[Affiche] Nouvelles des Armées :
Capitulation de Paris.- Avril 1814.- 1 f. 53 x 41,5 cm. Numérisation : O. Bogros pour la collection électronique de la Médiathèque André Malraux de Lisieux (24.IV.2010) [Ce texte n'ayant pas fait l'objet d'une seconde lecture contient immanquablement des fautes non corrigées]. Adresse : Médiathèque André Malraux, B.P. 27216, 14107 Lisieux cedex -Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01 Mél : mediatheque@ville-lisieux.fr, [Olivier Bogros] obogros@ville-lisieux.fr http://www.bmlisieux.com/ Diffusion libre et gratuite (freeware) Orthographe et graphie conservées. Texte établi sur l'exemplaire de la Médiathèque André Malraux (BmLx : Div10). LES
Armées Alliées ont occupé Paris , le 31Mars, à la suite d'une nouvelle
victoire qu'elles ont obtenue le 30 sur les débris des corps de Marmont
& de Mortier, entre Bondy & Paris. Ces deux corps sont
détruits. Ils ont perdu tout leur matériel. Plus de quatrevingt-dix
pièces d'artillerie, les restes de celle qui avait échappé aux journées
d'Arcis & de la Fère-Champerioise, sont les fruits de cette
dernière victoire.
Le Général en chef de la Grande-Armée Alliée publia, sous les murs de Paris, une adresse aux Parisiens (A). Dans la nuit du 30 au 31, une capitulation a été signée pour la remise de Paris (B). Le 31 , une déclaration au nom des Puissances Alliées a été affichée à Paris (C). L'Année Alliée entra, le 31 au matin, dans la ville de Paris. Le peuple s'était porté en foule à sa rencontre. LL. MM. l'EMPEREUR DE RUSSIE & ROI DE PRUSSE, les Généraux en chef des Armées Alliées furent accueillis aux cris mille fois répétés : Vivent les Souverains Alliés ! vive la paix ! vivent nos libérateurs ! A mesure que le cortège avançait dans les rues, des milliers de cocardes blanches parurent dans la foule ; les cris de vivent les Bourbons ! vive le Roi ! vive Louis XVIII ! furent unanimes. Le Sénat s'est assemblé pour procéder à la nomination d'un gouvernement provisoire. La Garde nationale de Paris a été conservée sous les armes ; elle a occupé, le 31, les postes conjointement avec les troupes Alliées. Le 1er Avril, les Armées Alliées se sont mises à la poursuite des débris de l'Armée Française sur la route de Fontainebleau. La paix la plus profonde règne dans la Capitale. (A) HABITANS DE
PARIS,
Les Armées Alliées se trouvent devant Paris. Le but de leur marche vers la Capitale de la France est fondé sur l'espoir d'une réconciliation sincère & durable avec elle. Depuis vingt ans l'Europe est inondée de sang & de larmes. Les tentatives pour mettre un terme à tant de malheurs ont été inutiles, parce qu'il existe dans le pouvoir même du Gouvernement qui vous opprime, un obstacle insurmontable à la paix. Quel est le Français qui ne soit pas convaincu de cette vérité ? Les Souverains Alliés cherchent de bonne foi une autorité salutaire en France, qui puisse cimenter l'union de toutes les Nations & de tous les Gouvernemens avec elle. C'est à la ville de Paris qu'il appartient, dans les circonstances actuelles d'accélérer la paix du monde. Son voeu est attendu avec l'intérêt que doit inspirer un si immense résultat. Qu'elle se prononce, & dès ce moment l'armée qui est devant ses murs devient le soutien de ses décisions. Parisiens , vous connaissez la situation de votre patrie, la conduite de Bordeaux, l'occupation amicale de Lyon, les maux attirés sur la France & les dispositions véritables de vos cpncitoyens. Vous trouverez, dans ces exemples le terme de la guerre étrangère & de la discorde civile ; vous ne sauriez plus le chercher ailleurs. La conservation & la tranquillité de votre ville seront l'objet des soins & des mesures que les Alliés s'offrent de prendre avec les autorités & les notables qui jouissent le plus de l'estime publique. Aucun logement militaire ne pèsera sur la Capitale. C'est dans ces sentimens que l'Europe en armes devant vos murs s'adresse à vous. Hâtez-vous de répondre à la confiance qu'elle met dans votre amour pour la Patrie & dans votre sagesse. Le Commandant en
Chef des Armées Alliées,
Le Maréchal PRINCE DE SCHWARZENBERG, (B) CAPITULATION DE
LA VILLE DE PARIS.
L'armistice de quatre heures, dont on est convenu pour traiter des conditions de l'occupation de la ville de Paris, et de la retraite des corps français qui s'y trouvaient; ayant conduit à un arrangement à cet égard, les soussignés dûment autorisés par les commandans respectifs des forces opposées, ont arrêté et signé les articles suivans : ART. Ier Les corps des maréchaux ducs de Trévise et de Raguse, évacueront la ville de Paris, le 31 (19) Mars, à sept heures du matin. II. Ils emmèneront avec eux l'attirail de leurs corps d'armée. III. Les hostilités ne pourront recommencer que deux heures après l'évacuation de la ville, c'est-à-dire, le 31 (19) Mars, à neuf heures du matin. IV. Tous les arsenaux, ateliers, établissemens et magasins militaires, seront laissés dans le même état où ils se trouvaient avant qu'il fût question de la présente capitulation. V. La garde nationale ou urbaine est totalement séparée des troupes de ligne ; elle sera conservée, désarmée ou licenciée, selon les dispositions des Puissances alliées. VI. Le corps de la gendarmerie municipale partagera entièrement le sort de la garde nationale. VII. Les blessés et maraudeurs restés après sept heures à Paris, seront prisonniers de guerre. VIII. La ville de Paris est recommandée à la générosité des Hautes-Puissances alliées. Fait à Paris, le 31 (19) Mars 1814
Signé : Le Colonel Orloff,
Aide-de-camp de S.M. l'Empereur de toutes les Russies.
Le Colonel Cornte Paar. Aide-de-camp-général de S.A le Maréchal Prince de Schwarzenherg. Le Colonel Baron Fabrier, attaché à l'Etat-Major de S.Ex. le Maréchal Duc de Raguse, Le Colonel Denys, premier Aide-de-camp de S. Ex. le Maréchal Due de Raguse. (C) DÉCLARATION.
Les armées des Puissances Alliées ont occupé la capitale de la France. Les Souverains Alliés accueillent le vœu de la Nation française. Ils déclarent : Que si les conditions de la paix devaient renfermer de plus fortes garanties lorsqu'il s'agissait d'enchaîner l'ambition de Bonaparte, elles doivent être plus favorables, lorsque, par un retour vers un Gouvernement sage, la France elle-même offrira l'assurance de ce repos. Les Souverains Alliés proclament en conséquence : Qu'ils, ne traiteront plus avec Napoléon Bonaparte; ni avec aucun de sa famille ; Qu'ils respectent l'intégrité de l'ancienne France, telle qu'elle a existé sous ses Rois légitimes ; ils peuvent même faire plus parce qu'ils professent toujous le principe que, pour le bonheur de l'Europe, il faut que la France soit grande et forte ; Qu'ils reconnaîtront et garantiront la constitution que la nation française se donnera. Ils invitent par conséquent le Sénat à désigner un Gouvernement provisoire qui puisse pourvoir aux besoins de l'administration, et préparer la constitution qui conviendra au Peuple français. Les intentions que Je viens d'exprimer, me sont communes avec toutes les Puissances Alliées. ALEXANDRE.
Par S. M. I., le
Secrétaire d'Etat, Comte DE NESSELRODE.
Paris, 31 Mars 1814, trois heures après midi.
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DIJON, le 5 Avril 1814. Ici la joie et l'allégresse sont au comble : on sait qu'à Paris Taleyrand a été le premier à arborer la cocarde blanche. Dans peu de jours tout ce qui se trouve ici part pour Paris. |