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F. Alix : Nicolas Levavasseur, organiste de Sainte-Croix de Bernay, Saint-Pierre de Lisieux et Saint-Pierre de Caen, au XVIIe siècle (1935)
ALIX, abbé Frédéric (1874-19..) : Nicolas Levavasseur, organiste de Sainte-Croix de Bernay, Saint-Pierre de Lisieux et Saint-Pierre de Caen, au XVIIe siècle (1935).
Saisie du texte : O. Bogros pour la collection électronique de la Médiathèque André Malraux de Lisieux (17.VI.2011)
[Ce texte n'ayant pas fait l'objet d'une seconde lecture contient immanquablement des fautes non corrigées].
Adresse : Médiathèque André Malraux, B.P. 27216, 14107 Lisieux cedex
-Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01
Courriel : mediatheque@cclisieuxpaysdauge.fr, [Olivier Bogros] obogros@cclisieuxpaysdauge.fr
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Diffusion libre et gratuite (freeware)
Orthographe et graphie conservées.
Communication parue dans le Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie. Tome XLIII. Année 1935. Texte établi sur l'exemplaire de la Médiathèque  [Bm Lx : norm 862].

Nicolas Levavasseur,
organiste de Sainte-Croix de Bernay,
Saint-Pierre de Lisieux et Saint-Pierre de Caen,
au XVIIe siècle
par
Abbé Alix

~*~


Nicolas Le Vavasseur naquit en la paroisse Sainte-Croix de Bernay (Eure). Une lettre, écrite en 1705 par l'un de ses fils à Huet, qui préparait alors la seconde édition de ses Origines de Caen, nous apprend que l'artiste vécut « 65 ans et mourut en l'année 1658 », ce qui ferait remonter sa naissance à 1593. Huet indique cette date (1) et les auteurs qui l'ont suivi ont usé de son autorité (2). Seul, Jules Carlez n'est pas de son avis. Il écrit (3) : « Ce ne fut pas en 1593, comme on l'a cru jusqu'ici, d'après les indications données par Huet, mais entre 1580 et 1590 que naquit Nicolas Le Vavasseur ». Et il donne comme preuve l'époque du mariage de l'organiste, dont le contrat date du 7 novembre 1609. Il épousa Catherine Bernard en l'église Sainte-Croix de Bernay, le 12 novembre suivant. Malheureusement, les actes n'indiquent pas la date de naissance des conjoints. A cette époque les unions étaient précoces, et l'ordonnance de 1639 fixe à 14 ans l'âge requis pour la validité du mariage des garçons.

La famille Le Vavasseur était noble et revendiquait ses titres. « Lorsque vous irez à Bernay, écrit Huet au Père Martin, je vous prie de vous informer s'il existe encore quelques parents de M. Le Vavasseur... et quelle figure fait cette famille. Le Père Vavasseur, croisier, fils de l'organiste, m'a mandé autrefois à l'occasion de mes Origines de Caen que cette famille était noble et vouloit que je le marquasse dans mon ouvrage » (4).

La lettre du Père Le Vavasseur que nous avons déjà citée et que nous publions plus loin, semble être une réponse à la question de l'historien. Nous y lisons : « Nicolas Le Vavasseur naquit gentilhomme... Il était fils de Gaspar, qui commandait pendant les guerres civiles le régiment de Mailloc, pour le baron de ce même nom, qui n'y était presque jamais. Il dissipa tout son bien par sa prodigalité envers les soldats pour les empêcher de déserter, et il se ruina, lui, son fils et sa postérité. C'est pourquoi, Nicolas, se voyant pauvre... fut obligé de partager avec son père, auquel le roi Henri IV avait donné une pension viagère à prendre sur l'abbaye de Bernay. »

L'enfant fit ses études dans sa ville natale. M. Veuclin, le chercheur bernayen, pense qu'il eut pour maître de musique Thomas Le Prévost, curé et organiste de la paroisse (5). Sans doute, fut-il admis au nombre des enfants de choeur, formant la maîtrise paroissiale.

Devenu jeune homme, il dut trouver des moyens de subsistance. Ne pouvant s'établir artisan, ce qui l'aurait fait déroger à sa noblesse, il devint professeur de mathématiques, sans renoncer à la musique, pour laquelle il avait un goût prononcé et dans laquelle il eut de beaux succès (6). Il devint organiste et maître des enfants de choeur de sa paroisse, aux appointements de 80 livres par an. Il figure en cette qualité jusqu'en 1621 dans plusieurs actes relatifs à la réparation des orgues par le facteur écossais Lesselie, établi à Rouen (7).

Vers 1622, Nicolas Le Vavasseur quitta son emploi de Bernay pour occuper à la cathédrale Saint-Pierre de Lisieux un emploi semblable, mais assurément mieux rétribué. Les registres du Chapitre de Lisieux manquant pour la première partie du XVIIe siècle, il est impossible de fixer exactement la date de la nomination du nouvel organiste. A cette époque, la maîtrise de Saint-Pierre ne comptait que six enfants de choeur. Diverses parties du chant étaient exécutées par les chapelains et par des choristes à gages. Dans les grandes circonstances, on avait recours à des artistes étrangers, qui recevaient un « don gratuit » figurant dans les « comptes du petit choeur ». Ces comptes renferment une supplique de Le Vavasseur, adressée à MM. du Chapitre, pour obtenir paiement d'un quartier de ses gages, portant sa signature en grosses lettres. Le maître de chapelle fut compositeur. Si les motets qu'il composa pour la maîtrise épiscopale sont perdus, il n'en est pas de même de ses compositions sur texte français.

En 1626, parut à Paris, chez Ballard, un recueil intitulé : Airs à III, IV et V parties, par Nicolas Le Vavasseur, maistre des enfants de choeur de l'église Saint-Pierre-de-Lisieux (8). A cette occasion, son compatriote et ami, Gabriel du Moulin, curé de Menneval, le futur auteur de l'Histoire de Normandie, lui adressa une ode élogieuse :

Déjà tes doctes motets,
Chantés devant nos autels,
Ont contrequarré la peste ;
Et du francois univers
Tu bannis hors par tes airs
Tout le mal qui nous moleste.

Du Moulin fait ici allusion à l'épidémie qui ravagea notre pays en cette année (1626). Il vante aussi les qualités de Le Vavasseur, comme instrumentiste :

Mais je ne scay l'inhumain
Qui, lorsque tu promptement
Touches l'orgue ou l'épinette,
Ne se sente désarmé
De cruauté pour t'aymer
Tant la symphonie est nette.

Cette poésie vaut assurément plus par son intention que par sa rédaction.

Un certain Langlois, qui s'intitule gymnarsiarcha Lexoviensis, adressa à l'auteur une poésie latine qui fut imprimée avec l'ode en tête du recueil.

Le Vavasseur paya du Moulin de retour. En tête de l'Histoire générale de Normandie, parue à Rouen, en 1631, figurent des stances louangeuses du maître de musique :

Je voudrois bien, mon cher amy,
Par mes vers louer ton ouvrage,
Mais pour l'estimer à demy,
Je n'ay pas assez de langage.

Cette strophe est la meilleure de toutes...

En 1626, le facteur Guillaume Lesselie répara l'orgue de Saint-Pierre de Lisieux et construisit un buffet. Le 27 mai 1627, réception en fut faite par Nicolas Le Vavasseur, en présence du Chapitre.

Cet instrument, détruit en 1793, était remarquable par la beauté de ses jeux, dont plusieurs « imitaient à s'y méprendre la voix humaine » (9).

Nous ignorons en quelle année Le Vavasseur quitta Lisieux, mais nous savons qu'en 1640, il y était remplacé par Pierre Colombel et que lui-même était devenu titulaire de l'orgue de Saint-Pierre de Caen. Cette église était la principale d'une ville importante, possédant une université et un grand nombre d'étudiants. La fonction était mieux payée et le casuel plus abondant.

Un fait porte à croire que ce changement était acquis dès 1637 : en cette année Le Vavasseur fit éditer chez Jacques Mangeant, imprimeur à Caen, Froide-Rue, des Cantiques Sacrés ou Poésies Spirituelles, mises en musique.

Détruites par les protestants en 1562, les orgues de Saint-Pierre avaient été restaurées vers 1580, par Nicolas Baril, « organiste fort distingué » qui demeurait au faubourg de Vaucelles (10).

A sa fonction de « joueur d'orgue » Le Vavasseur joignait celle de chef de la maîtrise. Une lettre de Huet, du 22 février 1705, dit que les prêtres de Saint-Pierre de Caen avaient été les disciples de ce maître (11).

Par contrat passé avec Maître Gabriel Jacques, curé de la paroisse, le titulaire s'engageait, moyennant une rétribution de 300 livres par an, payable en quatre termes, « à jouer et toucher l'orgue et à faire les menues réparations » (12).

En 1646, l'instrument se trouvant en mauvais état, Le Vavasseur, cita devant le bailli de Caen, les trésoriers de la paroisse qui refusaient de faire les grosses réparations. Ces derniers furent condamnés. De son côté, l'organiste s'acquitta des travaux qui le concernaient.

Une commission fut nommée pour vérifier cette restauration. Elle était composée de Me Jean Hochedey, curé de Saint-Gilles, dont Nicolas de Guerville, religieux au couvent des Croisiers, et Guillaume Jean, sieur de Saint-James, qui attestèrent que lesdites réparations étaient « assez bonnes et raisonnables. » Il fallut alors pourvoir à un nouveau marché. Tout le ban et l'arrière-ban des paroissiens de condition fut convoqué, le dimanche 1er juillet 1646. Y furent présents : Jacques le Bourgeois, écuyer, sieur de la Varende, conseiller du roi et lieutenant général du vicomte, honnêtes hommes Claude Quantin et Michel Pottier, bourgeois de Caen, trésoriers de la paroisse, François Malherbe, écuyer, sieur du Bouillon, conseiller du roi et trésorier général de France à Caen, Charles Bourdon, écuyer, sieur de Roquereul, Pierre Blouet, écuyer, sieur de Thann, conseiller du roi au bailliage et siège présidial de Caen, Charles de Cauvigny, écuyer, sieur de Beauxamis, Gabriel Le Boucher, écuyer, grènetier au grenier et magasin à sel, André Saillenfest, conseiller du roi et son avocat en l'Election, Archange Ruel, sieur du Fresne, enquêteur pour le roi à Caen, Guillaume du Fresne, sieur du lieu, Gilles de la Motte, procureur, Jean de la Roque, Charles Gollev, procureur, Pierre Mérille, Gabriel Le Riche, Jean Le Marchand, procureur au Bailliage, Auguste Fortin, Pierre Banville et plusieurs autres paroissiens. Il fut délibéré que le bail de Nicolas Le Vavasseur, « maître organiste, étant expiré depuis la fête de Noël dernier, depuis lequel temps ils avaient été en procès », les réparations grosses et menues étant effectuées, « ledit Vavasseur continuerait à toucher et jouer ledit orgue pour le temps de six ans, à partir de Noël dernier », aux mêmes conditions qu'auparavant. De plus, il « toucherait 30 livres de vin, et serait payé des deux quartiers échus à Pâques et à la Saint-Jean dernier passés ».

Le 21 août suivant, Nicolas Le Vavasseur donna quittance à Michel Potier, trésorier, pour les 30 livres de vin qui lui avaient été ainsi promises. Nous avons retrouvé une autre quittance générale du 25 février 1649 signée de Le Vavasseur, pour la somme de 900 livres, montant de trois années de ses gages (13).

Mlle Chuppin, dans son étude : De l'état de la musique en Normandie depuis le IXe siècle, écrit : « Le Vavasseur paraît avoir introduit le premier l'usage des canons en Normandie, car les airs en vogue jusqu'alors étaient pour la plupart des airs de danse ». Ces canons étaient des morceaux de musique qui devaient être exécutés d'après une règle, ou canon, placée en tête. La mélodie était prise successivement par un certain nombre de voix. Le Vavasseur fit imprimer des morceaux à 3, 4, 5 et 6 voix (14).

Antoine Godeau, évêque de Vence, fit paraître en 1648 : Les psaumes de David, traduits en vers françois. Nicolas Le Vavasseur mit quelques-uns de ces morceaux en musique et réussit particulièrement dans le cantique des Trois enfants dans la fournaise. Ce « dernier ouvrage, écrit Huet, fut son chef-d'œuvre, comme le cantique avoit été celui du prélat (15). » Vers et musique sont loués dans l'Athenae Normannorum du Père Martin :

Ecce Vavassoris concentus, ipsaque, lector,
Hic tibi Godelli carmina dulce sonant.
Sic prius in terris cantavit carmina vates
Regius : in calo sic pia turba canit.

(Lecteur, voici que les chants de Le Vavasseur et les vers de Godeau résonnent agréablement à tes oreilles. Ainsi chanta jadis sur terre le Poëte Royal, ainsi chante au ciel la pieuse phalange des élus).

A Caen, Le Vavasseur publia un recueil d'Airs Spirituels, qu'il dédia à Mme Laurence de Budos, abbesse de Sainte-Trinité de Caen, morte en 1650. Malheureusement, les compositions de Le Vavasseur, ont subi le sort commun aux publications populaires. Après une certaine vogue, elles ont été oubliées et mises au panier. M. Carlez les a cherchées en vain à la Bîbliothèque Nationale, à la Bibliothèque Saint-Geneviève et au Conservatoire, qui possèdent les collections musicales les plus complètes de France. A Lisieux, il a trouvé une partition des Airs à II, III et IV parties.

Mlle Chuppin prétend, nous l'avons vu, que notre auteur fut sinon l'inventeur des canons, au moins leur introducteur en Normandie. Elle ignorait que, longtemps avant lui des musiciens normands s'étaient montrés experts en cet art.

Huet, faisant ses études chez les Croisiers, apprit la musique dans les ouvrages de Le Vavasseur. Il écrivait le 9 septembre 1705 au P. Martin : « Je parlerois volontiers du sieur Le Vavasseur, car il le mérite. Je l'ai vu dans mon enfance et j'ai appris la musique dans ses recueils de chansons. » Et ailleurs : « Le Père Le Vavasseur m'a répondu, mais sa réponse ne me donne pas tout l'éclaircissement dont j'ai besoin. Je lui demandais certaines chansons, imprimées à Caen, lesquelles on me faisait chanter lorsque j'apprenais la musique dans mon enfance. Il m'a répondu qu'il ne sait où les prendre. »

Huet insiste et le 9 octobre, il écrit de nouveau au P. Martin : « Le Père Vavasseur, prieur de Maisoncelles, m'a mandé qu'un religieux de votre ordre [Croisier], nommé le père Maucorps, copiait autrefois toutes les compositions de M. Le Vavasseur. »

Nous ignorons la suite des recherches de Huet et de quel Maisoncelles il est question. Quatre paroisses de l'ancien diocèse de Bayeux portent ce vocable : Maisoncelles-Saint-Denis, à la nomination de l'abbé de Saint-Sever ; Maisoncelles-la-Jourdan, dépendant du prieuré du Plessis-Grimoult ; Maisoncelles-Pelvé, relevant de l'abbaye d'Aunay, et Maisoncelles-sur-Ajon, dont le patronage était laïc. Il ne pourrait être question que de Maisoncelles-la-Jourdan, la seule de ces paroisses qui fut prieuré-cure.

Le 20 février 1702 y mourut Charles Le Vavasseur, prieur-curé, religieux du Plessis, après 31 ans de profession, à l'âge de 61 ans (16). Mais il ne peut s'agir du correspondant de Huet, qui écrivait en 1705. D'ailleurs, à cette dernière époque, le Père Jolly était prieur de Maisoncelles-la-Jourdan (17).

Ces airs que recherchait Huet, accompagnaient des vers de Segrais. A noter les titres suivants : Timarette s'en est alléePoint ne faut voir pour bien passer sa vieUn enfant plein de charmesPourquoi te plaindre, Tityre (18). Nous n'avons pas trouvé trace de leur publication.

Le Vavasseur mourut en 1658. Les registres des décès de la paroisse Saint-Pierre, qui remontent à 1645, ne le mentionnent pas. Peut-être s'était-il démis de ses fonctions et habitait-il une autre paroisse ?
De son mariage avec Catherine Bernard, il laissa trois fils. L'aîné, Yves, né en 1614, embrassa l'état ecclésiastique, fit profession chez les Croisiers de Caen. « J'ai connu son fils croisiez, écrit Huet, le 9 septembre 1705, mais il ne demeure plus à Caen ».

Une partie de sa correspondance avec Huet est la propriété de notre confrère M. de Formigny de La Londe, de Biéville. Rien n'y indique de quel Maisoncelles il fut prieur. Adrien, le second fils fut, après son père, organiste de Saint Pierre de Caen (19).

Le troisième, Nicolas, fut organiste de Notre-Dame du Havre (20).

Le Vavasseur appartient aux derniers temps de la polyphonie vocale dans le genre religieux. S'il le céda à d'autres pour l'originalité et le charme de la mélodie, il n'y en eut aucun qui put rivaliser avec lui pour la correction et la richesse harmoniques. Telle est l'opinion de Jules Carlez qui ne fait que reproduire celle de Huet. Il exerça ses talents dans trois des principales églises de Normandie, fut l'ami de l'historien Du Moulin et le maître de Huet ; à ces titres, son nom ne doit pas être oublié.

Lettre du P. Le Vavasseur à Daniel Huet (21) :

Monseigneur,

« Nicolas le Vavasseur naquit gentilhomme en la petite ville de Bernay : il vécut 65 ans et mourut en l'année 1658. Il étoit fils de Gaspar, qui ccmmandoit pendant les guerres civiles le régiment royaliste de Maillot pour le baron de ce même nom, qui n'y étoit presque jamais. Il dissipa tout son bien par sa prodigalité envers les soldats, pour les empêcher de déserter, et il se ruina luy, son fils et sa postérité. C'est pourquoy Nicolas, se voyant pauvre et privé du secours qu'il fut obligé de partager avec son père, pendant qu'il vécut, à qui le roy Henry 4 avoit donné pour récompense une pension viagère à prendre sur l'abbaye de Bernay, il s'appliqua aux mathématiques en général, pour avoir de quoy subsister et ne déroger pas, mais il se donna particulièrement à la musique, où il réussit. Il sortit de la cathédrale de Lisieux, où il étoit maître de musique et organiste, pour venir organiste à Saint-Pierre de Caen. Là, il composa des Airs spirituels à 4 parties qu'il dédia à Me Laurence de Budos, abbesse de Sainte-Trinité de Caen. Il en composa d'autres [sur] des vers de la composition de M. de Segrais, aussi à 4 parties, et ce sont ceux-là, Monsieur, que vous chantiez à Caen dans votre jeunesse, et que je n'ay jamais pu recouvrer. Il mist en musique les Pseaumes de David de la traduction de M. Godeau, mais il excella dans le Cantique des trois Enfants, de la même traduction, qu'il mist en trio et qui eut beaucoup d'applaudissements. Il composa ensuite un genre de musique que l'on nomme canons, imprimés à Paris chez Robert Ballard, qui fut trouvé extraordinaire à cause de son invention singulière et qui fut trouvé fort scavant. Il composa bien d'autres ouvrages, qui n'ont pas été imprimez. Voilà, Monsr le compte que je puis rendre à V. G. Je luy suis infiniment obligé de sa bonté de vouloir bien se ressouvenir de feu mon père et de moy, en reconnaissance de quoy je souhaiterois de tout mon coeur pouvoir lui estre propre à quelque chose. Je n'aurois pas manqué d'aller moy-même vous rendre compte à votre abbaye, mais le malheur qui m'est arrivé m'a privé de ce bonheur là. Je suis cependant avec un très profond respect,

de Votre Grandeur,
Monseigneur,
votre très humble et très obéissant serviteur.
ff. LEVAVASSEUR,
Prieur de Maisoncelles.
A Maisoncelles
Ce 20 septembre 1705. »

Quittances de N. Le Vavasseur (22) :

« Je soussigné, organiste de l'église St-Pierre de Caen, confesse que M. Michel Potier, trésorier, m'a payé la somme de trente livres tournois pour le vin du marché faict avec ledit sieur trésorier pour jouer et toucher les orgues de ladite église, suivant le certificat du premier juillet mil six cent quarante six, dont je quitte ledit sieur Potier ce XXIe jour d'aoust audit an mil six cent quarante six.

N. Le Vavasseur ».

« Je soussigné Nicolas Le Vavasseur, organiste de l'église, Saint-Pierre de Caen, confesse avoir reçu de monsieur Potier, trésorier de ladite église, la somme de neuf cents livres pour les trois dernières années de mes gages finies et escheues au terme de Noël dernier passé à la raison de trois cents livres par chacun an, que ledit sieur m'a payez par les quartiers de chaque année, suivant mes aquits précédents, lesquels avec le présent ne vailliront (sic) que pour un seul et mesure effect. Faict ce vingt cinquiesme de fevrier mil six cent quarante neuf.

N. Le Vavasseur. »

Marché entre les trésoriers et l'organiste :

« Gabriel Jacques, prêtre, bachelier en théologie, curé de l'église paroissiale de Saint-Pierre de Caen, certifie que dimanche, premier jour de juillet seize cent quarante six, se sont assemblés plusieurs paroissiens de ladite paroisse en forme de commun, auxquels sieurs paroissiens les sieurs trésoriers ont remonstré que le bail de M. Nicolas Le Vavasseur, mre organiste, pour jouer et toucher l'orgue, est expiré de la feste de Noël dernier passé, depuis longtemps ils avoient été en procès avec ledit Le Vavasseur pour la réparation de l'orgue de lad. paroisse en baillage de Caen et qu'au dernier jour après que lesd. sieurs trésoriers ont faict faire les grosses réparations dudit orgue ensuite de l'ordonnance rendue audit baillage et que ledit Le Vavasseur a dict aider faire faire les menues réparations suivant que y étoit tenu : lesdits sieurs trésoriers ont faict visiter ledit orgue... et ont trouvé les menues réparations en assez bonne et raisonnable réparation et que lesdits sieurs paroissiens ont advisé si l'on continueroit ledit Le Vavasseur à jouer et toucher ledit orgue ont esté d'advis que ledit Le Vavasseur soit continué à jouer et toucher ledit orgue pour le temps de six ans à commencer du jour de Noël dernier et finir à pareil et semblable jour, pour le prix de trois cents livres par chacun un, payables par les quatre quartiers de l'an... avec trente livres de vin, à la charge d'entretenir ledit orgue des menues réparations, dont il sera faict et dressé mémoire... et sera fait le bail à charge de souffrir que lesdits trésoriers fassent visiter ledit orgue de six mois en six mois et à ce moyen ledit Le Vavasseur sera paié des deux quartiers de Pasques et Saint Jean dernier et ont lesdits paroissiens signé à la minute du présent.

Jacques. »

NOTES :
(1) Origines de Caen, p. 422.
(2) Mlle Chuppin, Frère, Oursel, etc.
(3) J. Carlez : Notice sur Nicolas Le Vavasseur, organiste compositeur du XVII, siècle. (Bernay, 1892, in-8°).
(4) Lettre de Huet au P. Martin, Paris, 2 sept. 1709.
(5) J, Carlez, op cit.
(6) Lettre du P. Le Vavasseur.
(7) J. Carlez, op. cit.
(8) Carlez, op. cit.
(9) Abbé Hardy : La cathédrale de Saint-Pierre de Lisieux, p. 153.
(10) Nicolas Baril se chargea le 26 juin 1588 de refaire les orgues de Saint-Etienne-le-Vieux, à Caen, pour 200 écus d'or, mais il semble que la mort l'empêcha d'exécuter le travail. (Cf. Cahaignes. Eloges des citoyens de la ville de Caen. Eloge 54).
(11) Lettre de Huet au P. Martin.
(12) Lettre citée.
(13) Collection Mancel à Caen, ms. 71, fol. 67-68.
(14) A Paris, chez Ballard, 1648, in-4°.
(15) Huet : Origines de Caen, p. 422.
(16) Biblioth. Sainte-Geneviève de Paris, ms 1875.
(17) Arch. du Calv. G. Maisoncelles-la-Jourdan.
(18) Guiot, Moreri des Normands. (Bibi. de Caen, ms. in-fol. 54).
(19) Lettre de Huet au P. Martin (13 sept. 1705).
(20) J. Carlez, op. cit.
(21) Lettre en notre possession.
(22) Collection Mancel, à Caen, ms. 71, fol. 67.


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