(Cliché Blandine Seguin) |
La Médi@thèqueAndré Malrauxde LisieuxHistoire et construction21 Juin 2002 |
(Documents Du Besset-Lyon) |
Dans l'histoire d'une cité,
la construction d'un nouvel équipement public, marque l'appropriation
d'un milieu par ceux qui y vivent.
Il en est ainsi de cette médiathèque André Malraux qui, malgré les difficultés, a su répondre aux défis technologiques et architecturaux de ses concepteurs. Ainsi la Ville de Lisieux s'est dotée d'un équipement qui, par sa position en centre-ville, marque la volonté des hommes de mettre le savoir et la culture au coeur de la cité, c'est-à-dire au coeur de leur vie. Cette médiathèque, qui se veut à bien des égards un trait d'union entre le passé et l'avenir, va désormais devenir un outil de diffusion de la connaissance, non seulement pour la population lexovienne mais aussi pour toute celle du Pays d'Auge. A travers ses milliers d'ouvrages, CD-Rom, disques et cassettes vidéos, grâce à son réseau d'ordinateurs connectés à Internet, la médiathèque André Malraux assurera un rayonnement culturel jusqu'au coeur de nos villages augerons. Car, si cet équipement va désormais s'inscrire dans le paysage urbain lexovien, il doit avant tout s'ouvrir au plus grand nombre. Il doit aussi permettre aux enfants de nos communes rurales de bénéficier des mêmes chances d'accès à la connaissance et à la découverte que les petits Lexoviens. C'est là le défi essentiel de cet équipement pour lequel je formule tous mes voeux de succès. Bernard AUBRIL,
Maire de Lisieux Conseiller Général du Calvados
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(Documents Du Besset-Lyon) |
André Malraux dans son
livre, l'un de ses derniers, « Le miroir des limbes, Lazare »
paru chez Gallimard en 1974, disserte avec le chirurgien, qui le soigne,
de l'ordre du monde et lui raconte l'anecdote suivante :
Il était assis sur le marche-pied de son auto dans un désert iranien, regardait son chauffeur changer une roue et discutait religion avec un iranien musulman et un juif sioniste. Ce dernier montre un grillon « gros comme une écrevisse » venant de sauter dans une ornière creusée par des camions qui étaient passés récemment. Il évoque la possibilité où le grillon aurait été écrasé par l'un des camions, mais survivant par miracle, aurait pensé : « J'ai été écrasé par un diable. Très gros, très fort. Il ne faut pas rencontrer les diables, ils vous tuent ». Et Malraux assure que le grillon était en droit de conclure que « ce diable est très méchant », mais il ne pouvait pas du tout imaginer que sa mort prochaine était due à un moteur á explosion, dont il ignorait tout. L'iranien musulman renchérit alors en disant « Voilà pourquoi il faut que les gens aient un Livre ». Voilà pourquoi Lisieux a une nouvelle médiathèque, pour que chacun d'entre nous puisse se former, comprendre le monde, la science, les arts, etc.... pour que chacun d'entre nous puisse apprendre á différencier le diable du camion, puisse prendre du plaisir à s'asseoir dans l'une des salles pour regarder journaux, livres et cassettes, pour écouter des CD et pour se connecter, grâce à Internet, avec le reste du monde. Quand notre équipe de nouveaux élus est arrivée à la Mairie en Mars 2001, le choix des architectes (Cabinet Du Besset-Lyon) avait été réalisé par nos prédécesseurs. Il fallait dés lors repréciser le contenu de la belle enveloppe architecturale. Nous avons voulu que cet équipement, moderne et dynamique, privilégie autant le livre que les nouveaux supports de communication et offre un accès permanent au réseau mondial d'Internet. Nous avons également souhaité que le mobilier corresponde à la créativité de l'architecture, tout en verre, du bâtiment. Il n'était pas question en effet de placer des tables et des chaises qui ne soient pas en harmonie avec les intentions exprimées par le cabinet d'architectes : « la médiathéque doit affirmer sa stature » et (nous ajoutons) son rôle de phare tant dans le domaine de l'architecture que dans celui du mobilier et dans celui de la culture locale. Il appartiendra à l'équipe des conservateurs, bibliothécaires, assistants, et agents du patrimoine, en place à l'intérieur des murs de la médiathèque, de présenter aux lexoviens une saison culturelle de qualité, un choix de livres de CD, de CD Rom passionnants et je leur demande, paraphrasant André Malraux, dans ce même livre « Le miroir des Limbes, Lazare » de « Partager, partager ». Partageons avec eux pour que chacun trouve à l'intérieur de la médiathèque les clefs de sa propre réussite et de son propre épanouissement. Anne-Marie SEGUIN,
Maire-Adjoint à la culture, à l'enseignement, à
la formation et aux nouvelles technologies.
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LA VOIE GALLO-ROMAINE dans son état au moment des fouilles (1999) (Photographie Musée d'Art et d'Histoire de Lisieux). |
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PLAN DES ESPACES
SOUS LE NIVEAU DU SOL : l'auditorium, l'espace audio-vidéo, et l'espace adulte qui est celui construit au même niveau que la voie gallo-romaine. (Doc. Cabinet Du Besset - Lyon) |
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ESPACE ADULTE : au premier plan. La voie gallo-romaine. (Photographie Blandine Seguin) |
« La médiathèque profite
de l'animation urbaine
et est transparente dans sa partie basse, on perçoit la place de la République, ses activités ». A et B : angle Sud-est de la Médiathèque
(Clichés Blandine Seguin) |
La médiathèque de Lisieux est située
au centre actif de la Ville.
C'est une chance : la médiathèque profite de l'animation urbaine, d'un contexte culturel prestigieux et d'une structure urbaine claire. Cela comporte aussi des obligations. A Lisieux, la médiathèque montre que la part du monde contemporain peut être jouée en intégrant les constructions historiques et elle établit sa présence en harmonie avec les réseaux et les flux existants. Une médiathèque a une vocation exemplaire : elle aide à comprendre le monde dans sa complexité. De ce faisceau d'opportunités, d'ambitions et de contraintes, nous avons tiré les principes suivants : Aider la dynamique urbaine Les ambitions urbaines sont claires. Il s'agit de faire correspondre par le biais d'une rue commerçante, deux places majeures de Lisieux : la place François Mitterrand rénovée et la place de la République, à rénover. La première est commandée par la cathédrale et l'ancien palais épiscopal, la seconde, dont les fonctions sont populaires, sera commandée par la médiathèque. Dans les deux cas, ces places sont des respirations pour la rue. La médiathèque établit sa présence sans congestionner le débouché de la place de la République, sans gêner les flux et boucher les vues : - elle est transparente dans sa partie basse, on perçoit la place de la République, ses activités et ses arbres depuis la rue. Le tissu commercial n'est pas perturbé. - son entrée, placée dans le sens des flux, ménage un retrait suffisant pour ne pas en gêner l'écoulement. On l'aborde avec la même aisance depuis la place ou depuis la rue. Les quatre faces du bâtiment ont la même importance, elles n'établissent pas de hiérarchie entre rues et place. On tourne autour du bâtiment. - elle est basse. Depuis le milieu de la rue de la Résistance, les vues passent au-dessus de sa toiture et donnent sur la place de la République. - un banc court sur sa périphérie, elle accueille le piéton. La médiathèque est un point de rassemblement. Faire vivre l'histoire La médiathèque intègre la présence des constructions historiques. Elle le fait intimement en composant avec elles, sans pastiche, faux-semblant ou pirouette. - la chaussée romaine est comprise dans la salle de lecture, sa présence est familière. Elle n'est pas enterrée, mise à distance, elle est mêlée à l'activité de la pièce la plus noble de la médiathèque. - la construction est basse. Elle dégage les vues sur la cathédrale et l'église Saint-Jacques. - sa toiture joue un rôle architectural déterminant, en accord avec les constructions avoisinantes. Pourtant, la toiture se distingue par sa forme : la médiathèque doit affirmer sa stature. - elle fait référence à un modèle commun de construction publique que l'on retrouve en d'autres endroits de la Ville : le kiosque, la halle. Exprimer une portée symbolique La médiathèque doit communiquer simplement une idée élevée : la diffusion de la culture sert l'esprit et distingue ceux à qui elle s'adresse. - elle se réfère, par des moyens qui lui sont propres, à l'ambiance des grandes bibliothèques murs tapissés de livres, hauteurs généreuses sous plafond, plafond travaillé, lumière venant d'en haut. - son aspect de pavillon la distingue comme une architecture publique. Elle est un pavillon posé à une articulation complexe de la ville. Elle commande la place de la République. Dès l'abord, ses fonctions apparaissent, on la perçoit dans son entier. Elle est symétrique, son caractère est ouvert, sa structure est claire. |
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SALLE ADULTE à la hauteur généreuse sous plafond (Clché Studio Guéry) |
RÉALISATIONS
BATIMENTS CULTURELS : Bibliothèque inter universitaire droit-lettres de Grenoble - Livraison 2003/12 000 m2 Médiathèque de Lisieux, - Livraison 2002/1 800 m2 Bibliothèque de Troyes - Livraison 2002/11 000 m2 Bibliothèque de Rungis - Livrée 1999/1 200 m2 Médiathèque d'Orléans - Livrée 1994/8 000 m2 Maison de la Villette - Livrée 1987/1987/1 100 m2 BATIMENTS TERTIAIRES : Aménagement d'un château d'eau - en étude/2 500 m2 Siége du journal "Le Monde" - Livré 1990/7 000 m2 Aménagement du siége de "l'Expansion" - Livré 1988/12 000 m2 Bureaux pour une société d'HLM - Livré 1986/500 m2 BATIMENT UNIVERSITAIRE : Bâtiment d'Enseignement et recherche á Saint-Denis (en étude /6 600 m2) LOGEMENTS : Les Tilleuls 55 logements P.LA. - livrés 1998/4 500 m2 4 Logements P.L.A. - Livraison 2000/350 m2 BATIMENTS INDUSTRIELS : Station d'épuration de Grand Caen - Livraison 2002/26 ha (aménagements paysagers) 5 ha (station) AMENAGEMENTS INTERIEURS : Magasin TOKIO KUMAGAI - Livré 1985/140 m2 Magasin HIROKO KOSHINO -Livré 1983/280 m2 ETUDES URBAINES : Z.A.C.Pasteur - étude urbaine - 1997/10 000 m2 |
PIERRE DU BESSET Né à Paris le 29/07/1949 Architecte DPLG - n° d'ordre : 23254 DOMINIQUE LYON Né à Paris le 22/7/1954 Architecte DPLG - n° d'ordre : 28061 Enseignement - Professeur invité : - École d'Architecture de Versailles, 2001-2002 - Columbia, New York, USA 1999 - ESA, Paris, 1998 - Ecole des Beaux-Arts de Vienne, Autriche, 1995 Livres : - Le Corbusier vivant Éditions Telléri, 1999 - Les avatars de l'architecture ordinaire Editions Sens & Tonka, 1997 - Accents parisiens, les miniPA n° 13 Éditions du Pavillon de l'Arsenal, 1996 Point de vue, usage du monde Éditions Carte Serete,1994 Articles : - Nombreux articles dans la presse quotidienne et revues d'Architecture |
SALLE ADULTES
table de travail (Cliché Blandine Seguin) |
La réflexion sur la place des N.T.I.C.
(nouvelles technologies d'information et de communication) dans la Médiathèque
de Lisieux se situe à deux niveaux.
1 – L’accès de tous aux NTIC : Permettre l’accès de tous les lexoviens aux N.T.I.C. c’est d’abord mettre en place sans condition et à la libre disposition des usagers tous les outils nécessaires à leur appropriation. On trouvera dans la Médiathèque André Malraux de Lisieux : Un atelier informatique composé de 6 micro-ordinateurs où l'on pourra apprendre seul, en autodidaxie, ou accompagné par un animateur multimédia les notions essentielles de la bureautique, du traitement d'images, de la création multimédia et de la navigation, libre, sur le web. Il ne s'agit pas comme trop souvent d'apprendre à utiliser tel ou tel logiciel dominant du marché informatique mais de comprendre le fonctionnement d'applications relatives à un domaine. C'est pourquoi des logiciels alternatifs, issus de la sphère des logiciels libres, seront aussi proposés aux usagers afin de les ouvrir à une réelle culture informatique. Six postes multimédias dans les espaces adultes et jeunesse permettront la consultation de cédéroms culturels et ludo-éducatifs, de bases de données encyclopédiques et d'une sélection de sites web documentaires établie en complémentarité avec les ressources locales sur support imprimé. Sept postes seront dédiés á la consultation du catalogue de la médiathéque. Le développement du web, la profusion et l'éparpillement des ressources documentaires qui le caractérisent, ainsi que leur fort degré d'obsolescence, ne peuvent que renforcer le rôle des médiathèques comme lieux de médiation entre l'information et le public. Les bibliothécaires voient leur missions s'élargir : à la constitution, la gestion et la conservation de collections imprimées et audiovisuelles, ils ajoutent la médiation et la formation à la recherche des ressources documentaires numériques. |
JEUX DE FORME
dans les étagères avant qu'elles ne soient remplies de livres (Cliché Blandine Seguin) L'un des morceaux de bravoure dans une médiathèque, à Lisieux, comme ailleurs : LE GRAND ESCALIER (Cliché Studio Guéry) |
2 - La bibliothèque
virtuelle, bibliothèque hors les murs : Le SGIB (système de gestion informatisée de bibliothèque) nouvellement acquis par la médiathèque permettra dans quelques mois la mise en ligne du catalogue de l'établissement. A distance l'usager pourra très simplement s'informer sur la disponibilité des ouvrages qu'il souhaite emprunter, réserver des documents, vérifier l'état de ses prêts. II pourra aussi se tenir au courant de la programmation culturelle de la médiathèque. Mais l'internet n'est pas que cela ! Un catalogue en ligne, aussi essentiel soit-il, n'est jamais qu'une promesse de lecture. La bibliothèque municipale de Lisieux est présente sur l'internet depuis juin 1996, date de création du site « la bibliothèque électronique de Lisieux » (http://www.bmlisieux.com). Conçu comme un simple réservoir de textes numériques mis librement à disposition des internautes, il est alimenté mensuellement à partir des documents patrimoniaux conservés dans les collections locales de la médiathèque. Au 1er juin 2002, on y recense environ 472 textes littéraires et documentaires intégraux du domaine public francophone. La consultation du site s'établit aujourd'hui à environ 7.200 connexions mensuelles sur la page d'accueil et correspond, par le biais des ressources liées (indexation directe des textes par d'autres sites et par les moteurs de recherche), à l'affichage d'environ 95.300 pages. Des expositions virtuelles seront aussi présentées prochainement sur le site de la médiathèque. Déjà depuis 1998 les internautes ont pu découvrir sous forme de présentations thématiques quelques-unes des 2.000 images numérisées du fonds iconographique local de la bibliothèque, par ailleurs disponibles sur cédérom. L'internet ne peut pas être considéré uniquement comme un minitel amélioré sur lequel on consulterait des catalogues de boutiques en ligne, ni même comme cette terre promise prophétisée par les oracles de la net-économie. L'internet c'est d'abord un formidable outil de connaissance et de diffusion de la langue et de la culture. Les bibliothèques qui conservent des documents rares et une masse documentaire considérable doivent participer et être actives sur le réseau comme éléments essentiels du maintien et du développement de la francophonie. La demande est forte comme l'a montré le 2ème colloque international des « Études françaises valorisées par les nouvelles technologies d'information et de communication » qui s'est tenu, après Toronto en 2000, au mois de mai dernier dans l'auditorium de la médiathèque André Malraux de Lisieux (http://www.bmlisieux.com/colloque/colloque.htm). Olivier BOGROS, Conservateur en
chef de la Médiathèque André Malraux.
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L'ESPACE JEUNESSE (Cliché Studio Guéry) |
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L'AUDITORIUM (Cliché Impr. RTP) |