TRUELLE, Auguste (1849-1928) : Atlas des meilleures variétés de fruits à
cidre.-
Paris : Octave Doin, 1896.- VI-88 p.-20 f. de pl. en coul. ; 27 cm.
Numérisation et Ocr : O. Bogros (12.05.2019).
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l'exemplaire de la Médiathèque [Bn Lx : N.C.] - Exemplaire ayant
appartenu à M. Emmanuel Boulet (1840-1932), fondateur et président du
Syndicat agricole du Roumois, puis à M. André Sanson (18..-1931)
propriétaire-récoltant au château de Gonneville-sur-Honfleur
(Calvados). On notera plusieurs défauts dans cette édition notemment
une inversion des Fig. 4 et 5 sur les Pl. II et III.
ATLAS
DES
MEILLEURES VARIÉTÉS
DE
FRUITS A CIDRE
PAR
A. TRUELLE ( DE T ROUVILLE-SUR-M ER)
PHARMACIEN DE PREMIÈRE CLASSE
EX-INTERNE LAURÉAT DES HOPITAUX DE PARIS
CORRESPONDANT DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'AGRICULTURE DE FRANCE
MEMBRE HONORAIRE DE LA SOCIÉTÉ CENTRALE D'HORTICULTURE DE LA SEINE-INFÉRIEURE, ETC.
CONTENANT 20 PLANCHES CHROMOLITHOGRAPHIQUES DESSINÉES D'APRÈS NATURE
PARIS
OCTAVE DOIN, ÉDITEUR
8, PLACE DE L'ODÉON, 8
__
1896
Tous droits réservés
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_____
INTRODUCTION
Parmi les connaissances dont le faisceau constituera, un jour, la
Pomologie cidricole, il n'en est point qui ait suivi, malgré sa lente
évolution, une marche aussi régulière et aussi progressive que l'Étude
des fruits à cidre. Elle est loin de nous, l'époque où, en quelques
mots d'un laconisme obscur, les premiers pomologues cherchaient à fixer
les caractères des variétés sur lesquelles ils désiraient attirer
l'attention des agriculteurs leurs contemporains ! Et c'est à
grand'peine si, au prix d'un travail laborieux, l'on parvient, à l'aide
de ces vagues données, à les retrouver dans nos vergers où elles
deviennent rares, il est vrai.
Aujourd'hui, sans se flatter d'avoir atteint le summum de l'art
descriptif, on peut dire, avec quelque raison, qu'on s'en est approché
de très près, et je n'en veux pour preuves que les Monographies
des Hauchecorne (1) et des Power (2), auxquelles je me permettrai de
joindre les miennes (3). De plus, les descriptions, quelque minutieuses
qu'elles soient, sont toujours accompagnées du dessin de la coupe
verticale du fruit à laquelle, le premier, j'ai eu l'idée d'ajouter
celui de la coupe transversale. Puis, toujours préoccupé de mieux
faire, pressé de rendre plus facile et plus prompte la sélection des
fruits de pressoir, question d'une si haute importance, on a cherché à
vaincre les difficultés en mettant ; à toute époque, le fruit lui-même
sous les yeux de tous, c'est-à-dire en fixant sur le papier tous ses
caractères et les différentes nuances qui composent son coloris.
De ce jour date pour la Pomologie un de ses réels progrès. Mais le fini
auquel les dessins coloriés devaient atteindre, ce qui n'allait pas
sans une dépense élevée ; mais la sélection qui, pour être réelle, ne
devait comprendre que des fruits bien étudiés ; tout concordait pour
limiter le nombre des variétés, ainsi que l'ont fait, du reste, les
deux auteurs précités.
D'ailleurs, le choix d'une variété ne laisse pas que d'être délicat :
il est très difficile, pour ne dire point impossible, même encore
aujourd'hui, de définir exactement ce qu'on entend par valeur d'une variété, et, si j'ai donné à cet ouvrage le titre : Atlas des meilleures variétés de fruits et cidre,
ce n'est pas, je me hâte de le dire, que les quarante variétés qu'il
réunit soient les quarante meilleures que l'on possède ; mais elles
sont choisies parmi les meilleures.
Tout en me gardant de rapporter ici ce que j'ai dit à ce sujet dans un
ouvrage récent (4), je ne puis m'empêcher, cependant, de le résumer et
de le compléter en montrant qu'il importe de distinguer, dans la valeur
d'une variété, la valeur réelle de la valeur apparente ;
que, jusqu'ici, l'on ne s'est préoccupé que de celle-ci, tandis que la
première permet seule d'effectuer une sélection absolument exacte. La
valeur réelle d'une variété
dépend, à la fois, de l'arbre et du fruit : c'est la résultante du
système de ces deux forces dont les composantes sont pour le premier : vigueur, fertilité, rusticité, adaptation au sol ; pour le second : la somme des éléments utiles diminuée de celle des éléments nuisibles. Reste la formule mathématique à trouver, ce à quoi l'on parviendra quand on en connaîtra mieux les termes.
Jusqu'à présent, on ne place parmi les éléments utiles des fruits à
cidre et on n'y dose que les sucres, le tannin, les matières pectiques
et l'acidité. Si les deux premiers méritent bien ce titre, il s'en faut
qu'il en soit de même pour les deux autres que l'on doit considérer, au
delà d'une certaine proportion, comme nuisibles. Mais, d'autre part,
les fruits à cidre recèlent d'autres principes utiles que les sucres et
le tannin : l' azote, l' acide phosphorique, la potasse et la chaux,
pour omettre, à dessein, la magnésie, le fer, le manganèse et la soude.
Or, nul n'ignore le rôle manifeste rempli par ces différents éléments
dans les phénomènes complexes de la nutrition et de l'alimentation,
d'où il s'ensuit qu'il est de la plus grande importance d'en connaître
le pourcentage dans ces fruits qui les transmettront en grande partie
dans le cidre. Cette appréciation nouvelle, puisque personne ne l'a
encore émise, que je sache, est appelée à jeter une certaine lumière
sur bon nombre de variétés et, dans tous les cas, concourt
effectivement à établir leur valeur réelle.
Il ressort donc de ce qui précède que, ne connaissant pas encore tous
les facteurs de la valeur réelle d'une variété, on ne peut dire
exactement : telle variété est meilleure que telle autre, car, en
parlant ainsi, on prend la partie pour le tout, la valeur apparente
pour la réelle. Et le parfum ? et le terroir ? que je me contente de
mentionner, ne pouvant en doser l'influence qui est pourtant si notoire
!
Ces restrictions formulées, il serait ridicule de nier que, les sortes
indiquées comme les meilleures ne se distinguent pas des autres par des
qualités maîtresses qui sont la raison même de leur dénomination, la
seule qui m'ait inspiré dans le choix que j'ai fait pour cet Atlas.
Et en cela rien que de naturel, une variété est meilleure qu'une autre
pour sa fertilité, pour sa richesse saccharine, pour son quantum
tannique, pour son parfum, mais non pour toutes ces qualités à la fois.
Le fruit complet existe-t-il ? J'en doute, et, d'ailleurs, je ne l'ai point encore rencontré. Je dirai plus, l'attribut complet,
pris dans toute son étendue, n'évoque pas à mon esprit quelque chose de
bien précis, puisqu'on n'est pas en mesure, comme je l'ai dit plus
haut, d'évaluer sa valeur réelle, et, le fût-on, il y manquerait encore
les deux facteurs importants qui échappent aux réactifs : le parfum et
le terroir. Or, un fruit peut être excellent, chimiquement parlant,
supérieur même, produire un cidre d'un rendement alcoolique élevé : 10
à 12 %, et déplaire aux consommateurs, précisément parce qu'il manque
de moelleux, de parfum, de bouche, enfin ; ou bien encore, parce qu'il
laisse au palais un goût de terroir plus ou moins désagréable.
Un fruit ne peut être dit complet, le parfum et le cru lui étant
favorables, qu'autant qu'il possède les qualités essentielles du
produit que l'on veut obtenir. Le fruit complet, pour la préparation du
cidre mousseux ou en bouteilles, ne doit point avoir la même
composition que celui qui est destiné à la consommation en fût ou à la
production de l'eau-de-vie. Pour les cidres en bouteilles, il faut une
proportion moyenne de tous les éléments constituants, peu d'amertume et
surtout beaucoup de parfum ; pour les seconds destinés à la
consommation des habitants des grandes villes, il s'agit de trouver une
combinaison heureuse où chacun des principes soit en proportion telle
que, de leur réaction mutuelle, il résulte une boisson agréable au
palais, susceptible d'être transportée et de se conserver sans aigrir,
la dureté étant surtout l'écueil à éviter plus encore que l'amertume.
Enfin, dans le dernier cas, il ne faut se préoccuper que de la richesse
saccharine associée au parfum, s'il est possible. Je ne connais point
de variété qui, seule, réponde à chacun de ces buts, mais ce qu'il est
difficile de demander à une seule variété peut être obtenu plus
facilement du mélange de plusieurs. C'est pourquoi la sélection qui
préside à la composition d'un verger doit avoir cet objectif en vue, et
n'accorder droit d'entrée qu'à des sortes aptes à produire les trois
genres de cidres précités. On y parviendra par le groupement d'espèces
de moyenne et de haute densité à côté desquelles je demanderai
l'adjonction de trois à quatre variétés aqueuses, mais excessivement fertiles.
Il importe que l'on sache bien que les cidres agréables, toutes
choses égales d'ailleurs, ne sont produits que par des fruits à densité
moyenne et que l'obtention des jus des sortes à haute densité nécessite
souvent l'intervention de l'eau. Or, trop souvent, l'eau est le
véhicule de la plupart des germes morbides, et l'hygiène publique
gagnerait beaucoup à ce qu'elle fût proscrite de la préparation des
cidres et remplacée par l'addition d'une quantité déterminée de pommes
aqueuses et parfumées.
Telles sont les vues en conformité desquelles les quarante variétés qui
composent cet ouvrage ont été choisies ; j'aurais pu en augmenter le
nombre, j'ai préféré me limiter à celles que j'ai le plus étudiées. Les
meilleures variétés de poires viendront plus tard.
L' Atlas comprend trois chapitres.
Chapitre I. Monographies.
Chapitre II. Du mélange rationnel de ces variétés pour la préparation du cidre.
Chapitre III. De la répartition des variétés pour la composition d'un verger de mille pommiers.
Le chapitre premier constitue, à lui seul, presque tout l’ouvrage ; il
comprend toutes les Monographies. Chaque variété est étudiée, au point
de vue historique, synonymique, descriptif et analytique. Les détails
les plus circonstanciés sont donnés sur l'arbre et la meilleure manière
de le propager ; sur la valeur du fruit, sur l'époque de la maturité à
l'arbre et au grenier ; sur le temps qu'il faut l'y laisser et le
moment le plus favorable pour le brasser. La partie analytique comprend
l'analyse du jus et de la pulpe ; les moyennes indiquées sont toujours
tirées d'un grand nombre de dosages effectués pendant une suite de
quinze années ; ce sont donc des résultantes autorisées des variations
provenant de la nature des terrains, de l'âge des arbres et des
différentes phases de la maturité. J'y ai joint souvent la composition
centésimale du jus et de la pulpe. Les qualités et les défauts de la
pulpe sont mis en évidence : il en résulte la connaissance de
l'aptitude ou non de la pomme aux transports et celle du jus à la
création de marques de cidre bien spéciales.
La densité du fruit a été déterminée ainsi que son coefficient de
déperdition ; par là, le cultivateur peut évaluer la perte qu'il aura à
subir du chef de la garde au grenier. Enfin, chaque étude se résume par
l'indication des qualités maîtresses de l'arbre et du fruit et de sa
meilleure destination ; elle se complète de la façon la plus frappante
par les dessins coloriés qui montrent l'ensemble du fruit pris pour
type et sa coupe verticale. Ces dessins, dont le fini et l'exactitude
ne laissent rien à désirer, sont dus à M. Lefèvre, l'artiste bien connu
qui a illustré plusieurs ouvrages pomologiques importants.
Puissent les agriculteurs, que la culture du pommier et la vente de ses
produits intéressent à un si haut degré, accueillir favorablement les
conseils exprimés dans cet ouvrage ! Ils en retireront une source
certaine de revenus, et moi, le triomphe des idées qui me sont chères :
la sélection judicieuse des fruits de pressoir et la propagation universelle du cidre grâce aux marques les plus renommées !
A. TRUELLE.
Trouville-sur-Mer, ce 6 mai 1895.
_____
ATLAS
DES
MEILLEURES VARIÉTÉS
DE
FRUITS A CIDRE
__________________
CHAPITRE PREMIER
MONOGRAPHIES DES MEILLEURES VARIÉTÉS DE POMMES A CIDRE
Les nombreuses variétés issues du pommier mûrissent leurs fruits à des
dates différentes que l'on a groupées, avec assez de raison, en trois
époques baptisées du nom de « saisons » : première, deuxième et
troisième saison. Pour les pommes, la première saison comprend celles
qui atteignent leur maturité à l'arbre en août et septembre, vers le
15, au plus tard ; la deuxième, celles qui, mûres à l'arbre en octobre,
terminent néanmoins leur maturité, dans ses dernières phases, au
grenier, vers la mi-novembre ; enfin la troisième réunit les pommes
qui, enlevées de l'arbre, en novembre, avant leur maturité et avant les
gelées, ne l'atteignent que dans le grenier après un séjour dont la
durée est comprise entre décembre et mars ; toutefois, la période la
plus utilisable, tant au point de vue du rendement que de la qualité du
produit, ne doit pas dépasser la mi-février.
Les études que je poursuis depuis 1877 sur les fruits de pressoir m'ont
appris que, parmi les bonnes variétés, il en est un certain nombre qui
se distinguent encore par des qualités réellement spéciales qui les
mettent hors de pair ; et c'est sous cette inspiration que j'ai choisi
dans les trois saisons les variétés désignées ci-dessous, en tenant
compte dans ma sélection de l'importance de chacune de ces phases de la
maturité. La première saison compte 3 variétés ; la seconde, 16 ; la
troisième, 21.
PREMIÈRE SAISON
|
1. Blanc-Mollet |
2. Doux-Évêque précoce
|
3. Précoce-David |
DEUXIÈME SAISON
|
4. Bataille
5. Bérat amère
6. Binet rouge
7. Bisquet
|
8. Boutteville (de)
9. Bramtot
10. Cimetière de Blangy
11. Citron |
12. Doux-Normandie
13. Godard
14. Joly rouge
15. Launette jaune |
16. Matois rouge (gros)
17. Médaille d'or
18. Ploermelaise (La)
19. Rossignol
|
TROISIÈME SAISON
|
20. Amer doux d'hiver
21. Amère de Surville
22. Bédan
23. Binet blanc
24. Bouteille
25. Doux-Véret (Petit)
|
26. Fréquin-Audièvre
27. Fréquin tardif
28. Gerbaudais
29. Grise-Dieppois
30. Marin-Onfro
31. Meaugris
|
32. Michelin
33. Muscadet (Petit)
34. Peau de Vache nouvelle
35. Reine des Pommes
36. Rosine
|
37. Rousse-Latour
38. Rousse de l'Orne
39. Suie (Petite)
40. Vimont (de)
|
PLANCHE 1
PREMIÈRE SAISON
Fig. 1. - BLANC-MOLLET
Fruit jaune, amer-doux, très bon.
Historique. — Variété très ancienne citée pour la première fois par le marquis de Chambray dans la Liste des pommes du département de l'Eure ; puis, par différents auteurs : Louis Dubois, Du pommier, etc. Paris, 1804 ; Renault, Notice sur la culture du pommier, etc. Paris, 1817 ; Odolant-Desnos, Traité de la culture des pommiers et des poiriers, etc. ; de Brébisson, Annuaire des cinq départements de l’ancienne Normandie ; Couverchel, Traité complet des fruits, etc. ; Du Breuil et Girardin, Cours élémentaire Arboriculture, etc. Elle est très cultivée et très estimée dans la plupart des centres cidriers.
Synonymes. — Le Blanc
(Orne et Calvados), Grande-Vallée (Manche), Morelle (Somme), La
Blanche, Gros-Blanc, Petit-Galop, Ferrand, Petit-Jaunet, Vagnon Blanc,
Gros-Gerard, Ganette, Blanc-Doux, Amer-blanc, Gros-Gannet, Blanche
hâtive, Gris-Mollet, Guibray.
Arbre. — Assez grand,
rustique, fertile, vigoureux. Branches charpentières élancées ; mais le
bois fin et grêle a une tendance à s'abaisser facilement. Tête plutôt
arrondie que pyramidale. La floraison a lieu vers la deuxième quinzaine
d'avril ; les fleurs redoutent un peu la gelée. On peut reproduire
cette variété par la greffe en pied ; mais la greffe en tête est
préférable.
Fruit (5). — Dans mon
classement des Fruits à cidre il appartient à la classe III : Fruits
jaunes ; 3e groupe : fruits moyens ; 1re catégorie : fruits plats.
Fruit moyen ; épiderme jaune,
légèrement verdâtre, pourvu d'un pointillé gris roux répandu. Il
présente parfois comme irrégularité un côté plus développé que l'autre
; il est mamelonné, il possède deux aspects et deux formes : plate et conique. Base variable,
souvent égale au sommet du fruit, rarement un peu plus large. Œil gros,
fermé, dans un bassin très irrégulier, assez profond, pourvu de
nodosités dont plusieurs se continuent au delà en mamelons prononcés.
Pédoncule variable, tantôt long, tantôt court, de grosseur moyenne,
inséré dans une dépression profonde, irrégulière, peu marbrée de roux. Coupe verticale : L'œil descend profondément.
Le cœur, irrégulier de volume, varie en raison de la forme des fruits ;
tantôt large, tantôt étroit. L'endocarpe est généralement placé assez
haut ; les loges, plutôt longues et étroites, sont souvent géminées.
La pulpe est blanche, fine, douce-amère, bien parfumée.
Le jus est très coloré, mais la fermentation l'en dépouille en grande
partie. La Blanc-Mollet appartient au type GIRARD ; on ne saurait
cependant la confondre avec elle, car la Blanc-Mollet est d'un volume supérieur, sa forme est plus conique et sa pulpe est beaucoup plus amère,
Elle se rapproche aussi très près des variétés d'Août, Guibray et
Gris-Mollet. On pourrait même la confondre avec cette dernière ; mais
celle-ci a des marbrures d'un gris plus roux, une forme plus aplatie, des mamelons plus nombreux.
La Blanc-Mollet type est celle de la Seine-Inférieure ; transplantée,
notamment dans le pays d'Auge, elle présente assez rapidement des
différences sous le rapport du volume qui augmente ; cette
particularité doit certainement résulter de l'influence du sol.
Mûre en septembre, cette variété demande à être brassée presque
aussitôt ; il ne faut pas lui accorder plus de huit à dix jours de
grenier, et encore cela dépend du moment de sa récolte et de l'année.
Analyse moyenne rapportée à un LITRE de JUS et à un KILO de PULPE.
Densité |
1060.5 |
|
|
|
|
gr. |
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose) |
|
107.589 |
93.278 |
Saccharose |
|
19.342 |
9.628 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible |
|
128.014 |
104.000 |
Tannin |
|
3.023 |
1.690 |
Matières pectiques et albuminoïdes. |
|
19.666 |
4.600 |
Acidité totale exprimée en acide sulfurique monohydrate |
|
1.360 |
0.760 |
La densité moyenne du fruit est 0,734.
Les qualités maîtresses de la Blanc-Mollet sont : pour l' arbre, la fertilité ; pour fruit, le parfum.
Elle possède tous les éléments requis pour préparer seule un bon cidre,
mais il est préférable de ne point le tenter avec les fruits de
première saison. Elle rendra plus de services en servant aux
recoupages, et d'autant plus que l'abondance des matières pectiques
contre-balancera la dureté des cidres anciens. Voilà le cas où
l'utilité si contestable de ces principes devient évidente. Dans le
cas, cependant, où l'on passerait outre, le cidre de la Blanc-Mollet
est digne de figurer dans le groupe « marque ambre-douce parfumée
» tout au début, car l'amertume s'y trouve heureusement dissimulée par
un parfum agréable et un certain moelleux, qualités qui, réunies,
constituent un cidre « ayant de la bouche ».
Fig. 2. - DOUX-ÉVÊQUE PRÉCOCE
Fruit jaune, doux, très bon.
Historique. — Très ancienne variété, d'origine inconnue, mais déjà citée par Julien de Paulmier dans son Traité du Vin et du Sidre,
etc. Tous les pomologues lui consacrent des lignes élogieuses ; au
reste, elle est cultivée dans les centres cidriers les plus divers,
notamment en Normandie. Seulement, comme la plupart des anciens fruits,
sa profusion lui a valu des noms différents ; on l'a souvent confondue
avec plusieurs variétés.
Synonymes. —
Primitivement : Doux-aux-Vespes, Doux-aux-Vêpes (de Dulce-Vespis, parce
que cette pomme douée d'un parfum suave était souvent attaquée par les
guêpes), le nom devint Doux-Auvesque, Doux-Auvesques, Doux-Evêque, etc.
On lui donne encore les suivants, selon les localités : Doux-Revel, de
Rivière, etc.
Arbre. — Fertile, assez
rustique, vigoureux, mais le bois menu a l'inconvénient de s'abaisser
sous le poids des fruits. Les branches charpentières sont cependant
très montantes. La floraison a lieu vers la fin mai. Vigoureuse encore
en dépit de son ancienneté, cette variété se perpétue plus vite,
cependant, par la greffe en tête que par celle en pied.
Fruit (Classe III :
Fruits jaunes ; 3° groupe : fruits moyens ; 1re catégorie : fruits
plats ; 1re section : forme plate). — Peu irrégulier, légèrement
oblique, nettement mamelonné, parfois côtelé. Deux aspects : obconique et plat ; FORME PLATE. Base plus large que le sommet. Épiderme jaune,
nuancé de vert ; pointillé de gris roux, assez carminé. Œil moyen,
souvent ouvert, dans un bassin très irrégulier, plutôt étroit, peu
profond, très plissé, renfermant six à dix nodosités très marquées,
indices d'autant de mamelons ou de côtes, selon les fruits. Pédoncule
court, de grosseur moyenne, inclus dans la cavité fissurée, évasée.
Pourtour peu marbré de roux. Coupe verticale
: L'œil descend moyennement. Le cœur, irrégulier, est étroit, limité
par des courbes affectant les formes d'émergence les plus diverses ;
loges longues, étroites. Coupe transversale : Circonférence irrégulière, six à huit saillies assez prononcées ; faisceaux sépalaires et pétalaires non anastomosés.
La pulpe est blanche, presque fondante, douce, parfumée, juteuse. Le jus est bien coloré.
Cette variété n'est autre, malgré son qualificatif de « précoce », que
la Doux-Evêque de la Seine-Inférieure, que l'on considère encore comme
le prototype, et les modifications que l'on constate tant sur la nuance
que sur le volume proviennent, selon moi, de l'influence du sol et du
climat. Au reste, si je n'étais restreint pour la place, je prouverais
que la Doux-Auvesques a été trouvée par Julien de Paulmier « en
Cotentin », et que le pays d'Auge, qui en est plus rapproché que la
Seine-Inférieure, a tout autant de raisons que cette dernière région
pour prétendre à posséder la vraie Doux-Evêque. Il existe aussi une
Doux-Evêque tardive. Elle appartient au type GIRARD.
Elle mûrit dans les premiers jours d'octobre et demande à être brassée
tôt, la garde pouvant développer outre mesure ses composés pectiques.
Analyse moyenne rapportée a un litre de JUS.
Densité |
1076 |
|
|
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose) |
|
129.870 |
Saccharose |
|
29.119 |
Sucre total en glucose fermentescible |
|
160.584 |
Matières pectiques et albuminoides |
|
15.000 |
Tannin |
|
1.332 |
Acidité totale exprimée en acide sulfurique monohydraté |
|
1.210 |
Cette variété, comme la précédente, est très utile pour les recoupages
; elle possède toutes les qualités voulues pour constituer un cidre de
la marque « douce parfumée » ; mais je ne le conseille point, à moins
que le cidre ne doive être bu dans le délai de quelques mois.
Coefficient de déperdition. Un kilogramme de fruits assortis a perdu 3 gr. 5 par jour.
Moyennes : Poids, Densité, Volume. Les moyennes de l'année 1890 m'ont donné : Poids = 46 gr. 5; Volume = 61 cc. ; Densité = 0.7 57.
Les qualités maîtresses de la Doux-Evêque sont : pour l' arbre, la fertilité ; pour le fruit, une richesse saccharine au-dessus de la moyenne et un parfum très fin. Apte à créer une marque, elle est encore préférable pour « renourrir » les cidres atteints de dureté. Le fruit prime l'arbre.
PLANCHE II
Fig. 3. — PRÉCOCE-DAVID
Fruit jaune, doux-amer, bon.
Historique. — Variété d'origine
récente, au moins sous ce nom, qui n'est qu'un qualificatif reçu par
elle au baptême que lui administra M. David, propriétaire à
Saint-Clair, près Yvetot (Seine-Inférieure). On ne possède aucun
document antérieur. Elle n'a été décrite jusqu'ici que dans les Congrès
pour l'étude des fruits à cidre ; dans le Cidre de de Boutteville et de
Hauchecorne; dans les Monographies, etc., de M. Power. Il serait
intéressant de retrouver son premier nom.
Arbre. — Rustique, sain, vigoureux, fertile. Les branches charpentières
sont plutôt dressées qu'infléchies, très ramifiées entre elles, ce qui
donne à la tête, selon qu'elles le sont plus ou moins complètement, un
aspect arrondi ou semi-pyramidal. Sa vigueur permet de la reproduire
par la greffe en tête. La floraison a lieu dans les premiers jours de
mai.
Fruit (Classe III : Fruits jaunes ; 3e groupe : fruits moyens; 1re
catégorie : fruits plats; 1lre section : forme plate). — Assez
irrégulier, très déprimé, oblique, très obconique par suite du
développement anormal d'un côté. Forme plate. Base plus étroite que le sommet. Epiderme jaune, parsemé d'un pointillé
gris roux, relevé d'une nuance carminée. Œil plutôt gros que petit,
ouvert ou entr'ouvert, dans un bassin toujours très irrégulier,
profond, très fissuré, pourvu de quelques nodosités, indices de
mamelons généralement saillants. Pédoncule court, assez gros, inséré dans une cavité presque régulière,
étroite, fortement plaquée de gris roux, hérissée de striesplus
sombres. Coupe verticale : L'œil ne descend pas ; le cœur, irrégulier,
est très étroit, limité par des courbes asymétriques émergeant de
différentes façons. Coupe tranversale : Circonférence irrégulière
présentant quatre à cinq protubérances ; faisceaux sépalaires et
pétalaires non anastomosés.
La pulpe est blanc jaunâtre, assez ferme, douce quoique relevée d'une pointe d'amertume. Le jus est plutôt coloré.
La Précoce-David présente certaines affinités avec la Mois-d'Août et la
Bon-Ordre ; mais son irrégularité et l' étroitesse de son cœur la
différencient nettement.
Elle mûrit en octobre, mais elle est de meilleure garde que les deux
précédentes, ce qu'elle doit à la consistance de sa pulpe ; toutefois,
il faut la brasser dans ce mois, ou au plus tard dans les premiers
jours de novembre.
Analyse moyenne rapportée à un litre de JUS.
Densité. |
1068 |
|
|
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose) |
|
101.409 |
Saccharose. |
|
45.611 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible
|
|
149.420 |
Tannin |
|
1.711 |
Matières pectiques et albuminoïdes |
|
7.500 |
Acidité totale exprimée en acide
sulfurique monohydraté
|
|
1.442 |
La Précoce-David donnera souvent des résultats analytiques supérieurs
à ceux que j'ai indiqués ci-dessus quijproviennent de récoltes où les
conditions climatériques avaient été mauvaises, cette moyenne est un
minimum. La nature de ses sucres où le saccharose figure dans une
proportion notable la recommande tout particulièrement à l'attention.
Je la crois digne de faire partie des « variétés à saccharose » dont
j'ai expliqué à différentes reprises le rôle et l'importance. Cette
pomme remplira avec avantage le même but que Blanc-Mollet et
Doux-Evêque; mais, comme elle est plus tannique et moins mucilagineuse,
son jus devra être mis en quantité moindre que ceux des deux autres.
Elle ferait une excellente marque « amère parfumée », où l'amertume
serait juste à point pour relever la saveur. Toutefois, s'il est
préférable d'employer le moût de chacune de ces variétés à renourrir
des cidres durs, leur mélange effectué dans la proportion de 4/10
Blanc-Mollet, 3/10 Doux-Evêque et 3/10 Précoce-David constituera un
cidre très fin. Sa dominante, le parfum, relevé par une amertume très
agréable au palais par suite du moelleux dû aux matières pectiques, le
désignera tout naturellement comme un des types les plus savoureux de
la marque « amère parfumée ».
Moyennes : Poids, Volume, Densité. Ces moyennes se rapportent aux
fruits de la récolte de 1890. Poids : 56 grammes. Volume : 79 cc.
Densité : 0,706.
Les qualités maîtresses de la Précoce-David sont : pour l'arbre,
la fertilité ; pour le fruit, le parfum et une fermeté relative de la
pulpe qui en permet la garde pendant un temps plus long que pour les
autres espèces similaires. L'arbre et le fruit se valent.
DEUXIÈME SAISON
Fig. 4. — BATAILLE
Fruit rouge, amer-doux, bon.
Historique.—Variété assez
ancienne, d'origine inconnue, très répandue et très estimée dans le
département de l'Orne. C'est une espèce régionale. Le premier auteur
qui mentionne ce nom est Renault : Notice sur la nature et la culture du Pommier,
mais il le donne comme synonyme de Pomme de Fer. Toutefois, la
description succincte qu'il en donne ne convient pas à notre variété.
Du Breuil et Girardin la citent également dans leur Liste des meilleures variétés de Pommiers à cidre,
comme synonyme de Pomme de Gros-Cul. Il y aurait une étude comparative
à faire entre les variétés appelées de ce nom générique, afin de
déterminer les affinités qui existent entre elles et la Bataille.
Synonymes. — J'inscris jusqu'à nouvelles recherches : Gros-Cul, Court-Noué, Grosse fleur de juin.
Arbre. — Rustique, sain,
vigoureux, fertile. Branches charpentières fortes, à demi redressées,
bois noueux, résistant, ne s'infléchissant qu'à peine sous le poids des
fruits. Tête plus arrondie que pyramidale. Floraison dans les derniers
jours de mai ou dans les premiers de juin.
Fruit (Classe I : Fruits
rouges ; 3e groupe : fruits moyens ; 1re catégorie : fruits plats ; 1re
section : forme plate). — Peu irrégulier, mamelonné ou côtelé, déprimé, très plat de forme, parfois ovoïde d'aspect. Base caractéristique : très rétrécie et convexe. Épiderme lisse, très plaqué de carmin,
peu ou point vergeté ; pourvu d'un pointillé gris roux et de quelques
taches noires. Œil petit, fermé. Bassin très irrégulier, fissuré,
profond, présentant six à huit plis accentués ou tout autant de petites
perles ou nodosités, assez souvent pédoncule très court, gros, implanté
dans une cavité étroite qu'il remplit, dont le pourtour est nuancé de
vert. Coupe verticale : L'œil descend moyennement. Le cœur est étroit, assez régulier, limité par des courbes symétriques, émergeant à angle droit. Loges longues, étroites. Coupe transversale : Circonférence très irrégulière, offrant cinq à six protubérances, faisceaux sépalaires et pétalaires non anastomosés.
La pulpe est d'un blanc jaunâtre, fine, amère, mais d'une amertume très atténuée, parfumée. Le jus est très coloré. Les affinités de la Bataille me semblent assez difficiles à bien établir, à cause du caractère saillant et rare de sa base convexe. Est-ce auprès de la Foire à Dives ou de l' Herbage sec du pays d'Auge ?
Elle mûrit en octobre et se garde très bien, ce qui la place à la fin
de la seconde saison ; il ne faut point la conserver longtemps si l'on
doit la brasser seule, car son quantum pectique exposerait à un déboire
au point de vue du rendement en jus. Pour cette raison, il vaut mieux
la réserver pour un mélange où la Cimetière de Blangy et la Joly rouge
entreraient dans une notable proportion. Par contre, cette même
propriété l'indique comme pouvant supporter le transport.
Analyse moyenne rapportée à un litre de JUS.
Densité. |
1065 |
|
|
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose). |
|
131.676 |
Saccharose, |
|
16.914 |
Sucre total en glucose fermentescible |
|
149.480 |
Tannin |
|
4.746 |
Matières pectiques et albummoïdes. |
|
12.500 |
Acidité en acide sulfurique monohydraté |
|
1.041 |
C'est une des rares pommes dont la composition présente à la fois le
tannin et les matières pectiques en proportion telle, que ce que l'un
et l'autre de ces deux éléments pourrait avoir de nuisible au palais ou
à l'œil se trouve neutralisé. La saveur du cidre n'est point celle
d'une boisson amère, et sa limpidité ne se ressent en rien de la
présence des matières pectiques. Aussi pourrait-on la réserver pour une
marque, si l'on avait le soin de brasser les fruits peu de temps après
leur récolte ; on obtiendrait, avec un peu de surveillance dans la
marche de la fermentation, un cidre moelleux, parfumé et pourvu d'une
belle nuance blond rosé qui manque souvent aux cidres mousseux.
Coefficient de déperdition. — Un kilogramme de ces fruits a perdu 79 grammes en quarante-quatre jours, ce qui donne 1. gr. 79 par jour.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes se rapportent à la récolte 1891. Poids : 50 grammes. Volume : 69 cc. Densité : 0,720.
Les qualités maîtresses de la Bataille sont : pour l' arbre, la fertilité et la rusticité ; pour le fruit : une richesse saccharine assez élevée, une heureuse proportion de tannin et de matières pectiques dont la réaction, dans le jus des fruits brassés de bonne heure, produit un cidre limpide, moelleux, doué d'une belle coloration blond rosé, apte à constituer une marque très agréable. Toutefois le fruit prime l'arbre.
PLANCHE III
Fig. 5. - BÉRAT AMÈRE
Fruit jaune verdâtre, amer doux, bon.
Historique.
— Variété d'origine inconnue, [l]ocale, spéciale au département de
l'Orne où elle est très répandue ; se trouve aussi dans les
départements limitrophes (6).
Synonymes. — N'en possède pas.
Arbre. — Rustique, sain,
vigoureux selon les terrains, fertile. Branches charpentières assez
fortement développées, affectant, selon les arbres, une forme arrondie
ou semi-pyramidale. Floraison dans la première quinzaine de mai. Bien
qu'elle puisse se reproduire par les deux genres de greffe, celle en
tête est préférable.
Fruit (Classe IV : Fruits
jaune verdâtre ; 3e groupe : fruits moyens; 1re catégorie : fruits
plats; 1re section: forme plate). — Irrégulier, faiblement mamelonné,
déprimé d'un côté, oblique. Deux aspects : obconique et plat. Forme plate. Base arrondie plus large que le sommet du fruit, dans la majorité des cas. Épiderme jaune verdâtre
ou inversement, d'après l'époque de la maturité, parsemé d'un abondant
pointillé blanc gris, rarement vert, parfois rayé de carmin et de
faibles marbrures gris roux. Œil moyen, fermé, dans un bassin assez
large, profond, bien caractérisé par cinq nodosités distinctes qui lui font une sorte de couronne. Quelques-unes semblent servir de point de départ à des mamelons peu dessinés. Pédoncule affectant deux formes : la première, caronculaire, qui est la plus répandue ; la seconde, en forme de pieu long
assez gros. Dans les deux cas, le pédoncule est inséré dans une cavité
qu'il remplit presque complètement et dont le pourtour est plaqué,
marbré ou lacinié de gris roux pâle. Coupe verticale : L'œil descend peu. Le cœur, peu régulier, est étroit, limité par des courbes asymétriques, très renflées à leur point d'émergence qui a lieu le plus souvent à angle droit. Loges longues, étroites. Coupe transversale : Circonférence peu irrégulière, trois à quatre saillies. Faisceaux sépalaires et pétalaires non anastomosés, généralement.
La pulpe est très ferme, douce, relevée d'une certaine amertume qui n'est pas toujours en rapport avec le tannin accusé par l'analyse. Jus coloré, assez parfumé.
La Bérat offre un rapprochement avec la Binet grise et la Longuet. Les fruits les plus plats, pourvus d'un plus grand nombre de marbrures gris roux, se placent à la suite de la première; ceux qui sont les plus obconiques,
les plus jaunes verdâtres, à la suite de la deuxième. La nature de sa
pulpe établit encore une analogie avec la Binet grise ; du reste, je la
range dans le quatrième groupe : type BINET.
Sur la foi de renseignements qui m'ont été donnés par des cultivateurs
du département de l'Orne, je l'ai mise dans la seconde saison ; mais
l'étude que j'en ai faite, dans mon laboratoire, il est vrai, m'incite
fortement à la classer dans la troisième.
Elle possède un coefficient de garde des plus prolongés et peut
rivaliser, de ce chef, avec bon nombre de fruits dits tardifs ; la
fermeté de sa pulpe la rend apte aux transports.
Analyse moyenne rapportée à un LITRE de JUS et à un KILO de PULPE.
Densité |
l068 |
|
1007 |
|
|
|
gr.
|
|
gr
|
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose) |
|
134.264 |
|
115.662 |
Saccharose |
|
7.992 |
|
6.098 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible |
|
142.676 |
|
122.080 |
Tannin |
|
5.751 |
|
3.408 |
Matières pectiques et albuminoïdes |
|
15.500 |
|
5.000 |
Acidité totale exprimée en acide sulfurique monohydraté |
|
1.836 |
|
0.942 |
Analyse centésimale du JUS et de la PULPE.
|
gr.
|
gr.
|
Eau de végétation et principes volatils à +100 [degrés]
|
83.802 |
80. 800
|
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose) |
12.571 |
11.566 |
Saccharose. |
0.748 |
0.609 |
Tannin |
0.547 |
0.340 |
Matières pectiques et albuminoïdes |
1.451 |
0.500 |
Acidité exprimée en acide malique |
0.235 |
0.128 |
Sels et divers |
0.646 |
» |
Marc épuisé, séché à 100° et sels divers. |
» |
6.057 |
|
100.000 |
100.000 |
La Bérat convient pour préparer, seule, un cidre de la « marque amère
», mais elle peut rendre plus de services dans les mélanges.
Coefficient de déperdition.
— Un kilogramme de fruits assortis de volume, appartenant à la récolte
de 1891, a perdu 243 gr. 7 en 75 jours, ce qui donne pour déperdition
journalière 3 gr. 24.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes se rapportent à la même récolte 1891. Poids : 40 grammes. Volume : 55 cc. Densité : 0,726.
Les qualités maîtresses de la Bérat amère sont : pour l'arbre, la rusticité ; pour le fruit, un quantum tannique supérieur de beaucoup à la moyenne, une pulpe ferme permettant le transport.
Employée seule, elle peut constituer un cidre « marque amère », mais il
est peut-être préférable de la reserver pour les mélanges. Le fruit prime l'arbre.
Fig. 6. - BINET ROUGE
Fruit rouge, amer-doux, excellent.
Historique.- Variété
d'origine inconnue, quoique anciennement cultivée. Peu répandue, il y a
une quinzaine d'années, elle commence à se propager un peu partout
grâce à la valeur réelle qu'elle possède comme arbre et comme fruit.
Son berceau, ou son lieu d'élection, semblerait être, pour Hauchecorne,
La Londe, près Elbeuf. Elle sera, d'ici vingt ans, dans tous les grands
centres cidriers.
Synonymes. — Inconnus, si elle en a.
Arbre. — Très fertile,
rustique, vigoureux ; tête arrondie. Floraison, généralement à partir
de la deuxième quinzaine d'avril ; elle craint peu les intempéries.
Elle peut être propagée par les deux sortes de greffes, mais on aura
des résultats plus rapides par celle en tête.
Fruit (Classe I : Fruits
rouges ; 3e groupe : fruits moyens ; 1re catégorie : fruits plats ; 1re
section : forme plate). — Assez régulier, plat d'aspect et de forme, mamelonné, rarement côtelé. Base plate, un peu plus développée que le sommet. Épiderme lisse, jaune, à peine nuancé de vert, fortement lavé, plaqué et vergeté
de carmin sur plus de la moitié du fruit ; pourvu, en outre, d'un
faible pointillé gris roux ne donnant lieu qu'à de rares marbrures. Œil
moyen, entr'ouvert ou fermé, à sépales connivents, dans un bassin profond, large,
assez régulier, entouré de petites nodosités, indices, le plus souvent,
des mamelons dont quelques-uns descendent jusqu'à la base. Pédoncule
très court, de moyenne grosseur, inclus dans une cavité plutôt
régulière, étroite, profonde, plaquée de roux pâle, plus ou moins
étendu. Coupe verticale : L'œil descend très profondément dans l'axe.
Le cœur, très étroit, est limité par des courbes généralement
symétriques émergeant à angle droit. Les loges sont petites, arquées. Coupe transversale : Circonférence peu régulière, trois à quatre faibles saillies. Faisceaux sépalaires et pétalaires anastomosés.
La pulpe est blanche, ferme, douce, relevée d'une amertume agréable, peu prononcée, parfumée. Le jus est assez coloré.
La Binet rouge présente certaines affinités avec la Bérat rouge dont elle se distingue par une forme plus plate, un coloris moins vif et l'absence de côtes ; elle tient également de la Belle Cauchoise qui est moins plate et dont l' endocarpe est plus developpé. L'œil de la Binet rouge descend très profondément
; celui des deux autres, fort peu. Mais c'est surtout avec la
Doux-Lozon qu'un examen superficiel risquerait de la faire confondre.
Bien qu'elle appartienne au groupe Binet, elle n'en a pas le vrai type
; je ne lui accorde que des affinités de troisième degré. La Binet
rouge, comme maturité, est à cheval sur la deuxième et la troisième
saison. Je la range dans les variétés tardives de deuxième saison, mais
ne chicanerai point ceux qui la mettent dans la troisième. Rien n'est
moins délicat que cette délimitation. Je crois plus prudent de la
brasser dans le début de la deuxième quinzaine de décembre. Elle est
apte à supporter le transport, surtout lorsqu'elle vient d'être
récoltée.
Analyse moyenne rapportée à un LITRE de JUS.
Densité |
1075 |
|
|
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose) |
|
125.000 |
Saccharose |
|
48.450 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible |
|
176.000 |
Tannin |
|
1.914 |
Matières pectiques et albuminoïdes |
|
18.000 |
Acidité totale en acide sulfurique monohydraté |
|
1.260 |
Cette excellente variété, brassée assez tôt pour éviter un excès de
matières pectiques, est apte à constituer un cidre de la marque «
alcoolique parfumée ». Je n'insisterai point, pour le moment, sur la
teneur en saccharose, n'étant point suffisamment édifié sur sa
constance ; j'attendrai de nouvelles analyses, car j'attache au taux de
ce sucre la plus grande importance.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes se rapportent à la récolte 1891. Poids : 40 grammes. Volume : 61 cc. Densité : 0,652.
Les qualités maîtresses de la Binet rouge sont : pour l'arbre, la vigueur et la fertilité ; pour le fruit, une haute densité et une richesse saccharine élevée ; un parfum notable. Cette variété est apte à la préparation d'une marque « alcoolique et parfumée ». L'arbre
et le fruit ont une valeur réelle à tous les points de vue et il serait
difficile de dire avec raison qui l'emporte des deux.
PLANCHE IV
Fig. 7. — BISQUET
Fruit jaune verdâtre, doux, bon.
Historique. — Ancienne
variété, très répandue dans le Calvados et dans l'Eure et dont on
ignore l'origine. Les anciens auteurs sont muets à son égard ; elle est
mentionnée pour la première fois par M. Power dans ses Monographies des meilleures variétés de fruits à cidre. C'est une des variétés bien spéciales au pays d'Auge.
Synonyme. — Bonne-Chambrière.
Arbre. — Très rustique, très sain, très vigoureux, excessivement fertile.
Tronc élevé, branches charpentières fortes, poussant droit ; bois assez
menu, long, flexible, s'infléchissant beaucoup sous le poids des fruits
très abondants. Floraison, première quinzaine de mai. Il se propage
très facilement par la greffe en pied.
Fruit (Classe IV : Fruits
jaune-verdâtre ; 4e groupe : fruits gros ; 1re catégorie : fruits plats
; 2e section : 2 formes, plate et conique). — Gros, irrégulier, mamelonné plutôt que côtelé. Deux aspects et deux formes : plate et conique. Base plus développée
que le sommet. Épiderme vert-jaunâtre ou inversement, carminé du côté
du soleil, parsemé de quelques petites taches noires. Œil moyen, tantôt
à fleur de tête, tantôt dans une cavité, mais dans les deux cas entouré
de nodosités qui sont souvent
le point de départ de mamelons plus ou moins dessinés ; pourtour
irrégulièrement lavé de gris noirâtre. Pédoncule de longueur variable,
le plus souvent court et gros, inséré dans une cavité étroite, peu
évasée, profonde, qu'il remplit parfois ; pourtour pédonculaire
irrégulièrement marbré de gris roux. Coupe verticale : L'œil descend peu ou moyennement. Le cœur, irrégulier, est très variable en raison de la forme des fruits : allongé ovoïde, étroit, chez les fruits coniques ; un peu plus aplati et moyen chez ceux qui sont plats. Loges grandes et étroites. Coupe transversale : Circonférence très irrégulière, cinq à six saillies prononcées ; faisceaux sépalaires et pétalaires non anastomosés.
La pulpe est blanche, douce,
faiblement amère, assez parfumée. Le jus est très coloré, d'une
intensité nettement supérieure à la moyenne. La Bisquet appartient au
troisième type : BOUTEILLE. Toutes ses affinités la placent à la suite
de la Bonne-Chambrière, avec laquelle on la confond souvent. Cependant
la Bisquet est moins conique que la Bonne-Chambrière et, chez cette dernière, l'œil descend plus profondément :dans l'axe.
La Bisquet mûrit à l'arbre en octobre et, en novembre, au grenier. Dans
les saisons ordinaires, on peut l'y garder jusqu'au début de décembre.
Analyse moyenne rapportée à un LITRE de JUS et à un KILO de PULPE.
Densité. |
1061
|
|
1006 |
|
|
|
gr. |
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose) |
|
88.918 |
|
86.125 |
Saccharose. |
|
41.453 |
|
34.253 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible. |
|
132.710 |
|
122.181 |
Tannin. |
|
1.394 |
|
0.855 |
Matières pectiques et albuminoïdes. |
|
9.901 |
|
8.640 |
Acidité totale exprimée en acide sulfurique monohydraté |
|
1.498 |
|
0.335 |
ANALYSE CENTÉSIMALE du JUS et de la PULPE (Récolte 1392).
|
JUS / gr.
|
PULPE / gr.
|
Eau de végétation et principes volatils à + 100°. |
82.639 |
19.500 |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose) |
10.466 |
9.502 |
Saccharose. |
4.009 |
3.694 |
Tannin |
0.246 |
0.088 |
Matières pectiques et albuminoïdes. |
1.195 |
1.400 |
Acidité totale en acide malique |
0.129 |
0.035 |
Sels et divers |
1.316 |
» |
Marc épuisé, séché à 100°; sels et divers. |
» |
5.781 |
|
100.000 |
100.000 |
Extrait au bain-marie, 4 heures 30 de chauffe. |
18.610 |
15.600 |
Il résulte des analyses ci-dessus que cette variété est bonne et qu'elle possède une moyenne saccharine
suffisante ; mais le point important réside dans la nature des sucres
qui la composent. Pour ne point me répéter au sujet de la valeur que
j'attache à la présence du saccharose dans les fruits à cidre, je renvoie le lecteur à mon dernier ouvrage (7).
La Bisquet peut servir à préparer seule un cidre moelleux
; mais, à cause de sa faiblesse en tannin, il ne serait pas de longue
garde ; aussi, est-il préférable de l'employer dans les mélanges, ou
mieux encore, peut-être, de la réserver pour la préparation d'un cidre
mousseux qui demande des jus de densité moyenne. Seulement, est-elle
assez parfumée ? Dans tous les cas, on peut, grâce à son coefficient de
garde assez long, faire un choix de ses plus beaux fruits qu'on
laissera blondir et entrer en possession de leurs différents éthers ;
puis, à ce moment, on les brassera et on traitera le jus avec le soin
nécessaire pour obtenir une fermentation rapide. Lorsque, après deux
soutirages, il sera devenu limpide et ne pèsera plus que 1020 au
densimètre, on le mettra en bouteilles (8).
Coefficient de déperdition. — Un kilogramme de ces fruits assortis a perdu 192 grammes en 98 jours, ce qui donne 1 gr. 95 par jour.
Moyennes : Poids, Densité, Volume.
— Des fruits appartenant à la récolte 1891 ont fourni les résultats
suivants : Poids : 66 grammes. Volume : 93 cc. Densité : 0,712.
Les qualités maîtresses de la Bisquet sont : pour l' arbre, la vigueur et une grande fertilité (il peut produire une moyenne annuelle de 2 à 4 hectolitres) ; pour le fruit, une teneur élevée en saccharose,
ce qui lui constitue une qualité toute particulière et le désigne pour
la création d'un cidre marque « doux et moelleux ». Sa place est
cependant tout aussi bien marquée dans un mélange où les pommes
tanniques lui fourniront l'élément dont il manque un peu. L'arbre et le fruit sont de valeur sensiblement égale.
Fig. 8. - BOUTTEVILLE (DE)
Fruit rouge jaunâtre, amer, très parfumé, excellent.
Historique. - Variété
nouvelle obtenue de semis par M. Legrand, habile pépiniériste, à qui
l'on doit plusieurs espèces de grande valeur. Elle a été décrite pour
la première fois par M. Power. Localisée, à son début, dans la
Seine-Inférieure, elle est au nombre de celles que posséderont bientôt
tous les centres cidriers; elle mérite à tous égards d'être propagée.
Synonymes. — Nuls jusqu'à ce jour.
Arbre.— Sain, rustique et
vigoureux ; tête semi-pyramidale. Floraison, dans les premiers jours de
mai. Il est assez vigoureux pour être reproduit par la greffe en pied.
Fruit (Classe III :
Fruits jaunes ; 3e groupe : fruits moyens ; 1re catégorie : fruits
plats ; 1re section : forme plate). — Irrégulier, mamelonné, souvent
oblique. Présente deux aspects et deux formes ; conique et plate. Base aplatie
plus large que le sommet. Épiderme jaune, lavé, vergeté de carmin plus
ou moins (ce qui peut rendre indécis sur la véritable place qu'il doit
occuper dans les fruits à épiderme jaune ou parmi ceux à épiderme
rouge), parsemé d'un pointillé gris roux et parfois aussi de taches
noirâtres. Œil moyen, fermé, dans un bassin très irrégulier, fissuré,
plissé, pourvu de huit à dix petites nervures, indices d'autant de
mamelons. Pédoncule court, de moyenne grosseur, inséré dans une cavité
variable : étroite et peu profonde chez les fruits obconiques ; large et creuse chez les fruits plats. Pourtour fortement plaqué de gris roux doré. Coupe verticale : L'œil descend profondément. Le cœur est irrégulier, moyen, limité par des courbes plus ou moins symétriques émergeant à angle droit ou obliquement. Loges petites. Coupe transversale : Circonférence irrégulière, présentant cinq à six saillies assez prononcées. Faisceaux sépalaires et pétalaires non anastomosés.
La pulpe est blanc jaunâtre, ferme, amère,
mais d'une amertume agréable au palais et non en rapport avec la
quantité de tannin indiquée par l'analyse ; ceci doit tenir, comme je
l'ai déjà fait remarquer, à la quantité des matières pectiques en
présence, et au parfum très fin dont la pulpe est douée. Les matières
pectiques n'ont une réelle utilité, à mon avis, qu'autant qu'elles
existent côte à côte dans un fruit avec un taux notable de tannin. Mais
ce n'est point ici le lieu d'en dire davantage. Le jus, comme
l'épiderme, est instable ; il se montre tantôt plus coloré que la
moyenne, tantôt moins.
Il est assez difficile de bien classer la Boutteville
à cause des variations de coloris que présente son épiderme. Les fruits
à peau rouge se placent à la suite de la Joly rouge dont ils se
distinguent par une moindre irrégularité ; ceux à épicarpe jaune
tiennent de la Girard et de la Marabot. L'étude de ses affinités
demande à être poursuivie.
On a placé cette variété parmi celles de troisième saison, et, si je la
mets dans la seconde, c'est que les différents échantillons que j'ai
analysés, en octobre et en novembre, au plus tard, accusaient, à cette
date, les phénomènes les plus certains d'une complète maturité. Or, les
fruits mûrs au grenier, en novembre, ne sauraient être assimilés à ceux
de troisième saison; aussi, jusqu'à preuve du contraire, laisserai-je
la Boutteville à cette place, en concédant, toutefois, qu'elle peut être dite seconde tardive.
Analyse moyenne rapportée à un litre de JUS.
Densité |
1075 |
|
|
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose). |
|
114.767 |
Saccharose. |
|
53.072 |
Sucre total évalué en glucose fermentescible. |
|
170.600 |
Tannin |
|
2.745 |
Matières pectiques et albuminoïdes |
|
9.900 |
Acidité totale en acide sulfurique monohydrate. |
|
1.453 |
Cette pomme appartient, au point de vue de l'analyse chimique, aux
espèces d'élite ; sa moyenne, indique une bonne proportion de tous les
éléments utiles, et notamment du saccharose, et, si je la trouve
supérieure à celle qu'exige un cidre mousseux pour être agréable, je la
déclare apte à la préparation d'un cidre marque « alcoolique parfumé ».
Moyennes : Poids, Densité, Volume. - Ces moyennes se rapportent à des fruits de la récolte 1891. Poids : 42 grammes. Volume : 55 cc. Densité : 0,753.
Les qualités maîtresses de la Boutteville sont : pour l' arbre, rusticité et vigueur ; pour le fruit, une richesse saccharine élevée où le saccharose se montre abondant, une heureuse proportion de tannin et de matières pectiques et un parfum très fin. Elle est tout indiquée pour la préparation d'un cidre marque « alcoolique parfumé ». Le fruit prime l'arbre.
PLANCHE V
Fig. 9. — BRAMTOT
Fruit jaune, amer, parfumé, excellent.
Historique. - Variété
nouvelle obtenue de semis par M. Legrand; très répandue déjà, elle le
sera encore davantage quand tous ceux qu'intéresse la culture des
variétés d'élite la connaîtront mieux. Décrite pour la première fois
sous ce nom par M. Power dans ses Monographies, etc.
Synonymes. — Doit-on lui donner comme synonymes, Martin-Fessard ? Les avis sont partagés, et si je ne me basais que sur l'étude des caractères du fruit je pencherais pour l'affirmative.
Arbre. - Très rustique,
très vigoureux, très fertile. Branches charpentières, fortes et
élancées, bien ramifiées ; tête pyramidale. Floraison dans les premiers
jours de mai. Sa vigueur permet de recourir à la greffe en pied pour la
propager.
Fruit (Classe III :
Fruits jaunes ; 3e groupe : fruits moyens ; 1re catégorie : fruits
plats ; 1re section : forme plate). — Assez régulier, un peu oblique, mamelonné, côtelé. Présente deux aspects : obconique et plat ; forme plate. Base bien plus large que le sommet. Épiderme mi-rugueux, jaune,
à peine nuancé de vert. Œil gros, fermé, dans un bassin irrégulier,
très fissuré, évasé, peu profond, pourvu de quelques tubérosités,
indices de mamelons prononcés à leur départ. Pédoncule court, souvent
gros, inséré dans une cavité plutôt régulière, étroite, peu profonde,
plaquée de roux, hérissée de stries plus sombres. Coupe verticale : L'œil ne descend pas. Le cœur, assez régulier, est large, relevé dans le mésocarpe, limité par des courbes symétriques émergeant à angle droit. Coupe transversale : Circonférence très irrégulière, cinq à huit saillies souvent accusées ; faisceaux sépalaires et pétalaires non anastomosés.
La pulpe est blanche, ferme, amère, parfumée. Le jus en est pâle.
La Bramtot est bien caractériée par sa base très développée, relativement à son sommet, ainsi que par ses mamelons, qui sont parfois accusés au point de mériter le nom de côtes.
Il me semble assez difficile de la bien classer ; c'est plutôt,
cependant, dans le groupe Fréquin, si l'on ne considère absolument que
la forme, bien que la Girard ait des titres assez sérieux au point de vue du coloris ainsi que de l'aspect.
Elle mûrit à l'arbre dans la dernière quinzaine d'octobre et peut
rester au grenier jusqu'à la mi-novembre, mais il ne faudrait pas
dépasser ce délai, de crainte que la pulpe ne devînt cotonneuse.
Brassée à temps, elle est juteuse et s'exprime bien. Son jus, comme
celui de beaucoup de variétés à épiderme jaune, est pâle
et ce caractère est d'autant plus frappant, que c'est une pomme amère,
et que l'on a attribué au tannin une action manifeste dans la
coloration du jus. Il est vrai que le ou les tannins des fruits à cidre
sont encore si peu connus !
Analyse moyenne rapportée à un LITRE de JUS.
Densité |
1077
|
|
|
|
gr.
|
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose). |
|
136.584 |
Saccharose. |
|
31.305 |
Sucre total en glucose fermentescible. |
|
169.536 |
Tannin. |
|
2.877 |
Matières pectiques et albuminoides. |
|
3.000 |
Acidité totale en acide sulfurique monohydraté |
|
2.155 |
La Bramtot est une espèce d'élite dont on ne saurait trop conseiller la
diffusion ; sa composition la place au premier rang de nos meilleures
secondes. On ne peut que reprocher à son jus de manquer de coloration,
et, comme la fermentation en enlève toujours une bonne partie, si on la
brassait seule, on obtiendrait un cidre trop pâle aux yeux des
consommateurs habitués à une teinte avivée par l'addition de colorants
plus ou moins utiles. C'est ce qui me retient pour en conseiller
l'emploi dans la préparation d'une marque « amère parfumée », où elle
serait tout indiquée sans cela. Quand donc aimera-t-on les produits
naturels comme ils sont et pour ce qu'ils sont ?
Mais son emploi dans les mélanges avec des fruits mucilagineux,
manquant de tannin et pourvus de matière colorante rendra de réels
services, surtout si elle est brassée peu après sa cueillette.
Moyennes : Poids, Volume, Densité.
— Ces moyennes se rapportent àdes fruits de la récolte 1890. Poids : 52
grammes. Volume : 72 centimètres cubes. Densité : 0,720.
Les qualités maîtresses de la Bramtot sont : pour l' arbre, une vigueur et une fertilité très grandes ; pour le fruit, une densité et une richesse saccharine élevées ; une amertume agréable. Apte à la création d'une marque « alcoolique amère », elle rendra plus de services dans les mélanges. L'arbre et le fruit ont une valeur sensiblement égale.
Fig. 10. — CIMETIÈRE DE BLANGY
Fruit rouge verdâtre, doux, bon.
Historique. — Ancienne
variété originaire du cimetière de Blangy, chef-lieu de canton de
l'arrondissement de Pont- l'Évêque. Très .connue dans tout le pays
d'Auge et très répandue dans l'arrondissement ci-d'essus. Citée par
tous les pomologues modernes, elle a été décrite pour la première fois
dans les Congrès pour l'étude des fruits à cidre.
Synonymes. — Blangy, Blagny.
Arbre. — Très rustique, très sain, très vigoureux, excessivement fertile.
Tète horizontale, arrondie ; branches charpentières très fortes; bois
assez gros et ne s'infléchissant pas trop sous le poids des fruits
toujours abondants. Floraison vers la deuxième quinzaine de mai. Il est
assez vigoureux pour être propagé par la greffe en pied.
Fruit
(Classe II : Fruits rouge-verdâtre ; 3e groupe : fruits moyens ; 1re
catégorie : fruits plats ; 2e section : deux formes, plate et
conique). - Volume moyen, irrégulier, oblique. Deux aspects, deux
formes : plate et conique et même parfois ovoïde. Base arrondie, très
variable, plus étroite, plus large que le sommet ou égale. Épiderme
lavé, plaqué de carmin ou de rouge-brique sur un fond jaune verdâtre
parsemé de taches noires plus ou moins grandes. Œil grand,
entr'ouvert, dans un bassin très irrégulier, étroit, peu profond,
plissé et fissuré. Pédoncule très court ou de moyenne largeur, assez gros, charnu,
occupant une grande partie de la cavité. Pourtour plus ou moins lavé de
roux ; cette nuance est parfois remplacée par la nuance rouge verdâtre.
Coupe verticale : L'œil descend profondément ; le cœur est irrégulier,
étroit cependant, limité par des courbes plus ou moins symétriques,
émergeant diversement et partout à angle droit ; loges géminées petites
et étroites plutôt que moyennes. Coupe transversale : Circonférence
irrégulière, quatre à six saillies accusées ; faisceaux sépalaires et
pétalaires anastomosés.
La pulpe est blanche, ferme, douce, relevée d'une pointe d'amertume,
assez parfumée. Le jus est excessivement coloré et le cidre en garde
une notable coloration.
La Cimetière de Blangy appartient au troisième type : Bouteille ; les
affinités ne semblent que du deuxième degré. Elle a aussi quelques
affinités avec la Joly rouge. Il existe dans l'arrondissement de
Lisieux une sous-variété appelée d' Orbec dont les modifications avec
celle de Blangy paraissent affecter le coloris qui est plus rouge, le
pédoncule qui est plus gros et la saveur qui est plus amère chez la
première.
La Cimetière mûrit à l'arbre, en octobre ; elle est donc de deuxième
saison, mais elle doit à la fermeté de sa pulpe de se conserver
longtemps. Elle peut rester au grenier, sans dommage, tout le mois de
novembre, surtout si l'on a soin de n'en point faire des tas trop
épais. La nature de sa pulpe lui permet les transports et son
coefficient de garde prolongé peut donner la raison pour laquelle
quelques personnes l'ont placée à tort, selon moi, dans la troisième
saison.
Analyse moyenne rapportée à un litre de JUS et à an KILO de PULPE.
Densité |
1051 |
|
1005 |
|
|
|
gr.
|
|
gr.
|
Sucres réducteurs (Interverti
et lévulose) |
|
102.152 |
|
100.111 |
Saccharose |
|
9.012 |
|
6.775 |
Sucre total
exprimé en glucose fermentescible |
|
114.671 |
|
106.898 |
Tannin |
|
2.160 |
|
2.021 |
Matières pectiques et albuminoides |
|
6.010 |
|
5.920 |
Acidité totale exprimée en acide sulfurique monohydraté |
|
0.822 |
|
0.419 |
Analyse CENTÉSIMALE du JUS et de la PULPE (Récolte 1893).
|
gr. |
gr. |
Eau de végétation et principes volatils à + 1 00° |
85.320 |
82.709 |
Sucres
réducteurs (Interverti et lévulose) |
12.462 |
11.584 |
Saccharose |
0.546 |
0.982 |
Tannin |
0.080 |
0.090 |
Matières pectiques et albuminoïdes |
1.252 |
0.860 |
Acidité exprimée en acide malique. |
0.158 |
0.084 |
Sels et
divers. |
1.182 |
» |
Marc épuisé, séché à 100° ; sels et divers. |
» |
3.100 |
|
100.000 |
100.000 |
La Cimetière a une composition analytique plutôt au-dessous de la
moyenne, et, en présence de ce fait, on s'étonnera peut-être de la
trouver ici. Mais, en agissant ainsi, j'ai eu pour but de montrer
l'extension que je donne au qualificatif « meilleure variété ». Je
n'entends pas le réserver, en effet, aux seules variétés donnant des
résultats analytiques élevés, mais l'étendre à toutes celles qui se
distinguent par une ou plusieurs qualités maîtresses soit du fruit,
soit de l'arbre. Telle espèce dont le fruit est hors de pair provient
d'un arbre peu fertile ou peu vigoureux ; inversement, un arbre
excessivement fertile produira des pommes d'une teneur analytique
faible : c'est le cas de la Cimetière. En outre, j'ai expliqué ailleurs
la raison d'être dans un verger d'un certain nombre — restreint, à la
vérité — d' espèces aqueuses, afin de supprimer l'addition de l'eau trop
souvent véhicule de germes infectieux et la remplacer par le jus ou
l'eau de végétation parfumée de ces fruits. La Cimetière remplit
absolument cette condition et d'autant plus que son jus est doué d'une
coloration intense. Du reste, je la mentionne surtout pour la région du
Pays d'Auge où elle jouit de la plus haute estime, grâce à cette
propriété.
Mélangée à la Bramtot, elle lui communiquera la couleur qui lui manque et il en résultera un cidre de haute qualité.
Coefficient de déperdition. — Un kilogramme de fruits assortis a perdu 168 grammes en 90 jours, ce qui fait 1 gr. 86 par jour.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes se rapportent à la
récolte i893. Poids : 49 grammes. Volume : 68 cc. Densité : 0,716. Les
qualités maïtresses de la Cimetière sont : pour l'arbre, une excessive
fertilité et une grande vigueur ; pour le fruit, une pulpe ferme et
juteuse ; un coefficient de garde prolongé, un jus très coloré. Son rôle
principal réside dans les mélanges avec des variétés peu colorées et
mucilagineuses. L'arbre et le fruit ont des qualités spéciales qui
donnent à chacun d'eux une valeur sensiblement égale.
PLANCHE VI
Fig. 11. — CITRON DE PONT-LÉVÊQUE
Fruit jaune, doux-amer, excellent.
Historique. — Variété
ancienne, d'origine inconnue, cultivée dans le pays d'Auge, notamment
dans l'arrondissement de Pont-l'Évêque. On ne trouve ce nom dans aucun
écrit des pomologues anciens et modernes. Je n'ai pu relever le nom de
Petit-Citron que dans les Procès-Verbaux
des Congrès, etc., et, comme il n'est suivi d'aucune description, il
m'a été impossible de le comparer, à celui dont il s'agit. Doit-on
établir une analogie avec les variétés que les anciens nommaient : Queue-nouée, Ennouée, Cul-noué ? Mes recherches auxquelles je renvoie le lecteur (voir le Guide pratique, etc., n° 20, Citron, page 124) ne me permettent point d'être aflirmatif.
Synonymes. — Fréquin blanc, Renouvelet.
Arbre.—Rustique, sain,
assez vigoureux. Branches charpentières divergentes, horizontales ;
tête arrondie. Floraison dans la dernière semaine de mai. Cet arbre est
fertile, mais sa vigueur semble diminuer ; il demande un sol riche ;
aussi est-il préférable pour le propager de recourir à la greffe en
tête.
Fruit (Classe III :
Fruits jaunes; 2e groupe : fruits petits ; 1re catégorie : fruits plats
; 2me section : 2 formes, plate et conique). — Cette variété présente deux types absolument distincts, qui permettraient de constituer deux sous-variétés. Le premier type est absolument plat et régulier ; le second est conique et irrégulier. Ce sont surtout les caractères de la partie inférieure du fruit qui subissent les plus grandes modifications.
Épiderme jaune doré, peu nuancé de vert; œil moyen, fermé, dans un
bassin plutôt étroit, pourvu de quelques nodosités, indices de faibles
mamelons. Base variable, tantôt plus étroite que le sommet, tantôt égale. Pédoncule très variable : moyen de longueur et de grosseur chez les fruits plats, il se montre caronculaire
chez les coniques, et même le plus souvent, revêtu d'un côté, parfois
des deux, par un prolongement de la pulpe, ce qui donne assez bien à
ces fruits l'aspect ovoïde du citron. Coupe verticale
: L'œil descend peu, le cœur est variable, mais assez régulier.
L'endocarpe des fruits plats a des courbes symétriques présentant la
forme habituelle, émergeant à angle droit, tandis que celui des fruits coniques est circonscrit par des courbes affectant la forme ovale. Coupe transversale : Circonférence peu régulière, présentant cinq à six saillies ; faisceaux sépalaires et pétalaires non anastomosés. La pulpe est ferme, blanche, douce-amère, d'une amertume agréable ; parfumée. Le jus est peu coloré.
La Citron de Pont-l'Évêque
est bien caractérisée par l'un de ses types rappelant l'aspect d'un
petit citron. Il y a dans cet arrondissement deux variétés, bien
dissemblables, portant ce même nom : l'une, qui est celle-ci, que j'ai
nommée Citron de Pont-l'Évêque,
tandis que l'autre, qui a encore plus de ressemblance avec un citron,
tant par sa forme que par son volume, et qui se trouve en plus grande
quantité dans la commune de Surville, a été baptisée par moi, pour
cette raison, Citron de Surville. Aucune confusion ne saurait s'établir
entre elles.
La Citron mûrit, à l'arbre, dans la dernière quinzaine d'octobre ;
c'est une seconde tardive, et, comme elle se conserve bien, elle peut
être brassée en même temps que certaines variétés — hâtives — de
troisième saison : Bouteille, Saint-Martin, etc. Ce qu'il importe,
c'est de saisir le moment où les matières pectiques ne sont point trop
abondantes, car la garde les y développe et fait alors de la Citron une
espèce mucilagineuse. Seule, et brassée en temps, elle peut servir à
créer un cidre « marque alcoolique doux et parfumé », faible en
couleur, il est vrai, mais que l'on peut corriger par l'addition, d'un
cinquième d'Aufriche. Elle supporte assez bien les transports, surtout
dans la quinzaine qui suit sa récolte.
Analyse moyenne rapportée à un litre de JUS et à un KILO de PULPE.
Densité. |
1065 |
|
1006 |
|
|
|
gr. |
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose) |
|
97.721 |
|
80.954 |
Saccharose. |
|
44.730 |
|
44.368 |
Sucre total évalué en glucose fermentescible |
|
146.736 |
|
127.539 |
Tannin. |
|
2.569 |
|
2.886 |
Matières pectiques et albuminoides |
|
9.543 |
|
6.291 |
Acidité totale en acide sulfurique monohydraté. |
|
1.403 |
|
0.661 |
Analyse CENTÉSIMALE du JUS et de la PULPE (moyennes).
|
gr. |
gr. |
Eau de végétation et principes volatils à + 1 00°
|
83.560 |
77.850 |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose) |
9.175 |
8.095 |
Saccharose |
4.131 |
4.436 |
Tannin
|
0.241 |
0.288 |
Matières pectiques et albuminoïdes
|
0.896 |
0.629 |
Acidité exprimée en acide malique |
0.180 |
0.090 |
Sels et divers |
1.817 |
» |
Marc épuisé, séché à 100° ; sels et divers. |
» |
8.612 |
|
100.000 |
100.000 |
La Citron est une excellente
variété, et, si l'on se reporte aux 127 analyses que j'ai réunies dans
l'ouvrage indiqué plus haut, l'on verra que sa composition atteint en
éléments utiles un pourcentage autrement élevé qu'on ne le supposerait
à la lecture des moyennes ci-dessus. Autre chose est d'analyser pendant
deux ou trois ans quelques échantillons choisis ou de répéter ces recherches pendant une quinzaine d'années sur différents échantillons
provenant d'arbres et de sols les plus divers. C'est la seule façon de
constater la valeur du fruit qui, dans une telle période de temps,
montre l'impression qu'il reçoit de toutes les influences qui
s'exercent sur lui. La Citron est très riche en saccharose ; elle et la
Gros-Matois furent les deux variétés qui, dès le début de mes analyses,
attirèrent mon attention sur ce sucre particulier, et c'est la raison
pour laquelle je les ai choisies comme types des variétés à saccharose.
Coefficient de déperdition. — Un kilogramme de fruits assortis a perdu 246 grammes en 90 jours, ce qui donne 2 gr. 73 par jour.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes sont rapportées à l'année 1891. Poids : 19 grammes. Volume : 23 cc. Densité : 0,815.
Les qualités maîtresses de la Citron de Pont-Lévêque sont : pour l'arbre, la rusticité et la fertilité ; pour le fruit, une richesse saccharine élevée dont le saccharose compose une grande partie ; une teneur notable en tannin.
Brassée en temps convenable, elle peut servir à la création d'une
marque « cidre alcoolique doux et parfumé ». Le manque de coloration
peut être compensé par l'addition d'une petite quantité d'Aufriche. Le fruit prime l'arbre.
Fig. 12. - DOUX-NORMANDIE
Fruit rouge, doux, excellent.
Historique. — Variété
d'origine inconnue, particulière au département de la Sarthe où elle
est très répandue. Décrite pour la première fois par M. Power, Monographies, etc. Mérite de devenir une espèce fondamentale (9).
Synonymes. - Pas ou inconnus. Je pense que Doux-Normandie est déjà un surnom qui cache la titulaire.
Arbre. — Sain, vigoureux,
fertile. Branches charpentières dressées, assez ramifiées; bois grêle.
Floraison en juin. Elle peut se propager par la greffe en pied.
Fruit (Classe.I : Fruits
rouges ; 3e groupe : fruits moyens ; 1re catégorie : fruits plats ; 1re
section : forme plate). — Assez régulier; présentant deux aspects : plat et cylindrique ; forme plate. Base arrondie, un peu plus développée que le sommet ou égale. Épiderme mi-lisse, mi-rugueux, lavé, plaqué et surtout vergeté de carmin
sur les trois quarts du fruit ; revêtu d'un pointillé gris roux ou de
marbrures très étendues. Œil assez gros, fermé, dans un bassin étroit,
peu profond, sensiblement régulier, entouré de quelques nodosités très
petites et ne se continuant pas au delà. Pédoncule de longueur
variable, de moyenne grosseur, inséré dans une cavité régulière ;
étroite, peu profonde, fortement plaquée de gris roux pâle. Coupe verticale : L'œil descend peu. Le cœur, très étroit, est limité par des courbes plus ou moins symétriques, émergeant le plus souvent à angle droit. Loges petites ou moyennes, très arquées. Coupe transversale : Circonférence peu irrégulière, offrant deux à quatre mamelons Faisceaux sépalaires et pétalaires peu ou point anastomosés.
La pulpe est d'un blanc jaunâtre, douce, très ferme,
parfumée. Le jus est très coloré et possède la nuance blond rouge qui,
après fermentation, devient rouge mixte entre le vineux et le rouge
groseille, nuance très belle et qu'il serait si désirable de rencontrer
dans les cidres mousseux, car, jointe à la limpidité, elle donne au
cidre un cachet tout particulier. Parmi toutes les sortes que j'ai
étudiées, je n'en ai guère, jusqu'ici, trouvé que deux qui possèdent
cette belle coloration : la Doux-Normandie et la Meaugris, deux fruits à épiderme rouge, il est vrai, mais d'une saveur très différente. La première est douce ; la seconde, amère.
La Doux-Normandie se récolte
dans les premiers jours de novembre, mais elle peut se garder longtemps
au grenier par suite de son coefficient de garde très prolongé. Grâce à
la fermeté de sa pulpe, elle est susceptible de braver les transports.
En résumé, c'est une seconde tardive qui pourrait jusqu'à un certain
point figurer parmi les pommes de troisième saison.
Analyse moyenne rapportée à un litre de JUS
Densité |
1077 |
|
|
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose) |
|
129.870 |
Saccharose |
|
34.955 |
Sucre total en glucose fermentescible. |
|
166.664 |
Tannin. |
|
0.761 |
Matières pectiques et albuminoïdes |
|
5.000 |
Acidité totale en acide sulfurique monohydralé |
|
1.070 |
Cette excellente variété convient parfaitement pour la préparation d'un
cidre marque « doux alcoolique » qui, s'il est traité comme il
convient, « rappellera son buveur », selon l'ancienne expression. Je
sais bien que l'on objectera que la composition du fruit laisse à
désirer relativement au taux du tannin ; à quoi l'on peut répondre que,
les matières pectiques n'étant qu'en proportion convenable, elles ne
diminueront point la qualité de l'élément utile pour donner naissance à
des lies abondantes. Je suis convaincu que des essais faits avec cette
variété seule donneront de bons résultats, mais l'on peut lui ajouter
en petite quantité la Médaille d'or ou la Bramtot.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. Ces moyennes se rapportent à la récolte : 1891. Poids : 44 grammes. Volume : 56 cc. Densité : 0,775.
Les qualités maîtresses de la Doux-Normandie sont pour l'arbre : la vigueur et la fertilité (en outre l'époque très tardive de sa floraison, en juin, lui assure plus qu'à toute autre variété une récolte à peu près certaine) ; pour le fruit : une moyenne analytique assez élevée, sauf pour le tannin cependant ; une pulpe ferme, un c oefficient de garde prolongé
qui lui permettent de subir les transports sans inconvénient. Elle peut
servir à la préparation d'une marque « cidre alcoolique ». L'arbre et le fruit ont une valeur réelle sensiblement égale.
PLANCHE VII
Fig. 13. — GODARD
Fruit rouge-verdâtre, doux-amer, excellent.
Historique. — Variété
nouvelle obtenue de semis par M. Godard, pépiniériste, très répandue
dans la Seine-Inférieure peu après son obtention, elle le sera bientôt
dans tous les centres cidriers. Décrite pour la première fois par M.
Power dans ses Monographies, etc. Classée parmi les pommes excellentes dans le Catalogue des Fruits moulés de pressoir, collection de la Société centrale d'Horticulture de la Seine-Inférieure.
Synonymes. — Pas ou inconnus.
Arbre. — Très sain, très
vigoureux, très fertile. Branches charpentières assez dressées, bien
ramifiées, ce qui donne à la tête l'aspect sphérique plutôt que
pyramidal. Floraison dans la deuxième quinzaine de mai. Il peut être
propagé par la greffe en pied, mais l'on aura un résultat plus rapide
par celle en tête.
Fruit (Classe II : fruits
rouge-verdâtre ; 3e groupe : fruits moyens ; 1re catégorie : fruits
plats ; 1re section : forme plate). — Petit plutôt que moyen,
irrégulier, mamelonné, oblique, déprimé. Plat d'aspect et de forme.
Base plus large que le sommet. Épiderme lavé, plaqué assez fortement de
rouge-brique plutôt que de carmin ; parsemé d'un fin pointillé
gris-roux. Œil souvent clos, dans un bassin irrégulier, large, assez
profond, fissuré, renfermant huit à dix nodosités, indices de mamelons
plus ou moins prononcés. Pédoncule long
ou très long, assez gros, renflé à ses deux extrémités, dans une cavité
étroite irrégulière, profonde, parfois fissurée ; pourtour peu ou point marbré de roux. Coupe verticale : L'œil descend irrégulièrement, peu généralement. Le cœur est irrégulier, très large, inscrit entre des courbes asymétriques émergeant presque toujours à angle droit ; loges petites, étroites. Coupe transversale : Circonférence très irrégulière, six à huit saillies accusées ; faisceaux sépalaires et pétalaires non anastomosés.
La pulpe est d'un blanc jaunâtre, ferme, douce,
relevée d'une pointe d'amertume agréable, laquelle n'est point,
cependant, en rapport avec la quantité de tannin indiquée par
l'analyse, ce qui doit être dû à la quantité de matières pectiques. Le
jus est très coloré, sujet pourtant à quelques variations. La Godard
mûrit à l'arbre dans la dernière quinzaine d'octobre ; grâce à la
fermeté de sa pulpe, elle a un long coefficient de garde et peut rester
au grenier jusqu'à la mi-novembre ; elle est également apte aux
transports.
Analyse moyenne rapportée à un litre de JUS
Densité |
1080 |
|
|
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose) |
|
117.414 |
Saccharose |
|
52.362 |
Sucre total en glucose fermentescible |
|
172.550 |
Tannin |
|
3.795 |
Matières pectiques et albuminoïdes |
|
11.860 |
Acidité totale en acide sulfurique monohydraté |
|
1.680 |
L'analyse moyenne ci-dessus prouve assez quelle excellente variété est la Godard.
La proportion de saccharose qu'elle renferme la place d'emblée dans le
groupe particulier que j'ai créé. Je la conseille comme devant fournir
un cidre de la marque « alcoolique sec » plutôt qu'alcoolique amer,
l'amertume étant masquée par le moelleux des matières pectiques.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. - Ces moyennes se rapportent à des fruits de la récolte 1891. Poids : 45 grammes. Volume : 62 cc. Densité : 0,723.
Les qualités maîtresses de la Godard sont : pour l' arbre, la vigueur et la fertilité ; pour le fruit, une richesse saccharine élevée dont le saccharose
constitue une notable partie, une heureuse proportion de tannin et de
matières pectiques, dont la réaction, au sein de la fermentation,
corrige ce que l'un ou l'autre de ces éléments en excès pourrait
produire de fâcheux pour le cidre ; une pulpe ferme, rendant les fruits aptes à la garde et aux transports. On peut en faire une marque « cidre alcoolique sec ». Le fruit prime l'arbre, néanmoins.
Fig. 14. — JOLY ROUGE
Fruit rouge, doux-amer, parfumé, bon.
Historique. — Variété
d'origine inconnue, mais très répandue dans le pays d'Auge, notamment
dans l'arrondissement de Pont-l'Évêque. C'est une espèce régionale très
estimée et qui mérite d'être propagée. Inconnue des pomologues, au
moins sous ce nom, elle a été décrite dans les Monographies, etc.
Synonymes : - Pas ou inconnus.
Arbre. — Très rustique,
très sain, très vigoureux, très fertile. Branches charpentières fortes
et très élancées. Bois un peu menu, s'infléchissant sous le poids des
fruits. Tête pyramidale. Floraison vers la fin de mai. Cette variété
vigoureuse atteint son maximum de développement dans les terres fortes
; on peut la propager dans ces terrains par la greffe en piëd aussi
bien que par la greffe en tête. Dans les sols pauvres, il faudrait
donner la préférence à cette dernière.
Fruit (Classe I : Fruits
rouges ; 4e groupe : fruits gros ; 1re catégorie : fruits plats ; 2e
section : deux formes, plate et coniques). — Très irrégulier; oblique,
déprimé, mamelonné. Deux aspects et deux formes. Base variable, plus large ou plus étroite que le sommet, selon les fruits. Épiderme rugueux, lavé, plaqué, vergeté de carmin.
Œil assez grand, inséré dans un bassin irrégulier, profond, pourvu de
protubérances. Pédoncule court, gros, inclus plutôt qu'implanté dans
une cavité étroite, profonde, peu plaquée de roux qui, chez certains
fruits, est remplacé par des raies de carmin. Coupe verticale : L'œil descend irrégulièrement, peu ou beaucoup. Le cœur est nettement étroit, assez régulier, entouré de courbes symétriques émergeant à angle droit ou en ovale, dont la plus grande largeur est tantôt à la base, tantôt au centre de leur parcours. Loges étroites, très arquées, géminées. Coupe transversale : Circonférence irrégulière, présentant quatre à cinq saillies assez prononcées. Faisceaux sépalaires et pétalaires non anastomosés à l'œil nu.
La pulpe est d'un blanc jaunâtre, ferme, douce, relevée d'une petite pointe d'amertume agréable, assez parfumée. Le jus est très coloré, et le cidre qui en résulte est doué d'une belle nuance, blond rougeâtre, assez semblable à celle de la Meaugris.
La Joly rouge appartient plutôt au troisième type Fréquin rouge qu'à celui de la Marin-Onfroy. Ses affinités la rapprochent beaucoup de : Bonne-Sorte, Rouge-Mulot et Saint-Philibert. Elle s'en distingue par une irrégularité
plus manifeste, un volume généralement plus grand, un épiderme plus
rugueux, et donnant souvent, en dépit de son vif coloris, l'aspect d'un
vieux fruit.
Elle mûrit à l'arbre, en octobre, et peut achever sa maturité de garde
au grenier au début de novembre. Elle supporte bien le transport.
Analyse moyenne rapportée à un LITRE de JUS et à un KILO de PULPE
Densité |
1059 |
|
1005 |
|
|
|
gr. |
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose) |
|
111.040 |
|
104.882 |
Saccharose |
|
18.764 |
|
12.878 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible |
|
130.431 |
|
118.438 |
Tannin |
|
1.943 |
|
2.012 |
Matières pectiques et albuminoïdes |
|
5.020 |
|
3.680 |
Acidité totale en acide sulfurique monohydraté |
|
1.164 |
|
0.657 |
Analyse CENTÉSIMALE du JUS et de la PULPE (moyennes)
|
gr. |
gr. |
Eau de végétation et principes volatils à + 100°. |
84.070 |
80.590 |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose) |
12.227 |
11 875 |
Saccharose |
1.124 |
1.030 |
Tannin |
0.194 |
0.125 |
Matières pectiques et albuminoïdes |
0.502 |
0.550 |
Acidité totale exprimée en acide malique |
0.193 |
0.057 |
Sels et divers |
1.690 |
» |
Marc épuisé, séché à 100°; sels et divers |
» |
5.773 |
|
100.000 |
100.000 |
La Joly rouge, à ne consulter
que l'analyse, ne fait pas belle figure à côté des variétés d'élite qui
la précèdent ; mais elle possède chacun des éléments constituants, dans
la plus heureuse proportion, pour la préparation des cidres mousseux de
vente courante. Il faut à ces cidres une tout autre qualité qu'à ceux
réservés pour différentes marques. Ils doivent être doux et moelleux
; posséder une très légère amertume qui, jointe au parfum, leur
constitue un bouquet agréable et laisse au palais cette saveur que les
anciens caractérisaient en disant que « le cidre rappelle son buveur ».
Ce type de cidres ne peut être préparé qu'avec des variétés moyennes
dont la Joly rouge est un des meilleurs représentants. C'est surtout à ce titre que je l'ai admise dans cet Atlas.
Coefficient de déperdition. — Un kilogramme de fruits assortis a perdu 229 grammes en 80 jours, ce qui donne 2 gr. 86 par jour.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes se rapportent à des fruits de la récolte 1892. Poids : 57 grammes. Volume : 77 cc. Densité : 0,731.
Les qualités maîtresses de la Joly rouge sont : pour l' arbre, une vigueur et une fertilité des plus grandes ; pour le fruit, un parfum et une composition moyenne répondant absolument au prototype des cidres
mousseux. Dans cette variété, l'arbre et le fruit ont chacun une valeur
tellement spéciale qu'il n'est guère facile de dire lequel des deux
prime l'autre. Elle est tellement estimée dans le pays d'Auge, surtout
dans la partie limitrophe de l'Eure, qu'il n'est point, pour ainsi
dire, de cultivateur qui ne se fasse un point d'honneur de la posséder
dans ses vergers.
PLANCHE VIII
Fig. 15. — LAUNETTE JAUNE
Fruit jaune, amer, excellent.
Historique. — Variété
d'origine inconnue, répandue et très estimée en Bretagne, d'après le
Syndicat de Ploërmel. Elle mérite d'être cultivée dans tous les centres
cidriers. Elle est décrite ici pour la première fois.
Synonymes. - Pas ou
inconnus, à moins toutefois que la Launette grosse ne soit identique,
ce qu'il faudrait vérifier par des recherches subséquentes.
Arbre. — Rustique, sain,
vigoureux, fertile. Branches charpentières à demi verticales ; bois
grêle, s'infléchissant sous le poids des fruits. La tête participe des
deux formes : arrondie et pyramidale. Floraison assez hâtive, dans la
dernière qui[n]zaine d'avril. Peut être propagée par les deux sortes de
greffe, de préférence, cependant, par celle en tête.
Fruit (Classe III :
Fruits jaunes ; 3e groupe : fruits moyens ; 1re catégorie : fruits
plats ; 1re section : forme plate). -Assez régulier, plat d'aspect et de forme, peu mamelonné, base arrondie, plus développée que le sommet. Épiderme lisse, jaune,
nuancé de vert, assez rarement de carmin, parsemé d'un faible pointillé
gris roux, parfois aussi de petites taches blanchâtres. Œil gros,
ouvert, dans un bassin large, peu profond, irrégulier, fissuré, pourvu
de cinq à six plis donnant naissance à des mamelons peu accusés.
Pédoncule de longueur moyenne, assez gros, très tomenteux, inséré dans une cavité étroite, fissurée, souvent profonde, peu lavée ou laciniée de roux. Coupe verticale : L'œil descend peu ou moyennement. Le cœur est moyen ou étroit, presque régulier, limité par des courbes souvent symétriques, émergeant à angle droit. Loges petites, étroites, géminées. Coupe transversale : Circonférence peu irrégulière, trois à quatre saillies plus ou moins prononcées. Faisceaux sépalaires et pétalaires irrégulièrement anastomosés.
La pulpe est d'un blanc jaunâtre, amère, parfumée. Le jus a une coloration généralement au-dessous de la moyenne. La Launette jaune présente certaines affinités avec la Launette grosse au point de vue de la forme et du coloris
; on dirait même qu'il y a presque identité, mais j'ai constaté
jusqu'ici que la première a un volume moindre, des mamelons moins
nombreux et moins accusés et que l'endocarpe est plus étroit.
Toutefois, je me garderai bien d'être affirmatif dans aucun des deux
sens, désirant les étudier de nouveau. Comparée à nos pommes de
Normandie, elle se place non loin de la Petit-Doucet dont elle se distingue par des mamelons plus prononcés et une pulpe amère.
La Launette jaune mûrit à l'arbre dans la seconde quinzaine d'octobre, elle peut rester au grenier jusqu'à la mi-novembre.
Analyse moyenne rapportée à un litre de JUS
Densité. |
1019 |
|
|
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose). |
|
135.482 |
Saccharose |
|
30.893 |
Sucre total évalué en glucose fermentescible |
|
168.000 |
Tannin |
|
5. 296 |
Matières pectiques et albuminoïdes |
|
7.500 |
Acidité totale exprimée en acide sulfurique monohydraté |
|
1.742 |
La composition de la Launette jaune répond à celle des variétés d'élite
; cependant, avant de se prononcer définitivement, il y aurait lieu de
la soumettre à quelques analyses. Son rang pourrait baisser, sans que,
pour cela, elle ne présente, cependant, une qualité toute spéciale sous
le rapport du tannin.
Je la crois, pour cette raison, meilleure dans les mélanges avec des
fruits où cet élément manque qu'employée seule, tout en étant certain
que, si l'on pouvait habituer les habitants des villes à l'amertume,
elle constituerait une excellente marque de cidre « alcoolique amer ».
Moyennes : Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes se rapportent à des fruits de la récolté 1891. Poids : 39 grammes. Volume : 50 cc. Densité : 0,777.
Les qualités maîtresses de la Launette jaune sont : pour l' arbre, vigueur et fertilité ; pour le fruit, une moyenne analytique élevée où le tannin figure pour une quantité notable. Plus utile dans les mélanges qu'employée seule, elle pourrait, cependant, composer une marque de cidre « alcoolique amer ». Le fruit prime l'arbre.
Fig. 18. — MATOIS ROUGE (GROS)
Fruit rouge ou rouge verdâtre, doux-amer, très parfumé, excellent.
Historique. — Variété
d'origine inconnue sur laquelle les pomologues tant anciens que
modernes ne sont pas d'accord (10). Elle est, cependant, très répandue
et très estimée dans le département de l'Eure ainsi que dans le pays
d'Auge.
Synonymes. — Maltois. Il existe des sous-variétés qui portent sur le volume et le coloris.
Arbre. — Rustique, sain,
vigoureux, assez fertile. Tronc élevé, branches charpentières fortes et
dressées, ce qui lui fait une tête pyramidale. Le bois est plutôt fin
et sujet à s'abaisser sous le poids des fruits qui se trouvent
généralement à l'extrémité des branches. Les fleurs s'épanouissent dans
la première semaine de mai. Elles résistent bien à la gelée. Cette
variété tend un peu à perdre de sa vigueur, et, pour la propager, il
est préférable de recourir à la greffe en tête.
Fruit (Classe I : Fruits
rouges ; 5e groupe : fruits très gros ; 1re catégorie : fruits plats ;
2e section : 2 formes, plate et conique). — Gros ou très gros,
excessivement irrégulier, à tel point qu'il mériterait le surnom de Caméléon des pommes, au point de vue des formes, les réunissant toutes. Base très variable
: tantôt plus étroite ; tantôt plus large que le sommet des fruits.
Épiderme lisse, luisant, sujet à l'exsudation visqueuse, plaqué de
rouge carmin très vif, non vergeté, alternant avec une nuance jaune
doré. Œil gros, semi-ouvert, ou sépales assez longs, gris marron,
connivents ou dressés, dans un bassin très irrégulier de largeur et de
profondeur, parfois à fleur de fruit, plissé, cinq à six nervures plus
ou moins accentuées, origines des mamelons. Pédoncule très court et
gros ; implanté ou inséré dans une cavité irrégulière, unie ou
sectionnée, plutôt étroite, peu marbrée de gris roux pâle. Coupe verticale : L'œil descend profondément.
Le cœur (fait étonnant) est presque régulier, étroit plutôt que large,
limité par des courbes symétriques émergeant généralement à angle droit, rarement obliquement. Loges longues, grandes, souvent géminées. Coupe transversale : Circonférence très irrégulière, cinq à huit protubérances très saillantes. Faisceaux sépalaires et pétalaires non anastomosés à l'œil nu ou d'une façon très rudimentaire.
La pulpe est blanche, ferme, douce,
très fine, relevée d'une pointe d'amertume. Son parfum est tellement
fin et pénétrant lors de sa maturité de garde que j'ai proposé, il y a
quelques années, de joindre à son nom celui de Reine du parfum. Son jus est très coloré et son cidre en retient la plus grande partie.
La Gros-Matois rouge appartient au troisième type : BOUTEILLE
; mais la facilité avec laquelle elle revêt toutes les formes la
distingue suffisamment ; son coloris, en outre, est tout autre. Il y a
deux sortes de Matois : la rouge et la blanche,
qu'il est très facile de confondre dans les années sèches et lorsque
les fruits sont placés à l'extrémité des branches, au soleil.
Elle mûrit à l'arbre, en octobre, vers la moitié du mois ; on peut la
cueillir aussi dans les premiers jours. Elle possède un coefficient de
garde très prolongé, ce qu'elle doit à la fermeté de sa pulpe et rien
n'est moins rare que de la brasser en novembre. Elle acquiert dans le
grenier, pendant sa maturité de garde, un parfum des plus forts qui
passe en grande partie dans son jus. Sur ce point elle est
exceptionnelle.
Analyse moyenne rapportée à un LITRE de JUS el à un KILO de PULPE
Densité. |
1071 |
|
1005.5 |
|
|
|
gr. |
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose) |
|
107.096 |
|
88.637 |
Saccharose.
|
|
52.893 |
|
45.452 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible |
|
165.159
|
|
136.463 |
Tannin.
|
|
3.169 |
|
2.468 |
Matières pectiques et
albuminoïdes.
|
|
7.460 |
|
5.840 |
Acidité totale en acide sulfurique
monohydraté |
|
1.511 |
|
0.774 |
Analyse CENTÉSIMALE du JUS et de la PULPE
|
gr. |
gr. |
Eau de végétation et principes volatils à + 100° |
79.717 |
78.020 |
Sucres
réducteurs (Interverti et lévulose)
|
10.298 |
8.983 |
Saccharose |
6.088 |
5.855 |
Tannin.
|
0.669 |
0.264 |
Matières pectiques et albuminoïdes
|
1.245 |
0.920 |
Acidité exprimée en acide malique
|
0.156 |
0.100 |
Sels et divers
|
1.827
|
» |
Marc épuisé,seché à l00° ; sels et divers.
|
» |
5.858 |
|
100.000 |
100.000 |
La valeur particulière de cette variété réside surtout dans la nature
des sucres qu'elle renferme. Le saccharose y existe à une dose très
élevée, ce qui lui donne à mes yeux l'importance dont j'ai déjà parlé,
pages 16 et 25. Ainsi que je l'ai dit, la Gros-Matois et la Citron sont les deux premières pommes que j'ai placées en tête de mon groupe des Variétés à saccharose.
La Gros-Matois, grâce à sa
composition, peut donner, seule, un cidre excellent, d'une belle
coloration blond rougeâtre, légèrement amer, très corsé, alcoolique et
parfumé et qui peut être tenu pour le prototype de la marque cidre alcoolique sec et parfumé.
Toutefois, ce cidre doit être mis en bouteilles encore un peu sucré,
car il a une tendance à devenir très sec et à s'éthérifier.
Coefficient de déperdition. — Un kilogramme de fruits assortis a perdu 199 grammes en 100 jours, ce qui donne 1 gr. 99 par jour.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes se rapportent à la récolte 1892. Poids : 64 grammes. Volume : 78 cc. Densité : 0,807.
Les qualités maîtresses de la Gros-Matois rouge sont : pour l' arbre, la rusticité et la vigueur ; pour le fruit, un parfum des plus pénétrants et très caractéristique ; une richesse saccharine élevée dont le saccharose constitue une grande partie.
Le fruit prime l'arbre.
PLANCHE IX
Fig. 17 — MÉDAILLE D'OR
Fruit gris-roux, très amer, excellent.
Historique. — Variété
nouvelle, obtenue de semis par M. Godard, pépiniériste. Très répandue
dans la Seine-Inférieure, c'est de toutes les pommes nouvelles celle
qui a été propagée le plus rapidement, tant pour l'excessive fertilité
de l'arbre que pour la richesse tannique du fruit. Avant dix ans il
n'existera pas une région, peut-être même pas un verger où elle ne sera
cultivée.
Synonymes. — Point ou inconnus.
Arbre. — Rustique, sain,
très vigoureux, extrêmement fertile. Branches charpentières droites,
élevées, peu ramifiées ; bois grêle et s'infléchissant beaucoup sous le
poids des fruits toujours abondants. Par suite, la tête participe des
deux formes : arrondie et pyramidale, d'autant plus qu'elle a besoin
d'être dirigée afin que les branches qui la forment prennent plus
d'épaisseur et de solidité par un raccourcissement raisonné. L'arbre
est assez vigoureux pour être propagé par la greffe en pied. Floraison
dans la première quinzaine de juin.
Fruit (Classe V : Fruits
gris-roux ; 4° groupe : fruits gros ; 1re catégorie : fruits plats ;
1re section : forme plate). — Assez régulier, bien qu'avec une tendance
à l'obliquité, faiblement mamelonné. Aspect plat, rarement cylindrique ; forme plate. Base arrondie, plus développée que le sommet. Épiderme mi-lisse, mi-rugueux, jaune, fortement lavé, réticulé, plaqué de gris-roux
paraissant indemne de toute nuance rouge, si ce n'est, cependant, très
peu sur les fruits exposés au soleil. Œil gros ou moyen, tantôt fermé,
tantôt ouvert, le plus souvent clos, dans un bassin irrégulier, large,
profond, fissuré et plissé ; pourvu de huit à dix plis, non de
nodosités, paraissant être l'amorce de mamelons peu distincts.
Pédoncule de longueur moyenne, assez gros, tomenteux, inséré dans une
cavité très large, évasée, fissurée, irrégulière, profonde, plus ou
moins plaquée de roux sur son pourtour qui est très plat. Coupe verticale : L'œil descend peu ou moyennement. Le cœur, assez régulier, est étroit, limité par des courbes presque symétriques émergeant plus souvent en ovale qu'à angle droit. Coupe transversale ; Circonférence peu irrégulière, trois ou quatre petites saillies. Faisceaux sépalaires et pétalaires rarement anastomosés.
La pulpe est d'un blanc jaunâtre, douée d'une forte amertume, assez
juteuse. Le jus est plutôt au-dessous de la moyenne de la coloration
qu'au-dessus.
La Médaille d'or présente une
grande affinité avec la Peltier, à tel point qu'il pourrait y avoir
confusion entre bon nombre de fruits. Elle s'en distingue, cependant,
par un aspect moins obconique, par un nombre moindre de mamelons et surtout moins prononcés, par un bassin oculaire plus profond, un endocarpe plus étroit et enfin une pulpe amère.
La Médaille d'Or mûrit à l'arbre, en octobre ; elle peut se conserver
jusqu'en novembre, au grenier, et supporter le transport dans la
quinzaine qui suit sa récolte.
Analyse moyenne rapportée à un LITRE de JUS et à un KILO de PULPE
Densité. |
1082 |
|
|
|
|
gr. |
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose).
|
|
156.220 |
140.625 |
Saccharose.
|
|
24.719
|
16.406 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible
|
|
182.238 |
157.894 |
Tannin.
|
|
5.914 |
5.700 |
Matières pectiques et albuminoïdes.
|
|
8.100 |
6.000 |
Acidité totale en acide sulfurique monohydraté.
|
|
2 302 |
0.704 |
Analyse CENTÉSIMALE du JUS et de la PULPE
|
gr. |
gr. |
Eau de végétation et principes volatils à + 100°.
|
79.570 |
74.440 |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose)
|
13.958 |
14.062 |
Saccharose
|
2.242 |
1.640 |
Tannin
|
0.806 |
0.570 |
Matières pectiques et albuminoïdes
|
1.109 |
0.600 |
Acidité exprimée en acide malique
|
0.116 |
0.096 |
Sels et divers.
|
2.139
|
» |
Marc épuisé, séché à l00° ; sels et divers.
|
» |
8.592 |
|
100.000 |
100.000 |
Si la réputation de la Médaille d'or
avait eu besoin d'être établie, les analyses ci-dessus en fourniraient
les documents irréfutables, d'autant plus que ces moyennes ont
l'avantage, généralement trop rare, de provenir de fruits appartenant à
des arbres résumant le cycle de la vie végétative qui leur est
particulière : il y a un échantillon qui constituait la première
récolte et plusieurs autres excrus d'arbres âgés. Le jour où l'amertume
aura été agréée par le palais des habitants des villes, ce jour-là
constituera le triomphe de quelques cidres jusqu'ici rejetés, parmi
lesquels celui de la Médaille d'or, Fréquin rouge, etc. Mais, en
attendant, tout en affirmant qu'il est apte à la création d'une marque
« cidre alcoolique amer », je n'ose la conseiller, préférant réserver
ces fruits pour les mélanger avec des variétés manquant de cet élément
si utile. En raison de sa grande fertilité, la Médaille d'or
me semble tout indiquée, dans les vergers plantés d'espèces
suffisamment tanniques, pour la production de l'eau-de-vie de cidre
dont le rendement sera très rémunérateur par suite de son haut titre
saccharin.
Coefficient de déperdition. — Un kilogramme de fruits assortis a perdu 203 grammes en 42 jours, ce qui fait 4 gr. 83 par jour.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes se rapportent à la récolte 1891. Poids : 49 grammes. Volume : 65 cc. Densité : 0,750.
Les qualités maîtresses de la Médaille d'or sont : pour l' arbre, une grande vigueur et une excessive fertilité ; pour le fruit, une densité et une richesse saccharine élevées que, toutes proportions gardées, domine encore son quantum tannique.
Apte à constituer une marque « cidre alcoolique amer », elle rendra,
jusqu'à nouvel ordre, plus de services, soit dans les mélanges avec des
fruits manquant de tannin, soit pour la production de l'eau-de-vie de
cidre. L'arbre et le fruit possèdent une grande valeur et il serait assez délicat de dire lequel du deux prime l'autre.
Fig. 18. - PLOËRMELAISE (LA)
Fruit rouge, très amer, bon.
Historique. — Variété
d'origine inconnue, spéciale à la Bretagne et plus particulièrement aux
environs de Ploërmel, dont le Syndicat a fait le plus grand éloge. Mais
ce nom, qui cache la titulaire, désignera à l'avenir une variété digne
d'être propagée.
Synonymes. — Pas ou inconnus.
Arbre. — Rustique, sain,
vigoureux, fertile. Tête arrondie, ou plutôt semipyramidale. Floraison,
deuxième quinzaine de mai. Il est préférable de recourir à la greffe en
pied.
Fruit (Classe I : Fruits
rouges; 3e groupe : fruits moyens ; 1re catégorie : fruits plats ; 1re
section : forme plate). - Assez régulier, de volume moyen, présentant
deux aspects : obconique et plat, forme plate ; mamelonné. Base plate, plus développée
que le sommet qui est très aminci. Epiderme lisse plutôt que rugueux,
lavé et vergeté aux trois quarts de carmin sur un fond vert jaune,
pourvu, en outre, d'un pointillé gris roux ou de marbrures de même
nuance. Œil assez gros, fermé, dans un bassin plutôt étroit que large,
peu profond, assez régulier. Pédoncule de largeur moyenne, assez gros,
inséré dans une cavité étroite, peu profonde, peu plaquée de roux, qui
alterne avec des bandes carmin.
Coupe verticale : L'œil descend peu. Le cœur, de largeur moyenne, est régulier et limité par des courbes émergeant à angle droit. Les loges sont de grandeur variable, arquées, souvent géminées. Coupe transversale : Circonférence peu irrégulière, cinq à six saillies plus ou moins prononcées ; faisceaux sépalaires et pétalaires non anastomosés ou ne présentant que des rudiments.
La pulpe est blanche, très amère, assez ferme, parfumée. Le jus a une coloration pâle inférieure à la moyenne.
La Ploërmelaise se place tout
à la suite de la Fréquin rouge, avec laquelle il pourrait s'établir une
certaine confusion. Elle a, toutefois, un aspect plus
obconique et un sommet plus aminci. Sa coupe transversale laisse apercevoir des rudiments d'anastomoses que n'a pas la Fréquin rouge.
Elle mûrit à l'arbre en octobre ; elle est susceptible de se garder une quinzaine de jours au grenier.
Analyse moyenne rapportée à un LITRE de JUS
Densité.
|
1067 |
|
|
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose).
|
|
129.032 |
Saccharose.
|
|
25.643 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible.
|
|
156.024 |
Tannin
|
|
5.811 |
Matières pectiques et albuminoides
|
|
6.800 |
Acidité totale exprimée en acide sulfurique monohydraté
|
|
1.070 |
La Ploërmeïaise se distingue par une richesse tannique
assez rare chez les fruits à cidre ; mais, précisément à cause de cela
et pour les raisons que j'ai énumérées ci-dessus, je ne conseille pas
de l'employer à la création d'une marque « cidre amer parfumé » : elle
rendra beaucoup plus de services mélangée en proportion déterminée avec
les espèces où cet élément manque.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes se rapportent à des fruits de la récolte 1891. Poids : 44 grammes. Volume : 62 cc. Densité : 0,704.
Les qualités maîtresses de la Ploërmelaise sont : pour l' arbre, une g rande fertilité et rusticité ; pour le fruit, une richesse tannique
bien supérieure à celle que l'on trouve généralement dans les fruits de
pressoir. Il est préférable d'en réserver l'emploi pour les mélanger
avec des sortes pauvres en tannin. L'arbre et le fruit ont une valeur sensiblement égale.
PLANCHE X
Fig. 19. — ROSSIGNOL
Fruit jaune, amer-doux, parfumé, très bon.
Historique. — Variété
nouvelle obtenue par M. Legrand, pépiniériste, répandue surtout dans la
Seine-Inférieure, elle mérite d'être cultivée dans tous les centres
cidriers. Décrite pour la première fois par M. Power dans ses Monographies, etc.
Synonymes. — Pas ou inconnus.
Arbre. — Sain, rustique,
vigoureux, très fertile. Branches charpentières redressées, bien
ramifiées ; bois résistant. Tête semi-pyramidale. Floraison dans la
première quinzaine de mai. On peut la propager par la greffe en pied.
Fruit (Classe III :
Fruits jaunes; 3e groupe : fruits moyens ; 1re catégorie : fruits plats
; 1re section : forme plate). — Volume moyen, assez régulier, peu
déprimé, mamelonné, présentant deux aspects : cylindrique et plat ; forme plate. Base aplatie, plus développée que le sommet, rarement égale. Épiderme mi-rugueux, jaune,
légèrement nuancé de vert, pourvu de marbrures gris-roux assez
fréquentes et occupant la moitié du fruit, lavé de rouge-brique du côté
du soleil. Œil moyen ou petit, dans un bassin irrégulier, très profond,
fissuré, de largeur moyenne, pourvu de quatre à cinq protubérances,
indices de mamelons saillants au début, mais s'amoindrissant avant
d'atteindre la base. Pédoncule très court, de moyenne grosseur, inclus
le plus souvent dans la cavité étroite, régulière, quoique fissurée,
peu lavée de roux. Coupe verticale : L'œil descend profondément. Le cœur est étroit plutôt que moyen, peu irrégulier, limité par des courbes symétriques, émergeant à angle droit ; loges petites et étroites. Coupe transversale : Circonférence irrégulière, présentant quatre à cinq saillies prononcées; faisceaux sépalaires et pétalaires non anastomosés.
La pulpe est blanche, amère, fondante, parfumée. Le jus est de coloration instable, souvent faible.
La Rossignol se trouve à la limite des fruits jaunes et des fruits roux. Elle présente quelques affinités éloignées avec Médaille d'or, Diard, Douze-au-Gobet et Bramtot.
Elle mûrit à l'arbre, en octobre, et peut se garder au grenier une
dizaine de jours. Les échantillons que j'ai eus m'ont laissé voir une
pulpe fondante, qui aurait tout à redouter d'une longue garde. Je crois
qu'il est préférable de la brasser assez tôt et, surtout, de ne point
dépasser la mi-novembre.
Analyse moyenne rapportée à un litre de JUS
Densité. |
1078 |
|
|
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose)
|
|
153.846 |
Saccharose
|
|
29.445 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible.
|
|
184.840 |
Tannin
|
|
3.359 |
Matières pectiques et albuminoïdes.
|
|
7.500 |
Acidité totale exprimée en acide sulfurique monohydraté
|
|
1.580 |
La Rossignol a une composition
analytique qui la place dans les variétés d'élite et la désigne plus
spécialement pour la création d'une marque de « cidre alcoolique amer
». La proportion des matières pectiques et du tannin me semble être
heureuse pour le résultat final.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes se rapportent à des fruits de la récolte 1891. Poids : 46 grammes. Volume : 67 cc. Densité : 0,688.
Les qualités maîtresses de la Rossignol sont : pour l' arbre, une vigueur et une fertilité remarquables ; pour le fruit, une richesse saccharine et un quantum tannique élevés qui permettent de créer une marque « cidre alcoolique amer ». L'arbre et le fruit ont une grande valeur et il est difficile de dire lequel des deux prime l'autre.
TROISIÈME SAISON
Fig. 20. - AMER-DOUX D'HIVER
Fruit jaune ou jaune verdâtre, amer-doux, parfumé, très bon.
Historique. — Variété
d'origine inconnue, portant un nom générique prêtant à la confusion.
Tous les auteurs, depuis Julien de Paulmier, la mentionnent, bien
qu'ils ne la décrivent point ou très imparfaitement. Elle est cultivée
dans un grand nombre de régions cidricoles.
Synonymes. — Amer-doux, Gros Amer-doux blanc.
Arbre. — Rustique, sain,
très vigoureux, très fertile. Branches charpentières fortes, plutôt
étalées que relevées, bien ramifiées ; tête arrondie ou semi-verticale.
Floraison dans la première quinzaine de mai. Il peut être propagé par
les deux genres de greffe, mais de préférence, cependant, par celle en
tête.
Fruit (Classe III :
Fruits jaunes ; 4e groupe : fruits gros ; 1re catégorie : fruits plats
; 1re section : forme plate). — Peu irrégulier, plat d'aspect et de forme ; mamelonné, souvent côtelé, légèrement oblique. Base aplatie, plus développée que le sommet du fruit dont la plus grande largeur se trouve vers le centre de la hauteur. Épiderme lisse, jaune verdâtre où le jaune
domine, assez rarement lavé de rouge, parsemé d'un pointillé gris-roux
pâle, qui se réunit assez souvent en marbrures peu étendues. Œil petit
ou moyen, tantôt fermé, tantôt ouvert, à sépales longs, gris-roux,
étalés ou connivents dans un bassin irrégulier, large, profond, évasé, fissuré, plissé, donnant naissance à des mamelons ou à des côtes, 8 à 10, accusés au début et se continuant jusqu'à la base qu'ils sectionnent plus ou moins. Pédoncule variable,
généralement court et gros, parfois caronculaire ; rarement long, mince
et ligneux. Dans le premier et le dernier cas, il est inséré dans une
cavité irrégulière, évasée, fissurée, large, profonde,caractérisée par
un pourtour fortement plaqué de roux sur lequel se détachent des stries
de nuance plus sombre. Lorsque le pédoncule est caronculaire, il
remplit la cavité aux 2/3, et la base est sensiblement convexe. Coupe verticale : L'œil descend peu ou point. Le cœur, assez régulier, est large, limité par des courbes presque symétriques, émergeant à angle droit. Les loges sont étroites et très arquées. Coupe transversale
: Circonférence très irrégulière présentant 8 à 10 saillies dont
quelques-unes très prononcées. Faisceaux sépalaires et pétalaires anastomosés.
La pulpe est d'un blanc jaunâtre, très ferme, amère, mais d'une amertume agréable au palais, parfumée. Le jus est de coloration variable : tantôt faible, tantôt foncée.
Il y a plusieurs sortes d' Amer-doux qui ne diffèrent entre elles que par de faibles caractères provenant du volume, du coloris
et de la maturité assez délicate à bien fixer. Les Amer-doux se
rapprochent beaucoup des Petit-Doucet comme aspect, non comme saveur.
L' Amer-doux d' hiver
mûrit à l'arbre dans les premiers jours de novembre, et, grâce à la
fermeté de sa pulpe, elle peut se garder au grenier jusqu'en décembre.
Doit-elle être placée dans les variétés de troisième saison, ainsi que
je le fais, ou parmi celles de seconde comme le prétendent d'autres
auteurs ? Sans répondre affirmativement, on peut dire que c'est une
seconde bien tardive, ou mieux, à mon avis, une troisième hâtive. Dans
tous les cas, son coefficient de garde est assez grand et elle est apte
aux transports.
Analyse moyenne rapportée à un litre de JUS
Densité
|
1072 |
|
|
|
gr.
|
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose)
|
|
121.950 |
Saccharose.
|
|
23.266 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible
|
|
146.860 |
Tannin
|
|
3.765 |
Matières pectiques et albuminoïdes
|
|
10.450 |
Acidité totale exprimée en acide sulfurique monohydraté.
|
|
1.478 |
L' Amer-doux, ainsi que
l'atteste sa moyenne analytique, est une très bonne pomme où tous les
éléments utiles se trouvent en une heureuse proportion, et, de leur
réaction réciproque, doit certainement résulter un excellent produit
désigné pour la création d'une marque cidre alcoolique amer.
Le cidre devra même posséder un bouquet très fin, surtout si l'on a eu
soin d'employer des fruits mûrs à point ; par là, j'entends des fruits
bien jaunes et brassés dans la dernière quinzaine de novembre.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes se rapportent à des pommes de la récolte 1891. Poids : 53 grammes. Volume : 62 cc. Densité : 0,808.
Les qualités maîtresses de l' Amer-doux d'hiver sont : pour l' arbre, une vigueur et une fertilité très grandes ; pour le fruit, une teneur notable en sucres et en tannin en proportion convenable pour la création d'une marque « cidre alcoolique amer » ; une pulpe ferme permettant les transports. L'arbre et le fruit ont une réelle valeur sensiblement égale.
PLANCHE XI
Fig. 21. — AMÈRE-DE-SURVILLE
Fruit jaune-verdâtre ou rouge-verdâtre, très amer, bon.
Historique. — Variété
ancienne, d'origine inconnue, répandue dans le pays d'Auge et, en
particulier, dans l'arrondissement de Pont-l'Évêque. Mérite d'être
propagée à cause de son tannin. Elle était connue sous différents noms
lorsque je l'ai baptisée Amère-de-Surville, à cause de son amertume
no-table.
Synonymes. — Ses deux principaux sont : Normande et Espèce-Arnout.
Arbre. — Rustique, sain,
vigoureux, fertile. Branches charpentières fortes, redressées ; bois
assez résistant, bien ramifié ; tête pyramidale. Floraison dans la
première quinzaine de mai. Il peut être propagé par les deux sortes de
greffe.
Fruit (Classe IV : Fruits
jaune-verdâtre ; 4e groupe : fruits gros ; 2e catégorie : fruits
coniques). Cependant certains échantillons permettraient de la ranger
dans la Classe II : Fruits rouge verdâtre.
Fruit très irrégulier, nettement conique,
oblique, mamelonné. Base plate, plus développée que le sommet. Épiderme
jaune verdâtre ou rouge, selon l'exposition, fortement haché ou
vergeté, rarement plaqué de carmin. Œil assez gros, fermé, dans un
bassin irrégulier, étroit, peu profond, parfois fissuré, renfermant
quelques protubérances, cinq à huit, qui, généralement, sont le point
de départ de mamelons plus ou moins accusés. Pédoncule de longueur
moyenne, assez gros, inséré dans une cavité étroite qu'il semble
remplir complètement, ou bien encore, planté comme une sorte de clou à
la base du fruit qui est souvent très plate. Le pourtour pédonculaire est souvent caractérisé par l' absence de gris-roux, remplacé par la nuance jaune ou verte de l'épiderme. Coupe verticale : L'œil descend moyennement ; parfois cependant, profondément. Le cœur, assez régulier, est plutôt moyen que large, limité par des courbes symétriques, émergeant aussi souvent à angle droit qu'en ovale. Loges grandes, étroites. Coupe transversale : Circonférence irrégulière, présentant quatre à cinq protubérances accusées. Faisceaux sépalaires et pétalaires non anastomosés ou irrégulièrement.
La pulpe est d'un blanc verdâtre, surtout à la périphérie, très amère, peu parfumée. Le jus est très peu coloré.
L' Amère-de-Surville se place à
la suite de la Bouteille ordinaire, et mieux encore, de la Bouteille
d'Orbec. Elle se rapproche même si près de cette dernière que bon
nombre de fruits pourraient être confondus. Toutefois, l' Amère-de-Surville est beaucoup plus amère et de forme irrégulière. Elle est, à la limite des fruits jaune-verdâtre et rouge-verdâtre.
Elle mûrit presque à l'arbre, à la fin d'octobre, mais la texture de sa
pulpe permet de la garder très longtemps au grenier ; elle peut être
transportée très facilement. Son coefficient de garde est un des plus
grands que je connaisse.
Analyse moyenne rapportée à un LITRE de JUS et à un KILO de PULPE
Densité.
|
1068
|
|
1006.5 |
|
|
|
gr.
|
|
gr.
|
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose)
|
|
136.050 |
|
102.590 |
Saccharose
|
|
5.580 |
|
11.390 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible |
|
141.920 |
|
117.640 |
Tannin.
|
|
8.070 |
|
8.490 |
Matières pectiques et albuminoïdes
|
|
12.000 |
|
6.000 |
Acidité totale exprimée en acide sulfurique monohydraté.
|
|
1.581 |
|
0.471 |
Analyse CENTÉSIMALE du JUS et de la PULPE (moyennes)
|
gr. |
gr. |
Eau de végétation et principes volatils à + 100°
|
83.896 |
80.815 |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose)
|
12.738 |
10.259 |
Saccharose
|
0.522 |
1.139 |
Tannin
|
0.755 |
0.849 |
Matières pectiques et albuminoïdes
|
1.123 |
0.600 |
Acidité totale exprimée en acide malique.
|
0.168 |
0.083 |
Sels et divers.
|
0.798
|
» |
Marc épuisé et séché à 100°; sels et divers
|
» |
6.253 |
|
100.000 |
100.000 |
Coefficient de déperdition. — Ce coefficient se rapporte à la récolte 1891. Il est de 1 gramme 75 par jour pour un kilo de fruits assortis.
Moyennes: Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes se rapportent également à des fruits de la récolte 1891. Poids : 85 grammes. Volume : 117 cc. Densité : 0,724.
Les qualités maîtresses de l' Amère-de-Surville sont : pour l' arbre, une vigueur et une fertilité très grandes ; pour le fruit, une richesse tannique très élevée
qui fait de cette variété une espèce bien à part, dont l'emploi doit
être réservé, jusqu'à nouvel ordre, pour les mélanges avec des pommes
qui sont dépourvues de ce principe. L'arbre et le fruit ont une valeur spéciale à peu près égale.
Fig. 21. - BÉDAN
Fruit jaune-verdâtre, amer, parfumé, très bon.
Historique. — Variété
très ancienne, d'origine inconnue, que l'on fait remonter, documents à
l'appui, à l'an 1363. Se trouve dans tous les pays cidriers ; c'est
peut-être la pomme à cidre la plus répandue qui soit.
Synonymes. — Bédengue, Bédange, Bec d'Ane, Bec d'Angle, Berdan, Beurdan, Ameret, de Saint-Martin, de Saint-Hilaire.
Arbre. — Sain, rustique,
vigoureux, très fertile. Branches charpentières très fortes, à
direction horizontale ; bois assez gros, touffu à l'intérieur,
s'infléchissant modérément sous le poids des fruits. Tête
irrégulièrement arrondie. Floraison vers la fin de mai. Il est
préférable, pour le propager, de recourir à la greffe en tête.
Fruit (Classe IV : Fruits
jaune-verdâtre ; 3e groupe : fruits moyens ; 1re catégorie : fruits
plats ; 1re section : forme plate). — Fruit assez régulier, souvent
aplati à ses deux extrémités ; très plat d'aspect et de forme. Base plate, plus large que le sommet. Épiderme presque entièrement jaune verdâtre,
offrant parfois, surtout du côté du soleil, de très petits points
rouges groupés sur un fond à peine teinté de carmin, ou encore un
certain nombre de petites taches gris noir, réunies par trois ou quatre
quand elles sont larges et par quinze ou vingt quand elles sont
petites. Œil petit, entr'ouvert dans un bassin étroit ou moyen,
renfermant cinq à six nodosités assez régulières et qui sont les
indices de mamelons plus ou moins accusés. Pédoncule généralement
court, assez gros, parfois comme caronculaire
dans une dépression variable, tantôt étroite et presque remplie par le
pédoncule, tantôt assez large et profonde. Pourtour marbré
irrégulièrement de gris roux ou de même teinte que l'épiderme. Coupe verticale : L'œil descend très profondément ; le cœur, souvent irrégulier, est plutôt petit que moyen, inscrit dans des courbes peu symétriques émergeant à angle droit ; loges grandes, larges, géminées. Coupe transversale : Circonférence irrégulière, cinq à sept saillies; faisceaux sépalaires et pétalaires irrégulièrement anastomosés.
La pulpe est blanche, très ferme, amère, mais d'une amertume agréable, douée d'un parfum très fin et bien particulier à cette pomme. Le jus est très coloré, malheureusement la fermentation lui en enlève une grande partie.
La Bédan est tellement répandue que je l'ai choisie comme type des variétés à épiderme jaune verdâtre. Elle constitue mon cinquième type.
La Bédan ne mûrit pas à
l'arbre ; on l'en enlève le plus tard possible de façon, cependant,
qu'elle n'ait pas à souffrir de la gelée. Douée d'une pulpe très ferme,
elle peut rester longtemps dans le grenier, surtout si on l'y a rentrée
dans les conditions rationnelles ; c'est, à ma connaissance, une des
espèces les plus aptes aux transports et à la garde, si ce n'est celle
qui l'est le plus. Dans les années d'abondance, on peut encore la
brasser avec profit au mois de mars et même en avril, si l'on a eu le
soin de la conserver dans des greniers impénétrables à la gelée, en tas
ne dépassant pas 0 m. 60 à 0 m. 80 de hauteur. Cela résulte de ce que
sa pulpe est non seulement ferme, mais aussi juteuse et peu
mucilagineuse, tout à la fois.
Analyse moyenne rapportée à un LITRE de JUS et à un KILO de PULPE
Densité.. |
1065 |
|
1006 |
|
|
|
gr. |
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose).
|
|
116.481 |
|
100.999 |
Saccharose
|
|
23.357 |
|
18.778 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible.
|
|
140.257 |
|
119.218 |
Tannin
|
|
1.727 |
|
1.228 |
Matières pectiques et albuminoides.
|
|
7.676 |
|
7.741 |
Acidité totale exprimée en acide sulfurique monohydraté.
|
|
0.913 |
|
0.428 |
Analyse CENTÉSIMALE du JUS et de la PULPE (récolte 1893)
|
gr.
|
gr.
|
Eau de végétation et principes volatils à+ 100°
|
80.020 |
77.100 |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose).
|
15.076 |
11.666 |
Saccharose
|
1.994 |
3.726 |
Tannin.
|
0.162 |
0.122 |
Matières pectiques et albummoïdes
|
1.144 |
1.020 |
Acidité totale exprimée en acide malique.
|
0.181 |
0.106 |
Sels et divers
|
1.323 |
» |
Marc épuisé, séché à 100°; sels et divers.
|
» |
6. 260 |
|
100.000 |
100.000 |
La moyenne analytique ci-dessus ne paraîtra pas bien élevée, comparée
aux éloges généraux que j'accorde à la variété ; mais, si l'on veut se
reporter à l'ouvrage que j'ai indiqué antérieurement (11), on
constatera, dans le nombre des deux cents analyses que je lui ai
consacrées depuis 1879, des échantillons qui ne le cèdent guère sur ce
point aux espèces d'élite.
La Bédan, par sa composition, est apte à fournir, seule, un cidre excellent de la marque « cidre alcoolique amer et parfumé
», à la condition expresse qu'il soit bu de bonne heure, car il est
sujet à durcir, ce qui confirme l'opinion que j'ai émise : la Bédan n'est pas une pomme mucilagineuse.
Elle rend les plus grands services dans les mélanges où elle apporte
une eau fine et parfumée qui manque souvent. J'indiquerai ailleurs les
proportions de chacun des composants.
Coefficient de déperdition. — Un kilogramme de fruits assortis de la récolte 1889 a perdu 197 grammes en 100 jours, ce qui donne 1 gr. 97 par jour.
Moyennes : Pouls, Volume, Densité. — Ces moyennes sont rapportées à des fruits de la récolte 1892. Poids : 78 grammes. Volume : 102 cc. Densité : 0,760.
Les qualités maîtresses de la Bédan sont : pour l' arbre, la rusticité et une grande fertilité ; pour le fruit : une richesse saccharine supérieure à la moyenne, une amertume agréable, un parfum des plus fins, une coloration du jus très intense. Capable de préparer, seule, un cidre excellent, elle est appelée à rendre encore plus de services dans les mélanges. L'arbre et le fruit possèdent une valeur réelle, mais je pense que ce dernier l'emporte, cependant.
PLANCHE XII
Fig. 23. — BINET
Fruit jaune, doux, excellent.
Historique. — Ancienne
variété, d'origine inconnue, cultivée dans un grand nombre de centres
cidriers, notamment dans les départements de l'Eure et du Calvados.
Louis Dubois est le premier auteur qui la cite.
Synonymes. — En outre des noms déjà cités : Hébert, Bernimones, Daucet, De Ry, Verte-Reine, Petite-Rouge ?
Arbre. — Sain, rustique,
assez vigoureux, fertile. Branches charpentières fortes, un peu
divergentes, de direction horizontale. Bois très menu, s'entrelaçant
beaucoup, cassant. Floraison dans la première quinzaine de mai. I[l]
vaut mieux le propager par la greffe en tête que par celle en pied.
Fruit (Classe III :
Fruits jaunes ; 3° groupe : fruits moyens ; 1re catégorie : fruits
plats ; 1re section : forme plate). — Régulier, ou tout au moins parmi
les plus réguliers ; très plat de forme et d'aspect, rarement cylindrique. Base très caractérisée par son étroitesse comparativement au sommet. Épiderme rugueux, le plus souvent jaune doré,
parfois grisâtre ou gris verdâtre, plus ou moins carminé ou lavé de
rouge-brique. Œil petit ou moyen, fermé, dans une cavité assez large,
régulière, rarement pourvue de nodosités. Pédoncule moyen de longueur
et de grosseur, implanté ou inclus dans une cavité très régulière, plaquée de roux doré, sur lequel tranchent des stries de nuance plus sombre. Coupe verticale : L'œil descend assez profondément. Le cœur est régulier, mais il affecte deux formes : la première, limitée par des courbes symétriques ovales ou obovales ; la seconde, par des courbes émergeant à angle droit, le renflement étant plus vers le bas que vers le milieu du parcours. Loges étroites, régulières, très réniformes, très souvent au nombre de quatre. Coupe transversale : Circonférence plus ou moins irrégulière, présentant quatre à cinq saillies. Faisceaux sépalaires et pétalaires non anastomosés.
La pulpe est d'un blanc jaunâtre, ferme, très douce, parfumée. La coloration du jus est variable, mais elle ne dépasse jamais la moyenne.
J'ai choisi cette variété qui est très répandue, pour en faire le quatrième de mes neuf types, groupant les fruits JAUNES assez réguliers.
La Binet compte deux sous-variétés : la blanche et la grise, que l'on peut confondre facilement. Je les réunis ici sous le nom générique : BINET.
J'ai placé cette variété dans la troisième saison, alors que plusieurs
auteurs la mettent dans la seconde, me basant sur son grand coefficient
de garde.
La Binet, comme la Bédan,
doit à la fermeté et à la constitution de sa pulpe de se prêter presque
impunément aux transports ; de plus, à quelque époque qu'on la
pressure, on est toujours certain d'en obtenir un rendement
raisonnable. C'est aussi la raison pour laquelle on doit recourir à son
emploi dans les mélanges de pommes à quantum pectique élevé.
Analyse moyenne rapportée à un LITRE de JUS et à un KILO de PULPE
Densité. |
1073 |
|
|
|
|
gr. |
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose)
|
|
132.119 |
123.716 |
Saccharose
|
|
20.175 |
18.017 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible.
|
|
159.959 |
143.522 |
Tannin
|
|
2.314 |
1.361 |
Matières pectiques et albuminoïdes.
|
|
5.724 |
6.250 |
Acidité totale exprimée en acide sulfurique monohydraté
|
|
1.125 |
0.694 |
Analyse CENTÉSIMALE du JUS et de la PULPE (moyennes)
|
gr. |
gr. |
Eau de végétation et principesvolatils à + 100°.
|
82.731
|
75.600 |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose)
|
13.244 |
12.370 |
Saccharose.
|
1.880 |
1.801 |
Tannin
|
0.215 |
0.136 |
Matières pectiques et albuminoïdes
|
0.5330.533 |
0.625 |
Acidité totale exprimée en acide malique
|
0.142 |
0.094 |
Sels et divers.
|
1.255
|
» |
Marc épuisé, séché à 100° ; sels et divers.
|
» |
9.374 |
|
100.000 |
100.000 |
La Binet est une excellente
pomme : cela découle naturellement de ce qui précède, bien que le
tannin s'y montre parfois un peu au-dessous de ce qu'il pourrait être ;
employée seule, elle donne un très bon cidre, pâle, à la vérité, mais
parfumé, appartenant à la marque « cidre alcoolique sec et parfumé ».
Coefficient de déperdition. — Un kilogramme de fruits assortis a perdu 216 grammes en 75 jours, ce qui donne 2 gr. 88 par jour.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. - Ces moyennes se rapportent à des fruits de la récolte 1891. Poids : 40 grammes. Volume : 48 cc. Densité : 0,830.
Les qualités maîtresses de la Binet sont : pour l' arbre, la fertilité et la rusticité ; pour le fruit, la richesse saccharine élevée, la fermeté de la pulpe et son f aible quantum pectique. Capable de préparer seule une marque « cidre alcoolique sec et parfumé », elle rend plus de services dans les mélanges. Le fruit prime l'arbre.
Fig. 24. - BOUTEILLE
Fruit jaune-verdâtre, doux, bon.
Historique. — Ancienne
variété, d'origine inconnue, très répandue dans les centres cidricoles,
en particulier dans la Normandie. A. l'exception de Julien de Paulmier,
tous les pomologues en parlent, non toujours en bien, il est vrai.
C'est certainement, après la Bédan, la variété la plus répandue.
Synonymes. — Barette, Doux-à-la-Troche.
Arbre. - Très sain, très
rustique, très vigoureux, excessivement fertile. Cet arbre se plaît
dans n'importe quel terrain et à n'importe quelle exposition. Branches
charpentières fortes, divergentes, poussant vigoureusement dans tous
les sens ; bois allongé, un peu cassant et fléchissant sous le poids
des fruits toujours abondants. Port de l'arbre assez élégant, dont la
tête tient le milieu entre la forme pyramidale et la forme arrondie.
Floraison dans la deuxième quinzaine de mai. L'arbre se propage très
bien par la greffe en pied; il est même tellement vigoureux, qu'il peut
servir de porte-greffe.
Fruit (Classe IV : Fruits JAUNE VERDATRE ; 4e groupe : Fruits gros ; 1re catégorie, 2e section : Fruits coniques et plats). — Irrégulier, oblique, mamelonné, tendant à s'éloigner de plus en plus de la forme conique qui lui était bien particulière, pour affecter la forme plate, mi-ronde, plus développée
que le sommet, la plus grande largeur se trouvant à peu près vers la
hauteur médiane. Ëpiderme plutôt jaune-verdâtre que rouge-verdâtre où
le vert domine, lavé de rouge orangé du côté du soleil, parsemé d'une
foule de petits points gris roux, parfois noirâtres, qui se remarquent
surtout dans la partie du fruit nuancée de jaune-verdâtre. Œil gros,
ouvert, souvent à fleur de fruit, rarement dans une cavité étroite et
peu profonde. Coupe verticale : L'œil descend peu ou moyennement. Le cœur est peu régulier, plutôt étroit que moyen, limité par des courbes assez symétriques, émergeant généralement à angle droit d'un côté et, en ovale, de l'autre. Loges grandes, allongées, réniformes et géminées. Coupe transversale : Circonférence irrégulière présentant cinq à six saillies plus ou moins fortes. Faisceaux sépalaires et pétalaires non anastomosés à l'œil nu.
La pulpe est d'un blanc verdâtre, molle, douce, peu parfumée. Le jus en est pâle ; il atteint parfois la moyenne.
J'ai choisi cette variété, qui est excessivement répandue, pour en faire le troisième de mes neuf types, réunissant les variétés à fruits coniques et subconiques. Il en existe deux sous-variétés : la douce, qui est celle-ci, et l' amère, spéciale à l'arrondissement de Lisieux.
La Bouteille mûrit presque à
l'arbre, si on la récolte dans les premiers jours de novembre ; elle
n'est point faite pour les longs transports ni pour la garde, à moins que ses tas dans le grenier ne dépassent pas 0 m, 70 de hauteur,
auquel cas elle peut y rester très bien jusqu'en janvier. Mais il faut
toujours la surveiller à cause de la facilité avec laquelle, pendant sa
maturité de garde, elle fabrique des matières pectiques. Brassée tôt,
elle n'a pas cet inconvénient ; plus tard, il faut l'associer à Bédan
et Binet. C'est une troisième hâtive comme maturité à l'arbre.
Analyse moyenne rapportée à un LITRE de JUS et à un KILO de PULPE
Densité
|
1057 |
|
1005 |
|
|
|
gr. |
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose).
|
|
106.593 |
|
99.255 |
Saccharose.
|
|
18.948 |
|
15.480 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible.
|
|
126.200 |
|
115.893 |
Tannin.
|
|
1.335 |
|
1.784 |
Matières pectiques et albuminoïdes.
|
|
10.088 |
|
7.779 |
Acidité totale exprimée en acide sulfurique monohydraté
|
|
1.290 |
|
0.413 |
Analyse CENTÉSIMALE du JUS et de la PULPE (moyennes)
|
gr. |
gr. |
Eau de végétation et principes volatils à + 100°.
|
86.415 |
82.250 |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose).
|
10.084 |
9.925 |
Saccharose.
|
1.191 |
1.548 |
Tannin
|
0.126 |
0.178 |
Matières pectiques et albuminoïdes. , ,
|
0.954 |
0.777 |
Acidité totale exprimée en acide malique.,.,.,.
|
0.166
|
0.060 |
Sels et divers. ,') |
0.464 |
» |
Marc épuisé, séché à l00° ; sels et divers.
|
» |
5.262 |
|
100.000 |
100.000 |
J'ai hésité avant d'admettre la Bouteille parmi les meilleures variétés à propager (voir le Guide pratique des meilleurs fruits de pressoir,
etc., pages 114-125), et si je m'y suis décidé, c'est uniquement à
cause de son excessive et réelle fertilité. Mais entendons-nous par
fertilité, je veux dire : rapport moyen annuel minimum de quatre hectolitres.
Lorsqu'on m'aura fait connaître, avec preuves à l'appui, une autre
variété d'un rapport semblable et d'une rusticité aussi grande pour
résister aux intempéries et aux insectes, tout en possédant une
composition supérieure, je l'en enlèverai immédiatement pour y placer
cette espèce rare. Jusque-là, je l'y maintiendrai, parce que tout
verger qui la possédera sera assuré d'une récolte ; ceci, à mes yeux,
l'emporte sur d'autres considérations.
Coefficient de déperdition. — Un kilogramme de fruits assortis a perdu 90 gr. en 45 jours, ce qui donne 2 grammes par jour.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes se rapportent à des fruits de l'année 1891. Poids : 55 grammes. Volume : 70 cc. Densité : 0,778.
Les qualités maîtresses de la Bouteille sont : pour l' arbre, une vigueur et surtout une fertilité extraordinaire ; pour le fruit au début de la maturité, une pulpe juteuse d'une composition plutôt supérieure à la moyenne. Avec elle, une disette de pommes n'est guère à craindre. L'arbre et le fruit ont, à mon avis, une valeur égale.
PLANCHE XIII
Fig. 25. - DOUX-VÉRET (PETIT)
Fruit gris-roux, doux-amer, parfumé, excellent.
Historique. — Variété ancienne, d'origine inconnue, citée déjà par Julien Le Paulmier, page 57 de son Traité du Vin et du Cidre.
Tous les pomologues l'ont mentionnée depuis ; mais leurs descriptions,
trop succinctes, ne permettent pas d'affirmer sa parfaite identité avec
la nôtre. Elle est cependant cultivée dans bon nombre de régions
agricoles.
Synonymes. — Doux-Véret, Argile-Grise, Rouge-Bruyère, bien que ces noms désignent des variétés distinctes.
Arbre. — Sain, vigoureux,
très fertile. Branches charpentières fortes, redressées, assez bien
ramifiées. Tête participant des deux formes : arrondie et pyramidale.
Floraison dans la deuxième quinzaine de mai. Il est préférable de le
propager par la greffe en tête.
Fruit (Classe V : Fruits
gris-roux; 2e groupe : fruits petits ; 1re catégorie : fruits plats ;
1re section : forme plate). — Fruit très irrégulier, déprimé, oblique, mamelonné ou côtelé. Plat de forme, parfois d'aspect obconique. Base plate, plus développée que le sommet. Épiderme rugueux, vert jaunâtre, recouvert aux deux tiers d'une épaisse plaque de gris roux pâle,
sur lequel tranchent des stries plus vives, marbré, plaqué, réticulé de
cette nuance, lavé et non vergeté de rouge brique du côté du soleil.
Œil petit, le plus souvent fermé, dans un bassin très irrégulier,
fissuré, très plissé, étroit, peu profond et assez souvent à fleur de
fruit. Les plis ou nodosités varient de huit à dix, et donnent
naissance à des mamelons plus ou moins accusés, dont quelques-uns
descendent jusqu'à la base qu'ils sectionnent. Pédoncule variable, long
ou mince, parfois caronculaire, implanté dans une cavité peu irrégulière, bifide ou trifide ; dans le dernier cas le pédoncule remplit toute la cavité. Coupe verticale : L'œil descend peu. Le cœur, plus ou moins régulier, est étroit, limité par des courbes assez symétriques, émergeant souvent à angle droit ; il est placé haut dans l'axe du fruit. Loges très petites. Coupe transversale : Circonférence irrégulière, quatre à cinq saillies. Faisceaux sépalaires et pétalaires généralement anastomosés.
La pulpe est d'un blanc jaunâtre, douce, relevée d'une pointe
d'amertume agréable, dense, cassante, parfumée, rappelant la Reinette
grise, moins l'acidité. Le jus est e xcessivement coloré.
Elle offre une grande analogie avec Barbarie ou Gros-Doux-Véret, ainsi qu'avec Rouge-Bruyère, au volume près. Sous ce dernier rapport elle est très proche de l'Argile-Nouvelle.
Elle ne mûrit pas complètement à l'arbre et se récolte avant les
gelées. Elle peut se conserver assez longtemps au grenier, par suite de
la texture de sa pulpe dense ; elle est apte, pour la même raison, à
subir le transport. Il ne faut pas, cependant, pour en retirer un
rendement satisfaisant, la brasser plus tard que les derniers jours de
décembre, à cause de l'évaporation qu'elle subit et de la quantité de
matières pectiques qu'elle élabore pendant la maturité de garde. Les
pommes à épiderme gris roux, plus que les autres, donnent lieu à ce phénomène.
Analyse moyenne rapport à un litre de JUS
Densité |
1088 |
|
|
|
gr.
|
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose)
|
|
116.716 |
Saccharose.
|
|
64.718 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible.
|
|
189.840 |
Tannin.
|
|
3.400 |
Matières pectiques et albuminoïdes.
|
|
15.750 |
Acidité totale exprimée en acide sulfurique monohydraté
|
|
2.112 |
La Petit-Doux-Véret appartient
aux espèces d'élite, et, ce qui contribue encore à attirer l'attention
sur elle, c'est la nature de ses sucres dont le saccharose
constitue le tiers à lui seul. Elle appartient donc au groupe des «
variétés à saccharose ». Elle peut, seule, composer une marque « cidre
alcoolique », mais je me défie de sa limpidité qui doit être difficile
à obtenir par suite de sa haute teneur en sucres et en matières
pectiques. Le jus de ces sortes de pommes fermente toujours lentement
et demande beaucoup plus de précautions que celui des fruits à richesse
saccharine moyenne, et leur cidre n'a jamais, à beaucoup près, autant
de bouche.
Dans les années d'abondance, je les réserverais pour la production de
l'eau-de-vie ; dans les années de disette, je les mélangerais à des
pommes de densité plus faible. L'étude des mélanges rationnels n'est
guère avancée.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes se rapportent à des fruits de la récolte 1891. Poids : 41 grammes. Volume : 53 cc. Densité : 0,773.
Les qualités maîtresses de la Petit-Doux-Véret sont : pour l' arbre, fertilité et rusticité ; pour le fruit, une moyenne analytique qui le place dans les sortes d'élite, la présence du saccharose
en quantité notable. Apte à produire une marque « cidre alcoolique »,
son rôle le plus rémunérateur serait la production de l'eau-de-vie de
cidre. Le fruit et l'arbre ont une valeur ci peu près égale.
Fig. 26. — FRÉQUIN-AUDIÈVRE
Fruit rouge, amer-doux, très parfumé, très bon.
Historique. - Variété
nouvelle obtenue de semis par M. Audièvre, d'Yvetot, très répandue dans
la Seine-Inférieure, mais encore peu au delà, bien qu'elle le mérite en
tous points. Elle a été décrite, pour la première fois, dans le Cidre, etc., de MM. de Boutteville et Hauchecorne.
Synonymes. — Pas ou inconnus.
Arbre. — Sain, vigoureux,
fertile. Branches charpentières redressées, mais tendant à s'infléchir
facilement; de telle sorte que la tête est souvent mixte entre la forme
arrondie et pyramidale. Floraison dans la deuxième quinzaine de mai. Sa
vigueur permet de le propager par la greffe en pied.
Fruit (Classe I
: Fruits rouges ; 3e groupe : fruits moyens ; 1re catégorie : fruits
plats ; 1re section : forme plate). — Fruit moyen, présentant deux
aspects : obconique, le plus
répandu, et plat ; forme plate ; peu mamelonné, assez régulier, bien
qu'ayant un côté plus développé que l'autre. Base arrondie, plus développée
que le sommet du fruit, dont le plus grand diamètre est presque vers la
hauteur médiane. Épiderme lisse, sujet à l'exsudation visqueuse, jaune,
à peine lavé de vert, plaqué et vergeté de rouge-brique
sur les trois quarts du fruit ; parsemé d'un pointillé gris roux,
paraissant gris pâle sur la nuance rouge. Œil de moyenne grosseur,
ouvert ou entr'ouvert, à sépales courts, d'un gris tomenteux, dressés
ou connivents, dans un bassin large, profond,
assez régulier, renfermant cinq nodosités ou cinq à dix plis, plus ou
moins accusés, mais ne servant pas d'amorces à des mamelons. Pédoncule
court, gros, charnu, tomenteux, inclus ou implanté dans une cavité étroite, régulière, profonde, fortement plaquée de gris roux. Coupe verticale : L'œil descend très peu ou point. Le cœur, assez régulier, est étroit, plutôt que moyen, circonscrit par des courbes presque symétriques, émergeant quelquefois en ovale et surtout à angle droit. Loges courtes, étroites, généralement géminées. Coupe transversale : Circonférence peu irrégulière ne présentant que trois à quatre faibles saillies. Faisceaux sépalaires et pétalaires non anastomosés ou très rudimentairement.
La pulpe est d'un blanc jaunâtre, ferme, amère, mais d'une amertume agréable, très parfumée. Le jus est très coloré.
La Fréquin-Audièvre ne me paraît avoir avec la Fréquin rouge que des affinités de troisième degré, car sa base, quoique plus large que le sommet, n' offre pas le développement de celle des vrais Frequins, - en outre, l'œil est complètement enfoncé dans un bassin large, tandis que, dans le vrai type, il est, le plus souvent, proéminent. Tels étaient les caractères saillants des fruits que j'ai étudiés ; en est-il toujours ainsi ?
Elle ne mûrit pas à l'arbre, mais au grenier où elle se conserve bien
jusqu'à la fin de décembre. Il vaut mieux, pour n'avoir point de
déboires, la brasser dans ce mois : elle fabrique abondamment, elle
aussi, des matières pectiques pendant la maturité de garde.
Analyse moyenne rapportée à un litre de JUS et à un KILO de PULPE
Densité |
1070 |
|
1006 |
|
|
|
gr.
|
|
gr.
|
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose).
|
|
109.090 |
|
93.333 |
Saccharose |
|
39.434 |
|
24.597 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible. |
|
150.620 |
|
119.224 |
Tannin |
|
2.100 |
|
0.588 |
Matières pectiques et albuminoïdes |
|
15.903 |
|
8.200 |
Acidité totale exprimée en acide sulfurique monohydraté |
|
0.575 |
|
0.184 |
Analyse CENTÉSIMALE du JUS et de la PULPE (récolte 1892)
|
gr.
|
gr.
|
Eau de végétation et principes volatils à + 100° |
82.760 |
81.700 |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose) |
10.195 |
9.333 |
Saccharose. |
3.687 |
2.459 |
Tannin |
0.196 |
0.658 |
Matières pectiques et albuminoïdes |
1.485
|
0.820
|
Acidité totale, exprimée en acide malique. |
0.073 |
0.025 |
Sels et divers |
1.604 |
» |
Marc épuisé, séché à 100°; sels et divers. |
» |
5.665 |
|
100.000 |
100.000 |
La Fréquin-Audièvre a une
composition chimique qui la place dans les espèces d'élite ; malgré sa
richesse saccharine élevée, son quantum tannique et pectique, en tenant
compte des réactions réciproques, et le parfum qui lui est propre
m'incitent à la proposer pour la création d'une marque « cidre
alcoolique amer et moelleux ». J'ai la conviction que ce cidre sera
exquis et très bouqueté.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes se rapportent à la récolte 1892. Poids : 46 grammes. Volume : 58 cc. Densité : 0,782.
Les qualités maîtresses de la Fréquin-Audièvre sont : pour l' arbre, vigueur et fertilité ; pour le fruit, une heureuse proportion de tous les éléments nécessaires à la création d'une marque « cidre alcoolique amer et moelleux ». L'arbre et le fruit ont une grande valeur ; le fruit me semble, cependant, primer l'arbre.
TRUELLE, Auguste (1849-1928).
Atlas des meilleures variétés de fruits à cidre, par A. Truelle ( 1896).- VI-88 p.-20 f. de pl. en coul. ; 27 cm.
[Bn Lx : N.C.] Exemplaire ayant appartenu à M. Emmanuel Boulet
(1840-1932), fondateur et président du Syndicat agricole du Roumois,
puis à M. André Sanson (18..-1931) propriétaire-exploitant du château
de Gonneville-sur-Honfleur
PLANCHE XIV
Fig. 27. — FRÉQUIN TARDIF
Historique. —
Variété ancienne, d'origine inconnue, encore peu répandue si ce n'est
dans les départements de l'Orne et de la Sarthe, un peu aussi dans le
pays d'Auge.
Synonymes. — Fréquin d'hiver, Gros Fricain d'hiver.
Arbre.
— Rustique, sain, très vigoureux, très fertile. Branches
charpentières dressées, fortes, se ramifiant bien, tête plutôt
pyramidale qu'arrondie. Floraison dans la dernière quinzaine de mai.
L'arbre est assez vigoureux pour être propagé par la greffe en pied.
Fruit (Classe I : Fruits rouges ; 3e groupe : fruits moyens ; 1re
catégorie : fruits plats ; 1re section : forme plate). — Fruit
présentant deux aspects : plat et obconique ; forme plate ; assez
régulier; à peine mamelonné. Base plus développée que le sommet du
fruit dont la plus grande largeur est plus près du pédoncule que de
l'œil. Épiderme lisse, jaune verdâtre, lavé, plaqué et surtout très
vergeté de rouge sombre sur la plus grande partie du fruit. Œil gros,
le plus souvent fermé, à sépales longs, grisâtres, tomenteux, dans un
bassin étroit, peu profond, qu'il remplit aux 3/4 ; pourvu, en outre, de
2 à 3 nodosités fort peu saillantes et qui semblent être, cependant, le
point de départ des mamelons. Pédoncule variable de longueur et de
grosseur, inséré ou implanté dans une cavité étroite, irrégulière,
fissurée, profonde, plus ou moins plaquée de gris roux pâle. Coupe
verticale : L'œil descend moyennement. Le cœur, très variable de
dimensions, est irrégulier, et plutôt étroit que moyen, limité par des
courbes symétriques émergeant à angle droit et en ovale.
La pulpe est blanc-jaunâtre, juteuse, amère, d'une amertume agréable, parfumée. Le jus est bien coloré.
La Fréquin tardif se récolte avant les gelées et n'acquiert sa maturité
qu'au grenier où elle se garde assez bien ; toutefois, il est
préférable de la brasser dans les derniers jours de décembre plutôt
qu'en janvier.
Analyse moyenne rapportée à un litre de JUS et à un KILO de PULPE (échantillon de la récolte 1887)
Densité |
1063 |
|
|
|
|
gr. |
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose) |
|
110.526 |
101.818 |
Saccharose., |
|
27.457 |
12.995 |
Sucre total exprimé en glucose
fermentescible. |
|
139.428 |
115.496 |
Tannin |
|
4.146 |
0.776
|
Matières pectiques et albuminoïdes. |
|
5.265 |
4.400 |
Acidité totale exprimée en acide sulfurique rnonohydraté |
|
2.390 |
0.622 |
Je n'ai point étudié cette variété autant que les autres, à beaucoup
près, et je ne lui ai ouvert ces pages qu'à la suite des
recommandations de cultivateurs qui avaient pour elle la plus grande
estime. Aussi la réserverai-je pour la mélanger avec des fruits pauvres
en tannin.
Les qualités maîtresses de la Fréquin tardif sont : pour l' arbre, une
vigueur et une fertilité très grandes ; pour le fruit, une richesse
tannique bien au-dessus de la moyenne. Elle rendra plus de services
dans les mélanges qu'autrement. L'arbre prime le fruit.
Fig. 28. — GERBAUDAIS
Fruit gris-roux, acidulé, excellent.
Historique. — Variété ancienne, d'origine inconnue, spéciale à la
Bretagne et particulièrement à l'arrondissement de Ploërmel, dont le
Syndicat a pris l'initiative de la faire connaître.
Synonymes. — Inconnus.
Arbre. — Sain, rustique, fertile et vigoureux. Branches charpentières
assez fortes, plutôt étalées que redressées, ramifiées ; tête arrondie.
Floraison dans la dernière quinzaine de mai. Il est préférable, pour la
propager, de recourir à la greffe en tête.
Fruit (Classe V : Fruits gris roux ; 2e groupe : fruits petits ; 1re
catégorie : fruits plats ; 2e section : deux formes, plate et conique).
— Fruit peu irrégulier, mamelonné, présentant deux aspects et deux
formes : plate et conique. Base plate, plus développée que le sommet.
Épiderme mi-lisse, mi-rugueux, jaune verdâtre, fortement marbré de roux
un peu partout et surtout dans le voisinage de l'œil. Œil moyen, le
plus souvent à fleur de tête, rarement dans un bassin étroit qu'il
remplit à peu près. Pédoncule presque toujours long, fortement renflé à
son extrémité, tomenteux, inséré dans une cavité très étroite, peu
profonde, régulière, plaquée de roux, hérissée de petites stries
rugueuses. Coupe verticale ; L'œil descend peu ; le cœur est aussi souvent large
que moyen, limité par des courbes symétriques, émergeant à angle droit
ou en ovale. Loges longues, étroites, géminées. Coupe transversale : Circonférence
irrégulière, quatre à cinq saillies peu prononcées ; faisceaux
sépalaires et pétalaires irrégulièrement anastomosés.
La pulpe
est blanche, fine, fondante, parfumée., très y acidulée. Le jus est
très pâle.
Elle se place à la suite de la Douze à Gober, dont elle se distingue
par un volume moindre, une plus grande conicité chez certains fruits et
surtout une acidité bien supérieure.
La Gerbaudais se récolte avant les gelées et mûrit au grenier. Comme
elle élabore, pendant la maturité de garde, une grande quantité de
matières pectiques, il importe de n'attendre pas trop longtemps pour la
brasser ; décembre me parait être lalimite raisonnable.
Analyse moyenne rapportée à un litre de JUS
Densité |
1114 |
|
|
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose) |
|
198.179 |
Saccharose |
|
24.208 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible |
|
224.180 |
Tannin |
|
1.957
|
Matières pectiques et albuminoldes |
|
14.250 |
Acidité totale exprimée en
acide sulfurique monohydraté. |
|
6.815 |
La Gerbaudais, par sa moyenne analytique, appartient aux espèces
d'élite ; il est bon de dire que les échantillons dont elle provient
correspondent plutôt à un maximum. Mais ce qui attire surtout
l'attention, c'est son acidité. Certes, avec les idées reçues jusqu'à
ce jour, on s'étonnera, peut-être, de la place que je lui accorde ici ;
je l'ai fait à dessein, parce que je suis convaincu que, s'il ne faut
pas des variétés acides pour la préparation du cidre, une variété,
surtout lorsqu'elle possède une composition comme la Gerbaudais, doit
être acceptée d'emblée.
L'étude du rôle des levures, dans la fabrication du cidre, n'est pas
encore assez avancée pour permettre d'en tirer des conclusions
rigoureuses ; mais on sait que la fermentation exige une certaine
acidité pour que quelques-unes de ces levures — et des bonnes —
trouvent un milieu de culture favorable. La Gerbaudais, à ce titre,
peut donc remplir un but utile, et il ne reste plus qu'à déterminer la
proportion dans laquelle il faut la faire entrer dans des mélanges.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. - Ces moyennes se rapportent à des
fruits de la récolte 1891. Poids : 24 grammes. Volume : 29 cc. Densité
: 0,817.
Les qualités maîtresses de la Gerbaudais sont : pour l' arbre, rusticité
et vigueur ; pour le fruit, une composition chimique qui la met hors de
pair ; quant à son acidité, elle peut, à un moment donné, remplir un
rôle utile pour activer la fermentation du jus des pommes dans le
mélange desquelles sa place est bien marquée. Je la réserve, en effet,
soit pour les mélanges, soit pour la production de l'eau-de-vie de
cidre. Le fruit prime l'arbre.
PLANCHE XV
Fig. 29. — GRISE-DIEPPOIS
Fruit gris-roux, amer-doux, excellent.
Historique. - Variété nouvelle obtenue de semis par M. Dieppois,
pépiniériste. Très répandue dans la Seine-Inférieure, elle le sera dans
tous les centres cidriers avant peu ; elle le mérite hautement.
Synonymes. — Pas ou inconnus.
Arbre. — Sain, rustique, vigoureux, fertile. Branches charpentières
redressées, bien ramifiées; tête pyramidale. Floraison dans la première
quinzaine de mai. On peut la propager par la greffe en pied.
Fruit (Classe V : Fruits gris roux; 2e groupe : fruits petits ; 1re
catégorie : fruits plats : 1re section : forme plate). — Fruit assez
régulier, à peine mamelonné, d'aspect obconique, mais de forme plate.
Base arrondie plus développée que le sommet. Épiderme très rugueux,
d'un gris roux-doré, uniforme, sur lequel tranche un réseau de
marbrures d'une nuance plus pâle ; lavé de rouge-brique. Œil très petit, fermé, à fleur de tête ou dans un bassin très étroit,
peu profond, renfermant des nodosités qui ne se continuent guère au
delà. Pédoncule de longueur moyenne, assez gros, inséré dans une cavité
peu irrégulière, étroite, qu'il remplit presque complètement. Pourtour
de la même nuance que le reste de l'épiderme. Coupe verticale : L'œil
ne descend pas. Le cœur, assez régulier, est étroit, limité par des
courbes symétriques, émergeant aussi souvent à angle droit qu'en ovale.
Loges grandes, arquées, géminées. Coupe transversale : Circonférence
peu irrégulière, quatre à cinq petites saillies. Faisceaux sépalaires
et pétalaires anastomosés.
La pulpe est blanche, très ferme, amère, mais d'une amertume qui est
loin d'être aussi sensible au palais que la quantité de tannin trouvée
pourrait le laisser supposer ; parfumée. Le jus est bien coloré.
La Grise-Dieppois présente de grandes affinités avec la Médaille d'or,
dont elle se distingue par une forme plus obconique et un volume
moindre ; sa place est non loin d'elle.
Elle n'acquiert sa maturité complète qu'au grenier, et, comme la
majorité des fruits gris-roux, elle fabrique pendant cette période une
grande quantité de matières pectiques ; aussi convient-il de ne point
la garder trop longtemps. Le meilleur moment pour la brasser avec profit est vers le 20 décembre
; plus tard, il serait prudent de l'associer à des variétés telles que
Bédan et Binet.
Analyse rapportée à un litre de JUS
Densité
|
1094 |
|
|
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose)
|
|
116.616 |
Saccharose
|
|
81.051 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible |
|
201.932 |
Tannin. |
|
2.257 |
Matières pectiques et albuminoides |
|
16.250 |
Acidité totale exprimée en
acide sulfurique monohydraté |
|
1.517 |
La Grise-Dieppois a été placée d'emblée dans les espèces réellement
supérieures et la moyenne analytique ci-dessus le confirme pleinement.
Ce qui m'a toujours frappé, c'est la constance avec laquelle ce fruit
produit le saccharose ; je crois que, sur ce point, il mérite le
premier rang parmi les variétés appartenant à ce groupe. Je n'ose, tant
qu'on ne recourra pas à l'emploi des levures pour activer et
régulariser la fermentation des jus, conseiller la création de marques
avec des fruits possédant une telle richesse saccharine équivalant à
plus de 12 % d'alcool. Je craindrais que la fermentation ne trainât
en longueur et n'engendrât des produits secondaires désagréables. Le
mieux est de l'associer aux espèces à plus faible densité, ou bien
encore, de la réserver pour la production de l'eau-de-vie, qu'elle
produira en quantité très rémunératrice.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes se rapportent à des
fruits de la récolte 1891. Poids : 32 grammes. Volume : 42 cc. Densité
: 0,762.
Les qualités maîtresses de la Grise-Dieppois sont : pour l' arbre,
fertilité et vigueur ; pour le fruit, une concentration de tous les
principes utiles à un haut degré, surtout au point de vue des sucres,
parmi lesquels le saccharose figure dans une proportion très rare, même
chez les meilleurs fruits appartenant à ce groupe. Un des meilleurs
emplois du jus est la production de l'eau-de-vie de cidre. Le fruit
prime l'arbre.
Fig. 30. — MARIN-ONFROY
Fruit rouge, doux, parfumé, excellent.
Historique. —Variété très ancienne, apportée de Biscaye par un
gentilhomme normand, nommé Marin Onfroy, qui lui donna son nom. A la
suite d'une étude que j'ai faite sur les Fruits à cidre de l'Espagne (12),
je suis à peu près certain d'avoir retrouvé dans la Macasgorrya
l'ancêtre de notre Marin-Onfroy. Elle est très répandue dans tous les
centres cidriers, sous les noms les plus différents.
Synonymes. - Marin-Honfroy, Marie-Hanfraye, Marie-Aufray, Hamelet, Dameret, Orgueil, Omelette, Roquet.
Arbre.
— Rustique, sain, fertile, assez vigoureux. Branches
charpentières fortes, horizontales, bien ramifiées ; tête arrondie.
Floraison dans la dernière quinzaine de mai. L'arbre n'est plus assez
vigoureux pour être propagé par la greffe en pied ; il lui faut celle
en tête.
Fruit (Classe 1 : Fruits rouges ; 3e groupe : fruits moyens ; 1re
catégorie : fruits plats ; 1re section : 2 formes, plate et conique). —
Fruit irrégulier, oblique, mamelonné, parfois côtelé ; présentant deux
aspects et deux formes : plate, très répandue ; conique, assez rare.
Base arrondie, plus développée que le sommet du fruit dont le plus
grand diamètre se trouve plus éloigné de l'œil que du pédoncule.
Ëpiderme fortement lavé et vergeté de carmin alternant avec des bandes
jaunes. Œil petit ou moyen, fermé, dans un bassin étroit, profond,
pourvu de sept à huit nodosités, origines d'autant de mamelons plus ou
moins accusés, se terminant souvent à la base du fruit. Pédoncule
plutôt court, assez gros, presque toujours inclus dans une cavité qu'il
remplit aux trois quarts et dont le pourtour est plaqué de roux hérissé
de stries plus foncées. Coupe verticale : L'œil descend profondément.
Le cœur est moyen ou étroit, limité par des courbes presque
symétriques, émergeant généralement à angle droit. Loges moyennes, bien
arquées. Coupe transversale : Circonférence très irrégulière, huit à
dix protubérances prononcées. Faisceaux sépalaires et pétalaires non
anastomosés.
La pulpe est d'un blanc jaunâtre, ferme, douce, bien parfumée. Le jus est coloré.
J'ai choisi cette variété, une des plus anciennes, des plus
authentiques et des plus répandues que nous ayons, pour en faire le
septième de mes neuf types, le chef du groupement des fruits rouges
vergetés et mamelonnés.
La Marin-Onfroy est récoltée avant sa maturité qu'elle n'atteint qu'au
grenier, où elle peut rester plusieurs mois par suite de la fermeté de
sa pulpe ; il importe, toutefois, de la surveiller à cause de la
production des matières pectiques. Elle est apte aux transports.
Analyse moyenne rapportée à un LITRE de JUS et à an KILO de PULPE
Densité |
1078 |
|
1006.5 |
|
|
|
gr.
|
|
gr.
|
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose). |
|
135.131 |
|
116.278 |
Saccharose |
|
33.821 |
|
15.438 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible |
|
171.044 |
|
132.528 |
Tannin. |
|
2.440 |
|
1.486 |
Matières pectiques et albuminoides. |
|
16.900 |
|
10.400 |
Acidité totale exprimée en acide sulfurique monohydraté
|
|
1.739 |
|
0.760 |
Analyse CENTÉSIMALE du JUS et de la PULPE (récolte 1891)
|
gr |
gr |
Eau de végétation et principes volatils à + 100° |
80.600 |
78.506 |
Sucres
réducteurs (Interverti et lévulose). |
12.535 |
11.627 |
Saccharose. |
3.137 |
1.543 |
Tannin |
0.226 |
0.148 |
Matières pectiques et albuminoïdes |
1.567 |
1.040 |
Acidité totale exprimée en acide sulfurique monohydraté |
0.221 |
0.103 |
Sels et divers. |
1.714 |
» |
Marc épuisé, séché à 100° ; sels et divers |
» |
7.033 |
|
100.000 |
100.000 |
La Marin-Onfroy, avant l'obtention des nouvelles variétés de la
Seine-Inférieure — variétés d'élite, — était au nombre des plus
renommées. Les praticiens et les consommateurs lui avaient reconnu une
valeur indéniable que l'analyse a pleinement confirmée.
Malheureusement, si la qualité du fruit n'a pas baissé, tant s'en faut,
la vigueur de l'arbre a quelque peu diminué. De l'avis de praticiens
sérieux, l'arbre, sur les plateaux, végète péniblement ; pour moi, qui
le vois pousser dans les vallées, je n'ai point fait la même
constatation. Aussi, étant donnée la valeur réelle de cette variété si authentique,
lui ai-je ouvert, toutes grandes, les barrières d'un verger d'élite,
tout en admettant la restriction ci-dessus.
Coefficient de déperdition. — Un kilogramme de fruits assortis a perdu 195 grammes en 70 jours, ce qui donne 2 gr. 78 par jour.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes se rapportent à la
récolte 1891 ; les fruits étaient plus petits que de coutnme. Poids :
27 grammes. Volume : 32 cc. Densité : 0,839.
Les qualités maîtresses de la Marin-Onfroy sont : pour l' arbre, une
bonne fertilité et une assez grande vigueur dans les vallées ; pour le
fruit, une heureuse proportion de tous les éléments utiles pour la
création d'une marque « cidre alcoolique moelleux ». Toutefois, il faut
surveiller les matières pectiques. Le fruit prime l'arbre.
PLANCHE XVI
Fig. 31. — MEAUGRIS
Fruit rouge, amer-doux, parfumé, excellent.
Historique. - Variété ancienne, d'origine inconnue, dont il n'est
question dans aucun ouvrage pomologique. Elle est cultivée dans le
pays d'Auge, notamment dans l'arrondissement de Pont-l'Évéque.
Synonymes. — Point ou inconnus.
Arbre. - Rustique, sain, vigoureux, fertile. Branches charpentières
grosses, divergentes, semi-verticales; tête pyramidale. Floraison vers
la fin mai. L'arbre se propage aussi bien par la greffe en tête que par celle en pied.
Fruit (Classe 1 : Fruits rouges ; 3° groupe : fruits moyens ; 1re
catégorie : fruits plats ; 2° section : 2 formes, plate et conique). -
Fruit moyen, irrégulier, déprimé plus ou moins, mamelonné, côtelé,
présentant deux aspects et deux formes. Base plus large que le sommet.
Épiderme aux trois quarts lavé, plaqué et vergeté de carmin. Œil gros,
fermé, dans un bassin irrégulier, fissuré, profond, pourvu de six à
huit nodosités, origines d'autant de mamelons descendant jusqu'à la
base. Pédoncule plutôt long, de grosseur moyenne et implanté dans une
cavité évasée, fissurée, caractérisée par l'absence de gris roux
remplacé par une teinte verte. Coupe verticale : L'œil descend d'une
façon très variable : tantôt beaucoup ; tantôt peu. Le cœur est. ou
large ou étroit, généralement régulier, émergeant à angle droit. Loges
grandes, très arquées, souvent géminées. Coupe transversale : Circonférence très irrégulière, six à huit
saillies dont plusieurs très accentuées. Faisceaux sépalaires et
pétalaires non anastomosés.
La pulpe est blanche, ferme, dure même, amère, parfumée. Le jus est
très coloré ; la couleur blond rougeâtre convient très bien pour la
préparation des cidres mousseux ; elle est très jolie.
La Meaugris ressemble, à s'y méprendre, à la Marin-Onfroy, Il y a,
cependant, une différence dans les côtes plus saillantes de la Meaugris
dans l'absence de gris roux, dans l'amertume de la pulpe, alors que
celle de la Marin-Onfroy est douce. La Meaugris ne mûrit pas
complètement à l'arbre, mais au grenier où, à cause de la fermeté de sa
pulpe, elle peut rester très longtemps. Pour la même raison elle
supporte bien les transports. C'est une troisième hâtive, au point de
vue de l'arbre, et une véritable tardive quant au fruit.
Analyse moyenne rapportée à un LITRE de JUS et à un KILO de PULPE
Densité |
1074 |
|
1066.5 |
|
|
|
gr. |
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose). |
|
122.562 |
|
106.661 |
Saccharose.
|
|
32.107 |
|
19.925 |
Sucre total exprimé en glucose
fermentescible.
|
|
156.364 |
|
127.684 |
Tannin.
|
|
5.275 |
|
5.947 |
Matières pectiques
et albuminoïdes
|
|
15.197 |
|
10.650 |
Acidité totale exprimée en acide
sulfurique monohydraté.
|
|
1.404 |
|
0.484 |
Analyse CENTÉSIMALE du JUS et de la PULPE (moyennes)
|
gr.
|
gr.
|
Eau de végétation et principes volatils à + 100° |
81.559 |
77.550 |
Sucres
réducteurs (Interverti et lévulose) |
11.411 |
10.666 |
Saccharose |
2.989 |
1.992 |
Tannin |
0.491 |
0.594 |
Matières pectiques et albuminoïdes. |
1.415 |
1.065 |
Acidité totale exprimée en acide malique. |
0.177 |
0.066 |
Sels et
divers |
1.958 |
» |
Marc épuisé, séché à 1000; sels et divers
|
» |
8.067
|
|
100.000 |
100.000 |
La Meaugris se montre digne de pouvoir être confondue avec la
Marin-Onfroy, non seulement sous le rapport physique, mais aussi au
point de vue analytique, sauf pour le tannin, toutefois. Je me suis
expliqué plus haut sur l'avantage que je trouve à la réunion des
principes tanniques et pectiques, je n'y reviendrai point. La Meaugris
peut servir à la création d'une marque « cidre alcoolique amer et
parfumé », tout aussi bien que dans les mélanges avec des fruits
pauvres en tannin.
Coefficient de déperdition. — Un kilogramme de fruits assortis a perdu 195grammes en 122 jours, ce qui donne 1 gr. 60 par jour.
Les qualités maîtresses de la Meaugris sont : pour l' arbre,
fertilité, rusticité, vigueur ; pour le fruit, une densité élevée, une
richesse saccharine notable dans laquelle le saccharose entre pour une
bonne proportion. Elle convient, soit pour la création d'une marque «
cidre alcoolique amer et parfumé », soit pour les mélanges avec les
fruits peu riches en tannin. Le fruit prime l'arbre.
Fig. 32. — MICHELIN
Fruit jaune-verdâtre, très ferme, amer-doux, excellent.
Historique. - Variété nouvelle obtenue de semis par M. Legrand,
pépiniériste à Yvetot. Très répandue dans la Seine-Inférieure, elle
l'est encore peu dans les autres départements ; elle mérite de l'être.
Décrite pour la première fois par M. Power, Monographies, etc.
Synonymes. — Point ou inconnus.
Arbre. — Rustique, sain, vigoureux, très fertile. Branches
charpentières assez grosses, tantôt redressées, tantôt
semi-horizontales, bien ramifiées cependant; tête plutôt arrondie que
pyramidale. Floraison vers la fin mai. Il est préférable de le propager
par la greffe en tête.
Fruit (Appartient à la classe IV : Fruits jaune-verdâtre ; 2e ou 3e
groupe : fruits petits ou moyens ; 1re catégorie : fruits plats ; 2e
section : deux formes, plate et conique). — Fruit de volume variable,
peu irrégulier, d'aspect obconique, mais offrant les deux formes :
plate et conique. Base plus large que le sommet. Épiderme jaune verdâtre, parsemé d'un fin pointillé grisâtre, se
réunissant rarement en marbrures distinctes, à peine lavé de
rouge-brique. Œil moyen, souvent clos, dans un bassin étroit, assez
irrégulier, peu profond, parfois à fleur de fruit et caractérisé par un
cercle bistré que l'on rencontre rarement dans les fruits ; pourtour
pourvu de cinq à six nodosités. Pédoncule long, assez gros, fortement
renflé à son extrémité inférieure, inséré dans une cavité assez
régulière, infundibuliforme, profonde, fortement tapissée à l'intérieur
et sur le pourtour d'une teinte gris roux pâle sur lequel tranchent des
stries roux doré. Coupe transversale [verticale] : L'œil descend peu. Le cœur,
presque régulier, est de largeur moyenne plutôt que large, entouré de
courbes assez symétriques, émergeant obliquement ou en ovale. Coupe
transversale : Circonférence irrégulière, présentant cinq à six
saillies plus ou moins accusées. Faisceaux sépalaires non anastomosés.
La pulpe est très ferme, douce-amère, mais d'une amertume peu sensible
et non en rapport avec la quantité de tannin trouvée à l'analyse ;
moyennement parfumée. Le jus est d'une coloration très variable ;
cependant, au-dessus de la moyenne.
Elle offre quelques affinités avec la Jaunet et la Fréquin rouge, au
point de vue des deux formes qu'elle affecte, mais le coloris est tout
différent.
Analyse moyenne rapportée à un litre de JUS
Densité |
1072 |
|
|
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose). |
|
98.249 |
Saccharose |
|
54.109 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible. |
|
155.206 |
Tannin. |
|
4.768 |
Matières pectiques et albuminoïdes |
|
6.250 |
Acidité totale exprimée en
acide sulfurique monohydraté |
|
1.587 |
La Michelin est loin d'être mûre au moment où on la récolte à l'arbre ;
elle doit rester assez longtemps au grenier pour acquérir sa maturité
de garde complète. Elle ne semble pas, pendant eette période, élaborer
beaucoup de matières pectiques. La fermeté de sa pulpe lui permet de
supporter les transports.
La Michelin n'est pas un beau fruit, mais elle appartient certainement
aux meilleurs. La nature de ses sucres, dont le saccharose constitue
une partie notable, mérite l'attention ainsi que son quantum tannique.
Je ne la juge pas assez parfumée pour en faire une marque ; je préfère en
conseiller l'emploi avec des fruits pauvres en tannin.
Moyennes :
Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes se rapportent à des fruits de la récolte 1891. Poids : 29 grammes. Volume : 37 cc. Densité : 0.771.
Les qualités maîtresses de la Michelin sont pour l' arbre, fertilité
et rusticité ; pour le fruit, un heureux pourcentage des éléments
utiles, parmi lesquels le saccharose et le tannin occupent un rang
important. La fermeté de sa pulpe lui permet de supporter la garde et
le transport. Le fruit prime l'arbre.
PLANCHE XVII
Fig. 33. — MUSCADET (PETIT)
Fruit jaune-verdâtre, doux-amer, parfumé, très bon.
Historique. — Variété ancienne, d'origine inconnue. Julien de Paulmier
la cite page 59 de son Traité, etc. Depuis, elle figure sur toutes les
listes de pommes des différents pomologues ; je la tiens pour une espèce
excessivement répandue — générique. Sous son nom on désigne plusieurs
variétés différentes, surtout par le volume, et le coloris.
Synonymes. — Muscadet, Petit, Gros-Muscadet.
Arbre. — Sain, rustique, assez vigoureux, fertile. Branches
charpentières divergentes, assez grosses, plus ou moins ramifiées ; tête
arrondie. Floraison dans la première quinzaine de mai. Il est
préférable de le propager par la greffe en tête.
Fruit (Classe IV : Fruits jaune-verdâtre ; 2e ou 3e groupe : fruits
petits ou moyens ; 1re catégorie : fruits plats ; 1re section : forme
plate). — Fruit plus ou moins irrégulier, présentant deux aspects :
cylindrique et plat ; forme plate. Base plus développée que le sommet.
Epiderme vert jaunâtre, ou inversement, nuancé parfois du côté du
soleil d'une teinte carmin pâle ou rouge-brique, laquelle est
quelquefois remplacée par un pointillé. Œil assez grand, fermé ou
entr'ouvert, dans une cavité irrêgulière, pourvue de nodosités qui,
généralement, ne se continuent pas au delà. Pédoncule gros, ligneux,
remplissant parfois toute la cavité et ayant une tendance à devenir
caronculaire. La cavité est, quelquefois, étroite et profonde, parfois
nulle, tapissée de gris roux. Coupe verticale : L'oeil descend
profondément. Le cœur, assez régulier, est large plutôt que moyen,
limité par des courbes symétriques émergeant à angle droit. Coupe
transversale : Circonférence très irrégulière, cinq à six saillies.
Faisceaux sépalaires et pétalaires non anastomosés, chez l'ancienne
variété ; anastomosés, chez la nouvelle.
La pulpe est d'un blanc jaunâtre, ferme, douce, parfumée. Le jus a une coloration plutôt supérieure à la moyenne.
Les affinités de cette variété sont assez faibles, cependant on peut
dire que la Bergerie de Villerville se place non loin d'elle. Il existe
une Muscadet de Bernay, obtenue par M. Cordier, pépiniériste, qui est
excellente et qui ne diffère que par un coloris plus vif, plus
rouge-brique.
La Petit-Muscadet ne mûrit pas à l'arbre, mais au grenier, où elle peut se conserver longtemps. Elle est apte aux transports.
Analyse moyenne rapportée à un LITRE de JUS et à un KILO de PULPE
Densité. |
1074 |
|
1007 |
|
|
|
gr. |
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose) |
|
137.310 |
|
124.444 |
Saccharose. |
|
28.383 |
|
9.922 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible |
|
167.372 |
|
131.888 |
Tannin. |
|
3.960 |
|
10.100 |
Matières pectiques et albuminoïdes |
|
13.200 |
|
7.400 |
Acidité totale exprimée en acide sulfurique monohydraté. |
|
1.254 |
|
0.368 |
Analyse CENTÉSIMALE du JUS et de la PULPE (Muscadet de Bernay)
|
gr. |
gr. |
Eau de végétation et principes volatils à 100° |
83.138 |
78.730 |
Sucres
réducteurs (Interverti et lévulose). |
12.060 |
12.444 |
Saccharose. |
2.036 |
0.992 |
Tannin. |
0.739 |
1.010 |
Matières pectiques et albuminoïdes. |
1.120 |
0.740 |
Acidité totale exprimée en acide malique |
0.266 |
0.050 |
Sels et
divers. |
0.641 |
» |
Marc épuisé, séché à +100°; sels et divers. |
» |
6.034 |
|
100.000 |
100.000 |
La Muscadet est une bonne variété avec laquelle on peut fabriquer une
marque « cidre alcoolique doux et parfumé ». Le tannin et les matières
pectiques s'y trouvent en proportion convenable pour produire une
excellente boisson limpide et délicate.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes se rapportent à la
récolte 1890. Poids : 48 grammes. Volume : 63 cc. Densité : 0,762.
Les qualités maîtresses de la Muscadet sont : pour l' arbre, fertilité et
vigueur ; pour le fruit, un heureux pourcentage de tous les principes
utiles, une pulpe ferme qui la rend apte à la garde et aux transports ;
un parfum délicat. Le fruit prime l'arbre.
Fig. 34 — PEAU-DE-VACHE NOUVELLE
Fruit rouge-verdâtre, doux, parfumé, excellent.
Historique. — Variété nouvelle dont la plus connue est due à M.
Legrand, pépiniériste, à Yvetot. Il en existe plusieurs provenant
également de semis qui méritent bien ce nom, parce qu'elles rappellent
de très près les caractères de l'antique et excellente Peau-de-Vache ;
elles sont cultivées dans différents centres cidriers de la Normandie.
Leur valeur en amènera bientôt la diffusion.
Synonymes. - Peau-de-Vache régénérée, musquée.
Arbre. — Rustique, sain, vigoureux, fertile. Branches charpentières à
demi verticales, bien ramifiées ; tête arrondie. Floraison vers la fin
de mai. Il peut se propager par la greffe en pied, car il est très
vigoureux.
Fruit
(Classe IV : Fruits jaune verdâtre; 3e groupe : fruits moyens ; 1re
catégorie : fruits plats ; 1re section : forme plate). - Fruit peu
irrégulier, mamelonné, comme scindé en deux parties ; dont l'une plus
développée que l'autre, plat d'aspect et de forme. Base variable,
généralement aplatie et plus large que le sommet. Épiderme lisse et
luisant, lavé et plaqué de carmin ou de rougebrique, rarement vergeté ;
pourvu d'un fin pointillé gris roux, se réunissant en marbrures plus ou
moins développées, surtout aux deux extrémités du fruit. Œil petit ou
moyen, entr'ouvert, dans un bassin profond, fissuré, de volume très
irrégulier, dont le pourtour souvent tapissé de roux est recouvert de
petites stries rugueuses de nuance plus foncée. Pédoncule court, assez
gros, inséré dans une cavité généralement étroite, peu profonde,
caractérisée comme le pourtour oculaire, mais plus fortement. Coupe
verticale : L'œil descend profondément. Le cœur, irrégulier, est
étroit, limité par des courbes émergeant à angle droit ou en ovale.
Coupe transversale : Circonférence irrégulière, cinq à sept saillies.
Faisceaux sépalaires et pétalaires non anastomosés ou irrégulièrement.
La pulpe est ferme, douce, parfumée et rappelle bien celle de la Peau-de-Vache ancienne. Le jus en est très coloré.
La Peau-de-Vache nouvelle rappelle bien l' ancienne ; on pourrait même
les confondre, n'étaient l'épiderme plus rugueux, la fissure plus
prononcée et l'aspect plus vieux de celle-ci.
Elle se récolte à l'arbre avant sa maturité qu'elle n'acquiert qu'au
grenier où on peut la laisser un certain temps, tout en la surveillant
à cause des matières pectiques. Associée, du reste, à des pommes
dépourvues de ce principe mucilagineux, elle peut être brassée très
tardivement : elle est apte aux transports.
Analyse moyenne rapportée à un LITRE de JUS et à un KILO de PULPE
Densité. |
1071 |
|
1006.5 |
|
|
|
gr. |
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose). |
|
138.832 |
|
» |
Saccharose.
|
|
21.438 |
|
» |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible |
|
161.397 |
|
125.713 |
Tannin. |
|
1.889 |
|
0.710 |
Matières pectiques et albuminoïdes |
|
10.930 |
|
11.000 |
Acidité totale exprimée en acide sulfurique monohydraté |
|
0.934 |
|
0.282 |
La Peau-de-Vache nouvelle comblera, bien probablement, le vide laissé
par la disparition de l'ancienne variété. Sa composition chimique la
place déjà parmi les meilleurs fruits ; elle peut prétendre à la
création d'une marque « cidre alcoolique doux et moelleux ». La
difficulté sera de l'obtenir limpide, car il y a peu de tannin. Il y
aurait lieu, pour y suppléer, de lui ajouter une certaine proportion
d'une des variétés qui en contiennent suffisamment.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. - Ces moyennes se rapportent à la
récolte 1891. Poids : 49 grammes. Volume : 68 cc. Densité : 0,725.
Les qualités maîtresses de la Peau-de-Vache nouvelle sont : pour
l' arbre, la fertilité et une grande vigueur ; pour le fruit, une
composition chimique où tous les éléments utiles, sauf le tannin, se
trouvent en bonne proportion pour la préparation d'une marque « cidre
alcoolique doux et moelleux». L' arbre et le fruit ontune valeur réelle
et sensiblement égale.
PLANCHE XVIII
Fig. 35. — REINE DES POMMES
Fruit rouge, amer, très parfumé, excellent.
Historique. — Variété nouvellement connue, mais que je crois d'origine
ancienne et ignorée. Elle a été dénommée ainsi par le Syndicat de la
Guerche, à la suite d'une série de recherches. Elle est très répandue
dans toute la Bretagne; elle mérite de l'être partout.
Synonymes. — Doux Geslin (?).
Arbre. — Rustique, sain, vigoureux, fertile. Les branches charpentières
sont redressées plutôt qu'étalées, bien ramifiées. La tête est
semi-verticale ou pyramidale. Floraison dans les derniers jours
d'avril. Il est assez vigoureux pour être reproduit par la greffe en
pied.
Fruit (Appartient à la Classe I : Fruits ROUGES ; 3e groupe : fruits
moyens ; 1re catégorie : fruits plats ; 1re section : forme plate).
Fruit plat daspect et de forme ; déprimé d'un côté, mamelonné, presque
pentagonal. Base un peu plus développée que le sommet. Epiderme
mi-lisse, mi-rugueux, presque uniformément rouge carmin, ne laissant
apercevoir qu'à peine, à la partie inférieure, de minces lambeaux jaune
verdâtre. Œil de grosseur moyenne, clos, à sépales d'un gris marron,
dressés ou connivents dans un bassin irrégulier, fissuré, large, assez
profond, renfermant quelques nodosités donnant naissance à quatre ou
cinq mamelons plus ou moins accusés. Pédoncule très court, gros, inclus
ou implanté dans une cavité très large et plus ou moins profonde,
marbrée de gris roux. Coupe verticale : L'œil descend moyennement. Le cœur est moyen ou étroit, assez régulier, circonscrit par des courbes plutôt symétriques, émergeant à angle droit.
La pulpe est blanche, ferme, très parfumée, très amère, mais d'une amertume agréable. Le jus a une coloration moyenne.
La Reine des pommes appartient plutôt au groupe Marin-Onfroy qu'à celui de la Fréquin rouge.
Elle ne mûrit pas à l'arbre, mais au grenier, où elle peut rester
longtemps à cause de la fermeté de sa pulpe. Elle est apte aux
transports.
Analyse moyenne rapport à un LITRE de JUS et à un KILO de PULPE
Densité |
1082 |
|
|
|
|
gr. |
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose) |
|
144.216 |
114.594
|
Saccharose. |
|
22.315 |
14.895 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible |
|
161.368 |
130.272
|
Tannin |
|
5.125 |
4.514 |
Matières pectiques et albuminoïdes |
|
8.533 |
4.000 |
Acidité totale exprimée en acide sulfurique monohydraté |
|
0.845
|
1.014 |
La Reine des pommes a une composition chimique qui, si elle ne justifie
pas complètement son nom quelque peu prétentieux, la place cependant
dans les variétés d'élite. Bien qu'il y ait lieu d'en connaître les
résultats dans des milieux différents, avant de se prononcer, on peut
induire de ce qu'on en sait, qu'elle est apte à créer, à cause de son
parfum très développé et de son tannin, une marque « cidre alcoolique,
amer et parfumé ». Son quantum tannique la désigne aussi pour être
associée, de préférence, aux fruits qui ont un arome moins agréable,
aux espèces dépourvues et peu riches de ces deux éléments utiles.
La Reine des pommes a pour qualités maîtresses : pour l' arbre, la
vigueur et la fertilité ; pour le fruit, une richesse tannique élevée et
un parfum très délicat. Apte à créer une marque « cidre alcoolique,
amer, parfumé », elle est excellente dans les mélanges. Le fruit prime
l'arbre.
Fig. 36. — ROSINE
Fruit rouge, doux, parfumé, très bon.
Historique. — Variété nouvelle obtenue de semis par M. Legrand,
pépiniériste ; très répandue dans la Seine-Inférieure, elle commence à
gagner les départements limitrophes. Elle a été décrite pour la
première fois dans le Cidre, etc.
Synonymes. — Point ou inconnus.
Arbre. — Vigoureux, sain et très fertile. Branches charpentières
fortes, redressées, assez ramifiées ; tête arrondie. Floraison dans les
premiers jours de mai. Il vaut mieux recourir à la greffe en tête qu'à
celle en pied pour le propager.
Fruit (Appartient à la Classe I : Fruits ROUGES ; 3e groupe : fruits
moyens ; 1re catégorie : fruits plats ; 1re section : forme plate).
Fruit à deux aspects : obconique et plat ; forme plate ; très mamelonné, oblique. Base irrégulièrement plate et arrondie, mais toujours plus large que le
sommet, sectionnée. Épiderme fortement plaqué et surtout vergeté de
carmin ; pointillé gris roux pâle. Œil gros, fermé, dans un bassin
irrégulier, fissuré, renfermant huit à dix nodosités, dont plusieurs
sont l'origine de mamelons accusés. Pédoncule long, mince et ligneux,
implanté dans une cavité variable, plus ou moins plaquée de roux. Coupe
verticatle : L'œil ne descend pas. Le cœur est très large, limité par
des courbes symétriques émergeant à angle droit. Loges grandes,
arquées, géminées. Coupe transversale : Circonférence très irrégulière,
huit à dix saillies bien accusées. Faisceaux sépalaires et pélalaires peu ou point anastomosés.
La pulpe est d'un blanc jaunâtre, douce, fine, parfumée. Le jus est de coloration supérieure à la moyenne.
La Rosine se rattache aux deux groupes : Fréquin et Marin-Onfroy. Elle
se rapproche du premier par sa base très développée et son sommet
rétréci ; du second, par ses mamelons nombreux et saillants, sa pulpe
douce.
Comme toutes les pommes de cette classe, elle ne mûrit qu'au grenier où
il ne faut pas la garder aussi longtemps, cependant, car c'est une
troisième hâtive. Il ne faut pas dépasser la fin de décembre.
Analyse moyenne rapportée à un litre de JUS
Densité. |
1064 |
|
|
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose). |
|
105.882 |
Saccharose |
|
29.129 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible. |
|
136.544 |
Tannin |
|
1.160
|
Matières pectiques et albuminoïdes. |
|
9.000 |
Acidité totale exprimée en
acide sulfurique monohydraté |
|
1.440 |
La composition chimique de cette variété la met au-dessus de la
moyenne, tout en la laissant au-dessous des pommes d'élite ; mais elle
convient très bien pour la préparation d'un cidre « marque doux et
moelleux ». On pourrait aussi, en lui associant une certaine proportion
de Reine des pommes, lui redonner un peu de tannin dont elle manque ;
toutefois, il ne le faut faire qu'avec prudence.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. - Ces moyennes se rapportent à des
fruits de la récolte 1890. Poids : 54 grammes. Volume : 72 cc. Densité
: 0,755.
Les qualités maîtresses de la Rosine sont : pour l' arbre, la vigueur et
une grande fertilité ; pour le fruit, une composition moyenne qui la
désigne bien pour une marque « cidre doux et moelleux ». L'arbre et le
fruit ont une valeur sensiblement égale.
PLANCHE XIX
Fig. 37. — ROUSSE-LATOUR
Fruit gris-roux, doux, excellent.
Historique. —Variété ancienne, d'origine inconnue, mais que j'ai
dénommée « Rousse-Latour » en 1891, à la suite d'analyses effectuées
pendant trois récoltes consécutives (Voir : Guide pratique, etc., pages
148-156).
Synonymes. — Inconnus, s'il en existe.
Arbre. — Rustique, sain, vigoureux, fertile. Branches charpentières
assez grosses avec une direction plutôt verticale, qui donne à la tête
une forme pyramidale. Floraison fin mai ou dans les premiers jours de
juin. Il est préférable de le propager par la greffe en tête, plutôt
que par celle en pied.
Fruit (Appartient à la Classe V : Fruits GRIS ROUX ; 3e groupe : fruits
moyens ; 1re catégorie : fruits plats ; 2e section : deux formes, plate
et conique). - Fruit peu irrégulier, faiblement mamelonné, présentant
deux aspects et deux formes : plate et conique. Base mi-aplatie,
mi-arrondie, plus développée que le sommet du fruit. Epiderme rugueux,
vert jaunâtre, mais très plaqué et marbré de gris pâle qui revêt le
fruit comme d'une sorte de masque, surtout aux deux parties extrêmes ;
lavé de carmin ou de rouge brique. Œil gros, fermé, dans un bassin
large, profond, irrégulier, plus ou moins fissuré, lavé sur le pourtour
d'une teinte et de stries gris roux, renfermant de légères nodosités ne
se poursuivant que rarement au delà. Pédoncule très court, gros,
souvent caronculaire et même soudé à la base par un lambeau de pulpe,
inséré dans une cavité étroite, irrégulière, fissurée, peu profonde et,
dans tous les cas, plaquée de la nuance générale sur laquelle tranche
une autre un peu plus vive. Coupe verticale : L'œil descend peu ou
moyennement ; le cœur, peu régulier, est étroit, limité par des courbes
presque symétriques émergeant le plus souvent à angle droit. Coupe
transversale : Circonférence légèrement irrégulière présentant cinq ou
six saillies plus ou moins prononcées ; faisceaux sépalaires et
pétalaires anastomosés.
La pulpe est très ferme, d'un blanc verdâtre à la périphérie et blanc
jaunâtre au centre, moyennement parfumée, peu juteuse. Le jus est peu
coloré, au-dessous de la moyenne.
La Rousse-Latour se récolte au début de novembre et se conserve très
longtemps au grenier. La sécheresse de sa pulpe lui permet les
transports, mais il faut veiller avec soin si l'on veut la brasser
seule ; la prudence exigerait même, dans ce cas, qu'on l'employât dès le
mois de décembre. Au reste, c'est une troisième hâtive qui possède un
long coefficient de garde.
Analyse moyenne rapportée à un LITRE de JUS et à un KILO de PULPE
Densité
|
1089 |
|
1007.5 |
|
|
|
gr. |
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose) |
|
154.228
|
|
128.029
|
Saccharose. |
|
28.092
|
|
16.454 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible |
|
184.567 |
|
145.379 |
Tannin |
|
1.340 |
|
0.698 |
Matières pectiques et albuminoïdes. |
|
18.230 |
|
12.572 |
Acidité totale exprimée en acide sulfurique monohydraté. |
|
1.837
|
|
0.771 |
Analyse CENTÉSIMALE du JUS et de la PULPE (moyennes)
|
gr. |
gr. |
Eau de Végétation et principes volatils à + 100° |
79.753 |
74.486 |
Sucres
réducteurs (Interverti et lévulose) |
14.161 |
12.802 |
Saccharose. |
2.577 |
1.645 |
Tannin |
0.123 |
0.069 |
Matières pectiques et albuminoïdes |
1.674 |
1.257 |
Acidité en acide malique. |
0.230 |
0.105 |
Sels et divers |
1.482 |
» |
Marc épuise, séché à l00° ; sels et divers. |
» |
9.636 |
|
100.000 |
100.000 |
La composition chimique de la Rousse-Latour est bien celle d'un fruit d'élite. Elle manque de tannin, il est vrai, et se montre, par contre, riche en
matières pectiques ; mais il est facile d'y remédier par un brassage
opportun avec des fruits à quantum tannique élevé. C'est la raison pour
laquelle je n'en conseillerai pas l'emploi seule pour la préparation
d'une marque. Je crois préférable de la réserver pour la production de
l'eau-de-vie de cidre, à moins de la faire entrer, en proportion
déterminée, dans des mélanges dont la Binet et la Bédan composeront la
plus grande partie.
Coefficient de déperdition. — Un kilogramme de fruits assortis a perdu 350 grammes en 75 jours, ce qui donne 4 gr. 66 par jour.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes sont rapportées à la
récolte 1890. Poids : 47 gr. Volume : 58 cc. Densité : 0,800.
Les qualités maîtresses de la Rousse-Latour sont : pour l' arbre,
rusticité et fertilité ; pour le fruit, une densité et une richesse
saccharine élevées. Son meilleur emploi, seule, est la production de l'eau-de-vie de cidre. Le fruit prime l'arbre.
Fig. 38. - ROUSSE DE -L'ORNE
Fruit gris-roux, doux, excellent.
Historique. — Variété ancienne, d'origine inconnue; très répandue dans
les départements de l'Orne et de la Sarthe, où elle esttrès estimée.
Synonymes. — Greffe à Philbert.
Arbre. — Rustique, sain, très
vigoureux. Branches charpentières fortes, relevées, mais tendant à
s'abaisser avec l'âge. Tête semi-pyramidale, semi-arrondie. Il est préférable d'une façon générale de recourir à la
greffe en tête pour le propager. Floraison fin mai ou début de juin.
Fruit (Classe V : Fruits gris-roux ; 3e groupe : fruits moyens ; 1re
catégorie : fruits plats ; 1re section : forme plate). -Fruit
irrégulier, plat d'aspect et de forme, très mamelonné, parfois côtelé.
Base plate, rétrécie, souvent sectionnée. Ëpiderme vert jaunâtre, lavé,
marbré, plaqué sur les trois quarts de la surface de gris roux pâle,
rugueux, nuancé de carmin ou de rouge-brique du côté du soleil ;
l'enchevêtrement de ces deux teintes est bien caractéristique. Œil
gros, ouvert ou entr'ouvert, à sépales de moyenne largeur, gris roux,
dressés ou connivents ; inséré dans un bassin très irrégulier, fissuré,
large, très profond, pourvu de 8 à 10 plis qui donnent naissance à des
mamelons accusés au départ et dont plusieurs se continuent jusqu'à la
base qu'ils sectionnent souvent ; pourtour entouré de stries prurientes
de nuance plus sombre. Coupe verticale : L'oeil descend profondément ;
le cœur est étroit plutôt que moyen, limité par des courbes assez
symétriques émergeant généralement à angle droit. Loges étroites, très arquées, souvent géminées. Coupe transversale :
Circonférence très irrégulière présentant 5-8 saillies bien accusées.
Faisceaux sépalaires et pétalaires irrégulièrement anastomosés.
La pulpe est très ferme, dure même, douce, peu parfumée. Le jus a une
coloration assez variable, tantôt au-dessous, tantôt au-dessus de la
moyenne, mais le plus souvent inférieur, ainsi que la majorité des
fruits roux ou gris roux.
La Rousse de l'Orne ne mûrit pas ses fruits à l'arbre ; il lui faut le
grenier, où elle peut rester longtemps, son coefficient de garde étant
très grand ; elle élabore aussi un peu moins de matières pectiques que
beaucoup d'autres espèces de cette classe, pendant cette période de
conservation ; elle supporte très bien les transports.
Analyse moyenne rapportée à un litre de JUS et à un KILO de PULPE
Densité. |
1093 |
|
1009 |
|
|
|
gr. |
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose) |
|
163.432 |
|
145.160 |
Saccharose |
|
23.161 |
|
7.912 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible |
|
187.812 |
|
133.488 |
Tannin |
|
0.772 |
|
0.696 |
Matières pectiques et albuminoïdes. |
|
8.300 |
|
7.800 |
Acidité totale exprimée en acide sulfurique monohydraté |
|
1.507 |
|
1.480 |
Analyse CENTÉSIMALE du JUS et de la PULPE
|
gr.
|
gr.
|
Eau de végétation et principes volatils à + 100° |
79.000 |
77.130 |
Sucres
réducteurs (Interverti et lévulose). |
14.970 |
14.516 |
Saccharose. |
2.119 |
0.791 |
Tannin |
0.070 |
0.069 |
Matières pectiques et albuminoïdes |
0.759
|
0.780 |
Acidité totale exprimée en acide malique. |
0.188 |
0.202 |
Sels et
divers. |
2.894 |
» |
Marc épuisé, séché à l00° ; sels et divers. |
» |
6.714 |
|
100.000 |
100.000 |
La Rousse de l'Orne appartient par sa composition chimique aux variétés
d'élite, tout comme la Rousse-Latour. Elle s'en distingue, cependant,
par une richesse saccharine un peu plus élevée et surtout par une
diminution dans sa teneur en matières pectiques, ce qui permet de
l'employer dans la création d'une marque de cidre « alcoolique doux et
moelleux ». Toutefois, comme elle manque de tannin, on pourrait
l'associer à une proportion déterminée de Bédan et de Reine des pommes.
Inutile d'ajouter qu'elle sera toujours d'un emploi rémunérateur pour
la production de l'eau-de-vie de cidre.
Coefficient de déperdition. — Un kilogramme de fruits assortis a perdu 124 grammes en 39 jours, ce qui donne 3 gr. 17 par jour.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes se rapportent à la
récolte 1890. Poids : 44 gr. Volume : 53 cc. Densité : 0,837.
Les qualités maîtresses de la Rousse de l'Orne sont : pour l 'arbre, une
vigueur et une fertilité très grandes ; pour le fruit, une richesse
saccharine très élevée, un pourcentage suffisant de matières pectiques
et d'acidité ; seul, le tannin manque, mais telle quelle cette variété
est capable de fournir une marque « cidre alcoolique doux et moelleux
». L'addition de la Bédan et de la Reine des pommes ne peut que
produire de bons résultats. Elle se prête bien aux transports. Le fruit
prime l'arbre.
PLANCHE XX
Fig. 39. - SUIE DE L'ORNE (PETITE)
Fruit jaune-verdâtre, très amer, assez parfumé, bon.
Historique. — Variété très ancienne, d'origine inconnue, dont il existe
plusieurs types, tant dans le pays d'Auge que dans le département de
l'Orne. Mentionnée par plusieurs pomologues, elle n'a été décrite par aucun. C'est dans l'Orne qu'elle est le plus répandue.
Synonymes. — Point ou inconnus.
Arbre. — Rustique, sain, vigoureux, fertile. Branches charpentières
assez grosses et divergentes. Tête arrondie. Floraison, 2e quinzaine de
mai. Il est préférable de recourir à la greffe en tête pour le propager.
Fruit (Classe IV : Fruits jaune-verdâtre ; 2e ou 3e groupe : fruits
petits ou moyens ; 1re catégorie : fruits plats ; 2e section : 2
formes, plate et conique). Epiderme vert jaunâtre ou inversement, parsemé d'un pointillé gris-roux
pâle, ne se réunissant guère en marbrures, lavé ou plaqué de
rouge-brique sur quelques fruits seulement. Deux aspects et deux formes
: plate et conique. Base variable, généralement rètrècie ; parfois
cependant un peu plus développée que le sommet du fruit. Œil gros,
ouvert, dans un bassin irrégulier, peu profond, tantôt presque à fleur
de tête, renfermant quelques plis, amorces de mameIons mal définis.
Pédoncule court le plus souvent, gros, très renflé à sa partie extrême,
inséré dans une cavité assez régulière, étroite, peu profonde, qu'il
remplit presque entièrement, peu ou point tapissée de gris-roux. Coupe
verticale : L'œil descend très profondément. Le cœur, assez variable,
est plutôt petit que moyen, peu irrégulier, inscrit dans des courbes
symétriques, très renflées au point d'émergence qui a lieu à angle
droit, et s'amincissant beaucoup à leur sommet. Loges petites et
étroites. Coupe transversale : Circonférence très irrégulière, cinq à
sept saillies, parfois fortement accusées. Faisceanx sépalaires et
pétalaires irrégulièrement anastomosés.
La pulpe est blanche, ferme, très amère, moyennement parfumée. Le jus,
de coloration variable, est le plus souvent inférieur à la moyenne.
La Petite Suie de l'Orne est difficile à bien rattacher. Elle n'offre,
au point de vue extérieur, aucune affinité avec la Suie du pays d'Auge,
bien qu'elle soit amère comme elle. Bon nombre de fruits se rapprochent
davantage de la Cimetière de Blangy. Elle n'atteint sa maturité qu'au
grenier, où elle peut rester très longtemps, jusqu'en février ou mars.
Toutefois, comme elle n'est pas très juteuse, il faut la surveiller
afin de n'attendre point trop longtemps pour en retirer un rendement
dérisoire. Elle supporte bien les transports.
Analyse moyenne rapportée à un litre de JUS
Densité |
1075 |
|
|
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose) |
|
116.600 |
Saccharose |
|
40.376 |
Sucre total évalué en glucose fermentescible. |
|
159.101 |
Tannin |
|
6.860 |
Matières pectiques et albuminoïdes |
|
8.166 |
Acidité totale exprimée en
acide sulfurique monohydraté |
|
1.644 |
Cette variété possède une heureuse combinaison des éléments utiles ;
le tannin s'y trouve même à une dose très élevée, et c'est ce qui a
justifié à nos yeux son admission dans cet Atlas ; mais précisément sa
teneur en tannin m'empêche d'en conseiller l'emploi pour la création
d'une marque de cidre. Je la réserverai pour les mélanges.
Coefficient de déperdition. — Un kilogramme de fruits assortis a perdu 160 grammes en 77 jours, ce qui donne 2 gr. 07 parjour.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes se rapportent à la
récolte 1891. Poids : 34 grammes. Volume : 46 cc. Densité : 0,739.
Les qualités maîtresses de la Suie de l'Orne sont : pour l' arbre, une
fertilité et une vigueur assez grandes ; pour le fruit, un pourcentage
bien proportionné des éléments utiles, parmi lesquels le tannin figure
à une dose très élevée, ce qui la réserve plus particulièrement pour
les mélanges avec des sortes peu pourvues de ce principe. Le fruit
prime l'arbre.
Fig. 40. - POMME DE VIMONT
Fruit gris-roux ou jaune-roux, amer, excellent.
Historique. — Variété ancienne, d'origine inconnue, très répandue dans
le département de la Manche et dans quelques communes de l'Orne et du
Calvados ; elle mérite de l'être beaucoup plus.
Synonymes. — Point ou inconnus.
Arbre. — Rustique, sain, vigoureux, fertile. Branches charpentières
fortes, divergentes, étalées ou à demi redressées ; tête mi-arrondie,
mi-pyramidale. Floraison dans la dernière quinzaine d'Avril ou dans les premiers jours
de Mai. Bien qu'il puisse être propagé par les deux genres de greffe,
celle en tête est préférable.
Fruit. — Moyen ou gros, présentant deux aspects : plat le plus répandu
et obconique ; forme plate, souvent irrégulier, oblique par suite de la
dépression d'un côté, très mamelonné, parfois côtelé. Base plus
développée que le sommet. Épiderme jaune-verdâtre ou inversement, mi-lisse et mi-rugueux, plaqué
et marbré de gris roux sur les 3/4 du fruit, faiblement lavé de
rouge-brique du côté du soleil. Œil petit, tantôt fermé, tantôt ouvert, à sépales très
courts, gris marron, connivents ou dressés, dans un bassin irrégulier,
plus souvent large, fissuré et profond qu'étroit et à fleur de tête,
mais pourvu dans les deux cas de nervures ou de nodosités très
saillantes variant de 4 à 10 et ne servant guère d'amorces aux mamelons
qui, accusés à leur départ, diminuent rapidement et n'atteignent que
rarement la base. Pédoncule court, de moyenne grosseur, renflé à son
extrémité, implanté dans une cavité très étroite, assez régulière
quoique assez souvent bifide, généralement plaquée de roux sur lequel
ressortent des stries de nuance plus vive. Coupe verticale : L'œil
descend profondément. Le cœur est très étroit, irrégulier, limité par
des courbes asymétriques émergeant en ovale. Coupe transversale :
Circonférence très irrégulière, présentant cinq saillies bien accusées
; faisceaux sépalaires et pétalaires très anastomosés ; le mésocarpe
renferme de nombreux fragments de faisceaux.
La pulpe est blanche au centre et blanc verdâtre à la périphérie, amère,
moyennement parfumée, et laisse au palais une saveur acidulée. Elle
présente quelques affinités avec la Cardon, du pays d'Auge, dont elle
se distingue surtout par son irrégularité et ses mamelons plus
prononcés ; son sommet plus aplati ou plus tronqué. Le jus est plutôt
au-dessous qu'au-dessus de la moyenne de la coloration.
La Pomme de Vimont n'acquiert sa maturité complète qu'au grenier, où
elle peut rester très longtemps. Elle subit bien les transports.
Analyse moyenne rapportée à un litre de JUS
Densité. |
1084 |
|
|
|
gr. |
Sucres réducteurs (Interverti et lévulose). |
|
144.497 |
Saccharose. |
|
25.500 |
Sucre total exprimé en glucose fermentescible |
|
171.272 |
Tannin |
|
5.545 |
Matières pectiques et albuminoïdes |
|
9.800 |
Acidité totale en acide
sulfurique monohydraté |
|
1.635 |
Cette variété a une composition chimique très élevée pour une pomme
ancienne ; elle pourrait concourir à la création d'une marque « cidre
alcoolique amer » ; mais il est préférable de la réserver pour les
mélanges ou pour la production de l'eau-de-vie de cidre.
Moyennes : Poids, Volume, Densité. — Ces moyennes se rapportent à des
fruits de la récolte 1894. Poids : 55 grammes. Yolume : 79 cc. Densité
: 0,695.
Les qualités maîtresses de la Pomme de Vimont sont : pour l 'arbre,
vigueur et fertilité ; pour le fruit, une composition analytique
comparable aux meilleures variétés et surtout une teneur en tannin très
élevée. Son meilleur emploi réside dans les mélanges ou dans la
production de l'eau-de-vie de cidre. Le fruit prime l'arbre.
*
* *
CHAPITRE II
DU MÉLANGE RATIONNEL DE CES VARIÉTÉS POUR LA PRÉPARATION DU CIDRE
La majorité de ces variétés, sinon toutes, conviendrait, comme je l'ai
indiqué au cours des Monographies ci-dessus, pour la préparation de
différentes marques de cidres répondant à des propriétés
organoleptiques bien déterminées ; cependant, comme certaines d'entre
elles pourraient heurter les goûts discutables, je le sais, des
habitants des villes, mais respectés jusqu'ici et même flattés, je
n'ose trop y pousser, quoique je sois convaincu que le succès
couronnerait cette initiative hardie, et je ne relaterai ci-dessous que
: 1° les noms des fruits pour l'emploi desquels nulle crainte n'est à
redouter ; 2° la proportion dans laquelle il convient de les associer
pour en retirer le meilleur résultat.
A. — VARIÉTÉS DE PREMIÈRE SAISON
Marque à créer sûrement : BLANC-MOLLET, cidre amer-doux, parfumé.
Mélange pour la préparation d'un cidre excellent
Blanc-Mollet, 1/3 ; Doux-Evêque précoce, 1/3 ; Précoce-David, 1/3.
B. — VARIÉTÉS DE DEUXIÈME SAISON
Marques à créer sûrement : |
BINET ROUGE. cidre amer-doux, très parfumé.
BOUTTEVILLE (de), cidre amer-doux, alcoolique et très parfumé.
BRAMTOT, cidre amer-alcoolique parfumé. -
DOUX-NORMANDIE, cidre doux-alcoolique, parfumé.
JOLY ROUGE, cidre doux, moelleux et parfumé.
MATOIS ROUGE (gros), cidre amer-doux, alcoolique et très parfumé. |
Mélanges des secondes hâtives |
Mélanges des secondes tardives |
1er |
2e |
1er |
2e |
1/5 Bisquet.
2/5 Bramtot.
1/5 Cimetière.
1/5 Launette jaune. |
1/5 Bramtot.
1/5 Joly rouge.
1/5 Citron.
1/5 Ploërmelaise (la).
1/5 Rossignol. |
1/5 Bataille.
1/5 Bérat.
1/5 Doux-Normandie.
1/5 Matois rouge (gros).
1/5 Médaille d'or. |
1/5 Binet rouge.
1/5 Boutteville (de).
2/5 Doux-Normandie.
1/5 Godard. |
Le meilleur mélange parmi les hâtives. |
Le meilleur mélange parmi les tardives. |
Le meilleur mélange pris dans toutes ces variétés. |
3/10 Bramtot.
1/10 Cimetière.
3/10 Joly rouge.
1/10 Citron.
2/10 Rossignol. |
3/10 Binet rouge.
1/10 Boutteville (de).
3/10 Doux-Normandie.
2/10 Matois rouge.
1/10 Godard. |
2/10 Binet rouge.
1/10 Boutteville (de).
2/10 Bramtot.
2/10 Doux-Normandie.
2/10 Joly rouge.
1/10 Matois rouge (sroa). |
C. — VARIÉTÉS DE TROISIÈME SAISON
Marques à créer sûrement : |
BÉDAN, cidre amer, alcoolique, sec et très parfumé.
BINET, cidre doux, alcoolique sec, parfumé.
FREQUIN-AUDIÈVRE, cidre amer-doux, alcoolique et très parfumé.
MARIN-ONFROY, cidre doux-amer, moelleux, parfumé.
MEAUGRIS, cidre amer-doux, alcoolique et très parfumé.
REINE DES POMMES, cidre doux-amer, alcoolique et très parfumé. |
Mélanges des troisièmes hâtives. |
Mélanges des troisièmes tardives. |
1er |
2e |
1er |
2e |
2/10 Amer-doux d'hiver.
2/10 Amère de Surville.
3/10 Binet blanche.
2/10 Bouteille.
1/10 Gerbaudais. |
2/10 Doux-Véret (petit).
2/10 Fréquin-Audièvre.
1/10 Marin-Onfroy.
2/10 Muscadet (petit).
1/10 Peau-de-Vache nouvelle.
2/10 Rosine. |
3/10 Bédan.
2/10 Grise-Dieppois.
2/10 Meaugris.
1/10 Michelin.
2/10 Rousse-Latour. |
1/10 Fréquin tardif.
3/10 Reine des Pommes
3/10 Rousse de l'Orne.
1/10 Suie (petite).
2/10 Vimont (de). |
Le meilleur mélange parmi les hâtives. |
Le meilleur mélange parmi les tardives. |
Le meilleur mélange pris dans toutes ses variétés. |
2/10 Binet blanche.
2/10 Doux-Véret (petit).
3/10 Fréquin-Audièvre.
1/10 Marin-Onfroy.
1/10 Peau-de-Vache commune.
1/10 Rosine. |
2/10 Bédan.
2/10 Grise-Dieppois.
1/10 Meaugris.
3/10 Reine des Pommes.
1./10 Rousse-Latour (ou de l'Orne).
1/10 Vimont (de). |
2/10 Bédan.
1/10 Binet.
2/10 Fréquin-Audièvre.
1/10 Grise-Dieppois.
2/10 Reine des Pommes.
2/10 Rousse-Latour(ou de l'Orne). |
Il convient, en outre, d'ajouter, aux marques des variétés de seconde
saison, celle qui serait préparée avec les pommes de ce groupe
constituant le meilleur mélange, sous le nom de marque « d'ÉLITE de
deuxième saison » ; et, aux marques de la troisième saison, celle qui
résulterait dans les mêmes conditions des variétés composant le
meilleur mélange de ce groupe ; elle serait appelée « marque d'ÉLITE de
troisième saison ».
*
* *
CHAPITRE III
DE LA RÉPARTITION DES VARIÉTÉS POUR LA COMPOSITION D'UN VERGER DE MILLE POMMIERS
Il importe de répartir les variétés : 1° d'après la saison à laquelle
elles appartiennent; 2° proportionnellement à leur valeur spéciale et
aux résultats qu'on veut en obtenir.
Dans cet ordre d'idées, je distribue les 1000 pommiers, entre les trois
saisons, de la façon suivante : 1" saison : 75 arbres ; 2e saison :
400; 3e saison : 525.
Et le nombre d'arbres de chaque saison, comme il suit :
PREMIÈRE SAISON : 75 ARBRES.
30 Blanc-Mollet. |
20 Doux-Évêque précoce |
25 Précoce-David
|
= 75. |
DEUXIÈME SAISON : 400 ARBRES.
15 Bataille.
15 Bérat.
40 Binet rouge.
20 Matois rouge (gros). |
25 Bisquet.
30 Boutteville (de).
30 Bramtot.
25 Médaille d'or. |
30 Cimetière.
20 Citron.
30 Doux-Normandie.
20 Ploërmelaise (la).
|
20 Godard.
40 Joly rouge.
20 Launette jaune.
20 Rossignol = 400.
|
TROISIÈME SAISON = 525.
15 Amer-doux d'Hiver.
15 Amère de Surville.
40 Bédan.
40 Binet blanche.
20 Bouteille.
25 Doux-Véret (petit). |
30 Fréquin-Audièvre.
15 Fréquin tardif.
15 Gerbaudais.
30 Grise-Dieppos.
20 Marin-Onfroy.
25 Meaugris. |
25 Michelin.
25 Muscadet (petit).
25 Peau-de-vache nouv.
40 Reine des Pommes.
30 Rosine.
25 Rousse-Latour. |
25 Rousse de l'Orne.
15 Suie (petite).
25 Vimont (de).
= 525.
|
Bien que cette répartition me semble absolument rationnelle, il ne
s'ensuit pas qu'elle ne puisse subir quelques modifications selon les
centres cidriers, ou en raison des résultats commerciaux qu'on se
propose de réaliser. Dans tous les cas, je suis convaincu qu'on ne devra point s'en écarter
beaucoup, et, pour terminer, je souhaite vivement que la lecture de ces
Monographies inspire à quelques agriculteurs épris de progrès l'idée de
mettre en pratique les marques des cidres divers que j'ai mentionnées
plus haut ; car, bien présentées, caractérisées par un liquide limpide,
blond doré, corsé et moelleux, savoureux et doué du parfum de la pomme
mûre à point, elles feraient plus pour la propagation du cidre que les
ouvrages les mieux documentés !
TABLE DES MATIÈRES
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Pages |
INTRODUCTION
CHAPITRE I. — Monographies. |
I-V
1 |
PREMIÈRE SAISON |
|
1. Blanc-Mollet (PL. I)
2. Doux-Évêque précoce (PL. I)
3. Précoce-David (PL. II)
|
3
4
7
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DEUXIÈME SAISON
|
|
4.Bataille (PL. II)
5. Bérat amère (PL. III)
6. Binet rouge (PL. III)
7. Bisquet (PL. IV)
8.
Boutteville (de) (PL. IV)
9. Bramtot (PL. V)
10. Cimetière (PL.
V)
11. Citron (PL. VI)
12. Doux-Normandie (PL. VI)
13.
Godard (PL. VII)
14. Joly rouge (PL. VII)
15. Launette jaune
(PL. VIII)
16. Matois rouge (Gros) (PL. VIII)
17. Médaille
d'Or (PL. IX)
18. Ploërmelaise (La) (PL. IX)
19.
Rossignol (PL. X)
|
8
11
13
15
17
19
20
23
25
27
28
31
32
35
37
39
|
TROISIÈME SAISON |
|
20. Amer-doux d'Hiver (PL. X)
21. Amère de
Surville (PL. XI)
22. Hédan (PL. XI)
23. Binet blanche (PL.
XII)
24. Bouteille (PL. XII)
2.'j. Doux- Véret (Petit) (PL.
XIII)
26. Fréquin-Audièvre (PL. XIII)
27. Fréquin tardif (PL.
XIV)
28. Gerbaudais (PL. XIV)
29. Grise-Dieppois (PL. XV)
30. Marin-Onfroy (PL. XV)
31. Meaugris (PL. XVI)
32. Michelin (PL. XVI)
33. Muscadet (Petit) (PL. XVII)
34.
Peau-de-Vache nouvelle (PL. XVII)
35. Reine des Pommes (PL.
XVIII)
36 Rosine (PL. XVIII)
37. Rousse-Latour (PL. XIX)
38. Rousse de l'Orne (PL. XIX)
39. Suie (Petite) (PL. XX)
40.
Vimont (de) (PL. XX)
|
40
43
45
47
49
51
52
55
56
59
60
63
64
67
68
71
72
75
76
79
80
|
CHAPITRE II. — Du mélange rationnel de ces variétés pour la
préparation du cidre.
CHAPITRE III. - De la répartition des variétés
pour la composition d'un verger de mille pommiers.
TABLE DES
MATIÈRES
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83
85
87
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NOTES :
(1) Le Cidre, etc., par A. Hauchecorne et L. de Boutteville. A. Goin, libraire-éditeur, Paris.
(2) Monographies des meilleures variétés de Fruits à cidre. Lecène, Oudin et Cie, 17, rue Bonaparte, Paris.
(3) L'Art de reconnaître les Fruits de pressoir, par A. Truelle. Garnier frères, éditeurs, 6, rue des Saints-Pères, Paris.
(4) Guide pratique des meilleures variétés de Fruits de pressoir, etc., A. Truelle. O. Doin, éditeur, 8, place de l'Odéon, Paris.
(5) Voir l'Art de reconnaître les Fruits de pressoir, Garnier frères, libraires-éditeurs, 6, rue des Saints-Pères, Paris, ou chez l'auteur à Trouville-sur-Mer (Calvados).
(6) Voir : Guide pratique des meilleures variétés de Fruits de pressoir, etc. O. Doin, éditeur 8, place de l'Odéon, Paris.
(7) Guide pratique des meilleurs fruits de pressoir, etc. Chez O. Doin;
8, éditeur, place de l'Odéon, Paris ; et chez l'auteur, à
Trouville-sur-Mer (Calvados).
(8) Parmi les différentes applications de mon pomivalorimètre, la
préparation des cidres mousseux est une de celles où il rend les
services les plus réels en indiquant les densités que doivent posséder
les cidres pour être mis en bouteilles.
(9) Voir L'Art de reconnaître les Fruits de pressoir. Garnier, frères, éditeurs, 6, rue des SaintsPères, Paris.
(10) Voir : Guide pratique des meilleures variétés, etc.
(11) Guide pratique des meilleurs fruits de pressoir, (etc.)
(12) Études de Pomologie comparée ; Fruits à
cidre de l'Espagne.
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