Effects
merveilleux,
et admirables
secours de la glorieuse vierge
Marie ditte
Nostre Dame de Grace,
pres Honnefleur.
Esprouvez
& resentis par
des
personnes dignes de Foy,
qui
l’avoient
invoquée en
leur necessitez.
Beatam me dicent omnes generationes.
C'est
à vous Vierge que
je veux
D'une
affection nompareille
Sacrifier
mes humbles voeux
Excitant
tous à la
pareille.
A
Rouen.
Chez Nicolas Hamillon, demeûrant devant
le
grand portail Saint-Jean.
1615.
Avec approbation
A
la Royne des Cieux.
QUE
ce soit
presomption à un vermisseau comme je suis
(ô Bien-heureuse Advocate des pecheurs) que de faire sortir
au jour ces effects merveilleux, que vous avés
operé en
plusieurs, & de m’addresser à vous pour
les vous dedier renvoyant en sa source, ce qui en sort, vous suppliant
d’en estre la protectrice, & avoir pour agreable
l’humble service que ma vileté pense faire
à vostre excellence (ô Princesse du Ciel) je
n’en doute point, & humblement vous en demande pardon
confessant ma faute, Car en effect si ce grand Alexandre ne voulut
jamais permettre à un autre qu’à un
Appelles de le peindre & pour traire craignant que la
vivacité de son esprit qui reluisoit en son front &
paroissoit en ses yeux ne fut assez bien exprimée par un
pinceau plus grossier & moins delicat que celuy de ce grand
peintre, vous avez droit ô Saincte Dame, de trouver mauvais
que j’entreprenne d’une plume si mal
taillée de peindre & representer à chacun
les traits delicats de vos perfections & oeuvres que
vos tres-puissantes mains ont elabourez en plusieurs ames. Aussi le
confessay-je moy mesme advoüant que quiconque veut parler de
vous ressemble à ces Astrologues qui pour instruire
& faire comprendre le mouvement des Cieux, la course du Soleil
& milles autres rencontres, qui se voyent en ces globes
celestes, tiennent un globe de carton où bois, disant icy
est l’Orison, la l’equateur, la la ligne
Equinoctiale, la la zone torride, icy les Poles, car la mesme distance
& difference qu’il y à entre le Ciel,
& ce globe artificiel la mesme se trouve entre vous &
les discours que nos langues humaines en peuvent expliquer &
esbaucher.
Mais
quoy de se taire aussy de
ce dont on ne sçauroit trop
parler, & moy estant tant redevable que je pense cacher en moy
ce secret que je n’ay receu que pour le publier je serois par
trop coupable, j’ayme donc mieux estre estimé
temeraire m’attaquant à vous par humble
supplication qu’ingrat apres tant de benefices receuz. Joint
que j’espere tant en vostre clemence (ô Mere de
misericorde) que la faute commise par mon incapacité sera
excusée par votre capacité &
benignité ordinaire, & que vous ne serez pas moins
courtoise envers moy qui vous presente peu, qu’Artaxerxes
auquel selon la coutume des Perses chacun offroit selon son moyen, un
paysan n’ayant autre chose alla au prochain fleuve
où ayant puisé avec sa main de l’Eau
l’apporta ainsi à ce Roy, qui voyant son affection
cordialle la receut de bon coeur disant qu’il
n’estoit pas moins honorable à un Prince de
prendre
petite chose que d’en donner de grandes, Aussy me confiant en
vos bien-veillances Je vous offre ce peu de collections, que
j’ay faict de vos merveilles vous priant de les recevoir
d’aussy bon oeil que je me diray humblement
& devant tous,
Votre tres-petit &
affectionné serviteur & devot
J. Le. B. (
1)
DISCOURS
PAR LEQUEL EST PROUVÉ
Par l’Escriture Saincte, & par les Peres
que la
bien-heureuse Vierge favorite, assiste &
console ceux, qui
humblement ont recours
à elle en leur affliction. (
2)
C
E
grand Dieu est un estre tant obligeant, ses
bien-faicts &
bien-veillances en nostre endroit sont si grandes que chacun de nous
doit considerer que quand toutes les parties de son corps seroyent
changees en langues, & employees à loüer sa
Majesté encore lui seroit-il redevable. Laissons
à part ce qu’il nous eslargit & levons les
yeux vers luy mesme n’oeilladans que ces perfections
ineffables, qu’ont ne peut profonder, elles meritent
d’estre exaltés de toute créature.
C’est pourquoy les Anges & les Esprits bien-heureux
dans le Ciel ne font autre mestier n’ont autre occupation
qu’à le loüer, non tant pour la grace
& gloire qu’ils ont si liberalement receüe
de luy, que pour la veüe qu’ils ont de ses
ravissantes beautez. Et nous qui croyons tout ce qu’ils en
voyent serons nous tousjours endormis, le Psalmiste est contraint de
nous resveiller disant.
Omnis
spiritus laudet D
ominum,
que toute
langue & coeur benisse ce bien-faicteur supreme
& donne instruction en quoy & comment nous le
loüerons.
Laudate
D
ominum
in sanctis ejus, Laudate eum in
firmamento virtutis ejus :
Loüez le Seigneur en honorant
ces
Saincts c’est que Dieu à fait plusieurs graces
à plusieurs saincts pour en estre loüé
& pour faire admirer sa bonté, s’estant
panchée devers eux pour en tirer ses loüanges.
Ainsi
c’est le loüer que destimer & priser ces
saincts, mais ce mot
Laudate eum in
firmamento virtutis ejus, les
Docteurs l’expliquent de nostre Dame, pour ce que comme le
firmament est eslevé au dessus de plusieurs autres Cieux,
aussi elle faict bande à part, & choeur
separé dans le Ciel, surpassant tous les saints en gloire,
c’est aussi pour ce que le firmament à une
milliace d’Estoilles qui le decorent, les autres Cieux se
contentent d’une Planette, aussi Marie à en soy
non une vertu, mais une milliace, elle à
l’esperance des Prophetes, la Foy des Apostres, la Constance
des Martyrs, la pureté des Vierges, la Saincteté
des Confesseurs, & partant celuy la loüera bien Dieu
qui loüera & invoquera celle qu’il
à ornée & embellie de tant de
passe-droicts & prerogatives.
Que si cette raison pour loüer Dieu ne suffit à
ceux qui sont plus amoureux d’eux mesmes, que de Dieu, au
moins le bien & les assistances & recompences
qu’ils recevront à supplier cette Dame, luy
doivent porter, puisque jamais elle ne permettra qu’aucun
l’invoque d’un vray coeur que sa requeste
tost où tard ne soit entherinée, s’ils
perseverent à l’importuner. En voici les preuves.
L’Escriture Saincte nous fournit un passage en
l’eccles.
24. que
l’Eglise applique à
nostre Dame,
Qui creavit me
requievit in tabernaculo meo &
dixit mihi in Jacob inhabita & in Israël hereditare
& in electis meis mitte radices,
elle dit qu’elle
habite en Jacob & non en Esaü lequel representoit les
reprouvez, & Jacob les esleuz que cette Vierge cherit, ceux
donc en qui Marie aura mis ses racines & qui auront Marie en
leurs affections pieuses auront un signe d’Election &
predestination, & cette devotion ainsi enracinée en
nos ames attirera l’humeur & la vertu de notre bonne
volonté vers le Ciel.
Et comment pourroit on expliquer sur ce sujet ce passage du
levit.
24
Ponam
tabernaculum meum in medio vestri & non abijciet vos anima
mea, Sinon que cela
s’accomplit aux esleuz Marie est ce
tabernacle sacré de Dieu qu’il veut estre
placé au milieu du coeur de ceux qu’il
ayme, & tels ne seront jamais rebuttez de luy qui auront en eux
tant de devotion que de conserver sa mere en leur memoire & au
fond de leurs sainctes pensees.
Mais je ne trouve point de passage si fort que celuy que nous propose
l’Apostre,
Rom.
8.
Quos
praescivit &
praedestinavit conformes fieri imaginis filii sui,
& en la
2.
aux
cor. 3.
Nos autem revelata
facie
gloriam Domini
speculantes in
eandem Imaginem transformamur,
par lesquelles ce St. Declare que
les
predestinez doivent estre transformez & faits conformes
à l’Image de Jesus-christ, cest à dire
que comme Jesus-Christ est Dieu & fils de Dieu naturel,
l’homme Chrestien doit estre par participation de sa grace
fils de Dieu par adoption, or afin qu’il ressemble
à Jesus-Christ quant a l’humanité, il
faut que comme Jesus-Christ est fils naturel de Marie,
l’homme par adoption, devotion, & acception,
qu’en face Marie soit son fils, aussi est elle dite Mere des
esleuz & les esleuz doivent l’eslire pour mere,
& semble que nostre Seigneur son fils voulut dire cela pendant
en Croix, lors que parlant a S. Jean il est dit
que vidit discipulum
& ait ecce mater tua,
ou on voit qu’il ne le nomme
point particulierement mais usant de ce mot de disciple aussi tost il
conclud, voila sa mere, pour ce que tout vray Disciple de nostre
Seigneur dit
Origene en
l’home
de St. J
ean Evang.
est fils
de Marie, & Marie à pour fils tout esleu. Aussi tous
les justes entonnent ces beaux mots du cant. I.
Exultabimur &
letabimur in te memores uberum tuorum super vinum recti ditigunt te,
memoratifs de vos mammelles bienfaictrices, ô notre bien
aymée mere nous nous efiouyrons en vos perfections plus
qu’au vin le plus delicieux & la raison de ce retour
des justes vers Marie se tire de l’effet de la grace laquelle
à inclination vers icelle comme l’effect vers sa
cause ainsi qu’a l’agneau, Dieu a donné
la cognoissance de sa mere & le retour & affection vers
elle entre mille, la choisissant sans se tromper. Ainsi
l’Autheur de la grace donne cest instinct à ceux
qui l’ont de reverer & aymer sa mere qui est apres
luy comme
l’Eglise la qualifie
Maria
mater gratiae partant les
justes
ont un traict vers ceste Vierge qui les tire & porte facilement
pour la recognoistre leur Mere & l’invoquer comme
telle & elle à aussi une propension maternelle vers
les justes comme la Mere vers ses cheris enfans. Je ne dis tout cecy
comme venant de mon crud, les Peres triomphent sur les biens
qu’elle cause aux mortels, S. Anselme en l’Orais.
de
excell. Mar.c 12. dit
Sicut ô
beatissima omnis a te
aversus & a te despectus necessé est ut intereat,
ita omnis ad te conversus & a te respectus
impossibilé est ut pereat.
C'est-à-dire,
ô tres-heureuse ainsi que tout homme qui sera
destourné de vous & mesprisé de vous il
est necessaire qu’il perisse mal’heureusement,
aussi tout homme qui se convertit à vous & est
reçeu de vous il est impossible qu’il perisse ains
finit heureusement, scauroit on dire plus à
l’avantage de ceux qui la prient & pour donner
confiance de l’eslire pour Mere & advocate cecy se
peut expliquer avec ce que rapporte
Pline
ver. 21.c.13
hist. nat.
qu’en l’afrique il y a des familles qui
naturellement ont un privilege que tous ceux de leur sang tuent de leur
haleine les serpents au moins les font fuyr, autant & plus
vrayement en peut on croire de ceux qui sont de la maison
sacrée de la vierge qui pour la devotion qu’ils
luy portent sont couchez sur son estat, de leur haleine nommant
& invoquant le nom de leur chere mere chassent les Diables
& sont preservez d’iceux par ses secours favorables,
& en effect n’aura elle pas bien autant de pouvoir
que la harpe de David laquelle pendant qu’on fredonnoit
dessus le demon de Saul s’en alloit, & on ne croira
pas que cette Vierge esloigne tout mal & malin esprit de ceux
qui entonnent ses loüanges & la prient de tout
coeur, & le mesme St. Anselme au c.6. dit
Multa
petuntur à deo nec obtinentur & petuntur a Maria
& obtinentur non quia illa potentior sed quia fic decrevit
D
eus
eam honorare ut sciant homines
omnia per ipsus obtineri
à Deo, plusieurs
choses sont demandes à Dieu qui
ne sont obtenues & sont demandes à Marie &
sont obtenues non qu’elle soit plus puissante mais pource que
Dieu veut ainsi l’honorer à ce que les hommes
sachent que tout s’obtient de Dieu par ses prieres qui donc
entendant ce pere ainsi parler (& tant d’autres que
je passe pour n’estre long) n’auront croyance
qu’elle peut beaucoup & qui ne la priera estant si
bonne & si puissante ?
C’
Est
une ignorance qui attaque &
s’empare
de plusieurs Esprits de ce temps de rapporter tout à la
nature & ne croire rien venir de Dieu particulierement que ce
qu’ils voyent surpasser & ajamber sur toutes les loix
comme de cette mesme nature, comme si Dieu avoit les mains
liées & sous main & sous les mesmes
creatures ne pouvoit agir quand bon luy semble &
qu’il en est prié, à telles gens donc
qui n’estiment rien de merveilleux que ce qui est miraculeux
je m’adresse pour terrasser cette opinion. Pourquoy tient-on
pour coup de Dieu quand David deffit cette montaigne de chair Goliath,
puis qu’il se servit bien d’un caillou &
luy estoit un jeune homme fort & robuste bien adextre
à frapper de la fonde, ne le pouvoit il pas faire aussi tost
par hazard qu’un coup de pierre jettée
furieusement & comme à la desesperade donnant dans
le front d’un homme le jettast par terre. Et puis il prit le
coutelas de celuy qui estoy estourdy abas ? Ce sont toutes voyes
humaines & neantmoins à qui attribue-on cet acte si
genereux qu’à la puissance de Dieu, qui par
merveille l’avoit secondé en tel düel,
toute l’armée & la populace le referoit au
tout puissant. De plus quand Dieu donnoit des victoires
signalées aux Israëlites contre leurs ennemis ne
faisoient ils rien, ne s’exposoyent ils pas aux coups
& faisant ce qui estoit en eux Dieu faisoit le reste. Et ce
pendant si à present un malade à
l’extremité faisant veu à nostre Dame
si on ne le voit marcher aussi tost & ne se porte bien en un
instant on ne veut croire estre favorisé de Dieu pour
n’avoir este si subitement & si parfaitement remis
sur pied, s’il revient peu à peu &
recouvre ses forces & santé desesperée,
avec le temps c’est nature qui fait tout. On n’en
doit rien à Dieu n’y au Saint qu’on a
prié comme si sous ce temps Dieu noperoit pas. Cet abus
procede de ce que les hommes ne croyent assez en la providence de Dieu,
ne se souvenant pas qu’il à dit de sa bouche
qu’une feuille d’arbre ne tombe en terre sans la
volonté du Pere celeste qui gouverne ce bas monde, qui dit
encore par un de ses Oracles qu’il n’y à
mal aucun en la Cité qu’il ne face
l’entendant de celuy de peine comme sont les maladies, perile
&c. Donc comme pour les introduire il se sert de causes
secondes qu’il mesnage si à propos que sans
qu’on l’aperçoive on si trouve pris.
Aussi ne laisse-t-il de retirer ses fleaux quand bon luy semble bien
que ce ne soit si promptement qu’on desireroit, lesquelles
peines il laisseroit aller leurs cours & bien loin si nos
prieres addressees à ses saincts & sur tous
à sa Mere ne servoient de rempart à ses justes
choleres meritées par nos pechez.
De plus puis-que c’est Dieu qui inspire ceux qui gisent en
ces afflictions à lever les yeux vers luy &
l’invoquer par l’intercession de quelque saint il
est veritable que les effects qu’on en ressent viennent de sa
main auxiliatrice, car ne pouvant de nous comme dit l’Apostre
proferer son venerable nom sans son inspiration il s’ensuit
que c’est lui qui se fait prier de ce qu’il veut
nous octroyer & ce veut servir de ce moyen, de son saint,
& de nostre priere à luy dressee, comme
d’une voye pour l’obtenir partant ceux qui ont
receu quelque grace d’en-haut qu’ils ne meritoyent,
& qu’ils n’attendoyent du secours humain
bien qu’elle ne vienne tout à coup à
operer doivent faire cet honneur à Dieu & aux
saincts qu’ils ont invoquez, de leur attribuer le bien
qu’ils en ont receu sur peine d’ingratitude nom
pareille & de n’estre une autre fois exaucez en leur
demandes & necessitez.
Je dis cecy d’abord à ce qu’on face plus
d’estime des merveilles que nostre Dame à
opéré qui sont plus à admirer que ne
pensent quelques uns, car ce n’est pas
d’aujourd’huy que s’accomplit le dire du
Prophete,
Mirabilis
D
eus
in sanctis suis : &
sur
tout en sa
mere laquelle comme estant ce qu’elle est remplit la terre de
benedictions exauçant ceux qui l’honorent par
leurs tesmoings en sont ceux qui ont eu recours à elle
& s’en sont bien trouvez, desquels voicy la premiere
hystoire.
L’an
Mil six cens quatorze.
N
Oble
homme Jean le Bys Sieur de Fontenay (
3)
estant
à Paris au
moys de Novembre fut saisi & agité d’une
griesve &
violente maladie
apres avoir receu les Sacrements, abandonné des Medecins qui
avoient usé sur luy ce qui estoit de leur pouvoir &
art ne recoignoissants en luy que des signes augurants &
presageants sa prochaine fin, en suitte resta cinq heures
sans poux & sans haleine auquel estat fut jugé pour
mort de tous, jusques là qu’on preparoit le suaire
pour l’ensevelir, ce pendant ledict malade presumé
mort se sentit poussé de se recommander & faire
voeu à la Vierge en sa Chappelle de Grace, la
suppliant avoir pitié de son ame & la faire passer
en asseurance ce destroict tant perilleux, où il se jugeoit
estre. Aussi tost il commença à ouvrir les yeux
estonnant ceux qui le croyoient estre passé, &
pleuroient son decez, & se trouvant tout à coup
soulagé de beaucoup de tant de maux qui
l’agitoient, à sçavoir d’une
grande defluxion, d’une pleurezie, & fievre chaude,
alors il recogneut indubitablement que cette bonne Dame avoit
presenté ses voeux à son fils cecy
arivant le jour de sa presentation au temple, dont il loua Dieu,
& se sentant peu de jours apres fort assez monta à
cheval pour luy en aller rendre grace & accomplir ses
voeux en ladicte Chappelle ou il fit celebrer
solemnellement trois hautes Messes l’une de la
Vierge, les deux autres de S. Jean, & S. Françoys
(
4)
qu’il avoit aussi reclamez en cette sienne
necessité. Et depuys fit composer ce sonnet pour estre
attaché à ladicte Eglise en memoire perpetuelle
d’un tel bien receu. (
5)
ACTION
DE GRACES A LA
bien-heureuse Vierge, pour la santé
miraculeusement reçeuë d’elle
par ledict le Bys (
6)
son affectionné devot
SONNET
Les hommes vont suivant
le train de leurs pensées,
Les uns vont des plus grands recerchant les faveurs,
Les autres du commun mandient les honneurs,
Et d’autres ont en l’or leurs ames
enchassées.
Mes volontez seront à jamais amasseés
Pour la Vierge honorer, je voudrois mille coeurs
Luy dedier en un, comme un boucquet de fleurs,
Jugeant à la servir mes heures bien passez.
J’estois au lict de mort au jugement humain,
Quand la Vierge à l’instant me vint tendre la main,
Me redonnant le poux & la force & l’haleine,
Comme mere de vie elle mà rendu sain :
Et sain je seay sien, n’ayant autre dessain
Que de servir Marie & mourir en la peine.
AUTRE
ACTION DE GRACES.
Pendant qu’un flux
d’humeurs causant la
pulmonie,
Compagnon d’une fievre aux efforts plus ardants,
Sans treves ny repos me travailloient dedans
Je restay pour un temps ainsi qu’en agonie.
Lors mes debiles yeux vers la voute munie.
De celestes faveurs sans cesse regardans,
Accompagnoient mes voeux qui s’en alloient rendans,
Aux pieds d’une beauté en graces infinie.
Elle tout aussi tost me faisant respirer,
Et mes foeux violens tout à coup expirer,
A son Fils tout puissant ma santé redemande :
Vierge ! l’honneur du Ciel, des humains le recours,
Je vous appens ces vers pour ce bien en offrande,
Dame vous confessant de grace & prompt secours.
AUTRE
HISTOIRE.
E
N
la mesme Année le Sieur de Tortuict Chauvin
(
7)
commandant
dans une barque (
8)
pour aller aux isles du Perou accompagné
du
Sieur de la Rocque (
9)
Gentilhomme signalé du Pays de
Languedoc,
du Sr de Saint George (
10),
Helme son enseigne avec plusieurs soldats
& matelots de l’equipage ayant faict voile &
partis de Honnefleur au Moys de Septembre (
11),
peu de jours apres se
virent
agitez furieusement d’une tempeste si grande, de vents
contraires, accompagnez de tonnerre, gresles, pluyes, en sorte que
laissant aller la Barque toutes voiles abbatues, les mats rompus se
veirent portez parmi des roches sans nombre & assez proche pour
leur augurer leur perte prochaine, se voyants en un peril si eminent
& prests à faire naufrage, le Pilote quittant
l’espoir de vivre aussi bien que son gouvernail qui obeissoit
plus aux fortes bourasques des vents qui faisoient leur joüet
du vaisseau, qu’à sa volonté demy
desesperée de pouvoir sortir de tels lieux sans fracas du
navire en mille pieces, ses compagnons pasles & demy morts
perdoient contenance jugeant que c’estoit faict
d’eux. J’ay dict demy deseperez & demy
morts, pour ce que s’ils perdoient espoir selon le secours
humain, ils ne perdoient pour celuy d’enhaut qu’ils
souhaitoient & esperoient par leur bonne Advocate nostre Dame
de grace, à laquelle les genoux en terre, les larmes aux
yeux, les souspirs au coeur & l’affection
pour elle en l’ame ils firent d’un commun accord
voeux de celebrer la saincte Messe dans sa Chapelle de Grace
si par grace non meritée ils eschapoient ce naufrage, cas
estrange, tout au mesme temps le vent est abbatu, la mer est
renduë calme & tranquille & sortent des
rochers sans estre endommagez revenant heureusement contre leur attente
premiere, audict Honnefleur, ou estant relaschez allerent tout de ce
pas
la salüer & rendre grace à la
sacrée Vierge en son Eglise, confessant à tous ne
tenir la vie que de son Fils & d’elle à
laquelle comme au Fils, ils rendoient milles loüanges.
Et voicy
les honneurs qu’on à
rendu
à cette Dame pour eux.
A
LA VIERGE.
Vierge, le Ciel est beau, quand Diane blafarde
Descouvre
au firmament tant
d’Astres lumineux,
Mais
vous semblez plus belle
alors qu’on vous regarde
Au jour de vos vertus
loing des pechez hydeux.
L’air
est beau, quand le
vent & l’orage ne
force
Le
serain de Junon, en larmes
s’espancher,
Mais
vous le surpassez en
mesprisant la force
De
l’Ange de la nuict, du
monde & de la chair.
La terre semble belle en
la saison nouvelle
Mais
l’Hyver
l’enlaidit & luy ride sa peau,
Vierge
en toute saison vous
semblez toujours belle
Faisant
dans nostre Hyver
germer un renouveau.
O ! que belle est la mer
alors qu’elle est esgalle
Et
que son grand flot flotte
à petits flots ondez,
Mais
plus belle est
encor’ ceste mer Virginalle
Que
ne s’enfle jamais de
nos flots débordez.
Si donc la Lune du Ciel,
l’air & la terre
& l’Onde
Vous
cedent en beauté
autant qu’en
pureté,
Vous
doit-on pas chanter la
plus belle du monde
Et
vous nommer au monde, un
monde de beauté.
AUTRE.
L’
AN
1614. la soeur-veille de la Magdelaine
(
12) en
la
belle maison de Fontaine (
13)
à quatre lieües pres
Lysieux, arriva par la faute d’un palphrenier que le feu prit
à l’escurie environ sur la minuict, & ce
avec tel embrazement pour la matiere combustible qu’il y
trouva, qu’on vit plutost toute ceste escurie en feu,
& quatre ou cinq chevaux dedans bruslans (desquels on
n’en sçauva qu’un) que le secours pour y
remedier, toute la court estoit en feu pour les estincelles qui
voltigeoient fort loing & donnoient apprehension de la perte
encore de la Chappelle de ladicte maison, le feu gaigne & va
serpentant & avançant tousjours vers un cabinet
& galerie voisine, par mal’heur plaine de bois, en
sorte que le feu trouvant son aliment propre s’enflamma de
telle sorte, que tous ceux, qui estoient presens en petit nombre,
craignoient qu’il ne gaignast le grand logis qui y
aboutissoit, & commençoit on en à tirer
le plus precieux pour le degager des ravissantes flammes &
remedier aux advenües d’icelles. Mais quoi rien
n’eut arresté le cours & les efforts
d’un feu si violent, chacun estoit contemplant ce desastre la
douleur au coeur sans ouverture d’esperance que du
costé de Dieu, qu’eut-on sceu faire estant si peu
à si grand feu, de bon-heur se trouverent la deux Peres
Capucins qui y avoient presché ce jour là, qui
eurent recours à leurs armes ordinaires, excitant chacun
à concourir & s’unir à leurs
prieres pour faire un sort attaquant Dieu par importune requeste, ils
se mirent donc avec quelques autres à genoux en terre en la
court, & la le Predicateur voüa à Nostre
Dame, que si c’estoit son bon plaisir de faire paroistre ses
bien veillances ordinaires sur ce lieu (que la charité
& pieté des hostes d’iceluy leur faisoit
affectionner) qu’il iroit à son Eglise de Grace
à Honnefleur dire la Messe en action de grace &
inviteroit toute la Ville à y aller en Procession &
là qu’il y prescheroit ses loüanges,
& le miracle qu’il auroit veu, & aussi disant
les litanies & autres prieres que l’Eglise dedie
à la Vierge, sans celles qui partiroyent de leur
coeur touché d’une compassion
d’une si grande perte ne cessoient de conjurer la
bonté
de cette Dame à pancher & s’encliner vers
eux pour les secourir en tel besoin, ne voyant autres voyes selon le
jugement humain que ses misericordes. Merveille, leurs voeux
achevez le feu commence à demeurer bien demy-heure durant en
mesme estat, & aussi tost de tous costez accourut si grand
nombre de peuple inesperé, veu le temps de nuict &
la distance grande qu’il y à de là aux
maisons voisines & chacun travaillant tant d’un
courage animé d’enhaut que Dieu conduisant leurs
industries ils se rendirent maistres du feu, voire n’ayant
pris ce que chacun de premiere veüe luy accordoit volontiers.
Mais Dieu par les prieres de sa Mere qui l’en importunoit
retenoit la bride à ses flammes, si que ne passant point
depuis la priere & le voeu fait donna seulement
à cognoistre que Dieu y avoit mis sa main & nostre
Dame de Grace conferé ses graces chacun les en remercioit.
Et le voeu fut accompli par lesdits Peres Capucins le Dimanche
dedans l’Octave de l’Assumption de cette Vierge
(
14)
& la
predication faicte sur le mont où est son
Eglise, à l’Air, assistée de toute la
ville qui si estoit acheminée avec les processions qui
loüoyent Dieu & cette Dame qui faict des merveilles
à ceux qui humblement l’en requierent.
SONNET
En l’Honneur de la Mesme.
Il n’y à qu’un Soleil, dont
les vives splendeurs
Ebloüissent
du Ciel nostre
humaine prunelle,
Entre
toutes les fleurs la rose
est la plus belle
Le
Lys en sa blancheur noircit
toutes blancheurs.
Le miel est le plus doux
de toutes les douceurs :
La
perle en pureté se
trouve naturelle,
L’or
en prix & valeur
tous les metaux excelle
Et
le cher ambre-gris passe
toutes odeurs.
Mais plus que ce parfum
la Vierge est odoreuse,
Plus
pure que la perle, &
que l’Or precieuse,
Plus
blanche que le Lys, plus
douce que le miel,
Plus claire qu’un
Soleil, plus belle
qu’une Rose :
Toutesfois
je la dis, fleur
dans l’Espine esclose,
Lys,
Miel, Ambre, Soleil, Or
& Perle des Cieux.
HISTOIRE
ARRIVEE
L’An 1600
M
Aistre
Jacques Heroult Sr. de la Rüe, Docteur en
medecine,
& medecin ordinaire de feu Monseigneur le Mareschal de
Fervaques (
15) ,
tomba malade à Lysieux, d’une
defluxion
sur les paulmons accompagnée d’une fievre lente,
dont la substance des parties de son corps fut presque du tout
consommée, tellement que ne luy restant que la peau
& les os, il representoit plustost l’Image de la
mort, que d’une personne vivante. En cette grande &
facheuse maladie se voyant si bas, eut recours (touché
d’une saincte & secrette inspiration) aux prieres de
la bien-heureuse Vierge, promettant par voeu non seulement de
coeur, mais prononcé de bouche que s’il
plaisoit à Dieu luy redonner quelque force & vigueur
contre l’espoir de tout le monde il s’achemineroit
à l’Eglise de nostre Dame de Grace, pour
à luy rendre loüanges du recouvrement de sa
santé : le 26 d’Aoust, peu apres il se fit porter
sur une haquenée & encor qu’on ne jugeast
pas qu’il peut parvenir ou son affection le guidoit
consideré sa grande foiblesse & extenuation il
arriva toutesfoys dés le soir à Honnefleur,
& la nuit il commença à reposer si
naturellement que le lendemain au matin il eut assez de force pour
monter la montagne à pied & faire celebrer la Messe
en ladicte Chappelle avec telle ferveur de devotion que dés
l’heure il ressentit en son en son ame une extreme
consolation & liesse spirituelle, en son corps un accroissement
de vigueur, & en sa maladie tenuë pour incurable, un
evident soulagement & diminution des accidents plus importans
&
perilleux.
En memoire dequoy il composa ces vers.
Peuples ne cerchez point ces merveilles du Monde
Dont
le superbe front touchoit
jusques aux Cieux :
Et
ne traversez plus
l’Air, & la Terre, &
l’Onde,
Pour
voir des yeux mortels ces
temples des faux Dieux.
Delphes, Mansole,
Ephese, & ces trois pyramides,
De
la Grece l’honneur,
d’Egypte
l’ornement,
Ne
sont plus rien que poudre,
& dans leurs places vuides
Le
temps n’en à
laissé le moindre
fondement.
Une
Vierge à
fermé la bouche à leurs
oracles :
Et
leur grand Pan est mort
notre Sauveur naïssant :
Leurs
feintes Deitez cedans aux
vrays miracles
Ensemble
prindrent fin, comme
il alloit croissant.
C’est
en ce lieu
sacré, que sa Mere
l’honore
Tenant
celuy, qui tient
l’univers en ses mains
Ce
Verbe que le Ciel & que
la terre adore,
Jesus
l’unicque espoir
& salut des humains.
Hausse ton oeil mon
ame, en ce tableau contemple
Cette
perle du Monde en sa vive
couleur
Ce
Rameau tousjiours verd, la
gloire de ce Temple,
Qui
rapportant son fruict
n’a point perdu sa fleur.
C’est ce phare
planté sur le bord du
rivage
L’estoille
de la nuit,
nostre grand reconfort,
Qui
nous sert de
r’adresse, & qui loin du naufrage
Par
la main de son fils nous
reconduit au port.
EPITETES
ET QUALITEZ
HONORABLES DE LA VIERGE,
En forme d’Oraison tirée de
L’Escriture & des Peres.
R
OYNE
des Anges, saluée des Archanges,
reverée
des puissances, Maistresse des vertus, Duchesse des Principautez,
Princesse sur les Throsnes, la premiere apres Dieu & son fils,
grande Dame priez pour nous vils pecheurs qui sommes indignes de vous
nommer & prier. Royne des esleuz, Imperatrice de
l’univers, Puissante mediatrice aupres du tout puissant, O
Mere de Dieu, Vierge & Mere tout ensemble,
l’Esperance des viateurs apres Dieu, impetrez pour nous ce
que vous sçavez nous estre necessaire. O vous la femme
forte, plus belle que Rachel, plus gratieuse qu’Esther, plus
genereuse que Judith, plus officieuse qu’Abigail, quand
resentirons nous les effects de tant de perfections. O Advocate des
humains apres Dieu, Source de nostre bien, Fontaine de tout bon-heur,
l’Allegresse des Anges, la liesse des humains,
l’exemple des actifs, la joye des contemplatifs, le plaisir
amiable des bien-heureux en gloire priez pour nous qui vivons
tristement en ce val des miseres. Miracle de l’univers,
l’Estonnement des Philosophes, la merveille de la nature,
Vierge feconde enfantant, Vierge mere, Cité de refuge,
Temple de garentie, Maison du Dieu vivant, Arche de paix sois nous
propice en nos pauvretez & miseres. Cabinet glorieux
de mille dons du Saint Esprit, Sacraire precieux de ses graces faictes
que nous participions à ses saveurs & faictes nous
part des vostres. Image de vertu, la devotion de tous,
l’Effroy des diables, la consolation des affligez, Dame de
Paradis, Porte du Ciel, Estoille de mer donnez nous entrée
en ces lieux bien-heureux où vous sejournerez pour jamais.
Et si j’ose vous supplier ô gloire de
l’Eglise je le requiers avec tous les desirs de mon ame
(c’est trop peu) je vous conjure avec tous les souhaits quant
jamais en tous les amis de vostre doux fils Jesus, ô ne me
refusez pas tres-chere mere, je vous en supplie avec tout
l’Amour
des ardens Seraphins & la reverence que tous les bien-heureux
vous font, par l’Amour fort & chaste de toutes les
Vierges & martyres, que la vive foy enfonce ses racines avant
dedans nos coeurs, la fervente charité flambe de
plus en plus en nostre ame & la ferme esperance prenne ses
accroissemens de jour en jour en nous : à ce que par ces
Sainctes vertus, & votre secours special nous obtenions le bien
de jouïr de votre fils, & de vous voir notre Saincte
maistresse à qui nous voüons tres-volontiers nos
volontez pour jamais.
Ainsi
soit-il.
APPROBATION.
C
E
present traicté ne contient point
d’erreurs. Il
n’y à rien qui ne soit conforme à la
doctrine de l’Eglise. Faict à Roüen le
troisiesme jour de Juin. 1615.
Signé,
GUYION.
Vicaire General.
Notes
:
(
1)
Sur ces initiales, voyez l’Introduction, p.
XXX.
(
2)
Le Discours comprend huit pages. Il se compose de maximes
tirées de la Bible et d’allégories ;
une citation empruntée à Pline vient
s’y mêler.
(
3)
Noble homme Jean le Bys, sieur de Fontenay, est
l’éditeur de cet opuscule. On le trouve sous le
nom de M. de Fontenay dans diverses brochures qui sont relatives
à Notre-Dame-de-Grâce.
(
4)
Saint-Jean-Baptiste, son patron ; saint
François d’Assise, patron des Capucins. Ce passage
nous prouve le fait que ces religieux étaient
établis à Honfleur à la fin de
l’année 1614.
(
5)
Sans doute le plus ancien ex-voto qui ait
été «attaché» dans
la nouvelle chapelle de Notre-Dame-de-Grâce.
(
6)
Jean le Bys, sieur de Fontenay.
(
7)
Il faut lire : François de Chauvin, sieur de
Tonnetuit. Tortuict est une faute typographique pour Tontuict ou Le
Tontuit, forme que l’on trouve dans le pouillé de
Lisieux. Tonnetuit était une paroisse qui a
été réunie à
Saint-Benoît-d’Hébertot, en 1827.
(
8)
La barque se nommait la Bonne Adventure, du port de 100
tonnes. Ce navire était armé pour les
îles du Pérou, Brésil et autres lieux.
Les îles du Pérou désignent une partie
des Antilles.
(
9)
Les documents font connaître deux personnes
du nom de La Rocque en résidence à Honfleur
à la même époque,
c’est-à-dire en 1614 et 1615 : 1° Etienne
de la Rocque, écuyer, gentilhomme ordinaire de la chambre du
roi, gouverneur de Honfleur (1602-1619) ; 2° Gabriel de la
Rocque, écuyer. L’un et l’autre avaient
consenti des prêts d’argent à profit sur
le navire la Bonne Adventure. Etienne de la Rocque avait même
acheté un demi-quart de ce navire.
(
10)
Georges de Naguet, écuyer, sieur de
Saint-Georges, capitaine en la marine, achetait un seizième
du navire la Bonne Adventure, le 7 février 1616.
(
11)
Vers la fin du mois de septembre 1614. Le navire fut
désarmé et le voyage remis à
l’année suivante.
(
12)
Lire : « la surveille de la Magdelaine
», 20 juillet.
(
13)
Fontaine-la-Louvet, cant. Thiberville, arr. Bernay
(Eure).
(
14)
Dimanche, 21 août 1614.
(
15)
Guillaume IV de Hautemer, comte de Fervacques,
maréchal de France, né en 1538, mort en novembre
1613. Il servit aux batailles de Renty (1544), Saint-Quentin (1557),
Gravelines (1558), Dreux (1562) et Saint-Denis (1567). Lieutenant
général en Normandie. Maréchal de
France en 1597. (P. Anselme, Hist. généal. et
chronol. t. VII, p. 393).