[COLPORTAGE] DUPRÉ,
Mlle: Le Cabinet de
l'éloquence ou
Les manières d'écrire des lettres, selon l'usage du temps et la pureté
de la langue française Avec une formule de lettres de change, billets à
ordre, etc. , très utile au public.- A Caen : Chez T.
Chalopin,
imprimeur-libraire, 1829.-12 p. ; 14 cm.
Saisie du texte : O. Bogros pour la collection électronique de la Médiathèque André Malraux de Lisieux (10.II.2012) [Ce texte n'ayant pas fait l'objet d'une seconde lecture contient immanquablement des fautes non corrigées]. Adresse : Médiathèque André Malraux, B.P. 27216, 14107 Lisieux cedex -Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01 Courriel : mediatheque@cclisieuxpaysdauge.fr, [Olivier Bogros] obogros@cclisieuxpaysdauge.fr http://www.bmlisieux.com/ Diffusion libre et gratuite (freeware) Orthographe et graphie conservées. Texte établi sur l'exemplaire de la Médiathèque (Bm Lx : norm br 2002). Le
Cabinet de l'éloquence
ou Les manières d'écrire des lettres, selon l'usage du temps et la pureté de la langue française Avec une formule de lettres de change, billets à ordre, etc. , très utile au public. par Mlle Dupré ~*~LETTRE
D'UN FILS A SON PÈRE.
MON très cher père, Toutes les lettres que je reçois de vous m'étant autant d'instructions pour ma conduite et mon éducation dans les bonnes moeurs, je me persuade bien aussi que je ne puis mieux faire que d'en suivre les maximes ; c'est à quoi je travaille de mon mieux. Si je ne vais si vîte que je souhaiterais, pour votre satisfaction et mon avantage, au moins que je fais mon possible pour cela, n'ayant point de plus forte passsion que celle de vous contenter, et de vous marquer par mes soummissions et mes obéissances, que je suis, Mon très-cher père,
Votre trés-humble
etobéissant fils.
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Lettre d'un Fils à sa Mère.
MA très chère Mère, Je vous suis fort sensiblement obligé des bons. avis que vous me donnez., et vous promets que je les suivrai fort soigneusement. Je suis ravi que vous soyez en parfaite santé, je vous prie de la ménager. La lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire, m'a été d'une grande consolation dans le chagrin que j'ai de me voir éloigné de vous. J'accepte avec plaisir l'offre que vous me faites de pourvoir à mes petits besoins ; je m'm'adresserai à vous plus librement qu'à mon père ; vous savez qu'un jeune homme a toujours besoin d'argent. Je vous promets que je ne ferai point un rnéchant usage de celui que vous m'enverrez, je l'emploierai à me divertir honnêtement avec mes amis, et je trouve qu'on ne saurait mieux l'employer. Je souhaiteque mon éloignement ne diminue point votre amitié et votre tendresse. Pour moi, j'aurai toujours le même attachement, et je serai toute ma vie, avec un profond respect, Ma très-chère Mère,
Votre très-humble et
très-obéissant Fils.
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Lettre d'une jeune Fille à sa
Mère.
MA très-chère Mère, Le chagrin que je ressens augmente à chaque moment, de me voir éloignée d'une si noble mère malgré tous les bons soins et tous les égards qu'on a pour moi ici : je suis d'une si noire mélancolie, que je me rends insupportable à moi-même. J'ai remis en arrivant, la lettre dont vous m'aviez chargée en partant, pour Madame ...... laquelle m'a fait mille politesses. J'aurais tout lieu d'être contente si je n'étais point séparée de vous. Ce qui me console, c'est que j'espère de vous voir souvent par vos lettres, et de vous entretenir par les miennes. Le soin d'ailleurs que je me suis proposée de prendre pour vous contenter par toutes mes actions, me donne lieu de croire que vous voudrez bien m'aimer toujours, et me considérer comme une fille qui sera toute sa vie, avec infiniment d'amour, de tendresse et de respect, Ma très-chère Mère,
Votre très-humble....
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Lettre à un Frère.
MON très-cher Frère, C'est avec un grand plaisir que j'ai appris la nouvelle de l'emploi avantageux qui t'a été confié ; je ne doute nullement que tu ne remplisses totalement de celui qui te l'a accordé, avec beaucontp de conduite et d'attachement, connaissant ta sagesse et ta capacité : il est à croire même qu'ayant ces bonnes qualités, je voie un jour accorder ta protection, comme tu viens de l'avoir, à d'honnêtes gens dont il faut faire le choix. J'aurais une grande satisfaction de t'aller voir, pour me réjouir avec toi du petit bonheur qui t'es arrivé ; mais il ne faut point te distraire ; conserve ta santé, pour mieux ménager tes affaire. Adieu Je suis toujours avec tendresse, ton Frère. -----------------
Lettre à une sœur.
MA chère sœur, Vous voulez bien que je vous reproche votre silence : mais je l'attribue à vos affaires. J'aurais cru que le mariage n'aurait point séparé l'étroite amitié qui a toujours été entre vous et moi. Quoique nous soyons un peu éloignés l'un de l'autre, je ne crois pas que cela doive former un oubli pareil, d'autant plus qu'on peut se voir souvent par Lettres. Ne soyez point fâchée, je vous prie, ma chère sœur, de ce petit reproche, et croyez qu'il ne part que d'un fond de tendresse que j'ai toujours conservé pour vous, et qui sera éternellement gravée dans mon cœur. Je vous prie d'en être persuadée, et comptez que je suis toujours ma chère Sœur, avec tendresse, Votre Frère,
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Lettre d'un Neveu à son Oncle.
MON cher Oncle, Que ne puis-je vous faire connaître la véritable joie que j'ai de l'honneur que vous me faites de vous souvenir de moi ! c'est une preuve de votre bonté pour moi ; aussi j'espère de me comporter si bien à votre égard, que je ne serai pas tout-à-fait indigne de la grâce que vous me faites comme j'en connais parfaitement bien le prix, il n'y a rien aussi que je ne fasse pour le mériter. Je n'oublierai jamais tous les soins que vous avez pris de mon éducation. Toute la plus grande grâce que j'attends de vous, c'est que j'espère que vous aurez la bonté de m'accorder toujours votre protection et votre bienveillance, et je n'aurai pas d'autre ambition que de vous persuader avec combien de respect, mon cher Oncle, je suis, Votre très humble et
très obéissant
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Lettre d'un
Cousin.
MON cher Cousin, Que ne puis-je vous faire connaître la reconnaissance que j'ai de toutes les bontés que vous avez pour moi : je suis sûr que vous m'en tiendrez compte,et que vous ne me croirez pas tout-à-fait indigne de vore amitié ; et comme j'en connais parfaitement le prix, il n'y a rien aussi que je ne fasse pour la mériter. Je n'oublierai jaimais les bienfaits que j'ai reçus de vous. Je me souviendrai toujours de la générosité de votre ame qui m'a entièrement charmé, et qui fait que je n'aurai jamais d'autre ambi[ti]on que d'être toute ma vie, mon cher Cousin, Votre très-humble,
etc.
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Lettre à une Cousine.
MA chère Cousine, Je croirais manquer au devoirde notre amitié si je différais plus long-temps à vous donner de mes nouvelles ; je ne puis vous en donner de fort agréables ; j'ai fait mon voyage fort heureusement, mes affaires ont pris un bon train, et on me fait espérer que je n'aurai jamais lieu d'être mécontent : j'ai affaire à des gens de probité, dont la réputation est bien établie. Je travaille du mieux qu'il m'est pour terminer mes affaires incessamment, pour m'en retourner au plutôt. Je ne puis songer à mes amis qu'avec chagrin, me voyant si éloigné d'eux ; et comme vous en tenez le premier, je vous laisse à penser si votre éloignement m'inquiette : mais enfin vous savez les motifs de mon voyage et je n'ai pu me dispenser de le faire, mais j'espère bientôt, s'il plaît à Dieu, ma chère Cousine, avoir le plaisir de vous voir, et de vous assurer que je suis, plus que personne, Votre très-humble,
etc.
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Lettre de protestation d'amour
et de fidélité.
Mademoiselle, Le prmier de tous mes devoirs vous rendra témoignage que je n'oublie jamais les personnes de votre mérite : car ma mémoire se plaît si fort en leur souvenir, qu'entre toutes mes pensées, celle-là m'est la plus agréable. Des marques si sensibles de mon souvenir doivent entièrement vous confirmer les justes protestations que je vous ai toujours faites : et les effets cautionneront mes paroles, lorsqu'il vous plaira m'éprouver par vos commandemens, et vous connaîtrez que je suis véritablement, Mademoiselle, Votre très-humble,
etc.
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Réponse à la précédente.
Monsieur, Je suis d'autant plus charmée de l'accueil favorable que mon père et ma mère vous ont fait que j'entrevois avec un sensible plaisir, que l'un et l'autre sont entrés dans vos sentirnens : je me flatte que votre probité et votre honneur vous engageront à y répondre. J'ai toujours approuvé votre recherche, sachant à n'en pas douter que votre alliance ne pouvait que faire un vrai plaisir à ma famille, de mon côté vous pouvez compter sur du retour, et être persuadé de la pureté des sentimens de celle qui se dit de tout son cœur, Monsieur, Votre très-humbe
servante.
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Lettre de consolation à un fils
sur la mort de son père.
Monsieur, Je vous aurais plutôt témoigné la douleur que me cause la mort de Monsieur votre père si j'avais cru que vous eussiez été capable de quelque consolation ; j'ai voulu vous donner le temps de satisfaire les premiers mouvemens d'un cœur aussi tendre que le vôtre ; vous agréerez présentement que je m'acquitte d'un triste devoir en vous témoignant que je suis très-sensible à votre affliction. votre douleur est très-juste ; car vous avez perdu un père d'un mérite infini ; mais enfin, Monsieur, vous savez que Dieu ne vous avait pas donné Monsieur votre père, pour vous le laisser pour toujours ; il vous a précédé, nous le suivrons peut-être plutôt que nous ne pensons : réfléchissez, je vous prie, à la nécessité de mourir où nous sommes tous engagés, et je suis assuré que cette réflexion vous en consolera beaucoup. Je suis sans réserve, Monsieur Voire très-humble,
etc.
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Lettre de consolation à un ami
sur la mort
de sa femme.
Monsieur, Je ne sais de quels termes je puis me servir pour vous consoler de la perte que vous avez faite de Madame votre épouse : j'en suis moi-même si sensiblement touché, que je me trouve plus disposé à pleurer avec vous, qu'à vous donner quelque sorte de consolation. Je sais par expérience combien est sensible une perte semblable à celle qui vous afflige. J'ai répandu autrefois des larmes pour le même sujet qui vous fait soupirer aujourd'hui ; et quand je me représente combien j'ai été affligé dans une pareille occasion, je suis obligé de vous dire que vous ne devez attendre que du Ciel votre consolation. Le temps adoucira la violence de votre douleur, il est vrai ; mais si le bon Dieu ne vous console cette même douleur qui paraîtra quelque temps assoupie, se réveillera pour vous affliger plus qu'auparavant. Ainsi ayez recours à celui qui peut seul nous consoler dans nos disgrâces. Je souhaite qu'il vous soulage, et il ne tiendra pas aux vœux et aux prières de celui qui a l'honneur d'être, Monsieur, Votre très-humble,
etc.
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Lettre pour prendre congé d'un
ami.
Monsieur, Il est rude de se séparer d'un ami qu'on honore et qu'on aime ; il faut cependant que je m'éloigne de vous pendant quelque temps ; la nécessité de mes affaires m'y engage ; vous devez juger de quelle importance elles sont, puisqu'il faut que j'abandonne ma famille et mes amis : ce voyage m'inquiette beaucoup, mais il faut que je le fasse, il est absolument nécessaire : je le ferai avec moins de chagrin si je puis être assuré que vous serez toujours le même à mon égard, et qu'un si grand éloignement ne diminuera point l'amitié pure que vous avez toujours eue pour moi. Je vous proteste, Monsieur, que je pars votre bon ami, que je reviendrai dans les mêmes sentimens, et que je serai toujours, Monsieur, Le plus sincère,
etc.
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Lettre pour
apprendre à un ami son Mariage.
Monsieur, Ayant l'honneur d'être votre ami depuis si longtemps, j'ai cru qu'il était de mon devoir de vous apprendre que je suis marié depuis un mois : je n'aurais pas manqué de vous en faire confidence dans le temps que je songais à cet établissement, si des raisons particulières et des affaires de famille ne m'en avaient empêché. J'espère que Dieu bénira notre mariage, parce que je ne me suis pas conduit ni par intérêt, ni par ambition, j'ai eu égard à la vertu et au mérite : voilà la dot que ma femme m'a apportée, et que j'estime plus que toutes les richesses du monde. Je vous prie que ce changement d'état ne vous change point à mon égard ; j'espère que vous serez toujours le même, et que vous continuerez à favoriser de votre amitié celui qui sera toute sa vie, Monsieur, Votre très-humble,
etc.
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Lettre seule, reçue pour valeur
comptant à huit jours de vue.
De
Paris, le I Juin 178..
Pour3000
livres.
MONSIEUR, A huit jours de vue, il vous plaira payer par cette seule Lettre de Change au Sieur Jacques Boudin de votre ville, ou à son ordre, la somme de trois mille livres, valeur reçue dudit Sieur .......................... que je passerai à compte comme par avis de Votre très-humble
serviteur, etc.
A M. Meranger, demeurant a Tours.
Les mots comme par avis, supposent que Meranger ne doit ni accepter, ni payer ladite Lettre que Nicolas ne 1ui donne avis ; et si Nicolas manque de le faire, la lettre sera protestée, et Nicolas en supportera les dépens. -----------------
Seconde Lettre, reçue pour
Marchandises.
De Paris, le 4 Octobre 178... Pour 2000 liv. MONSIEUR, Au premier jour de Juillet prochain, il vous plaira payer cette seconde Lettre de Change, n'ayant payé la première, au Sieur Jacques Berberol, Marchand de cette Ville, ou à son ordre, la somme de deux mille livres, valeur reçue de lui en Marchandises, que je passerai à compte au Sieur René de la Roche de Bordeaux, comme par avis de Votre très-humble,
etc.
A M.
Bertrand, Marchand.
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Lettre payable au payement
d'Août à Lyon, valeur reçue en Billets de Change.
MONSIEUR, En ces prochains paiemens d'Août, il vous plaira payer par cette seule Lettre de Change, au sieur Denis Huet, Marchand de cette ville, ou à son ordre, la somme de deux mille liv. valeur reçue de lui en son billet de Change, qu'il m'a présentement fait, que je passerai à compte comme par avis de Votre, etc
A Monsieur Bérol, à Lion.
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Lettre payable à Usance, à
Amsterdam,
pour valeur reçue en une autre Lettre de Change, fournie et payable à Lyon. De Paris, le 6
Juillet 178.
Pour 540 écus, à 96 derniers de gros par écu.
MONSIEUR, à Usance, il vous plaira payer par cette première Lettre de Change, n'ayant payé la seconde, au sieur Laurent Barbet, Marchand de cette Ville, ou à son ordre,cinq cents quarante écus, à quatre-vingt-seize deniers par écu, valeur reçue dudit sieur en une Lettre de Change de pareille somme qu'il m'a cejourd'hui fournie sur le sieur Pierre Joly, de Lyon, que je passerai à compte comme par avis de Votre,
etc.
A M. de Basseghem,
d'Amsterdam.
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Formule des Ordres qui se
mettent
au dos des Lettres de Change,
Billets à ordre, lorsqu'ils se négocient entre Banquiers et Marchands. Payez à l'ordre de Monsieur Laroche, valeur reçue de lui complant. A Paris, ce 4 Mai 178.... LECOMTE.
Ainsi des autres Ordres ; on exprime si c'est en valeur reçue en compte, en marchandises, ou comptant. -----------------
Formule de Billets..
JE paierai dans trois mois prochains, à monsieur Ferret, ou à son ordre , la somme de troismille livre, valeur reçue en une Lettre de Change qu'il m'a présentemen fournie et tirée sur Pierre David, rnarchand à Lyon, payable en prochains paiemens d'Août. Fait à Paris, le, etc. LA
FORTUNE.
Pour la somme de 3000 livres.
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Billet payable à Ordre, valeur
revue comptant.
JE paierai au vingtième du mois prochain, an Sr. Trofier, marchand de cette ville ou à son ordre, la somme de trois mille livres, valeur reçue de lui comptant. Fait,etc. -----------------
AU vingt Mai prochain, je paierai, à l'ordre de Monsieur Pierre, Marchand à Paris, la somme de six cents livres douze sols neuf deniers, valeur reçue dudit Sieur en marchandises. A Rouen, ce 13 janvier 178... BONVALET.
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Bon pour 600 liv. 12 s. 9 den.
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