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Miguel de Cervantes y Saavedra - Don Quijote de la Mancha - Ebook:
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Griffet de la Baume : La messe de Gnide : poème (1793). GRIFFET DE LA BAUME (1750-1805) : La messe de Gnide : poème (1793).
Saisie du texte : S. Pestel pour la collection électronique de la Bibliothèque Municipale de Lisieux (07.II.2000)
Texte relu par : A. Guézou
Adresse : Bibliothèque municipale, B.P. 27216, 14107 Lisieux cedex
-Tél. : 02.31.48.66.50.- Minitel : 02.31.48.66.55. - Fax : 02.31.48.66.56
Mél : bmlisieux@mail.cpod.fr, [Olivier Bogros] bib_lisieux@compuserve.com
http://www.bmlisieux.com/

Diffusion libre et gratuite (freeware)
Orthographe et graphie conservée.
On trouvera dans l'Enfer de la Bibliothèque nationale des exemplaires de l'ensemble des éditions de ce texte : An II, 1797, 1881, 1884 (Pia, Pascal.- Les livres de l'Enfer.- Paris : Fayard, 1998).
Texte établi sur un exemplaire (coll. part., ex. n°183/200) de l'édition donnée par Isidore Liseux à Paris en 1884.

 
La messe de Gnide
poème
par
Griffet de la Baume

~~~~

 
 
AVERTISSEMENT

L'OPUSCULE que nous réimprimons pour les gens de goût, les délicats, ne porte pas un titre de fantaisie, c'est bien un livre de messe ; on peut l'emporter à l'église, et suivre d'un bout à l'autre, de l'Introibo à l'Ite, missa est, toutes les phases et péripéties de l'office.

La Messe de Gnide a eu deux éditions : la première à Paris, l'an deuxième de la République une et indivisible (1793), la seconde à Genève, en 1797. Dans les deux, elle est donnée comme l'ouvrage posthume d'un certain Nobody (1), jeune poète du plus grand avenir, à qui l'abus de l'opium aurait rendu la vie intolérable et qui se serait tué d'un coup de pistolet en 1787. Le véritable auteur a vainement essayé de donner le change au moyen de cette fable ingénieuse, on a fini par le soupçonner : «Griffet de la Baume, né à Moulins en 1750, mort en 1805», lisons-nous dans le Catalogue de Viollet Le Duc, «est accusé d'avoir composé ce petit poème impie, où le saint sacrifice est parodié d'une manière érotique, avec grâce et élégance. C'est une curiosité littéraire de la plus grande rareté».

Mais Griffet de la Baume a-t-il entendu faire une parodie, dans le sens qu'on donne ordinairement à ce mot ? On reconnaîtra le contraire. Il règne dans ce petit poème un souffle lyrique, un accent religieux, fort éloignés de la moquerie et de la dérision. Les vers, dont les différents mètres sont habilement combinés, ont de l'ampleur, de l'harmonie et un peu de la grâce antique d'André Chénier. C'est l'oeuvre d'un croyant, d'un homme pieux, dont la piété s'adresse à d'autres autels, et qui remplace le Dieu des Chrétiens, le supplicié du Calvaire, par l'Alma Venus, inspiratrice de Lucrèce. Les Chrétiens ont emprunté presque toute la liturgie de la messe aux mystères du paganisme ; elle fait retour à ceux-ci, dans ce poème d'un païen du XVIIIe siècle : c'est donc moins une parodie qu'une restitution. D'ailleurs, le culte de la femme est le seul qui soit réellement catholique, c'est-à-dire universel.

Paris, Septembre 1884.
 
~*~
 
PRÉFACE
DE LA
PREMIÈRE ÉDITION

CE petit ouvrage, composé longtemps avant la Révolution, a été trouvé dans les papiers de C. NOBODY, jeune poète heureusement né ; mais à qui la funeste habitude de l'opium fit perdre en moins de deux ans la santé, l'imagination, la mémoire et le goût du travail, et qui finit par se tuer lui-même, d'un coup de pistolet, le 11 Juin 1787. Il était né dans les environs de Beauvais, en 1766, et demeurait à Paris depuis 1775. Il a laissé beaucoup d'autres manuscrits qui annoncent de l'invention et de la facilité ; mais ce sont pour la plupart des ébauches ou des commencements d'ouvrages que leur état d'imperfection ne permet pas de publier. Cette bagatelle érotique est la seule de ses productions à laquelle notre auteur ait mis la dernière main, dans le peu d'intervalles lucides que lui laissait le dépérissement successif de ses organes.

 
~*~
 
LA MESSE DE GNIDE
 

L'INGÉNIEUX écrivain (2) qui nous a rapporté de son pèlerinage à Gnide une relation si charmante des beautés de ce séjour, des prix qu'on y décerne, et du temple qui en fait le principal ornement, a négligé de s'appesantir sur les détails du culte qu'on y rend à Vénus et à son fils. Nous nous sommes fait un devoir de remplir cette lacune. Nous avons copié sur les lieux les oraisons de la Messe Gnidienne, et pris note de ses cérémonies, afin que dans tous les pays du monde, les amants qui la célèbrent dans leurs chapelles particulières, soient à portée de n'y rien omettre, et s'unissent d'intention avec les pontifes de la métropole.

On voit à Gnide, devant l'autel de Vénus, un superbe lit, du genre de ceux qu'on nomme en France lits à la Polonaise, vers lequel on monte par quinze gradins. La statue de la Déesse, antique offrande de Praxitèle, domine ainsi sur la couche sacrée, dont les rideaux, toujours ouverts, la laissent voir dans tout son éclat.

Environ cinq heures après le lever du soleil, le son réuni des flûtes, des sistres et des cymbales, annonce au peuple le moment du sacrifice. Un jeune desservant, nu et couronné de myrte, s'avance au pied des gradins. Une jeune fille, aussi sans vêtements, et couronnée de roses, va se placer à ses côtés, et ils commencent en ces termes :

(Introït.)
 
  LE PRÊTRE ET LA PRÊTRESSE
  Au nom de l'Amour, de sa mère ;
 
LE PRÊTRE
  Et de la beauté qui m'est chère ;
 
LA PRÊTRESSE
  Et de l'amant que je préfère !
 
LE PRÊTRE
  J'entrerai dans le sanctuaire
Du Dieu qui parle à tous mes sens.
 
LA PRÊTRESSE
  J'irai vers ce Dieu tutélaire
Qui réjouit le matin de mes ans.
 
LE PRÊTRE
  Dieu des coeurs, juge-moi sur le rapport des belles ;
Distingue-moi des infidèles,
Et des avantageux, et des indifférents.
Délivre-moi des pièges de l'Envie,
Et fais que mes rivaux, quels que soient leurs talents,
Ne m'effacent jamais du coeur de mon amie.
 
LA PRÊTRESSE
  Amour ! je ne puis rien sans toi.
Pourquoi m'avoir si longtemps repoussée ?
Pourquoi me laisses-tu, de chagrins oppressée,
Au pouvoir des jaloux qui s'arment contre moi ?
 
LE PRÊTRE
  Fais briller ta lumière à ma vue incertaine,
Et conduis-moi sans danger
Au plus joli des monts placés dans ton domaine,
A ce mont d'albâtre et d'ébène,
Où tu prends plaisir à siéger.
 
LA PRÊTRESSE
  J'entrerai dans le sanctuaire
Du Dieu qui parle à tous mes sens.
Je m'offrirai moi-même à ce Dieu tutélaire
Qui réjouit le matin de mes ans.
 
LE PRÊTRE
  Sur mon luth accordé par la volupté même,
Je chanterai l'Amour et ses faveurs.
Mais je tremble ; j'éprouve un embarras extrême :
O mon âme ! pourquoi ce trouble, ces frayeurs ?
 
LA PRÊTRESSE
  Espérez en l'Amour ; c'est en lui que j'espère.
L'Amour qui nous appelle à ses jeux enchanteurs
Vous fera surmonter la crainte de déplaire,
Émoussera pour moi l'aiguillon des douleurs.
 
LE PRÊTRE
  Gloire à l'Amour ! gloire à Vénus sa mère !
 

LA PRÊTRESSE
  Qu'ils soient glorifiés maintenant, à jamais,
Ainsi qu'aux premiers jours du monde,
Où leur activité féconde
Triompha du chaos épais !
 
LE PRÊTRE
  J'entrerai dans le sanctuaire
du Dieu qui parle à tous mes sens.
 
LA PRÊTRESSE
  Je m'offrirai moi-même à ce Dieu tutélaire
Qui réjouit le matin de mes ans.
 
LE PRÊTRE
  Son nom me rend hardi.
 
LA PRÊTRESSE
  Son nom me rend docile.
 
LE PRÊTRE
  Dieu bienfaisant, aimable Dieu,
De nos fautes reçois l'aveu.
 
LE CHOEUR
  Qu'à vous les pardonner il se montre facile,
Et tous deux à la fois puissiez-vous parvenir
Au suprême bonheur, à l'excès du plaisir !
 
(La Confession.)

 
LE PRÊTRE
  Je me confesse à Vénus toujours belle,
Au Dieu d'amour, le plus fêté des Dieux,
A l'Hyménée, à ce Trio fidèle
De qui Vénus se fait suivre en tous lieux.
Je me confesse aux ombres amoureuses
Du jeune Hylas, d'Anchise et d'Adonis,
Ainsi qu'à vous, amantes malheureuses,
Phèdre, Didon, Ariane, Biblis !
Je me confesse au courageux Léandre,
A Pénélope, à tous les vrais amants ;
A vous enfin, l'objet de mes serments,
Le digne objet de l'ardeur la plus tendre.
Si quelquefois j'ai péché contre vous,
Envers l'Amour si je devins coupable,
C'est par ma faute,}
C'est par ma faute,} et j'implore à genoux
C'est par ma faute,}
Non seulement le bonheur d'être absous,
Mais du pardon le gage inestimable.
Priez pour moi, vous tous que j'ai nommés,
Et vous aussi, vous, apôtres de Gnide,
Anacréon, Sapho, Tibulle, Ovide,
Rousseau, Bernard, mes auteurs bien-aimés !
 
(La prêtre monte à l'autel.)
 
LE PRÊTRE
  Descends, Amour, descends embellir notre vie.
 
LA PRÊTRESSE
  Descends, et tu verras la terre réjouie.
 
LE PRÊTRE
  Amour ! répands sur nous tes biens !
 
LA PRÊTRESSE
  Vénus, remplis-nous de ta flamme !
 
LE PRÊTRE
  Amour, entends mes voeux !
 
LA PRÊTRESSE
  Vénus, souris aux miens !
 
LE PRÊTRE
  L'Amour soit avec vous !
 
LA PRÊTRESSE
  Qu'il règne dans votre âme !
 
ENSEMBLE
  Vivez, pour bénir ses liens.
 
LE PRÊTRE,
en s'inclinant sur le lit.

  Au nom des baisers innombrables
Qu'a vu donner ce lit voluptueux ;
Au nom des plaisirs ineffables
Que mes prédécesseurs ont goûtés dans ces lieux,
Vénus, Amour, soyez-nous favorables !
Divinités des plaisirs,
Regardez-nous sans colère.
 
LE CHOEUR
  Divinités, etc.
 
LE PRÊTRE
  Vous entendez nos soupirs
Des bocages de Cythère.
Venez d'un couple sincère
Favoriser les désirs.
 
LE CHOEUR
  Divinités, etc.
 
LE PRÊTRE ET LA PRÊTRESSE
  Si jamais, Dieux des plaisirs,
Vous éprouvez la colère,
Gardez-là pour l'homme austère
Qui met un frein aux désirs.
 
LE CHOEUR
  Divinités, etc.
 
LE PRÊTRE
  Une frayeur téméraire
Ne cause point nos soupirs.
 
LA PRÊTRESSE
  Notre hommage est volontaire ;
 
LE PRÊTRE
  Et vos lois sont nos désirs.
 
LE CHOEUR
  Divinités, etc.
 
LE CHOEUR continue
 
(Pendant l'hymne suivant, le Prêtre
et la Prêtresse, se tenant par la main,
sont assis aux deux extrémités du lit mystique,
le corps à demi tourné vers l'autel.)

 
Gloire à Vénus dans la cour éthérée !
Paix sur la terre aux fidèles amants !
Nous te louons, ô belle Cythérée ;
Nous bénissons tes triomphes charmants.
A t'honorer nous travaillons sans cesse ;
Nous adorons ta douce volonté ;
Des plaisirs de notre jeunesse
Nous remercions ta bonté.
Fils de Vénus, Dieu puissant, Dieu propice,
Dont la présence efface nos ennuis,
Étends sur nous une aile protectrice.
Fils de Vénus, dans la longueur des nuits,
Si parfois nous cédons au sommeil qui nous presse,
Pardonne, hélas ! à l'humaine faiblesse.
Fils de Vénus, à ses côtés assis,
Partage notre encens et ta gloire avec elle.
C'est à vous deux que le monde est soumis ;
Sois toujours le plus grand, comme elle est la plus belle.
 
(Le Prêtre et la Prêtresse se lèvent.)
 
LE PRÊTRE
  L'amour soit avec vous !
 
LA PRÊTRESSE
  Reposez sous son aile.
 
LE PRÊTRE
 
(Collecte.)
 
Je te rends grâce, Amour, des plaisirs de ma nuit,
De ma vigueur, de mon ivresse,
Du sommeil bienfaisant qui n'en a point détruit
L'impression enchanteresse.
Je te rends grâce encor d'avoir loin de mes yeux
Écarté les songes sinistres,
Qui, pour persécuter l'avare et l'envieux,
Les tyrans, leurs lâches ministres,
Des morts ensanglantés revêtent les lambeaux,
Marchent accompagnés d'orages
Et parmi les poignards, les débris, le chaos,
Hurlent d'effroyables présages.
 
Au lever de l'astre du jour,
Quand toute la nature émue
Le félicite à son retour,
Je m'éveille et pense à l'Amour ;
Il est l'astre que je salue.
Amour, je t'adore aujourd'hui,
Comme j'ai fait toute ma vie,
Et toi que j'ai toujours servie,
Vénus, je t'adore avec lui.
Au sentiment gloire immortelle !
Hommage insigne à la beauté !
Que leur pouvoir soit exalté
Par la louange universelle !
Et si leur douce autorité
Trouve ici-bas un seul rebelle,
Puisse-t-il, en voyant mon zèle,
Abjurer son impiété !
 
Accueille les serments de mon âme embrasée,
Amour, je t'asservis mes sens et ma pensée.
Je me dévoue à ton culte, à ta loi ;
Je veux n'appartenir qu'à toi.
Couvre mes yeux d'ombres impénétrables,
Si je daigne entr'ouvrir ces livres méprisables
Qui de tes jeux ne m'entretiendraient pas.
Ma volonté n'adressera mes pas
Que vers ton temple, aux réduits solitaires
Ou désignés, ou faits pour tes mystères.
Sur tes commandements je réglerai toujours
Mes travaux, mes plaisirs, mes voeux et mes discours.
 
LA PRÊTRESSE
  (Elle met sous les yeux du Prêtre
un livre qui renferme l'histoire et
la doctrine du Dieu d'amour.)

 
Lisez, pénétrez-vous de la loi de Cythère,
Des exemples divins que tout amant révère.
 
LE PRÊTRE
  (Il ouvre le livre et le baise)
 
Alors que l'univers, enveloppé d'horreur,
N'était qu'un vil monceau de vapeurs et de fange,
Dieu d'amour, ton flambeau vainqueur
Des éléments confus épura le mélange.
Viens de même épurer mes lèvres et mon coeur.
Puissé-je dignement annoncer tes oracles,
Parcourir avec fruit ce livre fortuné,
Monument de ta loi, dépôt de tes miracles ;
Et n'être jamais condamné
A l'éternel remords de l'avoir profané !
 
(Le Prêtre lit deux passages du livre
saint, au choix de la Prêtresse. Ne
pouvant copier ce livre en entier,
nous en avons extrait les morceaux
suivants, pour donner une idée de
ces lectures édifiantes.)

 
LES COMMANDEMENTS DE L'AMOUR
 
Un seul objet tu choisiras
Et aimeras parfaitement.
 
L'Amour en vain n'attesteras,
Ni sa mère pareillement.
 
Les douces nuits tu chômeras,
Servant l'Amour dévotement.
 
L'art d'aimer tu méditeras :
Qui sait aimer vit doublement.
 
Infidèle point ne seras
De fait ou volontairement.
 
Au plaisir t'abandonneras
De corps et de consentement.
 
Les droits d'autrui n'usurperas,
Ce qui t'est cher fût-il absent.
 
Fausse ardeur ne déclareras,
Ni mentiras aucunement.
 
L'oeuvre de chair désireras
Avec un objet seulement.
 
Prix d'amour ne convoiteras
Que pour en user dignement.
 
LES COMMANDEMENTS DE VÉNUS
 
Les agréments rechercheras
Qui te sont de commandement.
 
A la beauté regarderas,
Mais encor plus au sentiment.
 
Jeune, formé, vieux, aimeras
Soir et matin pareillement.
 
D'aucuns plaisirs ne jeûneras,
Les goûtant délicatement.
 
Douze palmes remporteras,
A tout le moins une fois l'an.
 
Nul rendez-vous ne manqueras,
Ne rompras nul engagement.
 
LES BÉATITUDES DES AMANTS
 
En ce temps-là, le jeune Amour
Quitta le fortuné séjour
Où des Dieux la splendeur réside.
Au sommet d'un coteau riant,
Qui termine vers l'Orient
Le beau paysage de Gnide,
Apparut le céleste enfant.
Soudain pour le voir, pour l'entendre,
Le peuple accourut à grands flots ;
Et bientôt sa voix douce et tendre,
Dans tous les coeurs grava ces mots :
 
Bienheureux le mortel qui de l'aimable enfance
Conserve la simplicité !
Il jouira d'une félicité
Dont les plus grands esprits n'ont pas l'expérience.
 
Bienheureux qui sait pardonner
Les rigueurs, l'injustice et même l'inconstance !
Il aura droit à l'indulgence,
Si dans quelques erreurs il se laisse entraîner.
 
Bienheureux qui verse des larmes,
Fût-ce sur le tombeau d'un objet adoré !
Sa douleur, ses regrets, ses plaintes ont leurs charmes,
Et lui-même il sera pleuré.
 
Bienheureux l'amant qui désire
Par sentiment et non par vanité !
Au comble de la volupté,
Les même feux et le même délire
Vivront encor dans son coeur transporté.
 
Bienheureux les amants qui d'un tuteur avare,
D'un rival envieux, d'un ennemi barbare
Souffrent les persécutions !
Je récompenserai leurs tribulations ;
C'est moi qui réunis ce que l'homme sépare.
 
Bienheureux l'ami de la paix
Qui des amants assoupit les querelles !
Le prix de ses efforts et son premier succès
Sera d'être chéri des bergers et des belles.
 
Heureux, cent fois heureux les coeurs exempts de fiel,
Au bon plaisir d'autrui toujours prêts à souscrire !
Je leur réserve tout le miel,
Toutes les fleurs de l'amoureux empire.
 
(Le Prêtre referme le livre, en le
baisant de nouveau ; et s'avançant
au milieu du lit, il entonne le premier vers
du Symbole qu'on va lire.
Le Choeur chante le reste.)

 
(Symbole des Amants.)
 
Je crois au Dieu qui fait aimer ;
Je crois à sa toute-puissance.
Je consens à le proclamer
Principe de toute existence,
Vainqueur de l'horrible chaos,
Où dormait jadis la nature,
Réparateur de tous les maux
Dont on souffre ici-bas l'injure.
Je crois à la belle Vénus,
A sa merveilleuse ceinture,
A la victoire toujours sûre
De ses charmes voilés ou nus.
Je crois à l'enfer des parjures,
Au purgatoire des jaloux,
Au paradis des âmes pures.
Je crois au bonheur des époux ;
Je crois aux loyales tendresses,
A la sainteté des promesses,
A l'importance des faveurs,
Au doux langage des caresses,
Au langage plus doux des coeurs.
 
(La Prêtresse va quérir de l'eau préparée dans un petit vase de vermeil.
Elle en verse un peu sur les mains du Prêtre.)

 
LE PRÊTRE
  Amour, je laverai mes mains
A la fontaine d'innocence,
Pour entrer avec confiance
Dans tes tabernacles divins ;
Et pour oser toucher sans crime
L'offrande que je dois placer sur ton autel,
Les pains du sacrifice et la tendre victime
Qui du saint coutelas attend le coup mortel.
 
J'ai de tout temps chéri le sanctuaire
Où tu te plais, d'où partent tous tes feux.
 
Encor porté dans les bras de ma mère,
Avec plaisir je m'appuyais sur eux,
Et j'attachais un oeil religieux
Sur les appas qu'idolâtrait mon père,
 
Il est de vils profanateurs
Qui, méprisant tes lois et tes cérémonies,
Emportent d'assaut les faveurs,
Pressent un sein tremblant de leurs lèvres haïes,
S'indigneraient d'attendre et de solliciter,
Et pillent des trésors qu'il faudrait mériter.
 
Ta vengeance leur est promise ;
Mais que ton oeil me juge, et ne confonde pas
Ma religieuse entreprise
Avec leurs lâches attentats
Un jour, un jour quelque vulgaire amante,
Une furie, un monstre, ou même une Laïs,
Punira ces forfaits, leur rendra ces mépris,
Et leur fera porter une chaîne accablante.
On les verra trembler, presser, prier, gémir ;
Les bourses pleines d'or, les présents magnifiques
Brilleront dans leurs mains iniques ;
Mais ils s'appauvriront pour ne rien obtenir.
 
Je viens à toi d'un coeur simple et timide,
Où l'audace et l'orgueil ne trouvent point d'accès ;
Je viens comme un enfant que l'innocence guide,
Qui veut, parmi les tiens, te bénir à jamais,
Et non comme un profane insolemment avide.
Demandez, ô mortels qu'on dit nés pour souffrir,
Le pouvoir et le temps et l'esprit de jouir.
 
(Il passe un bras autour de la Prêtresse,
et dit en la soulevant un peu :)

 
Reçois, Amour, cette oblation pure ;
Reçois-la, comme enfant, en mémoire des pleurs
Qu'un certain jour te causa la piqûre
D'un monstre ailé, nourri du suc des fleurs.
 
Laisse-nous, comme Dieu, te l'offrir en mémoire
D'un plus beau jour, de ce jour glorieux,
Où tu rentras dans le palais des Dieux,
Accompagné du bruit de ta victoire
Sur la Déesse, habitante des bois,
De qui l'orgueil osait braver tes lois.
Amour, nous te l'offrons encore
En mémoire des feux dont Vénus a brûlé,
Du charme qui fait qu'on l'adore,
Du lait qui de son sein dans ta bouche a coulé.
 
(Il se tourne du côté du peuple.)
 
O mes frères, priez que ce doux sacrifice,
A nos timides voeux rende l'Amour propice !
 
LA PRÊTRESSE
  Veuillent sa mère et lui l'accepter de nos mains,
Pour leur gloire, pour vous et pour tous les humains !
 
LE PRÊTRE
  Cyprine, Dioné, Cythérée, Aphrodise,
Sous quelque nom chéri qu'il faille t'implorer,
Jusqu'au dernier soupir fais-nous persévérer
Dans les purs sentiments de l'amoureuse église.
 
(Secrète.)
 
Amour, puissant Amour, viens ranimer nos feux,
Viens pénétrer les coeurs de tes sujets fidèles,
Marquer ce nouveau jour de voluptés nouvelles,
Et goûter le bonheur en faisant des heureux.
Que ton souffle embaumé remplisse la nature
Des émanations de ton essence pure,
Et que tes douces lois, en dépit des méchants,
Ramènent l'âge d'or et les goûts innocents !
 
(Préface.)
 
Que nos rites sacrés fleurissent d'âge en âge !
 
LE CHOEUR
  Que notre Dieu reçoive un éternel hommage !
 
LE PRÊTRE
  Ne songez qu'à l'Amour.
 
LE CHOEUR
  Nous sommes pleins de lui.
 
LE PRÊTRE
  Rendons-lui grâces à l'envi
Des biens qu'il nous promet et de ceux qu'il nous donne.
 
LE CHOEUR
  Le plaisir le conseille et l'équité l'ordonne.
 
LE PRÊTRE
  Oui, certes. L'équité, le devoir, le plaisir,
Tout nous impose, Amour, la loi de te bénir,
De te bénir sans fin, sans repos, sans mesure,
Au nom du vif attrait qui maintient la nature,
Au nom de ces désirs, de cette volupté,
Fruit d'un sixième sens, à nos sens ajouté.
Vénus ! modèle heureux de la beauté surpême,
Ta gloire est son ouvrage, il t'embellit toi-même.
C'est par lui que les Dieux, encensés des mortels,
Font brûler à leur tour l'encens sur tes autels,
Que les fiers conquérants à tes pieds s'humilient,
Que les graves Zénons auprès de toi s'oublient,
Que les pasteurs d'Enna, sans maîtres, sans besoins,
Du soin de t'adorer composent tous leurs soins ;
Qu'en tout temps, en tous lieux, la voix de tous les êtres
S'unit pour te louer à celle de tes Prêtres.
Permets qu'avec les Dieux, les héros, les bergers,
Les enfants d'Apollon, les chantres bocagers,
Le lion rugissant, la brebis pacifique,
Notre zèle à ton fils adresse ce cantique :
 
Saint, saint, saint, trois fois saint l'Amour,
Le Dieu de paix et de délices !
Quels Dieux de l'immortelle cour,
Autant que lui grands et propices,
Sont par autant de sacrifices
Honorés la nuit et le jour ?
Louange au fils de Cythérée !
Que les plaintes de la pudeur,
Des baisers le bruit enchanteur,
Et les cris, les chants du bonheur,
S'élevant de chaque contrée,
Se confondent en son honneur
Dans la région éthérée,
Et qu'ils aillent frapper en choeur
Les voûtes d'or de l'Empyrée !
 
(Canon.)
 
LE PRÊTRE
  Si d'aventure un coin de l'univers
Recèle encor, dans ce siècle pervers,
Un couple d'amis véritables ;
D'une triple moisson que leurs champs
soient couverts !
Que les étés ingrats, les perfides hivers
Leur soient constamment favorables !
 
LA PRÊTRESSE
  Ainsi soit-il !
 
LE PRÊTRE
  Mais, inutiles voeux !
Où trouver maintenant ce couple généreux ?
Douce Amitié, si nous portons tes chaînes,
De nous unir l'intérêt prend le soin,
Comme aux échecs, chevaliers, fous et reines
Marchent d'accord, seulement au besoin.
Ah ! les amis ! le bonheur les assemble ;
Tout disparaît au signal des revers.
Tels nos acteurs dans leurs rôles divers,
Frères, époux : ils composent, ce semble,
Une famille où l'on est transplanté ;
La toile tombe, adieu la parenté !
Il n'en est point ainsi dans ton empire,
Charmant Amour ! partout de jeunes coeurs
Que la volupté seule attire,
Sentent vivement tes ardeurs.
Le parjure et l'hypocrisie
Ne souillent jamais leurs plaisirs,
Et du vil intérêt la sombre frénésie
N'a rien qui flatte leurs désirs.
 
(Il s'assied à côté de la Prêtresse,
et la contemple amoureusement).

 
Il est temps que mon oeil dévore,
Que ma main parcoure à loisir
Ces charmes que pour moi l'Amour a fait éclore,
Ces charmes adorés qui vont m'appartenir !
 
(Commémoration des vivants.)
 
Couples heureux, couples fidèles,
Participez en ce moment,
Par vos caresses mutuelles,
Au sacrifice peu sanglant
Dont je vais prononcer les phrases solennelles
Et consommer le mystère charmant.
Nymphes, Amours, Grâces, Génies,
Vous tous qui prolongez, sans trouble ni langueur,
Vos jouissances infinies,
Participez à mon bonheur.
 
Et vous qu'ici je représente,
Habitants fortunés de ce riant séjour,
Suivez de vos désirs la fougue impatiente,
Fêtez aussi, fêtez le Dieu d'amour.
 
Accomplissez la loi qu'il daigna vous prescrire,
Alors que mollement couché
Auprès de la tendre Psyché,
Dans un voluptueux délire,
Il ceignit son beau corps de ses bras caressants,
Et fit à son oreille entendre ces accents :
 
«Ce beau corps et le mien ne forment qu'un seul être.
O vous tous, de ma loi prosélytes fervents,
Répétez à l'envi, jusqu'à la fin des temps,
Cette leçon de votre maître».
«Reçois», dit-il encore, après quelques instants,
«Reçois en jets de feu l'élixir de mon être !
O vous tous, de ma loi prosélytes fervents,
Répétez à l'envi, jusqu'à la fin des temps.
Ces deux leçons de votre maître».
 
(Les rideaux du lit sacré se ferment
sur le Prêtre et sur la Prêtresse.
Intervalle de silence, qui n'est interrompu
que par le bruit des soupirs des baisers.)

 
LE CHOEUR
  Répétons à l'envi, dans nos embrassements,
Cette double leçon de notre divin maître !
 
LE PRÊTRE
  Ce beau corps et le mien ne forment qu'un seul être.
 
(Pause.)
 
Reçois en jets de feu l'élixir de mon être !
 
LE CHOEUR
  O vous tous, fortunés amants,
Répétez à l'envi, jusqu'à la fin des temps,
Cette double leçon de notre divin maître !
 
(Commémoration des morts.)
 
LE PRÊTRE
  Mânes prédestinés, favoris des Amours,
Priez que toujours j'aime, et qu'on m'aime toujours !
 
Allié de la cour surprême,
Époux qu'il suffit de nommer,
Pour dire à qui défend d'aimer :
On s'égale aux Dieux quand on aime !
Noble époux de Thétis, ombre chère aux Amours,
Priez que toujours j'aime et qu'on m'aime toujours !
Vieillard fameux par tes prouesses,
Savant prophète qui reçus
La communion de Vénus
Tour à tour sous les deux espèces ;
Sage Tirésias, ombre chère aux Amours,
Obtiens que toujours j'aime et qu'on m'aime toujours !
 
Vous qui, traversant à la nage
Une mer qu'agitaient les vents,
Mourûtes loin des yeux charmants
Pour qui vous affrontiez l'orage,
Infortuné Léandre, ombre chère aux Amours,
Priez que toujours j'aime et qu'on m'aime toujours !
Toi qui par pitié, par tendresse,
Immolas aux restes vivants
Du plus malheureux des amants,
Tes sens, ton coeur et ta jeunesse ;
Courageuse Héloïse, ombre chère aux Amours,
Obtiens que toujours j'aime et qu'on m'aime toujours !
 
Bel Adonis, pieux Anchise,
Céphale, Endymion, Pâris,
Tendre et malheureuse Biblis,
Pauvre Io, fidèle Artémise !
Mânes prédestinés, favoris des Amours,
Pirez que toujours j'aime et qu'on m'aime toujours !
 
Andromède, Atalante, Hélène,
Calisto, Mitra, Pholoë,
OEnone, Europe, Danaë,
Et toi l'honneur de Mitylène !
Mânes prédestinés, favoris des Amours,
Priez que toujours j'aime et qu'on m'aime toujours !
 
Toi qui par pitié, par tendresse,
Immolas aux restes vivants
Du plus malheureux des amants,
Tes sens, ton coeur et ta jeunesse ;
Courageuse Héloïse, ombre chère aux Amours,
Obtiens que toujours j'aime et qu'on m'aime toujours !
 
Toi qui bravas les fers, l'outrage,
L'abaissement et l'abandon,
Pour ta séduisante Manon,
Toujours tendre et toujours volage,
Sensible Desgrieux, ombre chère aux Amours,
Obtiens que toujours j'aime et qu'on m'aime toujours !
 
Rancé, Faldoni, La Vallière,
Rosemonde, Inès, Theresa ;
Comminge, Yarico, Nina,
Carlos, Couci, Labédoyère,
Mânes prédestinés, favoris des Amours,
Priez que toujours j'aime et qu'on m'aime toujours !
 
(L'Oraison dominicale.)
 
Divin Amour, père de tous les êtres !
Qu'en ce fortuné jour, les Dieux et les humains
Deviennent pour jamais tes vassaux et tes prêtres !
Que ton nom, célébré par des cantiques saints,
Au pied de chaque autel et dans chaque idiome,
Résonne en même temps aux bords les plus lointains !
Que la Terre et les Cieux s'appellent ton royaume !
Verse aujourd'hui sur nous tes dons accoutumés,
Et comme en pardonnant nous sommes mieux aimés,
Deviens plus cher au monde à force d'indulgence.
Aux pièges des tentations
Ne livre pas notre constance ;
Mais épargne à nos coeurs le tourment des soupçons.
 
L'Amour soit avec vous !
 
LA PRÊTRESSE
  L'Amour vous récompense !
 
LE PRÊTRE
  Adorable Vénus, qui seule réunis
La beauté sans défauts et la grâce accomplie,
L'Amour est avec toi ; soyez tous deux bénis !
Si vous délaissiez l'homme, il maudirait la vie.
 
(à la Prêtresse.)
 
Jeune et caressante brebis,
Ornement de ces pâturages,
Je ne veux d'autre paradis
Que les liens où tu m'engages.
 
Douce et complaisante brebis,
Ornement de ces pâturages,
Sois toujours à mes sens ravis,
Ce que Zéphyr est aux herbages !
 
Jeune et caressante brebis,
Ornement de ces pâturages,
Il n'est point d'autre paradis
Que les liens où tu m'engages.
 
Puissants maîtres des coeurs, écartez loin de nous
Les poignards de la Calomnie,
Les sombres visions de la Mélancolie,
Les fureurs de la Haine, et les soupçons jaloux !
 
Dieu d'amour, dans ton sanctuaire
Je n'étais pas digne d'entrer ;
Tu m'as permis d'y pénétrer,
Et tu sais si j'ai dû m'y plaire.
 
Dieu d'amour, dans ton sanctuaire,
Je n'étais pas digne d'entrer ;
Tu m'as permis d'y pénétrer,
Et tu sais si j'ai dû m'y plaire.
 
Dieu d'amour, dans ton sanctuaire,
Je n'étais pas digne d'entrer ;
Tu m'as permis d'y pénétrer,
Et tu sais si j'ai dû m'y plaire.
 
Que rendrai-je à l'Amour, que rendrai-je à sa mère
Pour de telles faveurs ?
Tout ce que peut leur rendre un enfant de la terre ;
Je leur payerai sans cesse un tribut volontaire
De respects, d'encens et de fleurs,
Et je surpasserai par mon zèle sincère
Leurs plus fidèles serviteurs.
 
(La Prêtresse offre au Prêtre des vêtements légers
et gracieux qu'elle va chercher à droite de l'autel,
avec ses propres atours qu'elle y a déposés avant le sacrifice.)

 
LE PRÊTRE, en s'habillant.
  Puissent ces vêtements, qu'exige la décence,
Disposés avec grâce, avec goût assortis,
Sans gêner mes contours, leur être assujettis,
Unir la propreté, la souplesse et l'aisance,
Irriter les désirs sans les effaroucher,
Ombrager la nature et non pas la cacher !
 
Je vous chéris, couleurs dont je me pare,
Nuances qui plaisez à l'objet de mes feux.
Je veux que tout en moi déclare
La conformité douce et rare
Des âmes, des penchants que nous tenons des cieux.
Répétez-lui sans cesse, ô couleurs préférées,
Que mon choix en tout temps est dicté par le sien ;
Pour flatter ses regards s'il ne vous manque rien,
Il m'importera peu de vous voir censurées ;
Mais peut-on censurer ce qui lui paraît bien ?
 
(Il se tourne du côté des assistants.)
 
Retournez folâtrer dans vos riants bocages ;
Le sacrifice est consommé.
 
LE CHOEUR
  Retournons folâtrer dans nos riants bocages ;
Mais que ton temple, Amour, soit ouvert ou fermé,
A toute heure, en tout lieu compte sur nos hommages.
 
LE PRÊTRE
  Avant la naissance des temps,
L'Amour existait par lui-même.
Tous les principes agissants
Formaient son essence suprême.
L'ordre et la vie étaient dans lui ;
Lui-même était l'ordre et la vie,
Ame, Dieu, Lumière, Harmonie,
Sans émule dans l'infini.
Des êtres la famille immense,
Éclose à sa douce chaleur,
Maintient par lui son existence,
Doit sa beauté, doit son bonheur
A son éternelle influence.
Plus d'une fois il est venu
Dans ce monde à l'erreur vendu
Propager sa pure doctrine :
Mais l'homme a toujours méconnu
Sa voix, sa présence divine.
Nos pères disent avoir vu
Des mortels pleins de sa vertu,
Dont l'âme était son plus beau temple,
Prêcher de parole et d'exemple
Leur siècle aveugle et corrompu.
On n'entendit pas leur langage ;
Et le généreux témoignage
Qu'ils rendaient à la vérité,
Leur valut pour tout héritage
Un vain renom trop acheté
Par le funeste apprentissage
Des pleurs et de l'adversité.
Pour nous qui fêtons leur mémoire,
En gémissant sur leur destin,
Dieu d'amour, Dieu des Dieux, salut du genre humain,
Nous serons toujours prêts à confesser ta gloire !

 

FIN


Notes :
(1) Mot Anglais, qui signifie personne
(2) Montesquieu.
[4° de couv]
 
Isidore LISEUX, LIBRAIRE-EDITEUR
25, Rue Bonaparte, Paris.
____________________________________

ÉDITIONS PRIVÉES
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~~~~~~~~~~~~~~~~

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Envoi franco recommandé contre Mandat ou Chèque

Septembre 1884

__________________________
Paris - Typ. Ch. Unsinger, 83 rue du Bac.


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