PELADAN, Adrien : L'Homoeopathe des familles et des médecins.- Première année, n° 1, Janvier 1875.- Nimes : Bureau de l'Omoeopathe des familles, 10 rue de la Vierge, 1875.- 32 p. ; 22,5 cm.
Saisie du texte : S. Pestel pour la collection électronique de la Bibliothèque Municipale de Lisieux (18.V.2001) Texte relu par : A. Guézou Adresse : Bibliothèque municipale, B.P. 27216, 14107 Lisieux cedex -Tél. : 02.31.48.66.50.- Minitel : 02.31.48.66.55. - Fax : 02.31.48.66.56 Mél : bmlisieux@mail.cpod.fr, [Olivier Bogros] bib_lisieux@compuserve.com http://www.bmlisieux.com/ Diffusion libre et gratuite (freeware) Orthographe et graphie conservées. Texte établi sur l'exemplaire de la bibliothèque (Bm Lx : Br norm 664). ~~~~PREMIÈRE ANNÉE. - N° 1 - JANVIER 1875.
~~~~SOMMAIRE. - Epigraphe. - Préface. - Le malade réconcilié avec la Médecine. - Idée sommaire de l'homoeopathie. - Comment doit-on décrire l'état d'un malade à un Médecin homoeopathe ? - Du meilleur moyen de transmettre les demandes de médicaments homoeopathiques. - L'administration des médicaments. - Les symptômes spéciaux des médicaments Aluminium metallicum et Alumina. - Bibliographie : Livres du Dr A. Chargé et du Dr L. Turrel, M. D. Rossi ; le Propagateur de la Méditerranée et du Var. - Publications de MM. Catellan. - Traitement des affections les plus fréquentes et des circonstances qui entravent les guérisons.
PRÉFACE Le but de l'Homoeopathe des familles est de mettre entre les mains des gens du monde un journal destiné à leur indiquer les moyens de traiter eux-mêmes les maladies les plus communes, et de guérir des cas graves, quand l'impossibilité de recourir à l'homme de l'art leur donnera le droit d'agir avec confiance d'après des indications sûres. Mise de la sorte à la portée de tous, l'homoeopathie rend des services inappréciables, en faisant disparaître promptement et doucement bon nombre d'affections fort douloureuses, et en permettant de neutraliser à leur début, souvent sans s'en douter, les maladies les plus redoutables. Une telle publication est utile, en enseignant à se débarrasser de bien des maux et en propageant les vérités pratiques de la doctrine hahnemannienne. On lui reconnaîtra, dans beaucoup de cas, un intérêt majeur, quand on aura la satisfaction de pouvoir agir avec sécurité dans des circonstances inopinées et impérieuses, où il est impossible d'avoir recours au moment opportun à un médecin, ce qui arrive tous les jours, à la campagne, en mer, en voyage et même à la ville, certains accidents pouvant ne pas permettre d'attendre un quart-d'heure. Ce cours familier d'homoeopathie domestique apprendra à guérir une foule d'indispositions légères, au sujet desquelles on ne veut pas, pour n'importe quel motif, demander une consultation. Il remplacera avantageusement, pour les cas ordinaires, les représentants de l'école officielle, dans les nombreuses localités où, par malheur, on ne peut avoir d'homoeopathe. Mon zèle pour la propagation d'une doctrine médicale à laquelle je dois la santé de tant de personnes et ma propre guérison, me pousse à écrire cette revue mensuelle. J'en confie le succès à la charité. Que les pères et les mères de famille, que tous ceux qui soignent des enfants, que les chefs d'institution, que les supérieurs et les supérieures de communautés religieuses, que les curés de campagne méditent mes articles ; qu'ils appliquent mes avis cliniques en puisant des remèdes dans une boîte de provenance sûre, et ils feront des cures merveilleuses, surtout chez les enfants, chez les sujets vigoureux de la campagne et chez tous ceux qui n'ont pas été saturés de drogues nuisibles. Une pieuse dame de Lyon a toujours avec elle aconit et belladone, et ces deux remèdes lui ont permis de rendre des services signalés aux malades, de sauver même des enfants. Feu le Dr Chazal (de Lyon) m'a raconté qu'il avait appris à une religieuse les propriétés les plus saillantes de dix médicaments très usités, en commençant par aconit. Celle-ci, qui n'avait jusque-là étudié que le bon Dieu, se mit à opérer, dans une localité rurale, des guérisons si surprenantes, que les médecins, irrités de ses succès, contraignirent l'autorité à lui défendre la distribution des médicaments. Cependant quelques uns de ces patients que les allopathes réduisent au désespoir, continuèrent à venir, de temps à autre, implorer les secours de la bonne religieuse, qui ne pouvait leur refuser quelques globules pour rétablir leur santé, car si l'exercice de la médecine sans diplôme est interdit, la charité est ordonnée. Les succès obtenus par une personne aussi éloignée des études scientifiques comblaient encore d'admiration, dans ses vieux jours, le Dr Chazal. C'est là un exemple bien encourageant du bien qu'on peut faire avec quelques tubes de globules et un bon guide. Je conseille à tous ceux qui voudront de bonne foi se convaincre par des essais de la vérité de la doctrine d'Hahnemann, de faire venir d'abord une boîte contenant au moins les vingt-quatre polychrestes : ces remèdes étant les mieux connus sont employés plus souvent que les autres ; on trouve chaque jour l'occasion de les donner avec certitude de succès, et quand on saura les manier, on éprouvera, à mesure qu'on s'instruira davantage, le désir de tirer parti des nombreuses ressources de notre arsenal thérapeutique. J'adresse ce journal à tous les médecins, aux allopathes de bonne volonté qui voudront expérimenter l'homoeopathie, ce dont la conscience leur fait un devoir ; aux homoeopathes eux-mêmes, d'abord aux débutants qui voudront s'épargner les aridités et les cruelles difficultés qu'on trouve aux abords de la matière médicale expérimentale ; enfin aux praticiens même les plus consommés, qui trouveront dans ces pages bien des choses inédites, bien des lumières nouvelles. Aux hommes de science en particulier, je promets une classification des médicaments, le desideratum le plus impatiemment attendu de notre école. En les étudiant par familles naturelles, dans l'ordre même où nous les montrent les séries chimique, végétale et animale, on ne saurait croire combien cette pharmacotaxie rend maître des pathogénies. Héring, que Mme veuve Hahnemann, qui a le droit de ne pas prodiguer l'éloge, proclame un homme immense, a nettement posé la loi de la polarité des éléments chimiques. Il a prouvé que les pyrogènes, les halogènes (chlore, brome, iode), et les hyalogènes agissent le jour dans la direction de bas en haut, c'est-à-dire sur l'abdomen le matin et sur le thorax le soir ; tandis que les alcalis, les alcaloïdes et les autres éléments qui décomposent l'eau, agissent de haut en bas, c'est-à-dire sur la poitrine le matin et sur les intestins le soir. Les autres éléments sont intermédiaires. On peut déduire des lois non moins importantes de l'étude comparée des espèces qui composent les groupes naturels des végétaux et des animaux. On verra, par d'innombrables preuves aisées à vérifier dans n'importe quel manuel de pharmacodymanie, quels secours cette nouvelle méthode apporte à la pratique, à la mémoire, à la philosophie de la thérapeutique homoeopathiste ! Relativement à chaque médicament, je donnerai la clef de son action sur les parties du corps qu'il influence électivement. L'organisme est régi par une triple symétrie correspondant à la triple dualité de l'organisme dans les trois dimensions (Dr Foltz). Il y a une symétrie antéro-postérieure, une symétrie bilatérale et une symétrie bipolaire. Tout médicament agit spécialement sur la partie antérieure ou postérieure, sur le côté droit ou sur le côté gauche ; certains remèdes ambigus agissent également en avant et en arrière, à droite et à gauche ; mais tous obéissent à cette grande loi dont je revendique la découverte : Tout médicament agit d'une façon analogue sur les organes homoeologues des deux pôles de l'organisme. Les progrès futurs de la médecine sont en grande partie dans l'application de cette vaste formule. Elle abrège presque de moitié l'étude des pathogénies, car dès que l'on sait l'action d'un remède sur les organes situés au dessus de l'ombilic, son action sur les organes situés au dessous est tellement comparable, qu'on la retient nécessairement et qu'on peut même la deviner avec assurance. Tout médicament qui agit sur l'utérus ou la prostate agit sur le larynx. (Voyez Selenium, Sepia, Spongia). On peut dire : Telle expectoration, telle leucorrhée (Kali Bichromicum.) De ce qui se passe aux fosses nasales, on peut déduire l'état de l'anus (sulphur). Mes confrères peuvent s'attendre à voir enfin la sériation dans la liste de nos médicaments et dans l'étude de chacun d'eux. Ce qui n'est pas selon la série n'est pas selon la science. L'hahnemannisme est un art basé sur la grande loi des semblables : il est temps de jeter sur ce fondement assuré la constitution scientifique de l'homoeopathie. Je publierai des observations et des règles pratiques positivement inédites, quoique très importantes, d'Hahnemann, de Boenninghaüsen et de Mme Mélanie Hahnemann, qui, il faut le dire, est seule à posséder actuellement tous les secrets de pratique de l'instaurateur de l'homoeopathie. En fait d'observations détaillées, j'ai pour règle de ne citer que les faits exceptionnels et les maladies dont la guérison est encore un événement : c'est ainsi qu'on lira une cure surprenante de diabète, guérison qui se maintient depuis des années, malgré le pronostic fatal qu'avaient porté sur le sujet plusieurs allopathes. Parmi les études utiles et variées des livraisons suivantes, on remarquera deux cours qui paraîtront chaque mois, à partir de février, l'un sur les maladies des femmes et l'autre sur les maladies des enfants. Pourquoi ne pas donner aux femmes, qui sont affligées de plus de maux que les hommes, les moyens de se traiter elles-mêmes ? Que de malades, surtout dans les communautés religieuses, souffrent en silence toute leur vie plutôt que de confesser à un homme des maladies humiliantes. J'ai toujours regretté que la main d'un homoeopathe n'eût pas publié un livre destiné à donner à tant de martyres inconnues les moyens, sinon de guérir, au moins de rendre leur état supportable ? Les maladies des enfants, selon Hufeland, sont pour la pratique un objet de la plus haute importance, et qui exige une étude spéciale : car le tiers de tous les malades sont des enfants. Ces derniers mots doivent être pris à la lettre, car on pourrait dire, dans le sens figuré, que tous les malades sont des enfants. Il est bien des choses que l'on trouvera dans notre recueil avec une agréable surprise, entre autres les remèdes internes avec lesquels ont peut changer la couleur des cheveux et en arrêter la chute, faire disparaître les tâches de rousseur et les autres altérations du teint, tarir les sueurs fétides, corriger un certain nombre de difformités désagréables, surtout chez les femmes du monde : goître, grosseur excessive du corps ou d'une partie, etc. Enfin, comme aucun médecin ne peut se passer de l'hygiène, j'en répandrai les notions les plus importantes. Que de riches et nobles familles verraient se fortifier leurs rejetons si elles connaissaient les surprenants effets des verres violets !!! J'ai en portefeuille de volumineuses recherches sur un côté de l'art médical qui intéresse autant les médecins que les gens du monde : c'est la prophylaxie ou art de préserver des maladies. On lira avec le plus vif intérêt, d'abord pour les maladies en général, puis pour chacune en particulier, des faits montrant qu'on peut s'en préserver sûrement, promptement et facilement. Les observations concluantes sont tirées de toutes les sources, même des auteurs les plus hostiles à l'homoeopathie. Il résultera de tous ces faits qu'il est possible, en vertu de la loi des semblables, d'appliquer à toutes les maladies, même au croup, cet épouvantail des familles, un préservatif aussi sûr que la vaccine l'est pour la petite vérole et la belladone pour la scarlatine. Enfin, outre les articles immédiatement utiles, j'accorderai quelque place à des recherches curieuses sur les origines bibliques, talmudiques, kabalistiques, astrologiques, alchimiques et spagyriques de la doctrine d'Hahnemann ; sur les rapports des papes avec les médecins ; sur les saints et saintes qui ont exercé la médecine ; sur les traditions juives et chrétiennes relatives à l'Ange Raphaël (Médecin de Dieu) ; sur la médecine morale, magnétique, sympathique, magique, mystique et ascétique, dans leurs analogies avec l'homoeopathie ; sur les rapports de la doctrine d'Hahnemann avec celle de Paracelse, au sujet duquel j'ai des notes puisées dans ses oeuvres inédites, conservées dans la bibliothèque du Vatican ; sur les indications des médicaments tirées de la forme de la main et des caractères de l'écriture, etc. Pour que mon journal ne perde jamais l'unité de doctrine, j'en serai le seul rédacteur. L'HOMOEOPATHE DES FAMILLES ET DES MÉDECINS Le malade réconcilié avec la médecine. Faites un tableau symptômatique bien caractérisé de l'état d'un malade. Présentez-le à autant d'allopathes que l'on voudra, vous aurez autant d'avis différents sur la nature de la maladie et le traitement à lui opposer ; présentez-le à tous les bons homoeopathes de l'univers, ils indiqueront tous le même remède. De quel côté est la vérité, si l'unité en est le cachet essentiel ? Dans une réunion de la Société homoeopathique liégeoise (28 novembre 1835), M. le docteur Héring, de Philadelphie, raconta une anecdote que nos lecteurs liront sans doute avec plaisir, car elle établit d'une façon aussi péremptoire que piquante l'immense supériorité de l'homoeopathie sur toutes les autres écoles médicales. Nous reproduisons ce récit en l'abrégeant : «Après avoir terminé mes études médicales, je voyageais en Allemagne pour compléter mon instruction. J'arrivai un soir dans un village dont le propriétaire me fit inviter à venir prendre l'hospitalité chez lui. »C'était un vieillard original, très riche, encore plus ennuyé, malade depuis fort longtemps, mais, en revanche, possesseur d'une excellente cave dont il faisait les honneurs avec ostentation. Dès qu'il eut connut ma profession :«Je me garderai bien de vous en complimenter, s'écria-t-il avec feu ; j'ai un fils, mais j'aimerais mieux le savoir bourreau que médecin » ! Comme cette brusque apostrophe m'avait frappé et interdit : «Ecoutez, jeune homme, ajouta-t-il ; vous voyagez pour votre instruction ; eh bien ! je vais vous donner une leçon dont vous ferez votre profit : »Depuis plus de vingt ans je suis malade. Je m'adressai à deux médecins célèbres qui ne purent s'entendre ; pour cette raison, je ne pris les remèdes d'aucun d'eux. Je me mis alors à courir le monde, consultant non-seulement les illustrations de toutes les facultés, mais encore les docteurs dont les noms n'étaient pas encore connus. Je n'ai jamais pu en trouver deux qui fussent d'accord et sur la nature de ma maladie et sur le traitement à lui opposer. Après bien des fatigues et des dépenses, je suis rentré chez moi, convaincu que la médecine, loin d'être une science, n'était que le plus triste des métiers. »Toutefois, j'y ai gagné quelque chose, et je vais vous mettre de moitié dans le profit.» En disant ces mots, il prit un grand livre, pareil en tout aux grands-livres des négociants. Les pages de cet énorme in-folio, dit-il en l'ouvrant, sont partagées en trois colonnes. La première contient le nom des médecins consultés dans les divers pays que j'ai parcourus ; la deuxième, les indications de ma maladie ; la troisième, enfin, les prescriptions et les médicaments appropriés. Total fait de chacune de ces colonnes, il y a : 477 médecins, 313 opinions différentes sur la nature de mon mal, et 832 recettes dans lesquelles il entre 1,097 médicaments. »Comme vous le voyez, continua-t-il, je n'ai épargné ni peine, ni argent. Si j'avais trouvé trois docteurs du même avis, je me serais soumis à leur traitement, mais je n'ai pas eu ce bonheur. Je ne me suis pas lassé, et ce registre vous le prouve. Il a été tenu jour par jour, avec le soin le plus minutieux. Et maintenant, que vous semble de la médecine et des médecins ? O comediante ! Ne vous plairait-il pas, dit-il, en me présentant une plume, d'augmenter ma précieuse collection » ? »Je n'en éprouvai pas le désir. Je me contentai de lui demander si Hahnemann figurait dans ce long martyrologe de nouvelle façon. «Sans doute, sans doute ; cherchez au numéro 301». Je cherchai et trouvai : Nom de la maladie, 0 ; nom du remède, 0. Je demandai l'explication de ces deux zéros ; le singulier malade me répondit : «Cette consultation est de beaucoup la plus rationnelle, la plus logique. Le nom de la maladie ne me regardant pas moi, dit Hahnemann, j'écris 0, et le nom du remède ne vous regardant pas, vous, j'écris encore 0 ; il s'agit seulement de la guérison. J'aurais suivi les prescriptions de cet homme ; malheureusement il était seul, et il m'en fallait trois.» »Après quelques instants de réflexion, je lui demandai si, malgré ses tentatives infructueuses, il ne voudrait pas faire un dernier essai dont je lui garantis la réussite : «Vous trouverez, lui dis-je, non pas seulement trois médecins d'accord, mais un bien plus grand nombre». Malgré son incrédulité, il consentit à ma proposition, pour se procurer un passe-temps et ajouter quelques pages à son grand-livre. »Nous fîmes la description de la maladie, et nous l'envoyâmes à trente-trois médecins homoeopathes de différentes contrées. Chaque lettre contenait LE PRIX DE LA CONSULTATION. Je pris ensuite congé de mon original. »Il y a peu de temps, il m'envoya un tonneau de vin du Rhin de 1822 : «J'ai trouvé, m'écrivait-il, vingt-deux docteurs du même avis ; c'est plus que je n'aurais osé espérer. En conséquence, je suis le traitement de celui d'entre eux qui est le plus voisin de mon habitation. Je vous envoie ce tonneau, de peur de trop boire, moi, de cet excellent vin, pour fêter le rétablissement de ma santé. Me voilà, grâce à vous et à l'homoeopathie, converti à la médecine et réconcilié avec les médecins». Si le malade dont on vient de lire la conversion à l'homoeopathie eût, comme la plupart des riches, essayé les traitements des allopathes, il se serait infailliblement tué, ou du moins, s'il se fût arrêté à temps pour ne pas périr sous le coup des recettes, il serait devenu incurable. Il n'y a plus de guérison à espérer quand le corps contient les éléments d'une pharmacie. Un remède ne peut guérir que parce qu'il peut empoisonner : c'est une question de dose et d'opportunité. Un habile médecin, Falconet (de Lyon), fut appelé auprès d'une dame, malade imaginaire. Il l'interrogea ; elle lui avoua qu'elle mangeait, buvait et dormait bien, et qu'elle avait tous les signes d'une santé parfaite. Eh bien ! lui dit le médecin en homme d'esprit, laissez-moi faire, je vous donnerai un remède qui vous ôtera tout cela. Idée sommaire de l'homoeopathie Chaque point de la doctrine hahnemanienne demande d'importantes explications, qui paraîtront dans les livraisons suivantes. Pour le moment, je ne donnerai qu'une indication de la loi des semblables et des doses infinitésimales. Homoeopathie, tel est le nom de la doctrine thérapeutique dont on doit à Hahnemann l'instauration définitive. Ce grand médecin prend pour point de départ ce théorème : «Tout remède suscite chez un sujet sain des souffrances semblables à celles qu'il guérit chez le malade.» Le mot homoeopathie résume précisément cette proposition, puisqu'il signifie souffrance semblable. Voici quelques faits propres à faire comprendre cette loi : La belladone exerce sur la scarlatine à peu près le même effet qu'on reconnaît à la vaccine sur la petite vérole, c'est-à-dire que non-seulement elle préserve de cette maladie, mais qu'elle suscite en outre une éruption équivalente. La rhubarbe qui à hautes doses détermine la diarrhée, à petites doses l'arrête. Le séné engendre ou guérit des coliques, selon les conjonctures et selon la dose. La clématite guérit des ulcères, bien que les gueux de Tolède et de Séville se servent du suc de cette plante pour excorier la peau et simuler des plaies. Le tabac détermine le vertige et le guérit ; en poudre, il fait éternuer et arrête l'éternuement. Le café cause et guérit l'insomnie. L'ipécacuanha et le calomel causent et guérissent la dyssenterie. Le mercure produit et guérit l'angine et la stomatite. Ses effets sont souvent fort difficiles à distinguer de ceux de la syphilis. L'empoisonnement par l'arsenic ressemble au choléra et l'arsenic guérit fréquemment cette maladie. La fleur d'oranger donne et guérit plusieurs accidents nerveux. Le quinquina donne la fièvre intermittente et peut la guérir souvent. Le cowpox, qui produit la vaccine et le vaccin, qui reproduit celle-ci, préservent de la variole. L'eau-de-vie et les épices, qui échauffent momentanément un corps refroidi, arrêtent pourtant la sueur chez un homme échauffé. A hautes doses, la pomme épineuse et la jusquiame produisent le délire, et cependant les mêmes substances ont plus d'une fois guéri la manie. L'euphraise et la rose produisent la rougeur des yeux, s'ils n'y remédient. Les eaux sulfureuses calment et guérissent certaines maladies de la peau, et pourtant les hommes sains qui s'y plongent leur doivent souvent une éruption semblable à la gale des ouvriers en laine. Les eaux acidules gazeuses déterminent fréquemment de vives douleurs vers la vessie et vers les reins, souffrances analogues à celles de la gravelle, et pourtant ces eaux-là guérissent quelquefois la gravelle. Quoique la foudre ait souvent ôté le mouvement et la parole à ceux qu'elle avait effleurés, néanmoins l'électricité a plus d'une fois remédié à la paralysie et aux rhumatismes. Enfin, l'opium constipe, et pourtant il remédie à la colique des peintres, laquelle consiste principalement dans une constipation opiniâtre. D'après cet aperçu, on voit sur quels principes s'appuie la méthode homoeopathique. Maintenant on doit faire connaître la manière dont Hahnemann administre tous les médicaments, c'est-à-dire les doses infinitésimales. Avant lui, il n'existait aucun exemple généralisé de médecine pratique au moyen de médicaments divisés à l'infini. Voici en quoi consistent les procédés d'Hahnemann : Jamais il n'emploie plusieurs médicaments à la fois, mais jamais non plus il ne fait usage d'aucun sans intermédiaire. S'il s'agit d'une poudre, il en prend un grain, il le mêle, il le triture peu à peu avec 99 grains de sucre de lait. Chaque grain contient de la sorte un centième du médicament. Un grain de cette poudre est ensuite trituré avec 99 nouveaux grains de sucre de lait, ce qui donne lieu à un mélange où le médicament entre pour un dix-millième. Un nouveau grain, mêlé et trituré avec 99 grains de sucre de lait, donne lieu à un mélange où le médicament primitif n'entre plus que pour un millionième. Or, si ces trois premières opérations procurent des millionièmes de grain, six donnent lieu à des billionièmes, trente à des décillionièmes, et on va même bien au delà. A cause de cela, Hahnemann emploie les dix premiers chiffres romains pour exprimer ces trente mixtures successives, chacun de ces chiffres rendant compte de trois opérations, réduisant la dose primitive à un millionième. S'agit-il d'une teinture ou d'un suc, alors on en délaie une goutte plusieurs fois dans 99 gouttes d'eau distillée, et tous les mélanges successifs, qu'on nomme des dilutions, amoindrissent la dose du remède, ainsi que nous venons de le voir tout à l'heure. Au bout de trois opérations, la différence est d'un million de parcelles. Dans ce cas-là, l'agitation de la liqueur dans son flacon remplit le même effet que la trituration de la poudre. Pour le dire en passant, ce qui fait la puissance des doses infinitésimales, ce n'est point l'inappréciable quantité à laquelle le médicament se trouve réduit : il est clair qu'une diminution pure et simple de volume ne saurait par elle-même augmenter l'activité d'une substance. Ce qui développe indéfiniment une énergie sans rivale dans les remèdes hahnemanniens, c'est le frottement opéré dans les triturations et les dilutions. Comment cela s'explique-t-il ? C'est un fait d'observation. Savez-vous pourquoi une barre de fer, qui reste aimantée tant qu'elle reste dans la direction du méridien magnétique, ne garde les propriétés magnétiques que si, avant de la changer de situation, on lui donne quelques coups de marteau ? Cela n'est expliqué nulle part, mais personne n'en doute, et le moindre traité de physique en fait foi. On doit croire également, en face de l'expérience, à l'efficacité des dynamisations hahnemanniennes. Il n'est point de ville importante où l'on n'ait l'occasion d'observer des guérisons auxquelles l'allopathie avait renoncé et qui sont obtenues à l'aide de nos hautes puissances. Ce sont là des effets positifs. Quant à l'administration des remèdes homoeopathiques, elle a lieu sous forme de poudre, de solution aqueuse ou de globules ayant la ténuité des graines de pavot. Les médicaments les plus fréquemment usités sont : l'aconit, l'arsenic, la belladone, la bryone, la camomille, le lachésis, la noix vomique, la pulsatille, le soufre, etc. L'homoeopathie a beaucoup de partisans en Russie, en Autriche, en Allemagne ; mais c'est surtout dans les Etats-Unis de l'Amérique du Nord que la rénovation médicale a trouvé un public intelligent et des propagateurs dont l'activité scientifique est étonnante. Ce vaste pays, le plus avancé du globe comme développement intellectuel, possède déjà cinq mille praticiens homoeopathes, cinq institutions d'enseignement selon les principes de notre école, de vastes hôpitaux modèles où le service est fait par d'éminents adeptes de la doctrine médicale dont le bon sens des Américains a su sentir les incomparables avantages. Quand on songe à la position de l'homoeopathie en France, on se sent l'envie de franchir l'Atlantique. Comment doit-on décrire l'état d'un malade à un médecin homoeopathe ? Voici un exemple explicatif de la manière dont un homoeopathe choisit le remède dans chaque consultation. Qui est le malade ? Anna, jeune fille âgée de vingt ans. Quelle est la maladie ? Elle se plaint d'un violent mal aux dents qu'on observe assez fréquemment. Où ? Dans une dent molaire creuse du maxillaire supérieure, à gauche. Ces données sont insuffisantes pour déterminer le remède convenable, puisqu'elles peuvent correspondre à environ la moitié des remèdes les plus connus. Quels sont les symptômes concomitants ? Angoisse, timidité et envie de pleurer ; indigestions fréquentes, surtout après avoir mangé du gras ; fréquentes diarrhées visqueuses ; battements de coeur, avec anxiété, le soir, dans la maison ; sommeil arrivant tard ; frissons, le soir, surtout dans le dos, la tête étant chaude et les extrémités froides. Malgré l'importance de ces indications, les principales manquent encore. Combien de fois et depuis combien de temps ? Elle souffre du mal aux dents depuis plusieurs mois, et chaque jour il s'aggrave le soir ou la nuit au lit, ainsi que le matin en se levant. Quelle est la cause ou anamnèse ? C'est un refroidissement auquel la malade s'est exposée, ayant les pieds mouillés, et qui a fait cesser les règles. Cette particularité restreint beaucoup le nombre des médicaments à consulter. De quelle espèce est la douleur ? Comment se manifeste-t-elle ? Elle existe dans la dent creuse ; elle est lancinante et déchirante, quelquefois battante et piquante ; elle s'étend par la joue jusqu'à l'oeil, à l'oreille, à la tempe, du même côté. La question : quand ? est plus importante que tout ce qui précède et détermine finalement le choix sûr et certain du remède, que l'on a pu deviner déjà, mais qui va être imposé par les renseignements sur l'aggravation ou l'amélioration, selon le temps, la situation et les circonstances diverses où se trouve le sujet. Les douleurs augmentent le soir jusqu'à minuit, lorsqu'on est tranquillement assis dans la chambre chaude, qu'on est couché dans un lit bien chaud, sur le côté non douloureux, qu'on mange ou qu'on boit très chaud ; elles diminuent ou cessent le matin et avant midi, pendant la marche à l'air froid, lorsqu'on tient de l'eau froide dans la bouche ou que l'on respire l'air par la bouche ouverte. Parmi plus de cent médicaments pour le mal aux dents, l'homoeopathe reconnaît à ces indices que le remède le mieux indiqué est pulsatilla, qui dissipera toute la maladie avec les souffrances accessoires et en empêchera le retour si, pendant quelques jours après la guérison, on se soumet à une hygiène convenable. Tel est le chemin sûr qui fait trouver l'agent curatif, quelle que soit la maladie, mentale, nerveuse, fonctionnelle ou organique, à laquelle on ait à faire. Tout en laissant à chacun le droit d'expliquer son état comme il l'entend, les personnes qui voudront suivre cet ordre en écrivant à un homoeopathe érudit seront dans les meilleures conditions pour obtenir une bonne consultation et un remède héroïque. Du meilleur moyen de transmettre les demandes de médicaments homoeopathiques. La plupart des médecins et des pharmaciens, surtout ceux de l'étranger, transmettent ordinairement leurs demandes de médicaments homoeopathiques par divers intermédiaires, sans spécifier d'une manière positive la pharmacie à laquelle ils désirent s'adresser. C'est là une habitude fâcheuse et susceptible de compromettre les intérêts de notre école. Ces intermédiaires, en effet, ne songent pas le moins du monde à rechercher le pharmacien qui est en position de mieux préparer les médicaments ; ils s'adressent de préférence à celui qui leur offre une remise plus considérable. Le demandeur ne profite en rien des concessions faites à l'intermédiaire, et il est exposé à recevoir des agents plus ou moinns infidèles. Est-ce à dire que l'on n'obtiendra aucun résultat favorable avec des médicaments équivoques ? Non, sans doute ; on aura, au contraire, des succès nombreux qui endormiront la vigilance du médecin et lui donneront malheureusement une quiétude trop absolue. Mais combien de revers dont il accusera l'insuffisance de la loi des semblables ou son inexpérience personnelle, et qu'il serait plus juste d'attribuer à l'imperfection des agents qu'il aura sous la main ! N'aurait-il, dans toutes ses collections, que trois ou quatre médicaments mal préparés, cela suffirait parfaitement pour rendre raison de tous ces résultats négatifs dont il cherche vainement ailleurs l'explication. Avant d'apprendre à faire des cures, il faut savoir comment on peut se procurer des remèdes sur lesquels on puisse compter. Aux personnes qui voudront mettre elles-mêmes à profit nos avis thérapeutiques, nous conseillons de demander, chez MM. Catellan (1), des boîtes portatives, dites boîtes de poche, qui sont plus particulièrement commodes pour les gens du monde désireux d'avoir sous la main les principaux agents médicamenteux. Les médicaments sont contenus dans des tubes de petite forme, contenant de 80 à 100 globules. Sauf des exceptions motivées par l'expérience, on adopte ordinairement la 18e dilution pour les végétaux, et la 30e pour les substances minérales, ou bien la 6e pour les végétaux et la 18e pour les minéraux. Le prix de ces boîtes toutes prêtes est très modéré. Le voici :
MM. Catellan consentent à expédier quelques tubes, et même un seul à la rigueur. Pour que ces envois se fassent dans des conditions convenables, les tubes sont mis dans de petites boîtes en bois, car les boîtes en carton sont presque toujours brisées à la poste. On pourra recevoir franco un tube, moyennant 2 fr ; deux tubes, pour 3 fr. 50 c. ; trois tubes, pour 5 fr., etc. En un mot, 1 fr. 50 c. pour le port d'un ou de plusieurs. A partir de dix tubes, le prix de chacun serait de 1 fr. Voilà pour les tubes pris isolément. On peut payer en bons sur la poste ou en timbres-poste quand le chiffre est peu élevé. Les substances liquides ne sont pas acceptées par la poste ; il faut, dans ce cas, recourir au chemin de fer. Le prix du port, pour un envoi de quelques flacons ou d'une boîte un peu volumineuse, peut varier de 2 fr. à 3 fr. 50 c. environ. Un flacon de teinture-mère (150 à 200 goutts ; 5 à 6 gr). 2 fr. Lorsqu'il s'agit de médicaments qui échappent à tout contrôle et défient toute analyse, on ne saurait prendre trop de précautions pour éviter un mauvais choix. On a besoin d'avoir une confiance absolue dans le préparateur ; il faut qu'il ait fait ses preuves et que l'opinion générale le signale comme présentant toute espèce de garanties. J'ai vu des gens du monde acheter dans des pharmacies allopathiques des tubes ou des boîtes de carton contenant des globules gros comme des graines de coriandre, et qui, dissous dans l'eau, quand ils étaient solubles, la remplissaient de poudre blanche, indice qu'ils avaient été préparés avec l'amidon du commerce. En outre, le chiffre de la dilution n'était pas indiqué. Faire de l'homoeopathie dans de pareilles conditions, c'est s'exposer à des insuccès dont le public accusera la doctrine. Pour échapper aux dangers que nous signalons, il est donc essentiel, ou d'écrire directement à la pharmacie homoeopathique, ou d'imposer aux intermédiaires le choix de tel ou tel établissement qu'on leur désignera, et de faire de ce choix la condition rigoureuse de l'acceptation des produits. Il est quelques rares médecins qui préparent eux-mêmes les médicaments ; mais cette pratique leur dérobe des heures qu'ils pourraient plus utilement employer. La pharmacie hahnemannienne demande de la patience, du temps, de l'habileté préparatoire, et surtout une conscience scrupuleuse : des hommes spéciaux peuvent seuls satisfaire parfaitement à toutes ces conditions. La pureté de la source doit être ici l'unique préoccupation, et ce qu'il faut craindre par-dessus tout, c'est précisément le bon marché. Il n'est pas besoin de dire qu'une réduction de prix n'est jamais refusée, soit aux médecins, soit aux pharmaciens, lorsque des circonstances particulières la rendent légitime, ou lorsqu'elle doit faciliter la propagation de l'homoeopathie. L'administration des médicaments Je dois donner une fois pour toutes le mode habituel d'administration des médicaments homoeopathiques. J'emploie tous les degrés de l'échelle des doses, tout en préférant les plus hautes, centièmes et millièmes dilutions, quand le médicament est parfaitement indiqué, mais ce procédé n'est pas toujours possible, par la raison que nous n'avons encore ni assez de médicaments parfaitement expérimentés, ni assez de bonnes observations. Les gens du monde doivent s'en tenir aux globules qu'ils ont sous la main, et à moins d'une nécessité formellement précisée, craindre de manier les teintures-mères, les basses dilutions liquides et les premières triturations, parce qu'avec ces doses, relativement massives, ils peuvent nuire, retarder une guérison et rendre bien difficile la conduite du médecin que l'on consultera pour un traitement mal commencé. Régle générale je prépare mes potions avec 5 centigrammes (un grain) de trituration (ce que peut porter une petite pointe de canif), 1 à 3 gouttes de dilution liquide et, presque toujours, avec sept globules. Pour les maladies chroniques, on mêle le remède avec 90 grammes d'eau, ce qui équivaut à 6 cuillerées à soupe ; on en prend une cuillerée par jour, le matin à jeun, pendant 6 jours, et on se repose le septième. En général, on doit laisser entre deux potions au moins autant de jours de repos qu'il y a eu de jours de traitement. La cessation au septième jour me paraît favoriser l'apparition des réactions favorables et des crises salutaires. Je ne me défends pas d'y laisser voir une marque d'attachement à ce qu'il y a de vrai dans l'ancienne théorie des jours critiques. Tout homoeopathe sait qu'en donnant trop longtemps un remède, l'on opprime la réaction. Puis l'eau s'altère, et je défends d'y rien ajouter pour la conserver ; j'ai vu de trop mauvais effets résulter soit du sucre, soit de l'eau-de-vie en particulier. Dans les maladies aiguës, la dose doit être combinée avec 210 grammes d'eau, qui équivalent à environ quatorze cuillerées à bouche. Dans les cas très graves, comme dans le choléra, il peut être nécessaire d'administrer le remède toutes les cinq minutes. Une répétition toutes les deux à quatre heures suffit en général, et il faut espacer davantage quand il y a du mieux et que l'état du malade devient tolérable et toléré. Cessez toujours le remède dès que le malade ne souffre plus ; vous serez toujours à temps de l'administrer de nouveau. Quand les potions sont dans des verres, abritez-les de la poussière avec du papier blanc. Avant l'administration de chaque cuillerée, agitez plusieurs fois le liquide. Je préfère que les potions soient préparées dans des flacons de verre blanc, munis d'un simple bouchon de papier blanc ou mieux encore d'un bouchon de verre, qui est préférable à un bouchon en liége : on peut alors imprimer au liquide des secousses énergiques, des succussions réitérées, qui augmentent la puissance du médicament et peuvent même, si elles sont suffisamment prolongées, produire un effet équivalent au changement de dilution, et faire bien recevoir par l'organisme la répétition d'une dynamisation qui eût aggravé sans ces nouveaux frottements. Dans les cas rares où l'on fait alterner deux remèdes, chaque verre doit avoir sa cuillerée spéciale. On donne les potions par cuillerée à bouche aux adultes, par cuillerée à café aux enfants. Il ne faut jamais faire servir de suite un même verre ni une même cuillère à l'usage de deux médicaments. Dès que l'on a fini une potion, il n'y a qu'à remettre le verre à boire et la cuillère à l'usage du ménage. Quant aux flacons, on peut se servir des topettes qui n'ont contenu que des sirops doux ou du vin, après les avoir bien lavées ; mais il vaut mieux les consacrer à un seul remède ou ne les employer qu'une fois. Ces remarques ne paraîtront pas minutieuses aux gens sensés qui savent que la médecine vit de détails. Il y a encore beaucoup d'autres modes et d'autres règles d'administration que j'indiquerai à propos de chaque occasion particulière. Quant au régime à suivre pendant un traitement, il varie selon la maladie et selon chaque individu. En général, on n'a qu'à suivre les règles ordinaires de l'hygiène : on peut user modérément de tout ce qui constitue la nourriture ordinaire des familles. Le café est, après le tabac toutefois, la substance usuelle dont il faut le plus repousser l'usage habituel. On ne doit pas boire le vin toujours pur. Malgré le plus mauvais régime, on fait de fort belles cures : on guérit des fumeurs, des buveurs de café, d'absinthe, de vermouth, etc. ; mais quand on ne discontinue pas l'usage de ces agents nuisibles, les maux qu'ils produisent finissent par revenir. J'aurais beaucoup à dire sur les diverses boissons, les variétés de liqueurs et toutes les substances alimentaires. Tout cela sera passé en revue. Ces conseils si simples suffisent pour à présent. Les symptômes spéciaux des médicaments. Le travail le plus immédiatement utile que l'on puisse faire pour les praticiens serait sans contredit le recueil des symptômes qui n'ont été observés que pour un seul médicament. Ce phénomène unique suffit presque toujours pour donner avec assurance un remède qui se montre héroïque ; tels sont : la poche épaisse entre les paupières et les sourcils pour Kali carbonicum ; l'exacerbation en se faisant la barbe pour Carbo animalis : le mouvement de soufflet des ailes du nez pour Lycopodium ; la trace jaune à cheval sur le nez et les joues pour Sepia ; la circonstance que les parties du corps non couvertes sont en forte transpiration, tandis que les parties couvertes sont sèches et brûlantes pour Thuia, etc. Il y a plusieurs années que je réunis ces précieuses indications qui abrègent tant les recherches pour le choix du remède. Je les communiquerai toutes à mes confrères, avec des commentaires et des observations à l'appui. Non-seulement j'ai collectionné patiemment les symptômes propres à un seul médicament qui ont été signalés par Hahnemann ; par Boenninghausen, le plus riche de nos auteurs en révélations de ce genre, et par le sagace C. V. Wolf ; mais j'ai poussé mes investigations jusque sur les substances fournies par les expérimentateurs américains et sur les remèdes les plus récemment signalés. Je ne doute pas que la promesse de publier ce trésor d'avis cliniques ne suffise à lui seul pour décider beaucoup de praticiens à souscrire à ma modeste mais utile publication. Je commence par signaler un agent peu connu qui peut triompher d'une maladie désespérante. Aluminium metallicum. - On lit dans certains manuels d'homoeopathie que Boenninghausen a recommandé Aluminium métallicum, 200e dilution, comme remède spécifique du Tabes dorsalis ou phthisie dorsale. C'est trop et ce n'est pas assez : une telle généralisation n'a jamais pu sortir de la bouche de l'homoeopathe qui a le mieux appliqué la grande règle de l'individualisation de chaque cas pathologique. Aluminium se prépare par trituration. Ses indications ont paru dans l'Allgemeine Homoopathische Zeitung, LIV, pag. 89 sqq. Feu le Dr Mouremans était lié d'amitié avec Boenninghausen, qui lui écrivit, à la date du 4 avril 1859, une lettre dont voici un extrait inédit : «Les symptômes que vous me communiquez par votre lettre du 2 de ce mois présentent le portrait d'un tabes dorsalis, mais pas tel qu'il convient pour l'aluminium ; pour celui-ci, il est indispensable que la maladie tire son origine de la moelle épinière et qu'il n'y manque pas les symptômes et sensations particuliers, surtout celle d'un fer chaud passé dans le dos. Il faut donc chercher dans le trésor de notre matière médicale pour trouver un remède plus convenable, etc.». La sensation d'un fer chaud passé dans le dos est tout à fait caractéristique pour l'emploi d'aluminium : telle est l'indication positive que Mouremans a répétée, pour qu'elle me fût transmise, à M. le Dr Martiny, qui a doté la Belgique d'un journal mensuel contenant des renseignements et des faits réellement utiles aux praticiens et aux propagateurs de notre école. (La Revue homoeopathique belge paraît le 5 de chaque mois. Abonnement : 8 francs pour la Belgique, et 10 francs pour l'étranger. Bruxelles, rue de la Charité, 21.) Voici dans quelles circonstances j'ai éprouvé l'efficacité d'aluminium : J'avais en consultation un pauvre tonnelier atteint d'hypocondrie et de lypémanie, consécutives à une spermatorrhée, que j'avais guérie avec plusieurs remèdes, en débutant par selenium, qui avait relevé les forces musculaires avec promptitude dont le malade était stupéfait. Je lui demandai un jour ce qu'il éprouvait dans les reins : «Ah ! me dit-il, il me semble qu'on m'y brûle, et que j'y ai un fer chaud». En conséquence d'une loi de polarité pathologique qui fait éprouver aux deux pôles de l'organisme des souffrances analogues, ce malade éprouvait à l'occiput une douleur comparable à celle de la terminaison de la moelle épinière, avec l'impression d'être assommée dans la région du cervelet. Quelques globules de la 200e dilution d'alum. met., administrée en potion aqueuse, une cuillerée par jour pendant six jours, enlevèrent promptement la sensation brûlante qui occupait le bas du dos et effacèrent en majeure partie les douleurs contusives des lobes cérébelleux. Ces effets curatifs persistent depuis plusieurs mois. Dernièrement je l'ai guéri avec mercurius solubilis 200, de l'impulsion à prendre tout le monde par le nez. Ce fou ne guérira pas complétement, parce qu'il n'est pas en mon pouvoir de lui donner la moralité, le travail et les conditions hygiéniques qui lui seraient nécessaires. Je n'en dis pas davantage, les médecins me comprendront ! L'aluminium a pour analogue l'oxyde de ce métal, alumina, dont le symptôme 831 est ainsi conçu : «Douleur de dos, comme si on lui passait un fer chaud à travers les vertèbres inférieures». Aluminium a une action plus prompte que celle d'alumina et doit être préféré chez les sujets jeunes ou doués d'une certaine force musculaire, tandis qu'alimuna convient mieux aux sujets maigres et secs, aux gens âgés, et ne réussit pas aux personnes vives et éminemment sanguines. En général, les corps composés ont une action plus longue que les corps simples. Quoique toutes les affections appropriées à ces médicaments aient un caractère chronique, alumina convient aux plus anciennes et aux plus lentes, et l'on ne connaît aucune substance dont l'action soit plus persistante, plus opiniàtre ; elle dépasse même deux mois dans ses effets primitifs. Bibliographie. La littérature homoeopathique manquait d'un livre traitant des affections de l'appareil respiratoire, qui présentent les cas où le choix du médicament offre le plus de difficultés. Cette lacune regrettable a été comblée par M. le Dr A. Chargé, officier de la Légion d'honneur, chevalier de l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, etc., qui a publié un beau volume grand in-8°, de 474 pages, sous ce titre : Traitement homoeopathique des maladies des organes de la respiration, 1874. (Paris, chez J.-B. Baillière, 19, rue Hautefeuille ; prix : 10 francs ; franco par la poste.) Le Dr Chargé a consacré quarante années à l'exercice de l'art de guérir d'après la méthode d'Hahnemann, d'abord à Marseille, où il opéra sur le maréchal de Saint-Arnaud une cure homoeopathique restée célèbre, ensuite à Paris, où il avait une clientèle de premier ordre. Contraint désormais par l'âge et par la fatigue de s'imposer un repos relatif, ce savant praticien fait encore sa consolation d'être utile aux malades qu'il a tant aimés, et consigne son expérience, mûrie depuis longtemps, dans un vaste travail sur la thérapeutique de toutes les maladies aiguës et des chroniques. Aujourd'hui paraît séparément le volume consacré à l'appareil respiratoire, dont les états morbides compromettent la vie plus directement et plus promptement que les désordres des autres fonctions. La publication qui suivra la précédente sera consacrée aux cas pathologiques que l'on rencontre en plus grand nombre dans la pratique, c'est-à-dire aux affections localisées sur les organes de la digestion, et contiendra en outre toutes les fièvres éruptives, continues et intermittentes. Ne cherchez point de discussions théoriques dans cette oeuvre essentiellement pratique : l'auteur n'a qu'une seule ambition, celle d'être un docteur vraiment guérisseur et d'indiquer franchement aux médecins le moyen d'opérer d'heureuses cures. Le Dr Chargé a particulièrement réussi à rendre le traitement plus facilement accessible à tous, et pourtant ce n'est pas en restreignant le nombre des remèdes à consulter dans chaque maladie, car il en mentionne deux cent dix-huit dans tout l'ouvrage, dont cinquante-sept trouvent leur emploi dans la phtisie pulmonaire ; mais ces avis cliniques étant présentés avec tous les éclaircissements qu'ils comportent, c'est le cas de répéter ce vieil adage : Abondance ne nuit pas. Je n'hésite pas à déclarer qu'il y a plus de dix ans qu'il n'a pas paru en France un livre d'homoeopathie aussi riche que celui-ci en renseignements. Il se distingue à ce point de vue par une excellente innovation. Les ouvrages publiées chez nous ont tenu jusqu'à ce jour peu de compte des nouvelles découvertes de nos confrères des Etats-Unis de l'Amérique du Nord. Mieux avisé, le Dr Chargé, qui est profondément versé dans toute la littérature homoeopathique américaine, a su mettre son érudition à profit ; de cette manière, on trouve dans son ouvrage une grande quantité d'indications précieuses de tous les nouveaux remèdes dont la valeur a été confirmée par l'épreuve clinique, et l'on chercherait vainement dans notre langue un recueil équivalent. C'est à Tamaris, près la Seyne-sur-Mer (Var), que le Dr Chargé a choisi sa retraite, dans une villa boisée, d'où la vue s'étend sur la mer, au sein d'une agreste vallée, sous un ciel serein, au milieu de salutaires aromes dont les arbres résineux parfument les brises, dans un magnifique paysage, devant lequel se déroule la pleine mer avec les heureuses perspectives qui ceignent l'horizon de ses côtes, et la grande rade de Toulon, avec son animation nautique et dont la vue rivalise de splendeur avec le site de Constantinople et la baie de Naples, qui n'ont pas plus de lumière ; car sur nos plages méditerranéennes le soleil d'hiver est plus éclatant que le soleil d'été de l'Angleterre. J'espère que cette Thébaïde ne cessera point de porter bonheur au Dr Chargé, et qu'il aura la douce satisfaction d'y terminer le grand monument de thérapeutique qu'il a entrepris. - Sur les avantages qu'offrent à certains malades les stations maritimes du midi de la France, voyez un excellent livre d'un confrère en homoeopathie : Les Résidences d'hiver, par le Dr L. Turrel, de Toulon, délégué de la Société zoologique d'acclimation. (Toulon, 1864, in-18 ; prix : 1 franc, franco, chez J.-B. Baillière, à Paris). - Tandis que l'homoeopathie marche à pas de géants, grâce surtout aux cinq mille adeptes qu'elle compte aux Etats-Unis, la médecine officielle tourne dans l'ornière des idées surannées et cherche à restaurer les anciennes modes. Maintenant certains médecins ne voient partout que maladies produites par des animaux microscopiques ou par des ferments ; dès lors il suffit, pour tout guérir, de manier une substance parasiticide et antifermentiscible. Pour le moment, c'est l'acide phénique qui jouit de la vogue : on consacre d'énormes volumes aux cures qu'il a opérées ; on a même fondé un journal exclusivement consacré à célébrer ce remède, avec lequel tout le monde peut se croire docteur. Si Leroy vivait encore et si l'ardeur de Raspail n'était pas éteinte par la décrépitude, il y aurait de quoi les voir périr de jalousie. La vérité est que l'acide phénique (carbolicum ou phenicum acidum) est d'une efficacité remarquable, pris à l'intérieur en dilution, pour des psoriasis rebelles à tous autres moyens. Sous son influence, les squammes se détachent et ne se reforment plus, en même temps que les taches pâlissent et disparaissent beaucoup plus promptement qu'avec arsenicum et même manganum, signalé par M. le Dr. Cramoisy et que le Dr Jousset a préconisé : les Drs Madden et I. Guérin-Méneville en sont les garants. A faible dose, l'acide phénique combat avantageusement la gangrène ; employé pur, il produit la gangrène des parties sur lesquelles on l'applique ; quelques chirurgiens l'emploient à cet effet pour obtenir sans opération la chute de certaines parties, d'un doigt, par exemple. L'homoeopathie a toujours raison ; elle finira par régner sur le monde médical. L'eau phéniquée est un agent précieux pour désinfecter les plaies. Je l'ai vue dans le service du Dr Valette, à l'Hôtel-Dieu de Lyon, améliorer et guérir presque complétement un cas fort grave de mal perforant du pied, où son emploi a préservé le patient de toute opération. L'opinion que l'action du goudron et de son dérivé, l'acide phénique, est dynamique et agit en vertu de la loi des semblables, a été soutenue avec talent par un polygraphe d'une érudition très étendue et qui a su s'initier aux secrets de la doctrine hahnemannienne, M. D. Rossi, membre de la Société gallicane de médecine homoeopathique de Paris, membre correspondant de la Société électro-magnétique de Bologne. Cet infatigable chercheur corrobore son idée par une observation très intéressante pour le public médical : «Mme Bon..., âgée de vingt-quatre ans, venait d'être affectée à la joue gauche d'une espèce de couperouse légèrement veinée de rouge. Après s'être assuré que ce n'était pas l'effet d'une piqûre d'insecte, elle voulut essayer de l'homoeopathie. Sulfur surtout détermina l'éclosion de quelques petits boutons qui disparurent bientôt ; grâce à l'emploi de quelques autres substances, toujours administrées à la 30e dilution, la plaque devint si pâle qu'on avait de la peine à en apercevoir les traces. Mais au bout de quelques mois, la partie rougit de nouveau et se perla d'un ou deux minimes boutons. »Nous venions de lire les travaux de M. Déclat. C'était le moment ou jamais d'essayer de son acide phénique. On en frotta la partie de ladite joue, qui parut devenir très sensible sous ce frottement, bien que la solution ne contînt que quelques millièmes de susdit acide. »Mme Bon... se décida, d'après nos exhortations, à prendre de la même dilution atténuée dans 3/4 d'un litre d'eau, une cuillerée tous les deux jours, en observant les mêmes précautions hygiéniques que pour l'homoeopathie. Qu'advint-il ? Les deux joues de Mme B... furent envahies par une myriade de boutons de près de 4 millimètres de diamètre ; son menton devint extrêmement rouge et une démangeaison insupportable se déclara sur toute sa figure. »L'expérience a duré vingt jours sans offrir l'espoir de la moindre amélioration. Mme B... eut continué, si son éruption ne se fût compliquée d'autres accidents par trop désagréables. Pendant trois fois elle a été saisie, la nuit, d'une angine telle qu'elle croyait suffoquer. »On dût renoncer à des tâtonnements aussi chanceux et revenir aux indications thérapeutiques de la science d'Hahnemann pour mettre un terme à ces étouffements gutturaux et arrêter le développement de ces boutons grossissant tous les jours». Puisque la vérité est une, si l'acide phénique guérit beaucoup d'affections de la peau, c'est qu'il est capable d'en déterminer de semblables, comme le prouve l'observation de M. D. Rossi, qui mérite d'être ajoutée à la pathogénie de Carbolicum acidum, donné par un infatigable traducteur, le Dr Fernand Chauvet, dans la Bibliothèque homoeopathique publiée par la société hahnemannienne fédérative, revue essentiellement pratique, et qui paraît le 15 de chaque mois. (Bureau du journal, chez M. le Dr P. Pitet, rue Saint-Georges, 6, à Paris, prix : 15 fr. par an, pour la France et la Belgique ; 18 fr. pour les autres pays.) M. D. Rossi est le fondateur-directeur du Propagateur de la Méditerranée et du Var, revue dont la livraison de janvier promet déjà à l'homoeopathie un écho de plus. Toute l'aristocratie de la marine de Toulon est abonnée à cette publication, qui a ouvert la liste de ses souscripteurs par les noms des Dr A. Chargé et L. Turrel ; ce dernier y commence une étude sur une question pleine d'opportunité : Les maladies des animaux et des végétaux. M. D. Rossi cède souvent au plaisir de manifester son adhésion raisonnée à la doctrine d'Hahnemann, parce que son esprit, scientifique au premier chef, aime les expérimentations de notre école et repousse les hypothèses de la médecine officielle ; il signale à celle-ci l'action homoeopathique de l'acide phénique et une mort par le chloroforme. J'aurais de nombreux éloges à donner aux divers articles scientifiques de M. D. Rossi et de ses collaborateurs, lesquels occupent environ la moitié de la revue, pour laisser le reste à d'agréables compositions littéraires ; mais ma spécialité ne m'en laisse pas le droit. Voici le titre complet de cette publication, dont le plus bel éloge consisterait à dire qu'elle est aussi variée que le savoir vraiment universel de son directeur : Le Propagateur de la Méditerranée et du Var, revue mensuelle, scientifique, archéologique, numismatique, géologique, astronomique, historique, anecdotique, médicale, agricole, littéraire, artistique, industrielle, etc. AU PROFIT DES PAUVRES. Sous les auspices de S. A. S. Madame Georgina Laura, princesse de Gonzaga (Angleterre). Prix de l'abonnement : France, 5 fr. ; Etranger : 6 fr. On s'adresse, pour tout ce qui concerne la rédaction et la cotisation annuelle, au Directeur de l'oeuvre, M. D. Rossi, villa de Gaudebourg, près la Farlède, par Solliès (Var), ou bien à M. Félix Vérany, sous-directeur de la même Revue, rue Thomas, 117, à Marseille. Comme livre propre à vulgariser les avantages et les bienfaits de l'homoeopathie, nous signalons particulièrement l'Annuaire homoeopathique de MM. Catellan. Mouremans, qui le trouvait parfait pour la propagande, l'a reproduit presque en entier dans son Journal du dispensaire Hahnemann, publié à Bruxelles. En voici le titre : Annuaire homoeopathique (2e année, 1863), par MM. Catellan frères, pharmaciens homoeopathes à Paris, membres des sociétés homoeopathiques de Paris, de la Haye, de Madrid, de Palerme, de Rio-Janeiro, etc., chevaliers de l'ordre d'Isabelle-la-Catholique, commandeurs de l'ordre de Charles III ; 1 vol. in-18 jésus, de 580 pages. Prix : 3 fr. Cet ouvrage comprend : 1° un exposé comparatif des principes et des moyens de l'Homoeopathie et de l'Allopathie ; 2° une série d'arguments et de faits qui démontrent la supériorité de la nouvelle doctrine, et constituent des documents à l'usage de ceux qui désirent la propager ou la défendre ; 3° la liste générale des Médecins et des Pharmaciens homoeopathes de la France et de l'étranger, ainsi que l'indication des Sociétés et des journaux qui ont pour but le développement ou l'étude de la réforme hahnemannienne ; 4° un coup d'oeil sur la marche de l'Homoeopathie dans les diverses contrées du globe, et la statistique des Hôpitaux, Dispensaires et autres Établissements dans lesquels cette médecine est pratiquée. MM. Catellan ont composé, en collaboration avec le docteur Jahr, l'ouvrage suivant : Pharmacopée homoeopathique ou histoire naturelle et préparation des médicaments homoeopathiques ; 3e édition (1862), avec 144 figures intercalées dans le texte. 1 volume in-18 jésus, de 456 pages. Prix : 7 fr. On recevra franco ces livres, en en faisant la demande accompagnée des prix marqués. Traitement des affections les plus fréquentes et des circonstances qui entravent les guérisons. Avant de passer en revue les maladies et les affections qui affligent l'homme pendant un laps de temps plus ou moins long et même une durée indéfinie, je vais énumérer les accidents qui ne troublent la santé que d'une manière transitoire, en indiquant les moyens hygiéniques qui atténuent leurs effets et les médicaments qui en triomphent. Voici donc les indispositions qui peuvent troubler le cours du traitement d'une maladie chronique, et les moyens de remédier à chacune de ces circonstances : S'est-on fatigué l'estomac par la surcharge des aliments ? On y remédiera par l'abstinence, c'est-à-dire en ne mangeant qu'une soupe claire à son repas, et Coffea cruda remettra le tube digestif dans son état normal. On peut même prendre un peu d'infusion de café noir, quand on se sent l'estomac chargé. L'irritation de l'estomac causée par des aliments trop gras, et surtout par la viande de porc, sera combattue par l'abstinence et en prenant une dose de Pulsatilla. Le dérangement de l'estomac s'annonce-t-il par des rapports, des renvois après avoir mangé, et surtout par des nausées, des envies de vomir et des vomituritions ? On y remédiera promptement avec Antimonium crudum à de hautes dynamisations ; par exemple : la 30e. On peut aussi donner Antimonium tartaricum, si les vomissements prédominent : il y sera promptement remédié avec quelques globules de la troisième dilution de ce dernier remède. Le refroidissement de l'estomac a-t-il été causé par des fruits ou par des glaces ? On peut se contenter de flairer des globules d'Arsenicum album. Ce viscère a-t-il été affecté par des boissons spiritueuses, veut-on combattre les incommodités qui suivent l'ivresse, l'abus du vin pur et de tous les alcooliques ? Nux vomica. L'estomac est-il dérangé, souffrant, surtout pour le mouvement et en marchant, avec fièvre gastrique, frissons et froid ? Bryona. Le refroidissement en général, même avec malaise considérable, cède à Nux vomica, dont on aide l'action par le séjour dans la chambre ou en se tenant au lit. Si le refroidissement a occasionné des douleurs (rhumatismales, névralgiques ou autres) et si du larmoiement ou des envies de pleurer lui succèdent : Coffea Cruda. S'il est suivi d'accès de suffocation : Ipecacuanha. S'il en est résulté beaucoup de chaleur, de l'ardeur avec sécheresse de la peau, une névralgie dentaire et surtout de la fièvre : Aconitum. S'il est suivi de rhume et surtout de coryza (rhume de cerveau), avec perte de l'odorat et du goût, manque de soif : Pulsatilla. Quand la diarrhée en a été la suite : Dulcamara. Pour tous les articles : Adrien PELADAN, fils. Notes : [PROSPECTUS]
L'HOMOEOPATHE DES FAMILLES ET DES MÉDECINS
REVUE CONSACRÉE A LA PROPAGATION DE L'HOMOEOPATHIE
PARMI LES GENS DU MONDE, LES AMIS DU PROGRÈS EN MÉDECINE, LES MAISONS D'ÉDUCATION, LES CURÉS DE CAMPAGNE, LES COMMUNAUTÉS RELIGIEUSES, ETC. Publiée par Adrien PELADAN fils
Médecin consultant, Membre de l'Académie royale homoeopathique de
Palerme, de la Société hahnemannienne fédérative, de la Société d'étude des sciences naturelles de Nimes, de la Société des conférences anatomiques de Lyon, Médecin de la Faculté de Montpellier, etc. Tant que la médecine ne sera pas à la portée NIMES, BUREAU DE L'HOMOEOPATHE DES FAMILLES - 10, RUE DE LA VIERGE, 10.
______________________________
L'Homoeopathe des Familles paraît le dernier jour de chaque mois, par livraison in-8° de deux feuilles. Nimes. - Imp. P. Lafare, place de la Couronne.
|