DU
BOIS, Louis (1773-1855) : Glossaire du patois normand,
augmenté des deux tiers, et publié par M. Julien Travers.- Caen :
Typographie A. Hardel, 1856.- XL-440 p. ; 22 cm. Reconnaissance de caractères et corrections : O. Bogros pour la collection électronique de la Médiathèque André Malraux de Lisieux (16.V.2007) Adresse : Médiathèque André Malraux, B.P. 27216, 14107 Lisieux cedex -Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01 Courriel : mediatheque@ville-lisieux.fr, [Olivier Bogros] obogros@ville-lisieux.fr http://www.bmlisieux.com/ Diffusion libre et gratuite (freeware) Orthographe et graphie conservées. Texte établi sur l'exemplaire disponible en mode image sur le site Google-Recherche de livres de la société Google, corrigé et augmenté des pages en déficit à partir de l'exemplaire de la Médiathèque (Bm Lx : Norm 515). Glossaire
du patois normand par Louis Du Bois ~*~FFABIN : espion, rapporteur. Du latin fari, fabula. FACE : boucle de cheveux tortillée sur les tempes et que les hommes fixaient avec de longues épingles noires. Cette mode de la coiffure a cessé, en 1792, d'être en usage , ainsi que la pommade et la poudre. FACHON : façon. S.-I. FACILISER : faciliter. FAFELU : bouffi, dodu. Employé en ce sens par Des Periers, dans sa 29e Nouvelle. FAFIGNER : hésiter, tergiverser. S.-I. FAGUELIN : faible de complexion. A. FAGULTÉ : faculté. Le g pour le c, comme dans ganif pour canif. FAIGNIANT, TE : fainéant, te. Du vieux mot nyent ; niente, en italien : néant, rien. Dans les actes rapportés par Lobineau (Hist. de Bretagne, t. II, p. 769), on trouve souvent neyent pour néant. L'auteur du Testament de Pathelin, p. 121, dit : Fut present Mathelin le sourt, Attourné de Gaultier faict nyent. FAILLETTE : feinte. FAILLIR. Voyez FIAILLIR. FAIMVALIER : qui a la faimvalle. L. FAIMVALLE : fringalle, appétit désordonné. Dans le français actuel, la faimvalle est une maladie des chevaux. FAIS (s. f.) : fois. FAIT : avoir, affaire, effets. Du latin factum. FAIT : faîte. FAITELAIT : lait caillé. FAITIER : faîtière, tuile creuse pour couvrir le haut du toit. FAITURIER : syndic d'une confrérie. FALE (s. f.) : jabot des oiseaux. L. FALLIPOUX : homme décharné et de mauvaise apparence. FALMÊCHE (s. f.) : flammèche, étincelle. FALU : oiseau qui a un gros jabot. Au figuré, orgueilleux qui se rengorge. L. FALUE (s. f.) : sorte de gâteau plat, cuit rapidement à l'entrée du four, pendant qu'on le chauffe. De fale, parce que cette galette gonfle l'estomac (la fale, au figuré). C'est ce qu'on appelle ailleurs galette à la fouée. B. FALUMÊCHE. Voyez FALMÊCHE. FAMEUSEMENT : beaucoup. FAMINOT : pain de sarrasin, pain grossier qu'on n'emploie qu'en temps de famine. O. FAMULER : devenir familier. O. FANFLUE : berlue. FANGUE : boue, fange. Du Roman fanc. FANIL : fenil, grenier à foin. FAQUIN : celui qui affecte de s'habiller avec élégance. L. FARACHE ou FARAGE (s. m.) : communauté d'une chose entre deux personnes qui en usent comme frères. Farage est la corruption de frérage. A. FARAUD, E : celui ou celle qui affecte avec recherche une mise élégante et prétentieuse. En patois du Jura, farot. FARAUDER : faire le faraud. FARBALAS : falbalas. FARCER : se moquer de. Employé dans la Dance aux Aveugles. FARETTE : moisissure sur le cidre ou le vin dans un fût en baissière. B. Ailleurs, on dit fleurette, mot dont farette est la corruption. FARS (s. m.) : farce pour les préparations culinaires. On trouve ce mot dans le poème de Pibrac, intitulé Les plaisirs de la vie rustique : Et d'un fars bien menu lui fait un autre ventre, FATIQUE : fatigue. L. FATIQUER : fatiguer. FATRAIN : chanvre chétif. Du français fretin. FAU ; FOUTEAU ; FOUTIAU : hêtre. En celtique-breton, fao. FAUCHARD ; FAUCHET : sorte de serpe pourvue d'un crochet pour enfoncer les affiches dans les haies sèches. En français, le fauchet est un râteau. L. FAUCILLON, synonyme de fauchard. L. FAUQUET ; FAUCHET : sorte de serpe. Du latin, falx. FAUQUET : croc en jambe qui fait porter à faux le pied de l'adversaire et le fait tomber comme d'un coup de fauchet. FAUTER : manquer, faire une faute. FAUTIBLE : coupable d'une faute. L. FAUTOISET : émouchet, oiseau de proie. FAVAT : tige sèche des fèves. De faba. FEILLURE : feuillure. FEIN : foin. De fenum. Ancien français. FEINDRE : fléchir, s'affaisser. FEL, E : faible, rude, méchant. A Bayeux, ce qualificatif signifie courageux. De fallene ; de félon. Dans les Chansons du roi de Navarre, fel est synonyme d'aigre et de dur. FÉLER : palpiter dans un membre malade. L. FÉNAISON : fanaison. FÉNER : faner. Id. patois Walon. - Ce verbe, en parlant du chat, signifie faire ses ordures. De fienter. FÉNEUX : faneur. FERLAMPIER, FRELAMPIER : vaurien, fainéant. B. FERLANDE : mauvaise pièce de monnaie. A. FERLUCHES : copeau léger qu'enlève la varlope. Objet de peu de valeur, d'où on a formé le mot fanfreluches. FERLUQUET : freluquet. Id. dans le patois Walon. FERMAIGNE (s. f.) : meuble propre à renfermer quelques effets. Par extension, des meubles. A. FERMINE, synonyme de fermaigne. FÉROUESSES ; FÉROUSSES : jambes, terme de mépris comme croches, flûtes, triques. A. FERRER (v. a.) : carder, en parlant du chanvre et du lin. FERRET : sorte de tonneau. FERREUX : cardeur de chanvre et de lin. FERRIER : grande tonne.à cidre. FERSIR (v. n.) : trembloter, transir, frémir. A. FERTILLON ; FEURTILLON : frétillon. Du verbe frétiller. A. FÉRU : fort et fier. Du celtique-breton. FERZAIE : fresaie. Belon a dit : Le hideux cri de la fresaie effraie. FESSE-LARRON : houx fragon (Ruscus aculeatus). B. FÊTRE : espèce de panaris. B. FEUGÈRE : fougère (Polypodium filix). L. FEUILLON : frêlon. B. FEUILLOT : feuillet. L. FEUILLOTER : feuilleter. FEUPERIE : friperie. Voyez PEUFE. FEUPES : guenilles, propres au fripier. FEURRER : empailler. Feurrer une chaise, c'est la rempailler. De feurre. FEUVE : fève. FÈVE (petite) : haricot (Phaseolus). On désigne, en Normandie, la véritable fève (Vicia faba) sous les noms de grosse fève, et de gourgane. Voyez POIS. Dans le patois Walon, fève signifie haricot. FIAH : fi ! FIAILLIR (v. n.) : se faner, se flétrir. En patois Walon, flawi : faillir, tomber en défaillance. Dans le patois Rennais, faillir signifie maigrir, se faner. A. FIAMBÉE; FLAMBÉE : feu brillant et de peu de durée. FIAMME : flamme. Patois Walon. B. FIANCE : confiance. L. FIANCHAILLES : fiançailles. S.-I. FIANT : mouillé. FIARACHE ; FIARAGE : communauté ; frérage. A. FIAT : confiance, foi. B. FIAU : fléau à battre le grain. Voyez FLOIS. FIAUTÉ : foi, confiance. FICET (diminutif de fils) : fils chéri. Manche. FICHANT : désolant, ou du moins très-contrariant. FICHER et FICHIER : donner, placer. Dans l'ancien Argot, ficher signifie donner. - Ficher le camp : décamper. FICHER (SE) de : se moquer de. FICHTRE ! juron. Patois du Jura. FICHU : détruit, perdu. Fichu pour : fait pour, capable de. M. FIDÈLE : sensible. A. FIDÉLION (Faire un) : faire un cadeau. FIÉE : multitude, abondance. Fiée de monde : affluence de monde. B. FIÉGE : roseau pour empailler les sièges. Voyez LAICHE. FIELLU : fort, puissant, courageux. C'est le synonyme de fêle. B. FIENT (s. m.) : fumier. De fiente, qui vient du latin fimus. Patois Troyen. FIÉRISER : irriter. S.-I. FIEUR : fleur. A. FIEUX : fils. Patois Picard. S.-I. FIFOLLET. Voyez FOLLOT, et FOURLORE. FIFOTTE (s. f.) : frai de poissons agglutiné, que la mer laisse parfois sur la grève. B. FIGNOLER (v. n.) : s'habiller avec recherche ; affecter des airs gracieux. Voyez FION. FIGNOLEUR : recherché dans sa parure. FIL (Avoir le) : avoir de la ruse, de la finesse. C'est être comme un outil bien affilé. Voyez TRUC. FIL-EN-TROIS : eau-de-vie. L. FILANDRE : filament. FILEBERT, ou plutôt PHILBERT : noisette, aveline. Peut-être du nom de quelque anachorète, qui faisait de ce fruit sa nourriture ; d'où probablement vient, par ironie, la dénomination de pâté d'ermite. FILETTE (du jour) : point du jour. FILEUR : épervier (Falco nisus). FILOIRE : fileuse, ouvrière que l'on emploie à filer le chanvre. A. FILOTIER : tisserand, fabricant de toile. Du mot fil. A. FILTER : tiercer ou repiler pour la troisième fois un marc de pommes. FIN dans A LA FIN DES FINS : enfin. FINARÉ : astucieux, fin. FINASSIER : finasseur, qui finasse, rusé, dissimulé. FINER : trouver. De l'islandais finna. FINGUE : foi. Par ma fingue : par ma foi. On dit aussi : par ma finguette. FINOT : fin-or , sorte de poire d'été, jaune comme de l'or fin. FIOLER (v. n.) : boire au point de s'enivrer. Fioula, en patois de Grenoble. De fiole. FIOLER. Voyez FÉLER. FION : tournure, bonne façon. Id. en patois Lorrain. FIQUER : mettre. De ficher. Fiqu'ous là : mettez-vous là. Fiquer un clou : l'enfoncer. FIRLIT : petit poisson, fretin de mer, dont on se sert pour appât. B. FIROU (Noblesse à Martin) : va te coucher, tu souperas demain : noblesse indigente, pauvres hobereaux. FISSET ; FISSIA ; FISSIAU : petite barre qui sert à fixer (Manche). FISTEAU : barre de treillage. Fuseau. C. FISTON (diminutif de fils) : petit enfant chéri. FLAFLA : entretien, fréquentation. S.-I. Dans d'autres départements, on dit : faire du flafla, pour faire des embarras. FLAGEOLET : sorte de haricot. Corruption du vieux français faseols. De faseolus. FLAINDRE. Voyez FEINDRE. FLAIS ; FLAIT ; FLET : fléau pour battre les céréales. Patois Troyen. FLAMBE : flamme. Roman. FLAMBÉE; FLAMBINE : feu brillant de courte durée. L. FLAMMICHE : pain ou miche mal cuit, comme à une simple flamme. O. FLANCHET ; FLANCHIN (de mouton) : pièce de cet animal, coupée entre l'épaule et le flanc. L. FLANER : perdre un temps considérable en causeries, en bavardages. FLANIER : avare. FLANIER, ÈRE: qui va flaner. FLANNER (v. a.) : flatter bassement. A. FLANNEUR : bas flatteur. A. FLANQUER : donner, appliquer. FLAQUET : petite flaque d'eau. S.-I. FLAQUET : digitale dont les fleurs claquent, pressées d'une certaine façon. FLAQUET se dit, dans la Manche, pour CLAQUET. Voy. ce mot. FLAQUIN : maigre. D'efflanqué. A. FLARIES : réjouissances prolongées. De frairie. A. FLAS. Voyez FLAIS. FLÉLER (v. n.) : faire du bruit, en parlant d'une porte ou d'un auvent qui bat avec force. « Dans l'arrondissement de Rouen, disent MM. Duméril, ce verbe est aussi actif ; fléler des fruits y signifie les agiter avec violence, et par suite les abattre. » FLET. Voy. FLAIS. FLEU : farine ; pour fleur de farine. Fleu de pois, fleu de blé. En anglais, flour. FLEUMES. Voyez FLUMES. B. FLEURER : flairer. FLEURETTE : première crême qui s'élève sur le lait ; fleur de crême. L. FLEURETTE : moisissure sur la baissière d'un tonneau. De fleur, efflorescence. Voyez FARETTE. L. FLEURIE : confrairie. S.-I. FLEUTRIR : flétrir. FLIAIS : fléau à battre le blé. (Manche.) FLIE ; FLION : petit coquillage univalve ; la patelle commune. FLIGER : figer. L. FLIPE (s. m.) : cidre doux, chauffé avec un mélange d'eau-de-vie et de sucre, et dans lequel on met des tartines ou rôties. De l'anglais flip, boisson cordiale. Une note sur le Redgauntlet de Walter Scott, ch. XIII , trad. de M. de Montemont, définit ainsi le flip : « Boisson composée de bière, d'eau-de-vie et de sucre, en usage parmi les gens de mer. » FLIPSAUCER : manger avec voracité. FLO ; FLIO : multitude (Manche). B. L. FLON : diarrhée épidémique. Vire. FLONDRE : poisson de la Basse-Seine, et que, dans la mer Baltique, on appelle flunder et flundra. C'est le flez (Flessus). S.-I. FLONER (SE) : se pâmer de colère ou de surprise. Du Roman enfelonnir : s'irriter. L. FLONER (v. n.) : flaner. A. FLONEUR : flaneur. De l'islandais flanni : désordonné, débauché. FLONISE (s. f.) : pamoison par l'effet d'une grande colère ou d'une surprise excessive. L. FLOPER , ou plutôt FLAUPER : frapper, battre. Fipla : battre. En Roman, flauber. A. FLOQUER (v. n.) : vaciller, chanceler, en parlant d'une chose mal fixée. Onomatopée. B. . FLOQUET : incertain, vacillant, indécis. De flot. S.-I. FLOQUER : trompeur, escroc, fripon. De l'ancien Argot, afluer : tromper ; et de l'Argot nouveau, flouer : voler. FLOUER : voler. Du verbe latinfraudare. FLOUETTE : girouette. Du latin fluctuare. FLUBER : agiter les épaules pour les frotter. Voyez FRIPER. FLUMES : flegmes ; glaires ; pituite. L'apothicaire Aliborum s'exprime ainsi dans le Testament de Pathelin, p. 133 : User vous fault de sucre fin, Pour faire en aller tout ce flume. FLUTER : boire avec excès. FO : fou. Du Celtique fol. FOCHE : fouace, gâteau salé et poivré sans autre assaisonnement. Voyez FOUÉE. B. FOCHETTE (s. f.) (Lotus Corniculatus). B. FOICELLE, ou FOISSELLE (s. f.) : forme en terre cuite, percée de beaucoup de petits trous, pour faire égoutter le fromage. En patois de Grenoble, faicella signifie un « vase pour faire cailler le lait » ; en patois du Jura, « moule de bois à faire des fromages. » Faisselle, en français. Voyez CLICHE. A. FOIS : moment. il y a des fois où j'en perds la tête. Patois Lorrain. FOISIL : briquet, fusil avec lequel on battait un morceau de silex pour en obtenir du feu. Le fuisill, dans Partonopeus de Blois. L. FOISILLER : remuer la cendre mal à propos. Par extension, déranger. Du latin focus, foyer. A. FOITER (v. a.) : donner, appliquer. « Je li foiterais le fouet. » Ce mot semble un adoucissement du mot foutre employé dans le même sens par les gens grossiers. FOLE : filet dont on se sert en haute mer, principalement pour prendre les raies. B. FOLE, ou FOLLE : trombe. De follis, soufflet de foyer. FOLIER : être atteint de folie. Foloier, dans les Chansons du roi de Navarre. L. FOLIO : habillemenu surannés et ridicules. Elle a l'air d'un folio. De folle, ou d'un volume in-folio devenu bouquin. A. FOLLOT : feu-follet. FOLUMÈQUE. Voyez FALMÊCHE. FONCÉE : gestation, portée d'une femelle. Voyez FORCÉE. FONCER : entrer de force ; se jeter brusquement sur. Il a foncé dans la maison : il a foncé sur moi. L. FONDELER : brûler la terre et la disposer pour l'ensemencement du sarrasin. C'est, à proprement parler, préparer le fonds. A. FONDELERIE : action de fondeler. A. FONDRILLE (s. f.) : effondrilles , dépôt ou sédiment au fond d'un vase.. FONDRILLON (s. m.) : petite fondrille. FONGE ou FONGUE (PAR MA) : par ma foi. FONTAISIE : fantaisie , caprice. FORANGUE (s. f.) : croûte sur les lèvres d'un malade. B. FORBAITURE : fourbure. FORBANNIR : exiler, bannir. De foras, dehors, et de bannir. Employé par Basselin: FORBU : fourbu. FORCÉE : portée d'une femelle qui produit plusieurs petits. Une forcée de lapins. De foras, dehors. L. FORCIR (v. n.) : acquérir de la force. L. FORIÈRE : portion de terre en dehors de la partie tabourée. De foris. FORMAGE : fromage. FORMAT : furoncle, anthrax, bouton, mal extérieur. De foris. FORTAN (fort temps) : mauvais temps. Faire avoir fortan à quelqu'un : le faire vexer. On dit aussi : faire porter mauvais temps à quelqu'un. FOU : enragé. Chien fou, chien attaqué de la ragé. FOU (en parlant du lait) : lait fou, lait caillé. FOUADRAILLER : fouailler; faire claquer le fouet à tort e t à travers. FOUAH ! fi. Cri de huée et de dégoût. B. FOUAILLE : feu brillant sans durée. FOUAILLÉE : fustigation complète. FOUAILLEUR : libertin. FOUATIN : tâton , qui s'occupe de riens. Voyez NIGON. L. FOUATINE. Voyez FOUAILLE, FLAMBINE. FOUATINER (v. n.) : s'occuper de riens, de vétilles. Voyez NIGONNER. FOUATINES : verges. Du verbe fouetter. FOUATINER (v. n.), se dit de quelque chose que le vent enlève (Orne). MM. Duméril. FOUCADE : fougade, emportement fougueux. FOUCADER (v. n.) : éprouver une foucade. FOUCARAS ; FOUGARAS : écervelé. FOUCHIBLE : facile à effaroucher. FOUDRER : écraser, en parlant du corps, du buste surtout. En patois du Jura, effoudraï : froissé, moulu. FOUDRER : s'emporter. S.-I. FOUÉE (s. f.) : feu clair et brillant, fait de branches menues ou de pailles ; feu de la bouche du four. Une galette à la fouée est un petit gâteau que l'on fait cuire à la bouche du four pendant qu'on le chauffe. Des mots feu, foyer. FOUÈNE, FOUINE (s. f. ) : instrument de pêche. Funa, en patois de Grenoble. FOUETTER LE CHAT : donner un repas des restes d'un festin. A. FOUI : four, fournil. O. FOUILLARD : feuillage. FOUILLIS : confusion, désordre d'objets. C'est le farrago des Latins. FOUINER (v. n.) : fuir lâchement. FOUINER, FOUINETER : fureter. A. FOUINILLARD : qui fouine, rôdeur malfaisant. FOULON : frelon. L. FOUR : fournil, pièce dans laquelle ouvre le four et se trouve la boulangerie. FOURBANCER : toucher à tout, comme pour fourbir. FOURC : fourchet. Le fourc (dont on ne prononce pas le c) est, suivant Nicot, « toute chose qui fait un angle aigu. Ainsi dit-on le fourc d'un arbre, des doigts, du chemin, des rues : d'où vient ce mot quarre-fourc par composition de quarré et fourc. De ce mot sont dérivés fourches, et semblables ». On ne l'emploie, en patois, que dans ces locutions : le fourc du derrière, le fourc d'une culotte. On dit le fourchet d'un arbre. Du substantif latin furca, fourche. A. FOURCELLE : estomac. En Roman, forcel. Sur ce mot, nous avons donné une note détaillée dans notre édition de Basselin, p. 50. FOURE (s. f.) : foire. L. FOURÉE ou FOURRÉE : filet attaché sur les bancs de sable, pour y former un parc où le poisson puisse venir se fourrer. FOURÉE ; POIRE-FOURÉE : poire molle. Au figuré, qui a la foure, la foire. Voyez BLET. FOURER : foirer. FOURET, TE : petit foireux; petite foireuse. L. FOURFIÈRE (s. f.) : fourche de fer à deux fourchons ou dents, longuement emmanchée. L. FOURGOTTER , FOURGOUÊNER : remuer avec bruit sans utilité. Dans la Mayenne, on dit fourgâner pour fureter. De fourgon. FOURLORE (s. f.) : sorte de revenant qu'on croit apparaitre la nuit le long des eaux, sous la forme d'une flamme errante, qui cherche à égarer les passants pour les perdre. Peut-être de l'ancien mot frelore : vicieux, méchant. L. Dans Pathelin, p. 60, sa femme lui dit : Notre fait seroit tout frelore. FOURNIT : babillard. FOU ROLLE : torche. Voyez COULINE. FOUROUX, SE : foireux, se. L. FOURQUE : fourche. Altération d'un juron très-commun dans la bouche des gens grossiers. FOURRAIGNE (s. f.) : fourrage. A. FOUTAISE : bagatelle. FOUTEAU : hêtre. Patois Rouchi. FOUTELAIE : lieu planté de hêtres. FOUTILLE (s. f.) : faine, fruit du fouteau. O. FOUTIMASSER : faire des niaiseries. Voyez NIGONNER. De fou. FOUTINER. Voyez FOUATINER. FOUTINETTE : chose de peu de valeur ; bagatelle. FOUYER : âtre, foyer. Marot dit, dans l'Épitaphe d'Ortis, le more du roi : Aussi gris qu'un fouyer cendreux Et noir comme un beau diable ou deux. FRAINVALIER : qui éprouve la frainvale. FRAISER. Voyez EFFRAISER. FRAMBÉYER (v. a.) : nettoyer, en parlant des étables ; les débarrasser de fumier. Nettoyer les petits enfants. FRAMBIER ; FRANIBISSEUX : qui touche à tout. FRAMBIR, v. n. : fureter. A. FRAMBOYER. Voyez FRAMBÉYER. A. FRANC-LIARD : franc-réal , sorte de poire. FRARIN : piteux, chétif. FRÉ ou FREI, FRÈDE : froid, froide. En patois Walon, freu. FRÉDURE : froidure. FREMAILLES : affaires. FREMEUR : peur, motif de frémir. FRÉMI (s. f.) : fourmi. Patois Bourguignon. Frumihe, en patois Walon. FRÉNAILLER : faire un bruit agaçant. FRÉRAGE : association étroite. MDI. Duméril. FRÉREUX (cousin) : cousin germain. FRÉSER : émier. De fresus, moulu. FRETTE (s. f.) : long bâton. De fretus, appuyé. A. FRETTE (s. f.) : bande de toile pour emmailloter un enfant. L. FRETTER (v. a.) : fixer un enfant dans le maillot. L. FREULÉE : volée de coups (Vire). FREULER : froler, battre. FREULIER : garnement. B. FREUMENT : durement, rudement. B. FRICAMPOÊLER : mal préparer un mets. De fricasser en poêle. FRICOT : plat de viande, apprêté pour un repas. FRICOTER : faire bombance. FRICOTEUR : celui qui fricote. FRIGOUSSE (s. f.) : mauvais mets. Du mot populaire fricot. FRIME. C'est bon pour la frime : c'est bon pour l'apparence. FRIMOUSE ; FRIMOUSSE : grosse figure. Du vieux mot flimouse. Patois Lorrain. Patois Troyen. FRINGALE : boulimie. L. FRINGALIER : qui a la fringale. L. FRINOT : garçon meunier. Du latin farina, farinarius. FRIOLER : affrioler ; et, dans le sens neutre, avoir grande envie. FRIOLET : haricot prédome. De phaseolus. FRIPE (s. f.) : vêtement en mauvais état, bon pour la friperie. Au figuré, le corps. Donner sur la fripe: battre. FRIPER (SE) : se frotter, s'agiter comme les gens qui ont des poux. FRIPERIE. Voyez FRIPE. FRIQUENELLE : jeune fille friande et fringante. FRISDU : terre en friche. FRISON (s. m.) : ruban frisé que produit la varlope. L. FRISON (s. m.) : boucle de cheveux qui frisent par art. FROE (s. f.) : sciure de bois. Frou ou froux, en patois Lorrain. FROLÉE : pain émié dans du cidre ou du poiré. FROMER ; FRUMER : fermer. FRONTEAU : bandeau on bourrelet d'enfant. De front. FROU-FROU (Madame) : femme ou fille prétentieuse. Frou-frou est une onomatopée comme taffetas (autrefois tafetafe), tirée du bruit que produisent les robes de soie.. Id. Patois du Jura. L. FRU, E : avide. A. FRUSQUIN. Voyez SAINT-FRUSQUIN. FULON ; FAILON ; FOULON; FURON : frelon. FUMELLE : femelle. L. FUMELLIER : coureur de femelles, de filles. FUMER (v. n.) : être contrarié. Voyez BISQUER. FURIEUSEMENT : beaucoup, très. FURIEUX : gros et fort. On dit d'un enfant qui est fort et gros : il est furieux et grossier. En patois Rouchi, furieux signifie fort. L. FURLUCHÉ : hérissé, furieux, comme un coq en colère. FURLUFFER (v. a.) (arr. de Rouen) : fâcher, pousser à bout : Çhest pour nous faire furluffer. FERRAND, Muse normande, p. 26. FUT : bélier du pressoir à cidre. Tonneau, barrique. FUTANT : ennuyant. L. FUTÉ : rassasié, qui en a son soûl. Il signifie aussi avisé, rusé. FUTER : fatiguer, ennuyer, rassasier, blaser. |