INTRODUCTION
I
L’ANCIENNE
FONDATION DE LA CHAPELLE
DE NOTRE-DAME-DE-GRACE
En notre pays normand, çà et là,
dorment les ruines de nombreuses églises et de nombreux
monastères. Cependant, ça et là, on
voit encore sur le sol de la vieille province, soit tout en haut des
collines ou des promontoires, soit dans les vallées ou dans
les plaines, s’élever en l’honneur de la
Mère de Dieu d’antiques chapelles qui continuent
à être visitées par les
fidèles et qui portent au loin la renommée de
pèlerinages dont la mémoire a passé de
siècle en siècle. Il serait hors de propos de
consigner dans ces pages tous les sanctuaires votifs
dédiés à la Vierge et
situés en Normandie. Mais quel est le Normand, quel est le
touriste qui ne connaisse la célèbre chapelle de
Notre-Dame-de-Grâce, tout près de Honfleur,
à l’angle occidental de la baie formée
par l’embouchure de la Seine, au sommet d’un
côteau où le modeste édifice reste
invisible, caché sous les arbres séculaires qui
l’entourent ? C’est un des lieux les plus
pittoresques des côtes normandes, et ils sont sans nombre les
artistes qui, dans un sentiment tranquille, doux et rêveur,
ont reproduit, par la peinture ou le dessin, ces arbres, ces bois, ce
ciel et cet oratoire. Encore plus nombreux sont les
étrangers qui viennent, chaque année, admirer le
site majestueux d’où l’on domine un pays
de plus de dix lieues environnant. Mais combien peu connaissent
l’histoire de la chapelle de Notre-Dame-de-Grâce,
au moins en ce qui touche les anciens temps. Aussi avons-nous saisi
avec empressement l’occasion qui nous a
été aimablement offerte de tirer de
l’ombre des documents peu connus, de présenter
quelques notions nouvelles sur ce sanctuaire, d’en augmenter
ainsi les titres à l’intérêt
du public et des pèlerins.
Nos recherches pour retrouver, dans les ouvrages imprimés ou
manuscrits relatifs aux pèlerinages anciens et aux lieux de
dévotion, les traces de la chapelle de
Notre-Dame-de-Grâce sont demeurées sans
résultat (
1).
Tout ce qu’on possède de
détails historiques a été
soigneusement exposé par l’abbé Pierre
Vastel dans la brochure qu’il a publiée en 1833 (
2)
;
et ce tout est fort peu de chose (
3)
.
Mais nous ne dirons pas que
sa
Notice
soit sans valeur, même pour les premiers temps
sur lesquels elle fournit presque rien ; elle est d’autant
plus précieuse que nous n’avons pas
d’autre guide. L’abbé Vastel avait
desservi la chapelle de Grâce pendant dix-sept ans, de 1822
à 1839 ; prêtre fort lettré et
instruit, il avait compulsé de vieux papiers et il
s’était inspiré d’un ancien
manuscrit où les PP. Capucins, ses
prédécesseurs avant la Révolution,
avaient consigné ce qu’ils croyaient digne
d’être conservé à la
mémoire de leur ordre. Le vénérable
chapelain n’a donc pu donner que ce que les religieux
eux-mêmes avaient recueilli. Depuis un peu plus de soixante
ans, nous ne possédons plus le manuscrit des Capucins ; on
ne sait ce qu’il est devenu. Cependant, il n’est
point permis de douter que le manuscrit n’ait
existé (
4),
que les renseignements qui en ont
été tirés ne soient authentiques.
N’ayant jamais pu trouver l’acte de fondation de la
chapelle de Notre-Dame-de-Grâce, les Capucins
n’avaient pu dire quelle était l’origine
de cet oratoire que la piété du moyen
âge s’était plu à honorer,
quels en avaient été les possesseurs.
Pour ce qui se rapporte au premier état de la chapelle, le
manque d’informations, la distance considérable du
temps qui nous sépare de l’époque
où elle a été établie, la
médiocrité de sa condition aux siècles
passés, sa ruine enfin au XVIe siècle
n’ont jamais permis de fixer avec exactitude
l’année de sa fondation. Rien d’ailleurs
n’a été plus propre à
ensevelir dans l’oubli l’origine de cette chapelle
votive que les longs orages qui ont agité, divisé
et bouleversé la Normandie. Aujourd’hui
même que l’on possède des moyens
d’investigation que les PP. Capucins ne pouvaient avoir
autour d’eux, il est impossible d’indiquer une date
assurée et positive. A la vérité, on
en approche beaucoup ; on ne la possède pas. Mais la
récolte des documents est encore très
pénible, et il restera toujours des petits
problèmes historiques à propos desquels on devra
se résigner à ne pas obtenir de certitude
absolue. Or, pour le sujet qui nous occupe, sur quoi est-il possible
d’asseoir une certitude relative, en dehors du
témoignage des historiens normands qui fait
défaut ? Sur d’anciens textes et sur la tradition.
Nous nous efforcerons de nous en servir ; nous sommes
assurés que, quel que soit le résultat de nos
recherches, on nous lira avec indulgence.
II
L’ANCIENNE
CHAPELLE DE NOTRE-DAME-DE-GRACE
A-T-ELLE ÉTÉ UN PRIEURÉ
BÉNÉDICTIN ?
Formulée ainsi, la proposition a dès
l’abord l’apparence d’une conjecture.
Nous espérons démontrer qu’elle a des
probabilités en sa faveur et qu’elle
s’appuie même sur des preuves, ou, si
l’on veut, des commencements de preuve. Quoi qu’il
en soit, il n’est pas sans intérêt,
puisque nous cherchons à être
renseignés, de déterminer en premier lieu
l’état topographique, ecclésiastique et
administratif de la chapelle de Notre-Dame-de-Grâce avant la
Révolution.
1° Très anciennement, église ou chapelle,
lieu de pèlerinage sur la paroisse de
Saint-Pierre-d’Equemauville, archidiaconé de
Pont-Audemer, doyenné de Honfleur, diocèse de
Lisieux. Destruction au XVIe siècle, probablement dans la
première moitié de ce siècle ;
2° En 1620, nouvelle chapelle sous la même
invocation, bâtie sur autre emplacement, dotée de
nouveau, desservie par les Frères Mineurs Capucins, de
l’ordre de Saint-François. Ces religieux se
retirent de la chapelle dans les premiers mois de
l’année 1790 (
5)
;
3° En 1791, chapelle privée et non plus conventuelle
à la suite de son acquisition par la municipalité
de Honfleur (
6). A
ce moment, il se produit une modification
territoriale. La communauté ou paroisse
d’Equemauville est
dépossédée de la chapelle et de ses
dépendances. Chapelle, bâtiments, jardin, deux
acres de terre et plantations qui s’y rattachent sont
annexés à la commune de Honfleur. Le tout avait
été vendu comme bien national.
De ces indications il n’y a rien à retenir
qu’une seule chose, c’est que la nouvelle chapelle
n’a eu avec l’ancienne d’autre lien que
d’avoir recueilli pour elle, au même lieu, des
dévotions affermies et enracinées par un long
usage. D’autres traits sont fournis par la tradition.
Un point est acquis. La tradition orale transmise
d’âge en âge attribuait à un
duc de Normandie la fondation de la chapelle de
Notre-Dame-de-Grâce (
7).
Les Capucins avaient eu soin de la
consigner dans leurs annales (
8).
Elle nous est parvenue, en effet,
d’après eux seuls ; et comme il était
difficile de la renouveler, on s’est contenté de
l’exposer dans des résumés qui
n’ont qu’une valeur assez minime (
9).
C’est donc par une tradition conservée sur place
que nous savons que le fondateur de la chapelle de
Notre-Dame-de-Grâce a été un duc de
Normandie. Or, de quel duc s’agit-il ? On ne trouve, dit
l’abbé Vastel, que Robert surnommé le
Magnifique (
10).
D’après un autre auteur, il
paraît que cette désignation était
portée aux premières pages du manuscrit des PP.
Capucins (
11) ;
mais c’était par une pure
hypothèse qui était alors
généralement acceptée.
Une tradition orale qui se conserve pendant plusieurs
siècles s’altère
nécessairement. L’esprit populaire a
l’habitude de ramener toujours à certains noms
connus tous les faits d’une même
catégorie : les fondations de villes, les
créations d’églises ou
d’abbayes. Jadis avait-il à désigner un
grand bâtisseur d’églises ? Il nommait
de préférence à tous Robert le Diable
malgré les aventures romanesques et infernales qui avaient
inspiré les ménestrels et les jongleurs. Son
fils, le puissant duc Guillaume-le-Conquérant, ne venait
qu’en seconde ligne dans les souvenirs. Aussi, voit-on la
voix populaire attribuer non à lui mais à son
père, Robert le Diable, la fondation d’une
chapelle devenue un lieu de pèlerinage très
fréquenté. Il était
inévitable qu’on y songeât, mais on a
des raisons de croire qu’on s’est
trompé. Nous en savons aujourd’hui un peu plus
long sur les origines de la chapelle, grâce aux traces
qu’elles ont laissées dans les archives
monastiques. Ce sont des documents qu’il faut rechercher,
examiner, admettre ou rejeter.
Nous ne reviendrons pas sur l’indication
déjà donnée et qu’il ne faut
pas perdre de vue, à savoir que cette chapelle
était située sur la paroisse
d’Equemauville, paroisse dont le patronage appartenait au roi
par représentation des ducs de Normandie, et qui est
consacrée à saint Pierre.
Ce qui frappe tout d’abord, c’est de rencontrer
dans les pouillés du diocèse de Lisieux,
annotés et publiés par M. Aug. Le Prevost (
12),
la mention suivante :
prior de
Esquemeauvilla,
le prieur
d’Equemauville, taxé à 25 livres pour
les décimes. Ce prieur est placé parmi les
dignitaires de l’archidiaconé de Pont Audemer, au
cinquième rang, après l’abbé
de Saint-Wandrille et avant l’abbesse de la
Trinité de Caen. Rien ne fait connaître quel
était ce prieuré ni quel en était le
patron ou le collateur. Nous n’admettons pas, pour notre
compte, qu’il puisse être question, ici, de la
paroisse rurale. En effet, dans les mêmes catalogues ou
pouillés du diocèse, ne lit-on pas à
l’article du doyenné de Honfleur :
ecclesia de
Esquemeauvilla,
l’église
d’Equemauville, taxée à 50 livres pour
les décimes ? On est conduit de la sorte à
constater, au XIVe siècle, dans la même
circonscription ecclésiastique, l’existence de
deux établissements religieux qui ne peuvent point
être confondus : l’un prieuré
privé, l’autre église paroissiale et
publique sous l’invocation de saint Pierre. La
nécessité de les distinguer semble avoir
suggéré à M. Aug. Le Prevost la note
dont il a fait suivre les termes : « le prieur
d’Equemauville », en ajoutant « ce
prieuré était peut-être
Notre-Dame-de-Grâce (
13)
». Cette annotation nous a
mis en éveil ; elle a été le point de
départ de recherches qui ont fourni les seuls textes dont
nous puissions nous aider.
Voici donc ce que nous avons recueilli. Le
Chronicon centulense
(
14)
dans lequel Hariulf, moine de l’abbaye de Notre-Dame,
à Saint-Riquier, au diocèse d’Amiens, a
retracé l’histoire de ce monastère
depuis les origines jusqu’à
l’année 1104, contient deux chartes qui offrent un
intérêt incontestable. En
l’année 1023 (
15),
d’après
les meilleurs chonologistes, le bienheureux Angelran, abbé
de Saint-Riquier (1020-1045), remplit une mission auprès de
Richard II, duc de Normandie (996-1027). Il vint à Rouen et
prit la confiance de demander au duc quelque offrande pour son couvent.
Richard, protecteur des clercs et des moines (
16),
avait
continué l’édifice de Saint-Wandrille,
distribué des sommes considérables, fait venir
Guillaume, abbé de Saint-Bénigne, à
Dijon : il l’établit à
Fécamp et assigna à sa communauté le
revenu de plusieurs terres et seigneuries (
17).
Ce prince
n’eut garde de rejeter la prière
d’Angelran. Il lui fit don d’une église
qui est désignée ainsi : «
Consilio ergo
et suggestu nostrorum fidelium, decrevimus tradere perpetuo
prædicto sancto [Richario] et servis ejus,
ECCLESIAM
QUÆ SITA EST IN SCABELLIVILLA ».
Le duc Richard lui
donnait en aumône, par don irrévocable, une
église qui était située sur le
territoire d’Equemauville, à la condition
d’entretenir à perpétuité un
moine qui s’engagerait à prier pour le
père du duc, pour sa mère, pour le duc
lui-même, pour son épouse et ses enfants ;
qu’à partir de ce jour toute la famille de Richard
serait agrégée à la
communauté de Saint-Riquier et deviendrait participante de
toutes ses bonnes oeuvres (
18)
:
«
Præfatus vero
abbas et fratres sub testificatione
præsentis chirographi spoponderunt, quod, amore genitoris
nostri, nostro, et matris, conjugis et prolis, persona unius monachi
ipsius congregationis augeretur numerus
(
19)
» .
Avant d’aller plus loin, nous ferons une remarque. Des titres
anciens donnaient aux abbayes, aux prieurés, le nom
d’
ecclesia
pour les distinguer de l’
autel
proprement dit. Ils désignaient par ce terme, non pas une
paroisse, mais quelque chose de plus éminent comme
étaient les églises cathédrales,
abbatiales, collégiales ou prieurales dont les paroisses
n’étaient que les autels,
altaria.
Une
expression change de sens suivant le passage où elle se
trouve.
Vingt-cinq années après la donation,
l’église si généreusement
octroyée aux religieux de Saint-Riquier fut
convoitée par l’abbesse de Montivilliers, tante du
duc Guillaume-le-Bâtard. L’abbé Gervin
vint réclamer de l’équité du
duc la confirmation de ses droits (
20). Le
duc Guillaume consenti
à renouveler la charte de son bisaïeul et il ajouta
même quelques domaines. Les prétentions de
l’abbesse de Montivilliers, fondées sans doute sur
une prétendue donation dont on trouve les traces (
21),
ces
prétentions, disons-nous, furent mises à
néant, et les droits imprescriptibles de
l’abbé de Saint-Riquier affirmés
à perpétuité par un acte du 30 octobre
1048 (
22).
On voit donc l’abbesse de Montivilliers se rendre partie dans
la possession de «l’église»
d’Equemauville aumônée quelques
années auparavant aux moines de Saint-Riquier. Le fait est
à bien retenir. Il arriva, en effet,
qu’à six cents ans d’intervalle,
c’est-à-dire en 1630, une autre abbesse de
Montivilliers intervint dans l’installation des Capucins sur
le plateau de Grâce et leur fit don d’arbres qui
furent plantés autour de la nouvelle chapelle (
23). On
s’est montré surpris de cette action (
24). Il
faudrait peut-être, pour l’expliquer, remonter
très haut vers la fondation de
l’«église»
d’Equemauville pour laquelle Montivilliers et Saint-Riquier
se querellaient au XIe siècle.
Mais quelle était cette église ? La
localité où elle était
située est connue. Les mots
Scabellivilla,
Scamelivilla,
de la
Chronique
d’Hariulf (
25)
désignent
Equemauville, commune et paroisse du canton de Honfleur. A
quel établissement religieux le terme
ecclesia
est-il
applicable ? S’agit-il d’un
bénéfice paroissial ou de tout autre
bénéfice ? L’explication du texte de la
charte de Richard II repose donc sur une alternative. Dans le premier
cas, cette « ecclesia » serait la cure rurale
d’Equemauville qui ainsi aurait été
possédée par des moines avec tous les droits et
les revenus qu’elle tenait des institutions canoniques. On y
aurait alors rencontré non un curé proprement
dit, mais un vicaire perpétuel ou un prieur-curé,
car on sait que la règle de saint Benoît ne
permettait pas aux religieux qui suivaient cette règle
d’aller résider dans une cure ; ils commettaient
un prêtre séculier désigné
sous le nom de vicaire perpétuel et ils prenaient celui de
curés-primitifs. Nous ne croyons pas que cette organisation
ait existé à Equemauville.
Dans le second cas, la même
ecclesia
désignerait
une église ou une chapelle comme celle des
prieurés qui n’étaient pour la plupart
que des fermes dépendant des abbayes et dans lesquelles on
envoyait, pour les faire valoir, des religieux, tous
gouvernés par un prieur ou par un
prévôt.
Nous inclinons vers la seconde solution pour diverses raisons. On doit
d’abord être frappé de
l’expression employée :
ecclesiam
quæ
sita est in Scabellivilla,
une église qui est
située sur le territoire d’Equemauville. Nous
écartons l’idée que ces termes
désignent l’église paroissiale ;
évidemment ce n’était pas
l’église dominante de la paroisse, autrement on
lui en aurait donné le nom. Ils sont applicables
à tel autre édifice consacré au culte
(oratoire ou chapelle de prieuré), situé dans la
même circonscription ecclésiastique que
l’église rurale et séparé
d’elle. Les mots :
quæ
sita est in
se rencontrent
ailleurs (
26).
Il importe de tenir compte d’un autre trait. La donation
avait été faite à la condition
d’entretenir un religieux de l’ordre de saint
Benoît qui prierait pour la famille ducale. Ne peut-on voir
dans ces dispositions la création d’une chapelle
ou église privée à laquelle on
attache, à titre de bénéfice, une part
des dîmes du district paroissial sur lequel elle est
située, ce qui lui constitue un patrimoine distinct ?
Là encore il y a concordance entre notre exposé
et la tradition. Que nous dit, en effet, l’abbé
Vastel : « L’ancienne chapelle reposait sur un
terrain qui n’existe plus. Elle avait des
propriétés et un trait de dîmes sur des
fonds dont on ne voit pas la moindre trace. » Il ajoute :
« Son emplacement contenait une masure de certaine
étendue, puisqu’elle renfermait une maison
d’habitation et quelques bâtiments
nécessaires à l’exploitation de ses
biens et revenus
(
27)
. » Ces bâtiments
d’exploitation ne seraient-ils point ce que les receveurs de
la vicomté d’Auge nommaient : « la
grande
aux moignes de Saint-Riquier-en-Ponthieu, assise à
Esquemeauville (
28)
»
Il est indéniable que l’abbaye
bénédictine de Notre-Dame, à
Saint-Riquier, a possédé, sur la paroisse
d’Equemauville, un petit domaine dont la donation de Richard
II, en 1023, avait été l’origine. On en
retrouve les traces, au XIIe siècle, dans les
rôles de l’Echiquier. Voici les extraits qui
s’y rapportent sous l’année 1195.
Prepositus
de
Escamelvilla reddit compotum de 20 solid. 10 den. de
exitu terre Abbatis de Sancto Richero. In thesauro liberavit. Et
quietus est.
Robertus
de Ros reddit
compotum de 4 lib. de decima ejusdem Abbatis. In
thesauro liberavit. Et quietus est (
29).
Il ressort de ce fragment de comptes que l’abbaye de
Saint-Riquier versait à la recette fiscale des ducs de
Normandie un impôt foncier, et qu’en
l’année 1195 il s’y ajouta comme
sur-charge quatre livres de décimes. A nos yeux, ces biens
ont été l’ancien fonds de la chapelle
de Notre-Dame-de-Grâce composé de terres et de
dîmages.
En 1239, une contestation s’éleva à
propos des dîmes d’Equemauville, dans laquelle
figure un archidiacre de Caux nommé Jacques (magister
Jacobus archidiaconus Caleto), Jean de Saint-Evroult, archidiacre de
Lisieux, Hugues de Chevincourt, abbé de Saint-Riquier. Ce
dernier spécifiait que les produits des dîmes en
litige appartenaient soit à son monastère, soit
au curé bénéficier (
sive nobis qui
dicimus predictas ad nos pertinere, sive presbytero parochiali
(
30).
La possession de deux parts des grosses dîmes lui fut
maintenue.
Si le domaine paroissial et l’église
d’Equemauville avaient été en la
possession de l’abbaye de Saint-Riquier, en vertu de la
donation de Richard II, il semble qu’aucune discussion
n’aurait pu s‘élever sur le partage des
dîmes. Toutes les redevances paroissiales auraient
été portées à la grange des
moines de Saint-Riquier, qui serait devenue la grange
presbytérale. Pour qu’il en ait
été autrement, on est conduit à penser
qu’au XIIIe siècle il existait sur la paroisse un
autre établissement religieux auquel, sous le
contrôle de l’archidiacre, on attribuait deux parts
des dîmes.
L’ensemble du patrimoine de cette autre
« église », de ce
bénéfice aumôné à
Saint-Riquier, constitua un titre de dignité, un office
claustral, une prévôté. On sait que les
chapitres et les abbayes établissaient des
prévôts dans certains domaines
éloignés de leur siège et qui
demandaient une administration spéciale. Au nombre des
offices capitulaires de l’abbaye de Saint-Riquier, on
comptait la
prévôté
d’Equemauville dont
l’origine remontait
à la donation de Richard II, duc de Normandie (
31).
Il nous est parvenu le nom d’un moine
bénédictin qui, au XVe siècle,
était titulaire de la
prévôté d’Equemauville. Il se
nommait Guy Le Febvre, et le notaire apostolique qui en parle dans un
acte du 20 mai 1491, lui attribue les qualités de :
«
honestus vir Guido Fabri,
presbyter, commonachus dicte
ecclesie [
Sancti Richarii]
, et prior seu prepositus
prioratus seu
prepositure de Scabellivilla, vulgante Descameauvilla, Lexoviensis
diocesis, in ducatu Normannie juxta Honnefluctum supra mare
(
32).
» N’aurait-on pas le droit de voir, dans cet
office de prieur ou de prévôt, le
prior de
Esquemeauvilla dont le nom
mentionné dans les
pouillés du diocèse de Lisieux avait, il y a
longtemps, attiré l’attention de M. Aug. Le
Prevost ?
La présence d’un prieur ou
prévôt du prieuré ou de la
prévôté d’Equemauville dans
un document officiel de 1491 est d’autant plus
intéressante qu’elle est postérieure
aux Lettres de Louis XI, du mois de janvier 1479 (n. st.), portant
donation au chapitre de Notre-Dame de Cléry de droits de
patronage sur un grand nombre d’églises et de
chapelles de Normandie. La chapelle de Notre-Dame-de-Grâce
eut comme patrons les chanoines de Cléry, à
compter de ce temps jusqu’à sa destruction (
33).
Il ne peut pas y avoir confusion ; on remarquera une distinction
très nette, à cette époque, entre le
prieur d’Equemauville et le prêtre rural qui
desservait la paroisse. Cela ressort visiblement des documents que nous
venons de citer, et ceux-ci démontrent également
que l’institution primitive qui avait
déterminé les conditions de
propriété du prieuré ou
prévôté d’Equemauville resta
invariable. Il ne pouvait être donné au changement
de patronage d’en effacer les traces. Le patronage
était cessible séparément de la terre
quand il était aliéné en faveur des
ecclésiastiques. Sa cession n’entraînait
que le droit de nomination et de provision à tel
bénéfice, mais les terres et revenus
attachés au bénéfice restaient aux
propriétaires du sol (
34).
Voyons ce qui est arrivé par la suite. La chapelle est
ruinée ; tout ce qui l’entoure disparaît
dans un éboulement (
35).
L’oratoire reste donc
sans valeur propre, sans offrandes, sans oblations. Toutes choses
demeurant en l’état, telles qu’elles
pouvaient subsister, la chapelle de Notre-Dame-de-Grâce ne
suscita point de convoitise, personne n’en réclama
la jouissance exclusive. Mais il n’en fut pas de
même de ses revenus qui furent
considérés comme vacants. Profitant de cet
abandon, vers 1570, le curé-recteur d’Equemauville
s’imagina de les annexer aux autres dîmes
paroissiales. Les vieux titres furent exhumés, les droits de
chacun furent recherchés dans leur origine, et au bout du
compte pour mettre fin à un procès qui dura
trente-cinq ans (1570-1605), les religieux de Saint-Riquier
réunis en chapitre déclarèrent
qu’ils ne sauraient plus reconnaître ni indiquer
quelles terres étaient sujettes à la
prévôté d’Equemauville (
36).
En conséquence une amiable transaction termina le
différend (
37).
Tout était disparu : chapelle et
dîmes.
En résumé, on se trouve en présence
d’une preuve indirecte et provisoire. Ce qui
précède s’allie fort bien aux
conclusions suivantes. Personne ne pourra révoquer en doute
qu’il a existé sur le territoire
d’Equemauville une «église»
fondée vers l’année 1023 et
probablement avant cette date ; que son existence est
attestée par des titres de possession privée qui
n’ont jamais été démentis ;
que l’église n’était point
paroissiale : ses biens propres ont formé un
prieuré ou prévôté ; que ce
prieuré ou prévôté a
appartenu à l’abbaye Notre-Dame, à
Saint-Riquier-en-Ponthieu, jusqu’en
l’année 1605 (
38)
;
qu’un religieux de
ce monastère a pris le titre de prévôt
ou prieur d’Equemauville, cela pendant plus de quatre cents
ans. Nous voyons, de plus, que le patronage du
bénéfice a été
transféré à la collégiale
de Cléry (
39) ;
qu’un extrait des registres de ce
chapitre fait mention du patronage, en 1519, dans les termes qui
suivent :
Capella
seu heremitagium Beatæ Mariæ de
Gratia prope Honnefluctum
(
40).
Cette désignation
s’applique à l’ancienne chapelle de
Notre-Dame-de-Grâce, et ceci nous montre qu’une
chapelle de ce nom existait avant le règne de Louis XI (
41).
Retenons ces faits, sous toute réserve d’ailleurs,
car nous n’espérons pas avoir obtenu une
démonstration complète. Il peut se trouver
d’autres documents que ceux dont nous disposons. Mais les
données recueillies constituent, selon nous, une raison
suffisante de voir dans
«l’église» donnée
à Saint-Riquier, au XIe siècle,
l’origine de l’ancienne chapelle de
Notre-Dame-de-Grâce, et de rendre à celle-ci son
antique caractère de prieuré
bénédictin.
III
LA NOUVELLE CHAPELLE
DE NOTRE-DAME-DE-GRACE
Détruite à une époque dont on a
approximativement fixé la date à
l’année 1538, la chapelle de
Notre-Dame-de-Grâce ne s’est relevée de
ses ruines que vers l’année 1600 environ. Un
passage de l’opuscule qui est l’objet de notre
publication fait connaître qu’une messe fut
célébrée dans la chapelle au mois
d’août de cette année-là.
Cela rectifie ce que l’on savait jusqu’ici.
La chapelle actuelle, a dit l’abbé Vastel, a
été édifiée par les soins
pieux et la générosité d’un
M. de Fontenay, sur un terrain concédé par Mme de
Montpensier, qui permit également de prendre dans la
forêt de Touques huit chênes pour en faire la
charpente. Mais la première pensée de construire
une nouvelle chapelle, - les derniers vestiges de l’ancienne
ayant été abattus en 1602, - aurait appartenu
à un sieur Gonnier, employé au grenier
à sel ; il en jeta les fondements. M. de Fontenay,
« gentilhomme recommandable par sa
piété
et le crédit que lui donnait sa naissance »,
reprit
le projet et l’exécuta. Tel est, en
abrégé, le récit du
vénérable chapelain (
42).
On y
découvre matière à plusieurs remarques
intéressantes.
Nous trouvons tout d’abord très curieux que cet
auteur, qui avait sous les yeux le vieux manuscrit et les papiers des
PP. Capucins, n’ait pas désigné plus
clairement les personnes dont il parle. Il est difficile
d’admettre que, contemporaines des religieux de
Saint-François, ces personnes leur aient
été inconnues. C’est
précisément peut-être parce
qu’elles leur étaient connues que les Capucins ont
négligé de nous en transmettre les noms plus
nettement. Quoi qu’il en soit, nous devons
suppléer à l’insuffisance
d’informations précises, en même temps
rectifier des inexactitudes et nous arrêter un instant aux
noms cités et particulièrement à
l’un d’eux.
En ce qui concerne Mme de Montpensier, il n’y a aucun
embarras. Il s’agit de Henriette-Catherine de Joyeuse,
mariée à Henri de Bourbon, duc de Montpensier,
qui est décédé en 1608.
Après la mort de son mari, cette princesse
posséda la vicomté
héréditale d’Auge et de Roncheville.
C’est donc aux officiers de la vicomté, au
receveur général domanial, par exemple, si cet
office très lucratif existait au commencement du XVIIe
siècle, ou au lieutenant particulier, qui était
alors un Lambert d’Herbigny, c’est par les bureaux
de ces officiers, disons-nous, que durent d’abord passer les
deux fondateurs pour obtenir la cession d’un terrain. On
s’adressa ensuite à la duchesse de Montpensier :
mieux vaut s’adresser au bon Dieu qu’à
ses saints, c’est le commun proverbe.
Nous connaissons les deux fondateurs. Le premier se nommait Pierre
Gonnier. C’était un ancien tabellion royal au
siège de Honfleur, en exercice vers
l’année 1574 et postérieurement. En
1596 et jusqu’en 1608, on le retrouve en possession de
l’office de grenetier au magasin à sel, et il se
présente ainsi avec une dignité qui commande le
respect. La même déférence
était due à M. de Fontenay puisqu’il
remplit au magasin à sel les mêmes fonctions,
comme on va le voir, fonctions qui coûtaient cher et dont les
gages étaient modestes. Nous ne disons point qu’il
n’y avait pas d’accessoires.
Par pure imagination, un écrivain a cru voir dans le second
fondateur un « marquis » de Fontenay, intendant des
biens de la princesse de Montpensier (
43).
Il ne lui en aurait pas plus
coûté de le rattacher aux lignées des
Fontenay de l’Ile-de-France, ou du Poitou ou de Bretagne. Son
origine était tout autre.
M. de Fontenay s’appelait Jean le Bys. A ce nom patronymique
était venu s’ajouter un nom de terre, et ce
dernier, avec le temps, avait fait disparaître la
première appellation. Jean le Bys, sieur de Fontenay (
44),
figure en un grand nombre d’actes notariés. Dans
les plus anciens, il s’y qualifie
noble homme
; plus tard,
vers l’année 1608, la qualité
d’
écuyer
est ajoutée à son
nom (
45).
En 1576, suivant contrat du 30 juin, Jean le Bys, sieur de
Fontenay, avait épousé Catherine de Poilvillain,
fille de Robert de Poilvillain, écuyer, sieur de
Mont-à-Louveaux, domicilié en la paroisse de
Saint-Gatien-des-Bois. En 1599, il demeurait à Rouen, tenant
un emploi dans les fermes avec la qualité de :
« commis à la recette des francs fiefs et nouveaux
acquêts (
46).
» On trouve, à la
même époque, son frère en
résidence dans la même ville : Robert le Bys,
sieur de la Chapelle, contrôleur
général des gabelles en Normandie (1595),
receveur général des amendes et confiscations
(1598) ; puis, à Paris, conseiller du roi et
contrôleur de la marine de Ponant (1600), valet de chambre
ordinaire du roi, en 1608 (
47).
Vers l’année 1601 environ, Jean le Bys de Fontenay
avait trouvé l’occasion de traiter d’un
office de grenetier au magasin à sel de Honfleur ; il est
infiniment vraisemblable qu’il traita de l’office
de Pierre Gonnier (
48).
Venu se fixer à Honfleur,
où résidait son beau-frère, Jean de
Valsemé, avocat, et à peu de distance des
propriétés de sa femme, Jean le Bys
apparaît comme un receveur des gabelles et de taxes locales
(
49).
De nos jours, ses fonctions seraient celles qu’exerce
un receveur principal des douanes. En 1613, Jean le Bys
était remarié en secondes noces à
Lucrèce Grisel (
50).
Les deux époux
fondèrent, en l’église de
Saint-Catherine, une haute messe pour le jour
Saint-François, avec un
Libera
sur la tombe que les
fondateurs devaient faire mettre devant l’autel de la
chapelle Saint-Jean (
51).
Jean le Bys, sieur de Fontenay, vivait encore
à Honfleur en 1629 et 1630 (
52).
Il est
décédé en 1641 (
53).
A-t-il
laissé une postérité ? On
n’en sait rien.
Ces menus détails dont nous n’avons pu adoucir
l’ennui n’ont qu’un but, celui de
faciliter la lecture du livret réimprimé
ci-après (
54).
A le lire sans avertissement, on
n’en aurait pas reconnu l’auteur.
IV
LES PÈLERINAGES
L’opuscule est très rare ; l’exemplaire
qui a servi à la réimpression est
peut-être unique, si bien que l’on nous saura
gré de lui reconstituer une sorte d’histoire.
Voici son titre : «
Effects
mer//veillevx,
et admirables //
secovrs de la glorievse vierge // Marie ditte Nostre Dame de Grace,
pres // Honnefleur //. - Esprouuez et resentis par des personnes dignes
de Foy, // qui l’auoient inuoquée en leurs
necessitez. // - A Roven. // chez Nicolas Hamillon, demeurant deuant //
le grand Portail Saint Iean. // 1615. // Auec approbation
(
55).»
C’est, on le voit, un livret
d’édification qui a eu sa saison
éphémère et qui ne porte point de nom
d’auteur. Le titre est orné d’une
épigraphe latine empruntée au
Magnificat,
d’un quatrain et d’une vignette. Mais quel est
l’auteur ou tout au moins l’éditeur du
livret ? Des initiales placées au bas de la
dédicace :
A la Royne des
Cieux
suffisent pour nous
éclairer. On y lit : I. LE B. Un simple rapprochement
permettra de découvrir sous ce voile la personne que les
initiales désignent. C’est un fait
d’évidence et qui ne demande pas bien des
recherches si l’on veut bien tenir compte des remarques
présentées ci-dessus. Reconnaissons donc Jean le
Bys, grenetier puis receveur au magasin à sel de Honfleur,
le M. de Fontenay que l’on nous a montré comme le
premier des bienfaiteurs de la nouvelle chapelle de
Notre-Dame-de-Grâce, et qui pourrait, à juste
titre, passer pour en être le fondateur (
56).
Maintenant, il faudrait savoir s’il convient de
considérer Jean le Bys comme l’auteur du livret,
comme l’ayant rédigé. C’est
très incertain. Quant à nous, nous inclinons
à voir la main d’un prêtre ou celle
d’un religieux dans le ton dogmatique et pompeux du
Discours,
l’étalage
d’érudition, l’abus des citations
tirées de l’Ecriture et jusque dans les sonnets
mystiques dont chaque division est accompagnée. Notons, de
plus, ces mots écrits à la page 17 :
« et depuys fit composer ce sonnet ». Jean le Bys a
dû faire composer autre chose que le sonnet. Sans avoir
été tout à fait étranger
comme auteur à la rédaction des
Effects
merveilleux
puisqu’il en a signé la
dédicace, nous pensons que Jean le Bys en a surtout
été l’inspirateur et
l’éditeur.
Ce livret lui était utile. Depuis plusieurs
années, il avait réalisé le projet de
reconstruire la chapelle de Notre-Dame-de-Grâce.
L’oeuvre était terminée tant
bien que mal en 1615. Alors Jean le Bys devint impatient d’y
attirer les âmes pieuses et de stimuler le zèle
des pèlerins. Il s’agissait aussi d’y
attacher des desservants. S’étant
chargé de ce double fardeau, et persuadé que
d’autres seraient excités par son exemple, Jean le
Bys voulut raviver les souvenir de faits miraculeux, les
répandre, les mettre en valeur. Il le fit par le moyen
d‘un opuscule auquel peut-être
collaborèrent les PP. Capucins qui venaient justement
d’arriver à Honfleur.
« Les Capucins, dit l’historien Masseville, furent
appelez à Honfleur, au diocèse de Lisieux,
l’an 1614, par les habitans. Et leurs premiers bienfaiteurs
furent le sieur de la Roque, gouverneur de la ville, le marquis de
Villars de Brancas, et le sieur de Fontenay. Six ans après,
Marie de Bourbon, duchesse de Montpensier, leur donna la chapelle de
Notre-Dame-de-Grâce, située sur une montagne
auprès de la même ville de Honfleur, dont ils
firent un Hospice ou deux de leurs religieux résident sous
l’obéissance du gardien du couvent de la ville
(
57).
»
A partir de ce moment, on recueillit quelques offrandes. Les noms des
bienfaiteurs de marque nous sont parvenus (
58).
En voici deux que nous
joignons à celui de Jean le Bys de Fontenay. L’un
d’eux nommé M. de Villars est Georges de Brancas,
marquis puis duc de Villars, baron d’Oise, lieutenant
général au gouvernement de Normandie, gouverneur
du Havre, puis de Honfleur de 1626 à 1632. Tallemant des
Réaux a rapporté beaucoup de propos peu
charitables sur M. et Mme de Villars qu’il a
traités sans ménagement. A l’en croire,
ils auraient eu toutes sortes de raisons pour fonder des oeuvres
pieuses.
Le donateur de la cloche que notre annaliste nomme M. de Cerillac,
était le comte de Cerillac, propriétaire de
l’île de la Grenade, une des petites Antilles. En
1656-1657, s’embarquant au Havre pour aller prendre
possession de cette île, il s’arrêta
à Honfleur « avec les principaux de sa suite et
quelques familles de ces quartiers qui s’alloient
s’establir à la Grenade ; ils y
mangèrent jusqu’au dernier sol, et
n’ayant plus de quoi subsister ils vendirent leurs hardes, et
s’embarquèrent si gueux et si dépourvus
de provisions que la moitié fussent morts de
misère en chemin auparavant que de regagner les Isles si
nous eussions continué le voyage (
59).
»
C’est dans ces circonstances qu’une cloche a
été donnée à la chapelle de
Notre-Dame-de-Grâce et nommée par M. de Cerillac
et Mlle de Saint-Julien, de la famille des Saint-Pierre, seigneurs de
Saint-Julien-sur-Calonne.
D’autres bienfaiteurs sont plus connus, tels que les Bautot,
sieurs de la Rivière et de Meautrix ; les Nollent, sieurs de
Fatouville et Hébertot ; les Naguet, sieurs de Hellins et de
Saint-Georges de Pennedepie ; les Lambert, sieurs d’Herbigny
et du Mont-Saint-Jean ; enfin Olivier le Chevallier, avocat au
parlement de Rouen, fils d’Hélle le Chevallier,
capitaine de navire, lequel légua aux Capucins de
Grâce la somme de six cents livres, par testament du 17 avril
1664, et exprima le désir d’être
inhumé dans la chapelle de Grâce.
Notre dessein n’est pas de nous étendre ici sur
les dons et les offrandes ; nous nous bornerons donc aux indications
qui précèdent. Mais nous ne pouvons nous
dispenser d’entrer dans une autre particularité,
celle des pèlerinages. La tradition nous dit que depuis un
temps très reculé la renommée de la
chapelle de Notre-Dame-de-Grâce n’a
cessé d’y attirer une affluence de
pèlerins ;c’est un fait passé dont on
n’a qu’une connaissance indirecte par les souvenirs
qui en ont été conservés. On observe
directement le même fait de nos jours ; la tradition se
continue dans la simplicité primitive, notamment le premier
lundi de la Pentecôte. On se représente ainsi
toute une chaîne d’actes effectués, sans
interruption, depuis neuf cents ans environ.
L’abbé Vastel, dans son ouvrage, cite des exemples
multiples de pèlerinages (
60).
« Je les prends,
a-t-il dit, dans mon manuscrit comme au hasard. » Les
renseignements épars qui nous sont restés
permettent de reconnaître la plupart des noms que
l’ancien chapelain a relevés ; il est naturel que
nous ayons cherché à nous en informer :
l’occasion d’ailleurs est opportune.
Voici, par exemple, Mme de Blary, veuve de Benoist de Blary,
domiciliée à Touques. Le mousquetaire Thirel est
Jean Thirel, fils de Charles Thirel, sieur de Siglas, terre
située à peu de distance de Pont-Audemer ; il
partait pour Candie en 1669 avec une compagnie des mousquetaires
à cheval détachée de la maison du roi
et embarquée sur la flotte destinée à
porter secours aux Vénitiens (
61).
D’autres voeux ou pèlerinages se
rapportent à des marins «qui ont
été préservés du naufrage
par le secours de Notre-Dame-de-Grâce (
62)».
On
retrouve également leurs noms avec toutes les preuves de
l’identité (
63).
Ce sont : Jean Liébard maître du navire la
Marguerite-Françoise,
en
1668 ; - Guillaume Morin,
maître du
Saint-Antoine
en 1665, du
Saint-Nicolas,
en
1669. - M. de Turelle, capitaine des vaisseaux le
Fleuron,
en 1669,
le
Mercoeur,
en 1673 ; - Jean
Crestey, maître du
navire l’
Hirondelle,
en
1675, le
Saint-Joseph,
en
1676 ;
- Charles Postel, commandant la
Royale,
en 1679, et la
Notre-Dame-de-Grâce,
en 1681.
On voyait, en effet, des matelots revenir de
l’Amérique ou de Terre-Neuve, chanter dans les
rues de Honfleur le récit de leurs voyages et des cantiques
spirituels, gravir pieds nus la colline
vénérée pour aller recueillir leur
part des grâces attachées à
quelques-unes des anciennes fondations. Nous en citerons un exemple.
En 1646, un religieux carme de la province de Touraine prenait passage
à Saint-Nazaire pour les Antilles françaises. Il
débarquait à l’île de
Saint-Christophe vers le 15 septembre ; il y trouvait comme major un
sieur Auger, originaire de Normandie, comme gouverneur M. de Poincy,
général des îles
d’Amérique. Le P. Maurille de Saint-Michel
séjourna six mois à Saint-Christophe et revint en
France au printemps de l’année 1647 sur un vieux
navire que commandait le capitaine Bourgneu, de la ville de Honfleur,
en Normandie. A la hauteur des Açores, « nous
fusmes découvert, dit-il, par un navire turc qui nous donna
l’allarme chaude. Il nous chassa six heures durant avant que
de gaigner le vent sur nous ; pendant lesquelles chacun se mist en
devoir de défendre sa vie et sa liberté. Les uns
s’attachoient aux mousquets ; les autres aux canons et
mortiers ; d’autres aux piques qu’ils
étaloient sur le tillac, les graissans de sain vers la
pointe, afin qu’elles coulassent dans la main de
l’ennemy, s’il les vouloit empoigner à
l’assaut. Les uns attiroient les poudres à canon
et les boulets ; d’autres les haches,
épées, crampons de fer, et d’autres
essayoient leurs fusils et pistolets, chacun ayant interest dans
l’affaire….. Nos officiers jugèrent que
c’estoit un pirate de Salé en Barbarie. Il avoit
quinze pièces de canon, et nous eust pris sans faillir, si
nostre navire eust esté seul, car il n’avoit que
six ou sept pièces de batterie, gens recreuz et
fatigués, vieil vaisseau et chargé. Mais il
n’oza nous aborder et s’enfuit. »
Quelques semaines après s’être
trouvé à vingt lieues de l’Irlande et
avoir côtoyé « la mer de la
Grande-Bretagne », le navire mouilla dans le port du Havre
qu’il salua de trois coups de canon. Les passagers mirent
pied à terre et prirent le chemin de
l’église principale pour rendre grâces
à la Vierge avant toute autre chose. « Quant au
capitaine et officiers, ils réservèrent leur
action de grâce à une chapelle de
dévotion, près Honfleur, où nous
avions faict voeu pendant nos dangers d’aller avec
eux….. Nous nous rembarquasmes aussi-tost pour passer
à Honfleur, et y rendre nos voeux. Là
vous eussiez veu nos passagers aller deux à deux, pieds
nuds, mains jointes, chantans l’
Ave
Maria stella (de la
mesme façon que nous chantions dans le navire matin et soir)
et attirans des spectateurs de Honfleur des larmes de joye. Nous
arrivasmes en cet estat à cette chapelle, bastie sur une
éminence, servie par les RR. PP. Capucins, qui
n’en sont pas fort éloignez : où le
capitaine m’ayant convié de faire une exhortation
à nos passagers et matelots….. J’en fis
une que j’ay mis à la fin de ce discours pour y
servir de couronnement (
64).
»
Nous ne l’en exhumerons point ; elle y tient seize pages de
texte. Il nous suffit d’avoir montré quelle part
revient aux marins dans les pèlerinages.
L’opuscule qui nous occupe et auquel nous revenons en fournit
plusieurs autres exemples. Le plus intéressant est celui du
sieur « Tortuict Chauvin », d’abord
à cause de ce nom de Chauvin, ensuite parce que celui qui le
portait appartenait à la religion
réformée. Sous une orthographe
défectueuse, on reconnaît François de
Chauvin, sieur de Tonnetuit, né vers 1588, fils de Pierre de
Chauvin qui précéda Champlain au Canada, et comme
lui capitaine pour le roi en la marine. En 1614, François de
Chauvin commandait le navire la
Bonne
Adventure, armé
pour
les Antilles. Divers actes (
65)
font mention de cet armement et du
voyage qu’une tempête interrompit.
L’exactitude du récit des
Effects merveilleux
se
trouve ainsi prouvée.
Ajoutons, en terminant, que ce rarissime livret, après avoir
fait partie de la bibliothèque d’un amateur
havrais, appartient à la riche collection de M. Pelay, de
Rouen.
APPENDICES
I
EXTRACTUM FUIT AB UNO
EX REGISTRIS COLLATIONUM SEU PROVI-
VISIONUM BENEFICIORUM ECCLESIASTICORUM EPISCOPATUS LEXO-
VIENSIS ID QUOD SEQUITUR (66°.
Anno Domini (
67)…..
die secunda mensis Maii…..
vacans per obitum domini Anthonii Pothier, presbyteri, dum viveret,
etc….. Collata fuit per dominum Vicarium, domino Claudio Le
Grand, presbytero, absenti, in persona Petri Le Cornu, clerici,
procuratoris sui, ad præsentationem dominorum Decani et
Capituli capellæ regalis Ecclesiæ Beatæ
Mariæ de Cleriaco, ad Romanam Ecclesiam nullo medio
pertinentis, etc.
Anno Domini millesimo quingentesimo octavo, die secunda
mensis Januarii, capella seu heremitagium Beatæ
Mariæ de Gratia prope Honnefluctum, Lexoviensis diocesis,
vacans per obitum defuncti domini Claudii Le Grand, dum viveret
presbyteri ultimi, etc…… Collata fuit per dominum
Vicarium, Francisco Le Lazare, presbytero, absenti, in persona domini
Johannis Desquetot, presbyteri, sui procuratoris, ad
præsentationem dominorum Decani et Capituli capellæ
regalis Ecclesiæ Beatæ Mariæ de Cleriaco,
ad Romanam Ecclesiam nullo medio pertinentis. Presentibus Petro
Baudin , diacono, et Jacobo Carpentier, testibus.
Anno Domini millesimo quingentesimo vigesimo quinto, die secunda mensis
novembris, capella seu capellania Beatæ Mariæ de
Gratia prope Honnefluctum, Lexoviensis dioecesis, vacans per
obitum ultimi illius possessoris pacifici, collata fuit per dominum
Vicarium, magistro Jacobo Desmares, clerico, absenti, in persona domini
Johannis Beaufils, presbyteri, sui procuratoris, ad
præsentationem dominorum Decani et Capituli
Ecclesiæ collegiatæ et capellæ regalis
Beatæ Mariæ de Cleriaco, ad Ecclesiam Romanam nullo
medio pertinentis, ad causam Indulti regii per provisionem sibi
concessi.
(Arch. gén. des FF. Mineurs Capucins, à Rome. -
Province de Normandie. - Couvent de Honfleur.)
II
TRANSACTION ENTRE L’ABBAYE DE SAINT-RIQUIER
ET LE CURÉ D’ÉQUEMAUVILLE
(1605, 8 juillet).
Comme procès fut pendant et indécis en la cour du
Parlement à Rouen entre me Léger Housset,
prêtre, curé de la paroisse
d’Escameauville, diocèse de Lisieux, demandeur en
ajournement, en vertu du mandement de la cour du 30e jour de septembre
mil cinq cent quatre vingt seize, afin d’être
maintenu en la pleine possession et jouissance de toutes et chacunes
les dixmes de laditte paroisse d’Escameauville comme
à lui appartenantes à droit
général et commun primitivement à tous
autres non ayant droit spécial d’une part ; et les
religieux, prieur et couvent de Saint-Riquier en Picardie, au
diocèse d’Amiens, ayant pris faict et cause de
Michel Helliot, leur fermier, au droit par eux prétendus de
prendre et recueillir les deux tiers des dixmes et des grains
excroissants sur certains héritages par eux
appellés la
prévôté,
assise en laditte paroisse d’Escameauville, deffendeurs dudit
ajournement d’autre part ; en la suitte duquel
procès les parties auroient jà fait de grands
frais de part et d’autre tant en la jurisdiction du
Pontlevesque, où ledit procès auroit
été premièrement introduit et
commencé dès et en
précédant l’année 1570, que
depuis en laditte cour de Parlement et seroient obligés
d’en faire encore de plus grands ci-après pour
auxquels fuir et éviter et terminer lesd. discords et
acquérir repos entr’eux ledit Housset afin de
n’être diverti de la charge de pasteur en laquelle
il est obligé vacquer sans intermission, même pour
aucunement récompenser lesdits prieur, religieux et couvent
des frais et dépens par eux faits à la suite
dudit procès et pour en tout et partout faire leur condition
meilleure, fût entré en quelques offres qui
aurions été rapportées auxdits
religieux par vénérable et discrète
personne Dom Jean Martin, prieur, et Adrien Levasseur, religieux
profès de laditte abbaye, qui auroient
été cidevant commis et
députés pour aller faire la suitte dudit
procès en laditte ville de Rouen par la
communauté de laditte abbaye, sur lesquelles iceux religieux
et prieur capitulairement assemblés à son de
timbre en la manière accoutumée pour
délibérer des affaires de laditte abbaye,
auroient mûrement délibéré :
de sorte qu’après avoir
considéré et reconnu combien
l’événement dudit procès
étoit douteux et incertain et que difficillement ils
pouroient fournir titres valables et suffisans pour justifier
qu’ils eussent aucun droit spécial aux dixmes de
laditte paroisse d’Escameauville, moins encore enseigner de
la possession paisible et jouissance d’icelle par tems de
droit, considérant aussi le peu de prouffit qui leur
pourroit revenir desdites dixmes quand avec grands frais et coutages
ils auroient obtenu effet en cause qui ne se peut monter que
à quarante livres de ferme ou environ, chacun an, et que
laditte paroisse est distante de quarante-cinq ou cinquante lieues de
laditte abbaye, tellement que le droit par eux prétendu leur
seroit à présent et auroit
été longtems du tout inutile et plus à
charge qu’à prouffit ; ainsi que quand ils
auroient obtenus effet en cause ils ne pourroient reconnoistre ni
indiquer quels héritages sont sujets à laditte
prétendue prévôté joint
qu’ils n’ont aucun bien en la province de Normandie
que lesd. prétendues dixmes ; toutes lesquelles choses par
eux mûrement considéré et en sur ce
l’advis de conseil auxquels ils auroient
représenté tout ce que dessus même les
offres certaines à eux faites par ledit Housset ont
trouvé pour le prouffit et utilité de ladite
abbaye qu’ils doivent accepter lesdites offres faites par
ledit Housset, consentir et accorder qu’il fût
maintenu en la peine possession et jouissance de la totalité
des dixmes de laditte paroisse à leur préjudice
tant pour le passé que pour l’avenir, suivant
laquelle délibération, persistant ledit Housset
à ses offres, savoir faisons que cejourd’hui datte
des présentes se sont comparus en leurs personnes
vénérables et discrètes personnes
ledit Dom Jean Martin, prieur, Dom Jean Destaminil, sous-prieur et
aumônier, Samson de Bernay, Nicolas Bellenger, chantre, ledit
Adrien Levasseur, Pierre Lefebvre, Nicolas Vasseur, Adrien Le Prevost,
trésorier, Quentin de Cayeu, Antoine Bellenger, Jean Gand,
Philippes Waignart, Nicolas Perache, tous prêtres faisant le
nombre intégral de laditte abbaye de Saint-Riquier en
Ponthieu, diocèse d’Amiens, congregés,
assemblés de rechef à son de timbre en la
manière accoutumée, lesquels après
avoir de rechef longuement délibéré
dudit procès et offres faites par ledit Housset, de leur
bonne et franche volonté ont dit,
déclaré, disent et déclarent tant pour
eux que pour leurs successeurs, promettant faire ratifier et avoir tout
le contenu en ce présent contrat et transaction au sieur
abbé de laditte abbaye dans trois mois après
qu’il aura pris possession d’icelle,
qu’ils acquiescent audit procès, consentent et
accordent les fins et conclusions dudit Housset, renonchent ores et
pour l’avenir à jamais rien prétendre,
cueillir, ne demander aux dixmes de laditte paroisse de quelque nature
qu’elles soient, et du droit, si aucuns en avoient en
icelles, ils se sont dévestus et dessaisis, demettent et
dessaisissent par ces présentes au profit dudit
curé et de ses successeurs curés, veuillent et
entendent que lui et lesdits successeurs curés
d’icelle paroisse jouissent pleinement et paisiblement
desdites dixmes, ses circonstances et dépendances sans en
rien réserver ni retenir par lesdits religieux, prieur et
couvent, lesquels à cette fin ont subrogé et
subrogent ledit Housset ou ses successeurs audit
bénéfice à tous leurs droits, noms,
raisons, actions et sy lui accordent et consentent la pleine
mainlevée et délivrance des deniers provenans de
sequestre qui a été par arrêt de
laditte cour desdittes dixmes, même des fermages qui leur
pourroient être dus précédent ledit
sequestre, pour le payement desquels icelui Housset demeurera
subrogé en tous leurs droits, noms, raisons et actions pour
poursuivre et contraindre par toutes voyes dues et raisonnables les
personnes qui y sont obligeez tout ainsi qu’eussent fait ou
pu faire lesdits religieux, prieur et couvent au cas qu’ils
eussent obtenu effet en cause, en ce faisant déclarent
qu’ils ne veullent plus tenir audit procès et ont
pour agréable tout acquiescement qui pourroit avoir
été ci-devant fait par ledit Dom Jean Martin,
prieur, par eux de rechef pour ce expressément
envoyé en laditte cour de parlement de Rouen pour eux et en
leurs noms, même par tous autres leurs procureurs, avocat en
laditte cour de Parlement ou qui pourra ci-après
être fait ; le tout au moyen et parce que en faveur du
présent acquiescement et pour les causes et
considérations ci-devant déclarées
icelui Housset stipulant et ce acceptant par Jacques Boistard,
écuier, présent à tout ce que dessus
et pour cet effet par lui expressément envoyé,
à payer auxdits religieux, prieur et couvent la somme de six
cent livres pour être employé en achat de rentes
ou héritages qui seront et demeureront propres à
laditte abbaye et de telle nature que le droit par eux
prétendu sur les dixmes d’icelle paroisse, par le
contrat de laquelle acquisition sera fait mention comme elle aura
été faite des deniers provenans de la
présente transaction, de laquelle acquisition lesdits
religieux seront tenus faire délivrer extrait en bonne forme
audit Housset dans trois mois de ce jour au plustard, et au cas que
ledit remploi fut fait en acquisition de rente sujette à
rachat ils n’en pourront recevoir le raquit sinon en faisant
le remploi en autre rente ou héritage de pareille nature ;
et d’autant que ledit remploi ne peut être
présentement fait, ledit Boistard du consentement desdits
religieux, prieur et couvent, présent comme dessus, a garni
et déposé laditte somme de six cents livres
ès mains de Michel de Bernay, bourgeois de la ville
d’Abbeville, pour être par lui
délivrée toutesfois et quant besoin sera pour
être employée à l’effet que
dessus et non autrement pour la confirmation et autorisation, de
laquelle présente transaction ledit Housset pourra obtenir
en cour de Rouen et partout ailleurs telles lettres et
expéditions qu’il verra bon estre, lesquelles il
pourra faire enregistrer, homologuer et approuver pardevant tels juges
laïques ou ecclésiastiques que bon lui semblera, le
tout à ses dépens, sans que lesdits religieux,
prieur et couvent puissent être contraints ni sujet
d’y contrevenir en aucune chose ; seront aussi tenus lesdits
religieux et couvent faire mettre en la marge du cartulaire de laditte
abbaye en l’article faisant mention desdites dixmes comme
à la présente transaction et remploy ci-dessus
auront été faits pour éviter
qu’il n’en puisse être mû
procès à l’avenir, par ce moyen
lesdittes parties s’en sont allé hors de cours et
de procès sans dépens, dommages et
intérêts de part et d’autre ; pour
l’assurance duquel contrat ils ont obligé tous et
chacun les biens de laditte abbaye en tant que faire le peuvent et
spécialement ce qui sera acquis de la ditte somme de six
cents livres promettant tant pour eux que pour leurs successeurs
à l’avenir tenir, entretenir et avoir
agréable même par le sieur abbé
qu’ils ont promis faire ratiffier et à tous autres
qu’il appartiendra tout le contenu en la présente
transaction et acquiescement, renonchant jamais aller ne venir au
contraire. Ce fut fait et passé audit Saint-Riquier, au
couvent de laditte abbaie, en la présence et pardevant
Nicolas le Prevost et Antoine de Thigny, notaires royaux en la
prévôté dudit Saint-Riquier, esquelles
tous lesdicts religieux ci-dessus nommés
congrégez et assemblés pour cet effet au chapitre
de laditte abbaye, même ledit Boistard audit nom, ont
signé ces présentes, le vendredy huitiesme jour
de juillet, mil six cent cinq, devant midy.
(Arch. dép. de la Somme. Cartulaire de l’abbaye de
Saint-Riquier, fol. 191 verso.)
III
DÉLIBÉRATION
CAPITULAIRE DES RELIGIEUX DE
L’ABBAYE
DE SAINT-RIQUIER CONCERNANT LA PRÉVOTÉ
D’EQUEMAUVILLE.
(1606, 26 avril).
Nous prieur et religieux de l’abbaie de St-Riquier
conventuellement congregiez et assemblez en la manière
accoutumée, se seroit présenté dom
Adrien Levasseur, prévôt d’Escameauville
pour être maintenu en la possession et jouissance de laditte
prévôté qui est l’une des
dignités dépendans de cette communauté
en vertu et suivant la démission qu’en auroit
faite ci-devant dom Jean Destaminil, sous prieur et aumônier
de cette abbaye dernier et immédiat possesseur
d’icelle dignité en datte du
…… (
68)
au profit dudit Levasseur, suivant
laquelle démission ledit Levasseur auroit obtenu provisions
de laditte prevôté en datte du 22 avril 1604 pour
en jouir avec tous les honneurs, profits, revenus et
émolumens y afférans, et d’autant que
tout le revenu d’icelle
prévôté consiste totalement en une
petite portion de dixme sur le village dudit Escameauville,
diocèse de Lisieux, qui a esté fort longtemps
litigieux et en dispute entre me Léger Housset,
curé dudit lieu d’Escameauville, et nous, lequel
litige auroit cessé par le moyen du contrat de transaction
que nous aurions fait et passé pardevant les notaires royaux
résidens audit St-Riquier le 8e juillet 1605, en faveur
dudit Housset et ses successeurs curés audit lieu
d’Escamauville moyennant la somme de six cents livres que
nous avons reçue dudit Housset, pour icelle somme
être employée en d’autres immeubles qui
doivent tenir pareille nature que soulloit faire ladite portion de
dixme dudit lieu d’Escameauville, et laquelle somme de six
cents livres nous aurions acquis des héritiers de feu me
Nicolas Doresmieulx, vivant procureur et notaire en la
sénéchaussée de Ponthieu, la somme de
quarante-cinq livres de rente, icelle rente à prendre sur me
Nicolas le Prevost et Jacques Carpentier, procureur résidens
audit St-Riquier, moyennant la somme de 540 livres dont ledit Levasseur
nous a requis qu’en conséquence de laditte
provision il puisse entrer en pleine et entière jouissance
de laditte rente acquise, ensemble de ce qui pourra être
acquis ci-après des soixante livres qu’il reste
d’icelle somme de six cents livres. Et à
l’instant est intervenu dom Adrien le Prevost,
trésorier et procureur sindic d’icelle abbaye,
lequel en laditte qualité de sindic nous a requis
qu’au cas que ledit rembours se fasse du sort principal de
laditte rente que ledit Le Vasseur ni ses successeurs pourvus en
laditte dignité de prevost d’Escameauville ne
puissent recevoir ledit sort principal ains soit reçu
conventuellement et mis en mains bourgeoises pour être au
plutôt remployé en achat d’autre rente
ou immeubles qui seront et demeureront toujours de pareille nature,
nous ayant sur ce pris avis et délibération avons
consenti et accordé que ledit Le Vasseur,
prévôt d’Escameauville, et ses
successeurs pourvus avec office jouissent du courant et revenu de
laditte rente comme par ci-devant ont joui ses successeurs de laditte
portion de dixme d’Escameauville,
délaissée audit Housset et ses successeurs
curés dudit lieu que tant le contrat de transaction fait
avec ledit Housset que celui d’acquisition de laditte rente
avec cette présente délibération
seront enregistrés par le greffier d’icelle abbaye
au cartulaire des titres de cette maison et paraphés des
signatures de nos bailly et procureur d’office pour y avoir
recours toutes fois et quantes, et qu’advenant ledit rembours
le remploi en sera faite le plus diligemment que faire se pourra dont
les contrats qui seront faits seront pareillement
insérés audit cartulaire, desquels
délibération et consentement ledit procureur
sindic et ledit Levasseur ont requis acte, ce qu’avons
accordé pour servir et valloir selon la raison. Et afin que
le tout soit chose ferme et stable à
perpétuité nous avons signé ces
présentes de nos seings et à icelles fait apposer
le sceau de notre couvent. Fait en la présence de Nicolas le
Prevost et Jacques Carpentier, notaires royaux en la
prévôté dudit Saint-Riquier,
à ce par nous appelés, le vingt-sixiesme jour
d’avril mil six cent six.
(Arch.
dép. de la Somme, cartul. de Saint-Ruquier,
fol. 193).
IV
ANCIENS EX-VOTO
SUSPENDUS DANS LA CHAPELLE
DE NOTRE-DAME-DE-GRACE
Voeu fait : à Notre : Dame : de : Grâce :
par : Capne : Bin : Harang : d’Honfleur : Et : sont :
équipage : étant : encliné : dans : le
: N : l’
Oliver
: le : 17
: Janvier : 1724.
Voeu. fait . à . Ntre . Dame . De . Grace . Par . le . Capne
. Jean . le . Grix . De . Honfleur . et . son . équipages .
le . 21 . mars . 1754.
Voeu fait à Ntre Dame de Grâce Par Le
Capne Bellet Et son Equipage Sur le Navire le
Saint-André,
le 11 avril 1754.
Voeux faits à Ntre Dame de Grâce Par
Robert Bunel et son équipage sur le Nre la
Marie-Françoise,
le 22 et 30
novembre 1768.
Voeu fait à Notre Dame de Grace par le Capitaine
Loisel et son Equipage // Commandant le navire l’
Union,
d’Honfleur, en péril borné par la //
Terre, les Roches Dans une grande tempête. Le 30 septembre
1768. Sous les Isles Lucayes ou de Bahama. // Latitude nord, 27
degrés : Longitude, 81 degrés.
méridien de Paris. Partant de Port au Prince.
Plus
agité que ce
vaisseau
Quiconque veut braver la mort,
Dont
tu vois le péril
extrême
;
Se
vaincre et régner sur soi-même ;
Mondain,
reconnais ce tableau
:
Quiconque
veut surgir au port
De
tes passions c’est
l’emblème.
Doit
invoquer l’Etre suprême.
Voeu fait à Ntre Dame de Grâce Par
Alexandre Gilles et son Equipage sur le
Maréchal de
Brancas. Le 7
février 1770.
Voeu fait à Ntre Dame de Grace Par Joseph Bernard
Guillet sur le Navire la
Dauphine
ayant Fait Naufrage sur la banc
d’Anfard. Le 23 mars 1778.
Voeu fait par le Capne Liard sur le bateau
l’
Estoille
Allant
à la Guadeloupe. Le 24 avril
1782.
Sur le brick
Messager*
d’Honfleur. Voeu fait
à Notre Dame de Grâce par le Capne
Tréguilly et son équipage le 3 octobre 1784. -
Restauré en 1838 par les soins de M. Tréguilly.
Voeu fait à Ntre Dame de Grâce Par Etne
Julien-Amand Liard et son Equipage sur le Nre la
Gentille.
Le 24
septembre 1792.
Voeu fait à Ntre Dame de Grâce par le
Capne François Fortin d’Honfleur et son Equipage,
le 27° septembre 1795.
V
FAC-SIMILE. -
FRAGMENT DE LETTRE ET SIGNATURE
DE JEAN LE BYS, SIEUR DE FONTENAY
Notes
:
(
1)
Dans la
Neustria
sancta
(ms. latin 10,051, fol. 221 V°),
A. Du Moustier a consacré un article à une
église nommée Notre-Dame-de-Grâce, mais
il s’agit du prieuré situé sur la
paroisse de Saint Pierre-de-Bailleul (Eure).
(
2)
Notice
historique sur
l’ancienne et la nouvelle chapelle
de Notre-Dame-de-Grâce,
etc., par L. V. C. D. G. (Havre,
imp. Cercelet, 1833, in 8°).
(
3)
Le
Dictionnaire
géogr.,
hist., descriptif,
archéologique des pèlerinages,
etc.
(édit. Migne, 1851, 2 vol. gr. in-8°), ne donne pas
plus de renseignements détaillés.
(
4)
M. Thomas, ancien commissaire de la Marine, avait vu et lu ce
manuscrit en 1833 (
Histoire de
Honfleur, p. 334).
(
5)
Le P. Firmin, gardien des Capucins de Honfleur, donna la
déclaration des biens de la chapelle de
N.-D.-de-Grâce, le 18 janvier 1790. - Délib.
munic., reg. 110, fol. 59.
(
6)
Acte de vente du 19 février 1791.
(
7)
Vastel,
Notice
hist.,
p.
15. - Claudius Lavergne.
Notice hist.
sur la chapelle de Notre-Dame-de-Grâce de Honfleur,
p.
22
(Honfleur, 1865, br. in-8°).
(
8)
Thomas,
hist.
de Honfleur,
p. 332. - A. Pannier,
Notre-Dame-de-Grâce
dans
Journal
de Honfleur
(juin 1868).
(
9)
Notre-Dame-de-Grâce,
histoire de la chapelle, par
C. de
B. (Honfleur, 1851). -
Hist. de la
chapelle de
Notre-Dame-de-Grâce
(Honfleur, 1881).
(
10)
Vastel,
Notice
hist.,
p. 17.
(
11)
Thomas,
Hist.
de Honfleur,
p. 334.
(
12)
Mém.
Soc. ant. de
Normandie. t. XIII, p. 1. -
De
Formeville,
Hist. de
l’ancien
évêché-comté de Lisieux,
t.
Ier, p. xlij et xliij.
(
13)
De Formeville,
Hist. de
l’ancien
évêché- comté de Lisieux,
t. Ier, p. xlij, note 4.
(
14)
Hariulf,
Chronique
de
l’abbaye de Saint-Riquier,
publiée par F. Lot. (Paris, 1894, in-8°). - Cf.
Bibl. nat, ms. latin 11733.
(
15)
Le 2 des ides de mars au plus tard de l’année
1023.
(
16)
Benoist,
Chron.
des ducs de
Normandie, t.II, p. 387. -
Wace,
Roman
de Rou, t. Ier, p. 301.
(
17)
Neustria
pia, p. 210,
215, 218. -
Gallia
Christ., t.
XI, col.
202, 203.
(
18)
Hénocque,
Hist. de la
ville et de l’abbaye
de Saint-Riquier, t. Ier, p.
320.
(
19)
Chron.
d’Hariulf,
p. 185 (éd. Lot).
(
20)
D’Achery,
Spicilegium,
t. IV, p. 574. - Histor. de
Fr., t. XI, p. 132. - Mabillon,
Annales
ord. S. Ben., t. IV, p. 496.
-
Gallia
christ., t. X, col.
1,249, 1,250 et t. XI, col. 282. -
Hénocque,
Hist. de
l’abbaye de Saint-Riquier,
t.
Ier, p. 351.
(
21)
Gallia
christ., t. XI,
app., col. 326.
(
22)
Chron.
d’Hariulf,
p. 224 (éd. Lot). - Le 3
des calendes de novembre 1048.
(
23)
Vastel,
Notice
hist.,
p. 13.
(
24)
Thomas,
Hist.
de Honfleur,
p. 339, à la note.
(
25)
Chron.
d’Hariulf
(éd. Lot), p. 177, 184,
185, 223, 224, 315, 316.
(
26)
On lit dans une charte de 1143 relative à
l’église de Saint-Lô, à
Bourg-Achard :
ecclesia S. Laudi
quæ sita est in
Burgo-Achardi.
C’est le prieuré de
Saint-Lô. - D. Pommeraye,
Hist.
de l’abbaye royale
de Saint-Ouen (Rouen, 1662,
in-fol.), p. 146.
(
27)
Vastel,
Notice
hist.,
p. 15 et 16. - Thomas,
Hist. de
Honfleur, p. 335.
(
28)
Comptes de Ch. Castellain, receveur de la duchesse
d’Orléans en la vicomté
d’Auge (‘1472-1481). - Bibl. nat., mss. nouv. acq.
fr. 5275 et 5276.
(
29)
Mém.
Soc. ant. Normandie,
t. XV, p. 44 (
Magni Rot.
scac. Norm.)
(
30)
Pièce orig. en parchemin que nous avons acquise
à la librairie normande d’Ernest Dumont.
C’est un vidimus du 20 mai 1491 donné par Jean de
la Chapelle, prêtre, maire ès arts et notaire
apostolique qui a laissé une
Cronica
abbreviata dominorum
abbatum Sancti Richarii,
publiée en 1856 et
réimprimée en 1893 par E. Prarond.
Le vidimus, probablement un autographe, est revêtu de la
signature de Jean de la Chapelle. Il contient le texte de cinq
documents : 1° les deux actes que l’on trouve dans la
Chron.
d’Hariulf, (p.
185 et 224, éd. Lot)
2° une lettre de Hugues, abbé de Saint-Riquier, du
20 décembre 1239 ; 3° une lettre de Guillaume de
Pont-de-l’Arche, évêque de Lisieux, du
24 déc. 1239 ; 4° un acte de reconnaissance
passé par Jacques, archidiacre de Caux, devant le chapitre
de Saint-Riquier en février 1240.
(
31)
Arch. dép. de la Somme ; Inventaire des titres et
papiers de l’abbaye royale de Saint-Riquier, t. IV,
années 1781 et 1782. - Cf. Darsy,
Bénéfices
de
l’église
d’Amiens, etc., t.
II, p. 250.
(
32)
Vidimus du 20 mai 1491, cité plus haut.
(
33)
Pouillé du diocèse de Lisieux. - Vastel,
Notice
hist., p. 16. - Voy.
à l’Appendice la
pièce n° Ier.
(
34)
Traité
des droits
honorifiques, t. Ier, p.
144-147
(Paris, 1772, 2 vol. in-8°).
(
35)
Vastel,
Notice
hist.,
p. 15, 19.
(
36)
Hénocque,
Hist. de
l’abbaye de
Saint-Riquier, t. II, p.
224-226.
(
37)
Appendice nos II et III.
(
38)
Hénocque,
Hist. de
l’abbaye de
Saint-Riquier, t. II, p.
224-226.
(
39)
Le chapitre de Cléry eut la collation
d’autres chapelles de valeur aussi médiocre, telle
que la chapelle de Saint-Philbert, à Saint-Gatien (arr. de
Pont-l’Evêque, cant. Honfleur).
(
40)
Voy. à l’Appendice, n° Ier.
(
41)
Louis XI donna au chapitre de Cléry 4,000 l. de rente
sur certains fiefs, terres et héritages assis en Normandie.
Ce Chapitre eut la justice, la garde-noble, les amendes ; il eut aussi
le patronage des églises. -
Ord.
des Rois de Fr., t.
XVIII, p. 357.
(
42)
Vastel,
Notice
hist.,
p. 19.
(
43)
Claudius Lavergne,
Notice
hist. sur la chapelle de
N.-D.-de-Grâce, p . 24.
(
44)
Nous ne savons où cette terre est située. Le
Dict.
hist. de l’Eure (t.
II,
p. 355) fait mention
d’une famille Le Bys, à La Haye-Saint-Sylvestre,
canton de Rugles.
(
45)
Min. du tabellionage d’Auge, 4 mai 1608, 15 mai 1608.
(
46)
Min. du tabell. d’Auge, 18 juillet 1599 ; - 5 novembre
1606.
(
47)
Arch. dép. de la Seine-Inf. Mémoriaux de la
Chambre des comptes. reg. 12, fol. 96 ; Bureau des finances, reg. C
1279 ; - Min. du tabell. d’Auge, 7 septembre 1600 et 6
septembre 1608.
(
48)
Mémoriaux de la Chambre des comptes de Normandie, reg.
18, fol. 76.
(
49)
Min. du tabell. d’Auge, 5 nov. 1606 ; 12 mai 1607.
(
50)
Min. du tabell. d’Auge, 22 octobre 1613.
(
51)
Min. du tabell. d’Auge, 25 mars 1614.
(
52)
Min. du tabell. d’Auge, 23 mai 1629.
(
53)
Vastel,
Notice
hist.,
p.
144.
(
54)
Il a été mentionné par Ed.
Frère,
Manuel du Bibliographe
normand, t. Ier, p. 425.
(
55)
Nous avons ajouté au bas des pages, entre [ ], la
pagination absente.
(
56)
Vastel,
Notice
hist.,
p. 144.
(
57)
De Masseville,
Hist. sommaire
de Normandie,
(éd.
1714), t. VI, p. 346.
(
58)
Vastel,
Notice
hist.,
p. 20, 21, 24, 28, 145.
(
59)
Du Tertre,
Hist.
gén.
des Antilles, t. Ier, p. 517.
(
60)
Vastel,
Notice
hist.,
p. 86-96. - Nous donnons dans
l’Appendice, n° IV, une liste des anciens
ex-voto
qui subsistent encore.
(
61)
Eug. Sue.
Hist.
de la marine,
t. II, p. 81. - Jal,
Abraham
Duquesne et la marine de son temps,
t. Ier, p. 574-580.
(
62)
Vastel,
Notice
hist.,
p. 127-132.
(
63)
Arch. mun. de Honfleur ; reg. de l’amirauté :
rapports de mer et congés des années 1636
à 1719.
(
64)
Maurille de S. Michel.
Voyage
des isles Camercanes en
l’Amérique qui font partie des Indes
occidentales, etc. p.
231-244, (Paris, Jean de la Caille, 1653).
(
65)
Min. du tabell. d’Auge, juillet, septembre et octobre
1614. - Cf.
Documents relatifs
à la marine normande,
p.
72, 210, 211 (Soc. Hist. de Normandie).
(
66)
Nous devons cet extrait à l’obligeance du P.
Edouard d’Alençon, archiviste des FF. Min.
Capucins, à Rome.
(
67)
Date en blanc.
(
68)
En blanc.