce d'épaisseur et d'un pied de diamètre.

4°. Enfin, il faut que l'épurateur d'huile soit muni de petites pompes à main, en fer-blanc, et même de fortes pompes en cuivre et à demeure fixe, de bassines, de robinets en cuivre, etc., etc. Nous n'avons pas besoin d'observer que ce matériel est plus ou moins multiplié, selon l'importance du débit d'un établissement.

Il est nécessaire aux intérêts d'un épurateur d'huile que son atelier soit pavé en caniveaux et en pente douce, ayant son écoulement vers la partie opposée à son entrée ; à l'extrémité de ces petits ruisseaux pratiqués sous la file des fûts, se trouve un auget ou puisard, où vont s'amasser les huiles qui transsudent des divers vases. Cette précaution est indispensable dans les grands établissemens : sans elle, il y aurait des quantités d'huile de perdue.

Tels sont, par aperçu, les ustensiles nécessaires et les dispositions les plus convenables pour l'exploitation d'une épuration d'huile. L'intelligence des chefs d'établissemens suppléera à notre silence sur les distributions secondaires d'un atelier.

§ 4.
Moyens conseillés par divers Auteurs pour la Dépuration des huiles.

DIVERS moyens ont été proposés pour opérer la dépuration des huiles : tous ont pour but de séparer les matières étrangères, telles que le parenchyme et le mucilage, qui existent toujours dans les huiles en plus ou moins grande quantité. Plusieurs de ces moyens n'opèrent néanmoins qu'une dépuration imparfaite, en ce que les principes mucelagineux et colorants ne se trouvent pas suffisamment attaqués. Nous croyons cependant utile de les reproduire à nos lecteurs, afin de rendre aussi complet que possible, notre ouvrage sur cette matière.

Voici ces moyens, ou au moins ceux qui sont venus à notre connaissance :

§ 5.
Par l'Eau et quelques Sels.

M. Dammart a proposé ce moyen : l'eau pure, dit-il, opère jusqu'à un certain point la séparation des matières étrangères à l'huile ; mais pour la déterminer plus complètement, il a indiqué divers intermèdes : d'abord une solution aqueuse de sel marin. Ce sel agit, en donnant à l'eau, une gravité qui détermine plus facilement sa séparation d'avec l'huile. Il conseille encore, comme troisième moyen, une dissolution de vingt-cinq onces d'alun dans dix livres d'eau bouillante, qu'on ajoute à cent livres d'huile que l'on veut dépurer ; on agite le mélange pendant une demi-heure, et on laisse ensuite reposer le tout pendant deux à trois jours, après quoi l'huile peut être soutirée claire et limpide.

§ 6.
Par les Alcalis.

NOUS voyons consigné dans un ouvrage un procédé recommandé par M. Denis de Monfort : il consiste dans l'emploi des alcalis ; nous le décrirons sans y ajouter une grande confiance. Prenez, dit-il, de l'huile de colza, navette ou tout autre ; d'autre part préparez une lessive à froid, avec quatre livres de bonnes cendres, une livre de chaux et cent livres d'eau ; mêlez cette lessive avec deux cent livres d'huile, et brassez le mélange pendant un demi-quart d'heure ; ajoutez ensuite le double d'eau pure, et rebrassez de nouveau ; par le repos l'huile vient surnager la liqueur : cette huile perd ainsi son âcreté et acquiert une saveur de noisette ; elle est claire, limpide, et conserve son arôme. Le dépôt est une espèce de savon très-délayé, qu'on pourrait séparer de l'eau par l'addition de l'acide sulfurique.

§ 7.
Par l'Argile.

M. Fischer assure que l'on peut enlever aisément le mauvais goût des huiles, et les dépurer en y ajoutant un tiers de leur poids d'eau, dans laquelle on a délayé une once par livre de ce liquide d'argile en poudre fine et tamisée. On doit avoir soin de bien agiter ce mélange de temps en temps. Au bout de sept à huit jours de repos, on enlève l'huile qui surnage, laquelle, dit-il, est alors blanche et de très-bon goût.

On peut remarquer que les moyens indiqués par ces divers auteurs ont pour but d'obtenir une clarification complète des huiles, et de rectifier le goût trop prononcé de quelques-unes, de manière à les rendre propres aux usages culinaires ; mais ces moyens sont à peu près insignifians pour les huiles destinées à l'éclairage. Celles-ci doivent être débarrassées de leur principe colorant ou mucilagineux dont la présence gêne la combustion et nuit au développement de la lumière, et certainement les agens que ces auteurs conseillent n'ont pas assez d'action ou d'énergie sur ces matières hétérogènes pour les attaquer et en dépouiller les huiles.

Le seul procédé connu pour obtenir ce résultat, le voici : il appartient à M. Thénard.

§ 8.
Epuration des huiles pour quinquets et veilleuses.

POUR purifier l'huile de colza ou navette, on en prend, par exemple, 100 kilos et 2 kilos d'acide sulfurique concentré à 66 degrés ; on mêle le tout ensemble et on agite avec le rabot : aussitôt l'huile change de couleur, elle se trouble et devient d'un vert noirâtre ; au bout de trois quarts d'heure environ elle se remplit de flocons ; à cette époque il faut cesser de l'agiter, y ajouter environ le double de son poids d'eau pour enlever l'acide sulfurique qui, s'il restait trop long-temps avec l'huile, ne manquerait pas d'agir trop fortement sur elle et de la charbonner. Il est nécessaire de battre ce mélange pendant au moins une demi-heure, pour mettre les molécules d'huile, d'acide et d'eau en contact les unes avec les autres, et alors laisser reposer. Au bout de huit jours environ de repos, l'huile surnage l'eau, et celle-ci surnage elle-même une matière noirâtre précipitée de l'huile par l'acide sulfurique : c'est cette matière noirâtre qui colore l'huile et qui l'empêche de brûler avec facilité. Il s'établit donc trois couches bien distinctes : la supérieure est huileuse, la seconde est aqueuse et contient un peu d'acide sulfurique, et la troisième est charbonneuse. Il s'en faut beaucoup qu'après ces huit jours de repos l'huile qui forme la couche supérieure soit limpide ; il faut, selon M. Thénard, vingt jours pour qu'elle s'éclaircisse par le simple repos ; mais, en la filtrant, on l'obtient de suite parfaitement claire et transparente.

Pour cet effet on peut employer du charbon pilé, du coton ou de la laine ; ces deux dernières substances sont préférables. Le même coton et la même laine pourront servir un grand nombre de fois ; au bout d'un certain temps il conviendra seulement de les dégraisser.

En suivant ce procédé avec soin, on obtient une huile qui a infiniment moins de couleur, d'odeur et de saveur que celle employée ; elle brûle avec la plus grande facilité ; elle est comparable en tout aux huiles du commerce les plus pures, et que l'on obtient avec une perte très-peu considérable.

Si on veut l'obtenir plus blanche encore, M. Thénard conseille de lui faire subir un second traitement, mais alors sur cent parties d'huile, un centième d'acide sulfurique concentré suffit ; l'acide sulfurique ne fait point dans l'huile déjà purifiée un précipité noirâtre, il y détermine, au contraire, un précipité d'un blanc grisâtre et peu abondant ; ce précipité se sépare moins facilement de l'huile que le précédent, mais par le lavage on parvient également à l'isoler.

Ce procédé, par l'acide sulfurique, est le seul que nous sachions être en usage, et qui donne les résultats les plus satisfaisans ; seulement dans le but d'économiser le temps et la main-d'oeuvre, on lui a fait subir quelques changemens : par exemple, la quantité d'eau a été réduite, et le mode de filtration recommandé par M. Thénard a été réformé comme trop dispendieux. Le moyen de remplacer économiquement les filtres au charbon ou à la laine sera décrit plus loin. Quant à l'eau servant au lavage, nous la réduisons au quart ou au tiers du volume des huiles en travail.

§ 9.
Epuration des huiles de seconde qualité, connues sous le nom d'huiles à Réverbères.

LEUR épuration s'obtient également par l'acide sulfurique. A cent livres d'huile de colza, navette ou tout autre, on ajoute douze onces d'acide ; on agite ce mélange comme précédemment ; on ajoute ensuite quatre ou cinq livres d'eau froide ; on agite encore ce nouveau mélange pendant dix à quinze minutes, et l'on continue les autres opérations comme pour l'huile à quinquet. Le repos seul lui suffit ; ici, nous ne filtrons jamais l'huile qui est destinée à l'usage des réverbères. Outre l'huile qui a subi cette préparation particulière, on peut encore faire servir aux mêmes usages les huiles provenant des fonds de cuves, et qui se sont trouvées colorées par un long contact avec les eaux acides.

§ 10.
Filtration ou Clarification des huiles.

AINSI que nous l'avons dit plus haut, on filtrait autrefois et l'on filtre encore aujourd'hui les huiles au moyen de cuves montées avec du charbon, et dont les trous pratiqués au fond de ce cuvier étaient remplis de mèches de coton ou de laine. Outre que ce mode était très-dispendieux en main-d'oeuvre et en charbon, il était encore susceptible de produire un déchet considérable dans les huiles. En effet, la propriété spongieuse du charbon ne laissait pas que d'en absorber une grande quantité, dont aucun moyen facile ne pouvait l'extraire. Du reste un filtre monté avec ces ingrédiens était rarement parfait : tantôt il laissait échapper les huiles avec trop de vîtesse, et alors elles étaient troubles ; tantôt le contraire arrivait et la filtration était d'une lenteur désolante. Le moyen qui nous a réussi à éviter ces lenteurs et tous ces inconvéniens a été introduit ici et mis par nous en usage il y a plusieurs années, et les résultats que nous en obtenons sont aussi satisfaisans qu'on peut le désirer, soit sous le rapport de la vîtesse de l'opération, soit sous celui de la limpidité des huiles. Voici comment nous confectionnons ce filtre :

On prend un des cuviers percés dont nous avons parlé au § 3 ; au fond et dans son intérieur on y applique une toile forte et peu serrée : on la tend et l'assujettit dans toute la circonférence du cuvier avec un cercle et quelques clous. Ce faux fond en toile étant appliqué, on met 6 pouces de sciure de bois blanc, bien sèche et exempte d'impuretés ; on la tasse légèrement et le plus également possible ; on la recouvre ensuite d'une seconde toile et d'un couvercle fait en osier et en forme de claie : on assujettit le tout avec un cercle comme on l'a fait pour la première toile. Ceci terminé on soutire l'huile de la pièce où elle a subi la première opération, et on la verse ou on la pompe dans le filtre. Celui-ci posé sur sa tine ou récipient, laisse bientôt écouler l'huile, et, malgré la promptitude avec laquelle passe à travers la sciure, elle est claire et d'une limpidité parfaite.

Les filtres au charbon donnent communément de un à trois hectolitres d'huile dans l'espace de vingt-quatre heures ; ceux montés avec de la sciure en peuvent fournir jusqu'à dix-huit hectolitres chaque jour. Ces filtres se conservent long-temps si l'on a eu soin de ne les charger qu'avec de l'huile qui ait eu un repos préalable de cinq à six jours. Si, par exemple, on soumettait celle-ci à la filtration, et surtout en hiver, au bout de un ou deux jours, après l'avoir traitée par l'acide, il en résulterait qu'une partie de l'acide, n'ayant pas eu le temps convenable pour se précipiter, resterait imprégnée à l'huile, et son action aurait alors de mauvais effets sur la sciure qui se trouverait carbonisée, et l'huile dans ce cas serait louche et impropre à l'usage des quinquets. Au bout d'un certain temps et quand on s'aperçoit que le pouvoir clarifiant de ces filtres est usé, on retire la sciure, on la jette dans une cuve d'eau, et on l'y délaye bien ; par le repos, l'huile qui y était restée imprégnée surnage : on l'enlève jusqu'à extinction. On laisse ensuite écouler l'eau, et la sciure devenue sèche peut servir de combustible pour les poêles de l'atelier.

Pour remonter les mêmes filtres il ne s'agit que de laver ou dégraisser les toiles, et de remettre de nouvelle sciure. On peut maintenant juger des avantages et de l'économie que présentent, sur les anciens, ces nouveaux filtres.

§ 11.
Filtrations spontanée par les Tourteaux.

L'EMPLOI des tourteaux, comme agent clarifiant, est connu depuis long-temps et mis en pratique par quelques épurateurs. L'usage de ce moyen a pour objet d'abréger le temps ordinairement nécessaire pour l'épuration par la filtration. Un de nos professeurs de chimie vient de reproduire ce moyen en l'expliquant tout récemment dans un de ses cours ; nous ignorons le moyen-pratique qu'il peut recommander, mais voici comment nous opérons nous-mêmes :

Soit huit hectolitres d'huile traitée par l'acide, et que nous veuillons clarifier par le tourteau, nous soutirons cette huile de dessus son eau de lavage le lendemain de cette première opération, ou plus tard si possible. On verse l'huile dans une cuve propre et exempte d'eau ou d'humidité ; on répand sur l'huile un hectolitre de tourteau bien sec de graine de lin, écrasé de la grosseur de graines de chenevis. On brasse le mélange pendant dix à quinze minutes, et à trois ou quatre reprises, dans l'espace de trois ou quatre heures : en été il est rare qu'au bout de vingt-quatre, ou au plus quarante-huit heures, la clarification ne soit des plus complètes ; dans l'hiver il faut que l'atelier d'épuration soit tenu à une température de 20 à 25° R. Ainsi, la clarification achevée, on soutire la moitié ou les deux tiers de l'huile ; on la remplace par d'autre ; on brasse de rechef, et ainsi de suite, jusqu'à ce que la propriété clarifiante du tourteau soit épuisée ; alors on le retire et on le lave pour en pour en extraire l'huile qui y était restée imprégnée. Nous avouons que l'union de celle-ci est si intime, qu'il est difficile d'isoler ces deux corps par le lavage. Les presses des tordoirs à l'huile vaincraient, nous n'en doutons pas, cette difficulté. Nous devons observer, en terminant, qu'il faut apporter la plus scrupuleuse attention à ce qu'il ne se trouve pas d'eau mélangée avec l'huile dans la cuve à clarifier ; car, s'il s'y en trouvait, le tourteau perdrait toutes ses propriétés, et l'huile resterait constamment louche.

§ 12.
Féces d'huile, acides ou douces. - Leur Emploi.

On doit avoir soin de ramasser, dans un tonneau destiné à cet usage, le résidu de l'épuration, ainsi que toutes les lies d'huile : ce tonneau doit être muni d'un robinet dans le bas. On verse à plusieurs reprises sur ce résidu de l'eau chaude ; on brasse le tout ; et, après quelques jours de repos, on laisse écouler l'eau par le robinet : on continue cette opération jusqu'à ce que le résidu ne soit plus acide ; alors il peut servir à faire du savon vert, ou une espèce de dégras. Au-dessus de ce dépôt, il surnage un peu d'huile pure ; on a soin de la retirer pour la faire passer de nouveau à l'épuration ; mais comme cette huile est très-colorée et qu'elle ne redevient jamais blanche, on doit la destiner de préférence aux réverbères.

FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE.
 
SECONDE PARTIE.
Des huiles connues sous le nom d'huiles Rousses.

NOUS avons ici à nous occuper de la transformation des huiles végétales en huiles propres à remplacer celles de morue et de baleine, employées dans la tannerie : on peut parvenir à opérer cette transformation par les moyens suivans :

§ Ier.
Procédé par le Sain-Doux et l'Acide sulfurique.

L'HUILE qui provient de tous les animaux qui vivent dans la mer contient, suivant l'analyse qui en a été faite, une plus ou moins grande quantité d'acide phosphorique ou sulfurique, et c'est la raison, dit un de nos chimistes, pour laquelle les débris de ces animaux communiquent à l'eau de mer, et la graisse qui en résulte, et l'acide que cette graisse contient. C'est aussi pour cette raison que, dans leur sillage rapide, les navires, par leur frottement violent contre l'eau de la mer ainsi chargée de matières phosphorescentes, en font jaillir ces feux dont on les voit souvent entourés : nous avons été à même de remarquer ce phénomène dans la mer du Nord ; le spectacle en est ravissant.

Les huiles de morue et de baleine contiennent beaucoup de cet acide, et c'est lui qui sert à ouvrir les pores des peaux sur lesquelles on les applique, et à les y introduire. Ce principe, bien reconnu, peut conduire à rendre toutes les huiles végétales propres à remplacer avantageusement les huiles de morue et de baleine, surtout quand celles-ci viennent à manquer, ou que les prix en sont trop élevés comparativement aux prix des premières.

Ce procédé consiste à faire fondre à petit feu, dans une chaudière, quinze livres de sain-doux, graisse de cheval, ou toute autre graisse fluide et peu consistante, mêlées avec un quintal d'huile de graines, en remuant le mélange jusqu'à ce que les deux substances soient parfaitement combinées et forment un liquide clair et transparent, après quoi l'on retire le feu de dessous la chaudière ; quand le liquide est à moitié refroidi, on y verse peu à peu, et en agitant quelques minutes, quatre onces d'acide sulfurique. Cette huile ainsi pourvue de tous les principes qui constituent les huiles de poisson, opère les mêmes effets qu'elles sur les peaux préparées par les tanneurs et corroyeurs.

§ 2.
Procédé par l'Acide nitrique.

EN employant l'acide nitrique, on doit prendre de préférence les huiles chaudes ou siccatives, parce que les huiles froides ont la singulière propriété de se séparer, par l'action de cet acide, en deux parties très-distinctes, l'une solide et l'autre fluide, ce qui n'a pas lieu lorsque l'on opère sur les huiles de lin ou de chenevis. Ainsi, prenons pour exemple 100 livres d'huile de lin que l'on fera chauffer jusqu'à une chaleur voisine de son ébullition, quand elle sera arrivée à ce haut degré de chaleur, on la soutirera et on la versera dans une cuve ; on y ajoutera 1 livre 8 onces d'acide nitrique du commerce, et on battra ce mélange pendant dix à quinze minutes, en ayant soin de ne pas respirer les gaz suffoquants qui s'échappent par l'effet de la décomposition de l'acide ; au bout de ce temps l'huile aura changé de nature : une portion de l'oxigène de l'acide se sera portée sur l'huile et celle-ci aura changé d'odeur, la couleur sera plus foncée et, après le refroidissement, cette huile sera douce et onctueuse au toucher comme le sont elles-mêmes les huiles de morue et de baleine.

P.S. Si on désire donner aux huiles désignées aux deux paragraphes précédens, l'odeur des huiles de poisson du commerce, on y parviendra aisément en y ajoutant une petite quantité de poisson ou débris de poisson purifié.

§ 3.
Dégras ou Matière à corroyer.

CETTE matière est employée dans la corroierie pour donner de la souplesse aux cuirs et pour les rendre imperméables. On en connaît deux espèces dans le commerce, celui de pays et celui de Niort. Le premier est un produit immédiat du chamoisage des peaux ; lorsqu'elles sont débourrées et défleuries, on les imprégne d'huile dont on enlève l'excès par la potasse en liqueur ; il en résulte une dissolution qui contient non-seulement du savon, mais encore de la gélatine. C'est cette dissolution qui, évaporée à siccité, donne pour résidu le dégras du pays. A Niort, on le décompose par l'acide sulfurique ; on en précipite le dégras qui porte le nom de cette ville. D'après l'analyse, celui-ci n'est que de l'huile oxigénée, tandis que l'autre est composé de savon et de gélatine ; et en effet, on est parvenu à donner à de l'huile de poisson toutes les propriétés du dégras de Niort. Ce procédé est à peu près le même que celui décrit au paragraphe précédent, si ce n'est qu'il est appliqué aux huiles de poisson mêmes. On en fait bouillir 100 livres pendant cinq minutes avec 3 livres d'acide nitrique à 25 degrés ; on observera que, dans cette opération, il ne se dégage aucun gaz, et que l'acide agit différemment que dans l'opération précédente. Cette huile étant ainsi oxigénée peut, en toutes circonstances, remplacer avantageusement le dégras de Niort.

§ 4.
Observations sur les huiles de Baleine.

NOUS croyons avoir rempli la tâche que nous nous sommes imposée par notre Prospectus, envers le Public. Les moyens-pratiques qui sont à notre connaissance pour les diverses préparations des huiles, tendant à les rendre propres et convenables à un plus grand nombre d'emplois, ont été décrits franchement, sans réserve, et sans qu'aucun intérêt personnel nous arrête.

Une seule chose nous est réservée ; mais nous n'avons pris envers le Public aucun engagement à ce sujet. Nous voulons parler d'un Procédé par lequel on parvient à ÉPURER et à DÉSINFECTER les huiles de BALEINE, de manière à les rendre absolument INODORES et d'un usage aussi agréable, pour les quinquets, que l'huile de colza épurée pour cet usage même. Nous attachons quelque prix à ce procédé, et nous ne le livrerons aux personnes qui en seraient désireuses, qu'à des conditions particulières. On peut nous écrire à ce sujet, et nous répondrons consciencieusement aux ouvertures qui nous seront faites.

FIN DE LA SECONDE PARTIE.

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