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C. Sevestre-Loquet : Arthur, Lancelot, Renart et les autres : Regards sur la littérature médiévale (2004)
SEVESTRE-LOQUET, Catherine : Arthur, Lancelot, Renart et les autres : Regards sur la littérature médiévale (2004).

Texte de la conférence donnée le 9 octobre 2004 à la Médiathèque André Malraux de Lisieux

Texte saisi et relu par l'auteur.
ATTENTION : Ce texte ne relève pas du domaine public. Il ne peut être rediffusé ou reproduit sans l'autorisation de l'auteur.

Arthur, Lancelot, Renart et les autres
Regards sur la littérature médiévale
par
Catherine Sevestre-Loquet

~~~~


Nous sommes ensemble aujourd’hui pour découvrir ou redécouvrir, à la lueur des recherches des historiens contemporains, deux oeuvres majeures du Moyen Âge qui ont encore une postérité aujourd’hui : le cycle des romans de la Table Ronde de Chrétien de Troyes et le Roman de Renart.

On oppose souvent le Moyen Âge à la Renaissance ou au « grand siècle » (le XVIIe), au détriment du premier bien entendu, perçu souvent comme une époque d’obscurantisme, de superstitions et de violence anarchique attachée à la féodalité (qui si elle était réellement violente n’était pas du tout anarchique mais au contraire extrêmement codifiée).

On retient souvent seulement au bénéfice du Moyen Âge les grandes réalisations architecturales telles que les cathédrales. Et les châteaux-forts, bien sûr... mais pour frissonner devant l’horreur de cette époque ! Mais on oublie souvent la dette immense de la littérature moderne envers le Moyen Âge;

Des stéréotypes à la vie dure

Il est vrai que le Moyen Âge fut violent et dur au peuple, mais il y eut des époques tout aussi totalitaires dans l’Histoire de France. Mais ce ne fut pas une période d’anarchie et d’obscurantisme. Les stéréotypes qui s’y attachent dans notre inconscient sont dus à deux facteurs :

Le mépris de la Renaissance et des XVIIe et XVIIIe siècles pour tout ce qui était médiéval
; ainsi on détruisit des abbayes romanes et gothiques, ainsi que des forteresses, pour les reconstruire selon les canons classiques. Tout un patrimoine unique a ainsi été perdu. Et par ailleurs, dès le XVIe siècle, l’humanisme naissant voulut faire table rase de la litttérature médiévale. Ronsard en effet qualifiait le Moyen Âge de « Monstre Ignorance ».  Au siècle suivant, sous le règne de Louis XIV, Boileau en quelques vers rendit hommage à François Villon qui

« sut le premier, en ces siècles grossiers
Débrouiller l’art confus de nos vieux romanciers. »

L’image d’un certain Moyen Âge véhiculée par la littérature romantique du XIXe siècle, par Victor Hugo ou Walter Scott par exemple, et ses historiens tels Michelet. Nostalgiques d’un âge perdu, ces romans ont gravé en nous l’image du preux chevalier, du traître félon et du seigneur brutal retranché solitaire dans son château. Qu’en fut-il réellement ?

Nous allons pénétrer aujourd’hui dans le Moyen Âge par le biais de sa littérature, extrêmement riche, novatrice et variée. Malheureusement, nous nous limiterons seulement aux oeuvres les plus célèbres, qui marquent encore la littérature contemporaine : le cycle de la Table Ronde et le Roman de Renart, antithétiques et pourtant complémentaires. Nous essaierons d’en découvrir l’histoire et certains aspects peu ou mal connus. Par exemple : à quelle réalité médiévale nous renvoient les chevaliers de la Table Ronde ? D’où vient Renart ?

Et tout ceci en ayant conscience que nous laisserons de côté bien des aspects, et non des moindres, de cette littérature médiévale si belle et si riche : cantilènes, poésie des troubadours, lais, fabliaux...  

Quelques généralités avant d’aborder les différentes facettes de la littérature médiévale
   
Précisions chronologiques

Le Moyen Âge au sens historique du terme couvre une période de quasiment mille ans, de la chute de l’Empire romain d’Occident en 496 à la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492. Au fil de ce millénaire, il y eut des périodes très sombres (les grandes invasions, -1e et 2e vagues, l’effrayant XIVe siècle avec sa cohorte de guerres, de famines, d’épidémies et de catastrophes climatiques) mais aussi d’autres plus calmes (les « embellies », pas forcément pour tout le monde quand on songe aux cathares par exemple, des XIIe et XIIIe siècles).

Il existe donc plusieurs Moyen Âge, avec des oeuvres littéraires différentes, dans leur conception, leur tonalité et même leur langue. Aujourd’hui nous nous attacherons au coeur du Moyen Âge (Xe-XIVe siècles), en laissant de côté ses « franges » extrêmes (le Haut Moyen Âge et « l’automne » du Moyen Âge). Nous nous attarderons plus particulièrement sur la grande mutation du XIIe siècle, qui marque un grand tournant dans la littérature, qui influencera les siècles à venir. C’est à la fin de ce siècle qu’apparurent en France les grandes figures des romans médiévaux, à savoir les chevaliers de la Table Ronde et Renart. Ce qui n’est pas un hasard.

Rapide esquisse sociale du Moyen Âge. Principes de base de la sociéte féodale

Comme toute littérature, les oeuvres médiévales nous offrent un reflet de leur époque. Mais un reflet parfois extrêmement déformé, comme on va le voir. Si le Roman de Renart, entre autres, permettent une sorte de découverte « archéologique » de la vie et de l’imaginaire de nos lointains ancêtres, les romans courtois, eux, nous offrent l’image d’un Moyen Âge idéalisé, des chevaliers tels qu’ils se rêvaient et non tels qu’ils étaient et vivaient rééllement. Bien des représentations actuelles du Moyen Âge véhiculent encore ce contresens, que les historiens de la nouvelle génération tentent de balayer.

Il semble donc utile de préciser très rapidement et schématiquement, avant d’entrer dans le vif du sujet, le fonctionnement de la société.

Les grands mots du Moyen Âge sont la FÉODALITÉ et la CHEVALERIE. La Table Ronde aussi bien que le Roman de Renart ne parlent que de chevalerie, la première pour la glorifier, le second pour s’en moquer et montrer ses travers.

La PYRAMIDE FÉODALE détermine le fonctionnement de la société du IXe à la fin du XIIe siècle. Vous pouvez vous la représenter comme une pyramide à degrés. Après l’effritement de l’Empire de Charlemagene, elle se construit sur la toute-puissance des féodaux et la vision chrétienne du monde. Le tout cimenté par une solide connivence entre les nobles et l’Église pour exploiter les humbles. À la base, le peuple, les vilains, ceux qui travaillent (laborantes) pour nourrir les deux autres classes ; elle souffre pour expier le péché originel. Au-dessus, les nobles, ceux qui combattent (bellatores) pour défendre la chrétienté... et leur système social. Encore au-dessus, l’Église, ceux qui prient (orantes) pour le salut de tous. Suzerain virtuel, le roi demeure isolé, sans pouvoir véritable sur ces grands vassaux qui ont pouvoir de haute justice, battent leur monnaie, attribuent des fiefs. Les derniers Capétiens, ainsi que l’émergence d’une bourgeoisie urbaine, ébranlent cette pyramide dès le XIIe siècle, la modifiant à leur profit en posant les fondations de la monarchie centralisatrice. Ceci influencera profondément la litttérature : dès le XIIe siècle, elle sera tantôt nostalgique, tantôt corrosive, comme nous le verrons.
 
La FÉODALITÉ : mosaïque de fiefs régis par un noble, un comte le plus souvent. À son service, des hommes sans ressource, des combattants pas toujours nobles qui ne possèdent que leur cheval, leurs armes et leur courage. C’est dans cette classe de guerriers stipendiés par le seigneur que naîtra la chevalerie élitiste à partir du XIe siècle. On règle ses différents par des chevauchées (comprenez des razzias) chez le voisin, tuant et pillant les paysans. Puis on trouve un arrangement entre gens de la même classe au cours d’un « plaid ». Les chevaliers sont les hommes de main du seigneur.
 
La CHEVALERIE :  payés par un seigneur pour mener à bien ses vendettas contre ses voisins. À l’origine le chevalier est avant tout un soldat rétribué pour ses services. Il vivait aussi de rapines et de razzias qui lui permettaient de payer son équipement et de nourrir son cheval.

Ce n’est qu’au XIe siècle, au moment même où le pouvoir royal renforcé la prive de ses pouvoirs, que la chevalerie devient synonyme de noblesse, de caste élitiste. Les grands Capétiens comme Philippe Auguste et Louis IX occuperont les féodaux avec les Croisades.

L’adoubement lui-même ne devient un rituel chrétien et fortement symbolique qu’à la fin du XIIe siècle, quand la « vraie » chevalerie a vécu. Elle se forge alors un idéal (chevalier redresseur de torts, défenseur des opprimés) qui n’a sans doute jamais existé, sinon dans les romans arthuriens et courtois... Le Roman de Renart  nous en offrira une vision bien plus authentique.
 
Dans un premier temps, nous irons à la rencontre des héros de la Table Ronde, d’une chevalerie qui se contemple et se rêve. Dans un deuxième temps, nous reprendrons contact avec un univers bien plus prosaïque, et sans doute plus proche de la réalité médiévale, avec le Roman de Renart.

~*~

1 - La Table Ronde : des chevaliers de rêve, des chevaliers qui se rêvent...

Avant de rencontrer Arthur et ses compagnons, petit retour rapide sur « l’ancêtre » du roman courtois, la chanson de geste.

1.1 - Les chansons de geste

Les chansons de geste correspondent au « premier âge » de ce coeur du Moyen Âge qui nous occupe aujourd’hui (de la fin du IXe siècle, 877 exactement c’est-à-dire le démembrement de l’Empire de Charlemagne, au début du XIe). Elles marquent le début d’une littérature française, au sein d’une époque troublée dominée par la féodallité. Exit le latin et l’héritage de l’Antiquité. Les premières durent être chantées dès le IXe siècle, elles sont l’aboutissement d’une tradition orale.

La forme : Elles se composent de vers en 10 syllabes, destinés à être déclamés devant une noble assistance par des jongleurs.

Le fond
: Les chansons de geste chantent des faits glorieux (« gesta »), des faits de guerre et de bravoure, dont on veut perpétuer le souvenir. Elles sont déjà l’expression de la nostalgie d’un univers qui n’existe plus, d’une chevalerie idéalisée.

La plus célèbre d’entre elles est La Chanson de Roland, composée sans doute aux alentours de 1060. Nostalgique d’un temps perdu, -déjà-, elle chante une époque lointaine, le règne de Charlemagne, et Roland, le preux chevalier du Christ par excellence. Mais en fait, il s’agit surtout de droit féodal. Roland meurt par fidélité à son suzerain, et plus encore que la croisade, le but était de conquérir des terres.

Les chansons de geste, expression d’une société dominante, reflètent les valeurs de cette société, où bien sûr domine la violence. L’amour n’y a que peu de place. Signalons toutefois la mort de la belle Aude quand elle apprend la mort de Roland, prémice du roman courtois.

Les chansons de geste sont aussi la dernière expression de cette société féodale vivant en autarcie et de guerres intestines. Les rivalités entre royaumes du siècle suivant verront l’affirmation d’une littérature nouvelle, soucieuse de pérénniser sa culture : Marie de France et ses lais, comme son nom ne l’indique pas, en Angleterre, Chrétien de Troyes et la Table Ronde en France, les Nibelungen  en Allemagne.
   
1.2 - La Table Ronde

L’auteur
: Chrétien de Troyes est un clerc français de la 2e moitié du XIIe siècle, originaire de Champagne. On sait peu de choses sur sa vie, sinon qu’il a vécu aux cours de Flandres et de Champagne, et a voyagé en Angleterre.

C’est donc un lettré qui d’une part connaît les anciennes légendes celtiques et d’autre part le monde désormais élitiste, en cette fin de XIIe siècle, de la chevalerie. Il se montre certainement soucieux de plaire à cette classe sociale. La fusion littéraire de ces deux univers va donner naissance au roman courtois, et élaborer les règles de l’amour et de l’honneur, dont la chevalerie réelle s’inspirera, ou prétendra s’inspirer, à partir du XIIIe siècle.

Après plusieurs autres romans, il produit entre 1165 et 1185 ses trois chefs-d’oeuvre :

- Lancelot ou le Chevalier à la charrette
- Yvain ou le Chevalier au lion
- Perceval ou le Conte du Graal

Chrétien de Troyes meurt sans doute vers 1190.

Bien d’autres auteurs continueront son oeuvre.

Le fonds
: Chrétien est un véritable romancier aux deux sens du terme :

- il écrit en langue romane, en langue « vulgaire » mais attention au contresens : « vulgaire » signifie qu’il n’écrit pas en latin mais en roman, la langue des Francs. Il écrit pour un public distingué et cultivé, la classe dominante qui aime se contempler dans ses romans. Ses récits sont en vers octosyllabiques, et comme les chansons de geste, faits pour être récités.
- il jette dans ses récits les fondements de la narration de fiction telle que nous la connaissons aujourd’hui.

Chrétien n’est pas le créateur de ce genre littéraire. Nous avons vu que la chanson de geste portait en germe le roman courtois. Par ailleurs, d’autres auteurs depuis un siècle s’étaient essayés à fusionner la culture orale populaire (la « matière de Bretagne ») et les codes de la féodalité. Chrétien de Troyes n’est donc pas l’inventeur de la littérature courtoise et du cycle arthurien. Mais on le considère généralement comme le « père » spirituel de cette épopée féérique et chevaleresque : c’est lui qui le premier lui a donné sa forme la plus aboutie.

Les personnages
: Les principaux personnages, Merlin et Arthur, existaient depuis longtemps outre-Manche, dans plusieurs lais et romans. Ils viennent d’ancestrales légendes orales celtiques et païennes.

MERLIN serait inspiré de Myrrdin, un barde issu d’une très ancienne légende galloise. Engendré par un incube, il est cependant saisi d’horreur devant les atrocités de la guerre. Il se serait alors retiré au plus profond de la forêt en compagnie d’un loup. Il possédait le don de prédire l’avenir.

Chrétien fera de lui l’amoureux de la fée Viviane et le véritable maître d’oeuvre de la Table Ronde. Entre autres :
 
- favorise la conception adultère d’Arthur en usant de ses pouvoirs magiques
- fait de lui le roi de Bretagne et lui suggère la création de la Table Ronde
- édicte les règles de la chevalerie
- choisit les preux qui viendront s’asseoir à la Table Ronde en laissant un siège vide, le Siège Périlleux.

La Table Ronde symbolise un double idéal, à la fois politique et chrétien. Ronde = plus de rivalités entre les chevaliers, tous au service du roi. Elle évoque aussi la Cène, le dernier repas du Christ. Prêts pour les Croisades, les féodaux portent la bannière du roi et du Christ au lieu de se battre entre eux. C’est le modèle même de la société féodale assagie, avec au centre une quête initiatique et chrétienne : le Graal.

ARTHUR oscille entre Histoire et légende. Un chef nommé Arthur aurait vaincu les Saxons au IVe siècle, conquis l’Écosse et l’Irlande, chassé les Romains. Un poème gallois le cite au VIIe siècle.
 
Son personnage semble se diluer au fil des romans. Au début jeune homme qui réussit le prodige d’arracher Excalibur de son socle. Mais une fois roi, ses chevaliers servent davantage la chrétienté que lui-même.

- il n’a pas de descendance et sa femme Guenièvre le trompe avec Lancelot
- sa famille est indigne, de son demi-frère Keu qui le hait à son neveau Mordred qui le trahit
- aime sa demi-soeur Morgane d’un amour incestueux.

Arthur ne sera jamais aussi grand qu’au moment de sa mort. Comme Louis XVI si on ose l’anachronisme ! À ce moment, la chevalerie s’est auto-détruite, minée par l’amour de Lancelot et de Guenièvre, Arthur n’a plus qu’à mourir. À l’agonie, il ordonne à son écuyer de jeter son épée dans le Lac, une main surgit des eaux et brandit Excalibur avant de disparaître. Une barque emplie de belles dames emmène le mourant et son cheval dans les brumes d’Avalon, l’île mythique, où il attend de se réveiller (Arthur pas le cheval). Il accomplit ainsi la dernière prophétie de Merlin.

LES CHEVALIERS. Ceux sont eux les vrais héros. Chacun des cycles de la Table Ronde raconte les prouesses d’un chevalier et les épreuves qu’il doit affronter. Ces épreuves paraissent souvent identiques, elles aussi empruntées aux légendes celtiques : passage d’un gué périlleux, combat avec un être surnaturel, château gardé par un monstre... Mais elle ne prennent pas la même signification s’il s’agit de Lancelot ou de Perceval. À la chevalerie terrestre (Lancelot, Yvain) s’oppose la chevalerie céleste (Perceval, Galaad).
 
Parmi ces preux, Lancelot est sans doute le plus célèbre... et le plus romantique avant la lettre. Le blanc chevalier errant, victime du mal d’amour, n’accomplit ses exploits que pour un amour illicite et interdit. Il a donc péché. D’où ses malheurs : humiliations, emprisonnements, folie. Mais c’est aussi Lancelot qui engendre Galaad, pur et vierge, preux entre les preux.
 
Avec la quête de la Fontaine merveilleuse, Yvain contribue au mythe du chevalier errant. Il s’enfonce dans la forêt profonde, tue le serpent monstrueux de la fontaine pour défendre le lion. Il connaît aussi la folie et l’amour. C’est l’archétype du héros aventureux, défenseur du bon droit et des plus faibles.

Gauvain joue le fidèle, l’indispensable avec constance. Il est toujours là quand il faut, prêt à tout, avec une indéfectible constance.

Perceval, élevé dans la forêt loin du monde de la chevalerie, apparaît comme marqué par le destin avant de le savoir lui même. À lui revient la quête mystique du Graal. Les bardes gallois chantaient déjà les aventures de Perceval. C’était alors un simplet, partant en quête d’une lance et d’un bassin magique censé contenir l’abondance et la vie éternelle.

On retrouve des histoires similaires dans un lai anonyme du XIIIe siècle (le Lai de Tyolet, parodie du Perceval de Chrétien de Troyes ou ressouvenance des vieilles légendes ?) et les vieux contes populaires bretons comme Perronik l’idiot. Ces histoires montrent que des rustres, des pauvres pouvaient accéder au rang de chevalier. Ce qui correspondait à une réalité jusqu’au Xe siècle.

Bien sûr chez Chrétien de Troyes Perceval a des origines nobles, le contraire était impensable à la fin du XIe siècle ! Mais, à la lueur des recherches des historiens modernes, il est interéssant de démêler la part de la mythologie celte, de son adaptation à l’idéal élitiste et chrétien du XIe siècle d’une part... et des lambeaux d’authenticité d’un Moyen Âge disparu.

LES FEMMES ET L’AMOUR COURTOIS. Fées, reines ou belles pucelles qui se donnent aux chevaliers en récompense de leur bravoure, elles jouent un grand rôle dans la Table Ronde. L’amour courtois aussi. Par définition, il ne peut être qu’interdit et secret. Toute indiscrétion entraîne irrémédiablement la perte de cet amour, la folie oou la disparition dans l’au-delà. En principe, il est aussi platonique. En principe seulement.

Tous ces chevaliers vont faire rêver la noblesse des XIIe et XIIe siècles, qui va s’y identifier. Le talent de Chrétien de Troyes est si grand que ces portraits idéalisés, qui ne correspondent pas à la réalité, prendront la place jusque dans nos représentations contemporaines, de la vraie chevalerie.

L’authenticité se dessine en filigrane dans les décors, les détails. Quelques exemples :

- l’importance symbolique de l’épée (cf l’antique serment de l’épée germanique)
- le lien vassalique et les rançons (épisode de la défection de Keu le sénéchal)
- les tournois et les festins
- la relative liberté sexuelle des femmes, qui va en s’amenuisant au fil du Moyen Âge
- le prestige accordé aux chevaux (épisode de Gauvain et du roncin de l’Écuyer Hideux)

Aventures magiques au charme éternel ou recherche de fragments de la vie au Moyen Âge : à chacun de poursuivre sa propre quête au fil des pages de La Table Ronde.

Lectures conseillées :
- pour ceux en quête d’authenticité, le texte intégral de Chrétien de Troyes (Folio)
- pour ceux que la longueur effraie et qui préfèrent une adaptation contemporaine, dans le souci de l’original , celle de Jacques Boulanger aux éditions Terre de Brume, La Légende du Roi Arthur. Tomes 1 et 2


~*~
   
2  - Des chevaliers dont se moque : le Roman de Renart

2.1 D’ou vient Renart ? Les contes primitifs

Des contes ancestraux : Les contes d’animaux sont très anciens, ils remontent à la nuit des temps, depuis la Préhistoire sans doute. Le corpus de ces contes possède un tronc commun avec les fables. Dans ce corpus, le renard occupe une place importante, certainement à partir du Néolithique, où il devient l’ennemi numéro un des humains sédentarisés, en dévastant leur basse-cour. Le renard cause des dégâts mais on ne peut s’empêcher d’admirer sa ruse : d’où l’ambiguité du personnage dans les contes, tantôt sympathique, tantôt antipathique.

Au même moment, le loup, autrefois « collègue » des peuples chasseurs, commence à décimer les troupeaux.

Il est donc tout à fait logique que très tôt apparaisse dans les contes animaliers le couple renard/loup, qui revient fréquemment dans le cycle des contes du renard, qui ne sont pas encore le Roman de Renart.

Car ce fameux Roman n’est pas né de rien.
 
Dans les contes paysans primitifs, nous avons un renard traîne savate, toujours affamé. Car les contes du renard ont pour motif preincipal et récurrent la faim, l’obsession de se nourrir. MANGER ou NE PAS ÊTRE MANGÉ constitue depuis les origines de l’homme une préoccupation atavique.

À un moment de leur histoire, sans doute à la naissance de l’écriture et à la mise par écrit des premiers mythes, cette matrice primitive des contes se sépare en deux :

- les fables écrites, dont les plus anciennes traces se trouvent en Inde et en Grèce avec Ésope, poète peut-être imaginaire du VIIIe siècle avant notre ère, considéré comme le grand ancêtre de tous les fabulistes à venir.  Les fables d’Ésope sont à l’origine de la tradition savante des fables, héritage de la sagesse grecque, connues des lettrés médiévaux. Du reste au Moyen Âge, les fables portent le nom d’ysopets.

À noter que dans les fables, l’animal acquiert un nouveau statut : domestiqué ou pourchassé par l’homme, il fait entendre la voix des faibles et des opprimés. Il conserve aussi son rôle immémorial d’émissaire du destin, porte-parole de la sagesse et de la nature.

- les contes oraux paysans qui continuent leur petit bonhomme de chemin, se répandant de bouche à oreille, avec toutes les préoccupations et les soucis qui jalonnent une vie quotidienne souvent pénible et incertaine. Avec le désir aussi d’exorciser de multiples peurs : celle de la famine, de la guerre, des puissants et de leur force brutale.

À signaler que de nombreux contes du renard qu’on ne retrouve pas dans le roman de Renart font encore long feu aujourd’hui : Roule galette, Renard parrain, etc.... Par ailleurs, dans les contes slaves de la Renarde, Cosme-vite-enrichi se présente comme une version ancienne du Chat botté. Matrice commune donc, pour tous ces contes de la faim et de la ruse.

Les humbles se reconnaissent dans le personnage du renard, prodige de ruse et de débrouillardise, tandis que le loup, voire l’ours, deviennent le symbole de cette force brutale.

Ces terreurs paysannes expliquent la cruauté parfois épouvantable des vengeances du renard à l’égard de ces puissants, cruauté qui fonctionne comme un exorcisme.

Mais direz-vous, où trouver des contes de renard avant le Roman de Renart ?

Les ancêtres de Renart. Un renard probablement venu de l’Est : Côté tradition savante, ce n’est pas compliqué ; tous les intelliectuels du Moyen Âge, imprégnés de culture antique, connaissent les fables d’Ésope et de ses successeurs. Des histoires comme Le Corbeau et le Renard sont d’ores et déjà des classiques. Depuis le XIe siècle, des moines ont aussi rédigé des histoires en latin comme l’Ysengrimus, où Ysengrin cause déjà bien des ravages...

Mais côté contes populaires ? Il existe une piste fort intéressante, celle des contes slaves de la renarde. Dans ces contes, on retrouve les épisodes les plus anciens du Roman de Renart, les plus célèbres et ceux que nous avons toujours en mémoire aujourd’hui, qui appartiennent à la culture collective : la pêche à la queue, par exemple, qui existe presque à l’identique dans les contes de la renarde, en beaucoup plus cruel, puisque le loup meurt d’épuisement ; l’épisode de l’ours coincé dans l’arbre pour manger du miel, faussement appâté par la renarde ; la renarde et le coq, dont Renart et Chanteclerc est la reproduction conforme ; d’autres histoires aussi où la renarde fait bombance aux dépens du loup rappellent l’épisode de Renart, Ysengrin et les jambons.

Donc une filiation certaine. Les éléments de paganisme, comme les arbres magiques,  contenus dans les contes de la renarde constituent les indices probables d’une origine très ancienne. Ces histoires viendraient donc de l’Est. Mais comment ?

Sans entrer dans les détails et ni dans les querelles d’universitaires, en suivant la voie ouverte  par les frères Grimm et à la lumière du corpus connu aujourd’hui, j’en suis arrivée aux hypothèses suivantes, qui ne sont que des hypothèses, car Renart est bien trop malin pour moi :

- la plus ancienne : la renarde arrive avec les grandes invasions du Ve siècle. La civilisation gallo-romaine sur le déclin s'imprègne des moeurs « barbares » et se germanise, c’est un fait attesté dans bien des domaines (noms, embryon de système féodal, etc.) ; donc pourquoi pas dans la culture populaire ? du multiculturisme avant l’heure, en quelque sorte.
- la plus guerrière : Charlemagne multiplie les guerres de conquête jusqu’aux confins du Danube. Ses soldats ont pu rapporter des récits des pays traversés et les répandre en Occident.
- la plus commerçante : aux VIIIe et IXe siècle, les Normands (les Vikings), au même moment où ils mutiplient les razzias en France, contrôlent les voies commerciales slaves. Ils ont pu eux aussi rapporter ces histoires.

Qui saura jamais ? Ce qui est sûr, c’est que dès le début du XIe siècle, les moines ont connaissance de ces histoires, qu’ils retranscrivent en latin.  
   
2.2 Quand Renart devient un chevalier

Mais le grand tournant dans la vie du goupil se fait à la fin du XIIe siècle. Des érudits redécouvrent ces vieilles histoires de goupil qui leur semblent idéales pour railler le monde féodal. Tiens ! Pratiquement en même temps que la rédaction du cycle de la Table Ronde.

Le contexte : C’est loin d’être une coïncidence

- cette époque est une période de prospérité, les lettres et les arts s’épanouissent ;
-  la société change :
- puissance du pouvoir royal et de son administration
- déclin de la chevalerie ; elle est  devenue, par ses vélleités mondaines et l’écart existant entre ses idéaux et son comportement réel, un sujet de moquerie.
- mutation profonde de l’Église : l’Église devient une composante du pouvoir central et met en place une structure bureaucratique dont l’Inquisition sera l’aboutissement. Les abbés-chevaliers régissant leur abbaye comme un fief n’ont plus le vent en poupe. Le culte des reliques est peu à peu supplanté par celui des saints vivants et prêcheurs.
- ascension aussi d’une classe bourgeoise urbaine et lettrée, concurrente des chevaliers.
 
Bref, naissance de la France moderne, avec l’amorce d’une économie que l’on pourrait presque qualifier, au risque de faire un anachronisme, de capitaliste. C’est tout un monde nouveau qui est en train de naître, un monde auquel la chevalerie n’est plus du tout adaptée. Avec quelques réserves : tout ne va pas à la même vitesse selon les régions et les fiefs. Il y aura, selon les régions, des décennies d’écart.

Les auteurs du Roman de Renart : Donc, dans les années 1170-1190, nous avons une classe d’érudits que le miroir aux alouettes où se mire la chevalerie agace considérablement. Ces mêmes érudits viennent sans doute de la bourgeoisie, ou sont des cadets de famille qui ne peuvent accéder à la caste mondaine de la chevalerie.

Seulement deux noms d’auteurs du XIe-XIIe siècle sont parvenus jusqu’à nous : Pierre de Saint-Cloud et Richard de Lison. Le premier composera les branche II et Va dans les années 1170 ; c’est la plus célèbre et directement inspirée des contes anciens, sans doute via Ésope et les ysopets. On y retrouve les épisodes qui font encore le bonheur des enfants d’aujourd’hui : Renart et Chanteclerc, Renard et la mésange, Renard et Tibert le chat, Renart et Tiecelin le corbeau, Renart et les jambons, etc.

Le second, nettement plus caustique, écrit à la toute fin du XIIe siècle la branche XII, Renart au moutier. Richard de Lison était originaire de l’ouest de Bayeux, à la frontière du Cotentin et du Bessin. On retrouve dans son oeuvre des allusions à des villages des environs, Le Molay Littry par exemple. Si Richard conserve les personnages traditionnels de Renart et Tibert , on est loin des vieux contes d’origine : l’auteur frôle le blasphème, avec un renard et un chat déguisés en curés pour mieux accaparer les offrandes des fidèles, mettre le souk dans l’église avant de s’écharper mutuellement... et de se réconcilier. Bref une descente en flammes du clergé. Nul doute qu’un siècle plus tard, à l’époque de l’Inquisition, Richard de Lison risquait fort le bûcher.
 
le Roman de Renart : la forme. Pourquoi vous ai-je parlé assez longuement de ces deux auteurs ? D’abord parce que ces deux branches donnent une bonne idée du contenu du Roman de Renart et de son évolution : on passe des contes d’animaux, réécriture des fables, à la parodie. Nous y reviendrons tout à l’heure.

Ensuite, vous l’avez noté, j’ai évoqué les « branches » du Roman de Renart. C’est en effet une oeuvre extrêmement complexe, dont la rédaction va se poursuivre sur plusieurs siècles, selon l’actualité du moment. Le seul point commun est la forme : les vers octosyllabiques, comme La Table ronde.

Quelques comparaisons imagées  :

Imaginez un arbre. Les racines seraient constituées des fables antiques et des contes oraux populaires. Le tronc serait les récits antérieurs du XIe siècle en latin mettant en scène le renard et le loup, ainsi que les ysopets. Les branches, multiples, branches maîtresses et ramures de moindre importance, seraient les récits qui composent le Roman de Renart à partir de la fin du XIIe siècle.

Autre comparaison quelque peu iconoclaste :

Le Roman de Renart se compose de 26 branches numérotées en chiffres latins, sans ordre chronologique. Seuls les personnages récurrents établissent un lien entre elles. Elles peuvent être comparées aux épisodes d’une même série télévisée, par exemple ! Et on pouvait les raconter dans n’importe quel ordre.

Contenu et personnages

Les principaux personnages : Toute une galerie d’animaux qui appartiennent à l’environnement des paysans depuis le Néolithique : le renard, le loup, le coq, la poule, le lièvre, le corbeau, le chat, le blaireau.... etc mais aussi des animaux plus exotiques comme le lion ou le singe, trouvailles des clercs lettrés et adjonction tardive  aux contes primitifs.

Ces animaux parlent et se comportent comme des humains. De plus en plus tandis que les branches se multiplient, comme on l’a vu, exemple parmi tant d’autres, avec Pierre de Saint Cloud et Richard de Lison.

Après les branches II, III et V, les premières, le conte animalier prend un nouveau tournant, qui change radicalement le sens de l’oeuvre. Les auteurs récupèrent ces histoires immémoriales pour les transformer en satire, toujours caustique, parfois violente, scatologique et pornographique, de la société féodale, - nobles et hommes d’Eglise - ,  et des romans de chevalerie.

Ce qui ne va pas sans modifier considérablement les personnages, et au premier chef, Renart.

Renart : son nom vient du prénom germanique Reinhard. Le succès du Roman fut tel que le nom de « renard » supplanta bientôt celui de « goupil » dans le langage courant. Très malin, fourbe, menteur, cruel mais diaboliquement intelligent, avec un bagoût d’enfer, Renart se tire de toutes les situations. Son statut est ambigu : il attire à la fois la sympathie et l’antipathie, au bénéfice de la première, en mettant les rieurs de son côté.

Dans les premières branches, Renart n’est qu’un brigand, un traîne-misère toujours en quête de nourriture. Puis il change de classe sociale : il devient un baron rebelle et félon qui sème le trouble par ses crimes et ses coups fourrés dans une société très hiérarchisée et codifiée, à l’image de la société féodale. Il devient de plus en plus vicieux au fil des branches. L’anti-Lancelot, en quelque sorte.

Ysengrin : le loup. Principale victime de Renart, toujours le ventre vide lui aussi. Il est bête, glouton. Au début c’était aussi un miséreux, qui faisait la paire avec Renart. Il devient le grand féodal brutal, dépassé par son baron qui se révolte et va plaider sa cause devant le roi.

Tibert : le chat. Malin, patelin, c’est le seul, avec Chanteclerc le coq, à être plus rusé que Renart et à le rouler dans la farine. Il se transforme par la suite en baron que Renart cherche à entraîner dans sa fronde contre leur suzerain Isengrin.

Noble : le lion, le roi. C’est la version animalière du roi Arthur. Hiératique et respecté... ce qui n’empêche pas Renart de « faire merveille » avec sa femme, la dame se trouvant du reste fort satisfaite des services de Renart.

Et à l’image de la vraie société féodale, tout ce petit monde se menace, s’entredéchire, se réconcilie quand les circonstances l’exigent, se battent en duel pour la forme, plaident leur cause devant leur suzerain selon des règles bien précises... Une société où il n’y pas d’isolé, où tout n’est que jeu social et alliances. Nous sommes loin du Moyen Âge des romantiques. La lecture du Roman de Renart évite bien des erreurs d’appréhension de la société féodale.  

Le contenu :  Impossible de résumer Le Roman de Renart, c’est une oeuvre-fleuve promise à une longue postérité. On le réécrira jusqu’au XVe siècle. Plus tard, Goethe produira sa propre version. La dernière en date, tragique et superbe, est celle de Maurice Genevoix au XXe siècle.

Pour faire court et simple disons que deux courants se mêlent dans ce chef d’oeuvre :

- les vieux contes animaliers de la faim et de la ruse, rendus extrêmement vivants par la richesse des dialogues, la connaissance des auteurs du monde campagnard.
- la parodie parfois extrêmement virulente des classes dirigeantes et de leur littérature :
- la chevalerie : Renart est un félon qui se parjure, séduit les dames de la haute société à la hussarde, se moque des reliques, fait le mort et se complaît dans un faux repentir... etc
- l’Église : les moines qui font bombance, les fausses reliques, les pélerinages et confessions hypocrites...
- les riches paysans, toujours roulés par Renart. Un mépris des « vilains » enrichis, donc.

En fait, une seule classe sociale est épargnée : la bourgeoisie. Pêut-être parce que le cadre du Roman est rural, donc pas de bourgeois à l’horizon, pêut-être parce que ceux-ci ont le vent en poupe à la fin du XIIe et au XIIIe siècle.

Par contre Renart sait évoquer avec réalisme, complicité et fraternité ces humbles qui ne possèdent rien, considérés comme « la merde du diable » par les plus riches. Le pauvre ne peut s’asseoir ni auprès du feu ni à la table ; les chiens lui disputent sa malheureuse pitance.

Un destin bien semblable à celui du goupil, toujours chassé du courtil des vilains et couru par leurs chiens !

La postérité : Nous venons de parler de celle de Renart, innombrable en littérature de jeunesse. Citons encore Fantastique Maître Renard, de Roald Dahl.

Quant à la Table Ronde :

Cervantès la tourne en ridicule au XVIe siècle, dans un double contexte : l’arrogance de ces nobles belliqueux qui n’ont plus raison d’être au XVIe (en Espagne, les plus turbulents iront ravager le Nouveau Monde découvert par Christophe Colomb) ; le mépris des humanistes pour la littérature médiévale : Don Quichotte est un camouflet pour les romans arthuriens

Fasciné par le Moyen Âge, le XIXe siècle redécouvre les romans de chevalerie. Tous ont une dette importante envers la Table Ronde. De même Tolkien et son Seigneur des Anneaux dans les années 1930. Plus près de nous, l’heroïc fantasy descend en droite ligne de la Table Ronde.

Et sans oublier le cinéma...   

Conclusion

Pendant cette heure et demie, nous avons seulement parlé de deux oeuvres majeures du Moyen Âge, encore célèbres aujourd’hui. Je ne peux que vous inciter à les redécouvrir. Sachez aussi qu’il est impossible de parler de tout, et que le Moyen Âge est riche en chef-d’oeuvre littéraires moins connus mais incroyablement fascinants et envoûtants :

- les ysopets, brièvement évoqués ici, fables médiévales souvent court-circuitées entre Ésope et La Fontaine. Elles méritent pourtant le détour, et par la beauté de leur écriture, et par le regard réaliste qu’elles portent sur la société médiévale.
- les lais, courts récits fantastiques inspirés du merveilleux celtiques, peuplés de chevaliers aventureux et de fées peignant leurs cheveux, de loups-garous esseulés et de chevaux fidèles. Il y a les lais de Marie de France, et les anonymes, moins connus mais plus authentiques.
- Tristan et Yseult, l’un des plus grands romans d’amour jamais écrits
- les fabliaux, incisifs et moqueurs
- la poésie, toute imprégnée d’amours tragiques et douloureux

Puisse cette heure passée en compagnie des chevaliers de la Table Ronde et de Renart vous donner envie de vous plonger dans ces oeuvres qui constituent le fondement de la littérature moderne.


C.S-L.
Octobre 2004 


Bibliographie :  Le Roman des Contes, par Catherine Sevestre.- CEDIS Editions, 2001.

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