MONTAIGNE, Michel Eyquem de (1533 - 1592)
"Il est incertain où la mort nous attende, attendons la partout. La premeditation de la mort est premeditation de la liberté. Qui a apris à mourir, il a desapris à servir. Le sçavoir mourir nous afranchit de toute subjection et contraincte. Il n'y a rien de mal en la vie pour celuy qui a bien comprins que la privation de la vie n'est pas mal."
Montaigne, Essais, I, 20, Que philosopher c'est apprendre à mourir, p. 85 éd. Pléiade."Un suffisant lecteur descouvre souvant ès escrits d'autruy des perfections autres que celles que l'autheur y a mises et apperceües, et y preste des sens et des visages plus riches."
Montaigne, Essais, I, XXIV, Divers Evenemens de mesme Conseil, p. 126 éd. Pléiade.
(Cf. Paul Valéry)"Il n'y a que les fols certains et resolus."
Montaigne, Essais, I, XXVI, De l'Institution des Enfans, p. 150 éd. Pléiade"On nous aprens à vivre quand la vie est passée."
Montaigne, Essais, I, XXVI, De l'Institution des Enfans, p. 162 éd. Pléiade"Si on me presse de dire pourquoy je l'aymois, je sens que cela ne se peut exprimer, qu'en respondant: Par ce que c'estoit luy; par ce que c'estoit moy."
Montaigne, Essais, I, XXVIII, De l'Amitié, p. 187 éd. Pléiade"Nous estions à moitié de tout; il me semble que je luy derobe sa part."
Montaigne, Essais, I, XXVIII, De l'Amitié, p. 192 éd. Pléiade"J'estois desjà si fait et accoustumé à estre deuxiesme par tout, qu'il me semble n'estre plus qu'à demy."
Montaigne, Essais, I, XXVIII, De l'Amitié, p. 192 éd. Pléiade"L'ancien Menander disoit celuy-là heureux, qui avoit peu rencontrer seulement l'ombre d'un amy: il avoit certes raison de le dire, mesmes s'il en avoit tasté. Car, à la verité, si je compare tout le reste de ma vie, quoy qu'avec la grace de Dieu je l'aye passée douce, aisée et, sauf la perte d'un tel amy, exempte d'affliction poisante, pleine de tranquillité d'esprit, ayant prins en payement mes commoditez naturelles et originelles, sans en rechercher d'autres; si je la compare, dis-je, toute, aux quatre années, qu'il m'a esté donné de jouyr de la douce compagnie et societé de ce personnage, ce n'est que fumée, ce n'est qu'une nuict obscure et ennuyeuse. Depuis le jour que je le perdy, (...) je ne fay que trainer languissant; et les plaisirs mesmes qui s'offrent à moy, au lieu de me consoler, me redoublent le regret de sa perte. Nous estions à moitié de tout; il me semble que je luy desrobe sa part, (...). J'estois desjà si faict et accoustumé à estre deuxiesme par tout, qu'il me semble n'estre plus qu'à demy (...).
Il n'est action ou imagination, où je ne le trouve à dire, comme si eust-il bien faict à moy. Car de mesme qu'il me surpassoit d'une distance infinie en toute autre suffisance et vertu, aussi faisoit-il au devoir de l'amitié."
Montaigne, Essais, I, XXVIII, De l'Amitié, p. 192 éd. Pléiade"J'aime les natures temperées et moyennes."
Montaigne, Essais, I, XXX, De la Moderation, p. 195 éd. Pléiade"Or je trouve, pour revenir à mon propos, qu'il n'y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu'on m'en a rapporté, sinon que chacun appelle barbarie, ce qui n'est pas de son usage; comme de vray nous n'avons autre mire de la verité et de la raison que l'exemple et idée des opinions et usances du païs où nous sommes. Là est tousjours la parfaicte religion, la parfaicte police, perfect et accomply usage de toutes choses. Ils sont sauvages, de mesmes que nous appellons sauvages les fruicts que nature, de soy et de son progrez ordinaire, a produicts: là où, à la verité, ce sont ceux que nous avons alterez par nostre artifice et destournez de l'ordre commun, que nous devrions appeller plustost sauvages. En ceux là sont vives et vigoureuses les vrayes et plus utiles et naturelles vertus et proprietez, lesquelles nous avons abbastardies en ceux-cy, et les avons seulemnt accommodées au plaisir de nostre goust corrompu."
Montaigne, Essais, I, 31, Des cannibales, p. 203 éd. Pléiade."Considerons donq pour cette heure l'homme seul, sans secours estranger, armé seulement de ses armes, et depourveu de la grace et cognoissance divine, qui est de tout son honneur, sa force et le fondement de son estre. Voyons comment il a de tenue en ce bel equipage. (...) Est-il possible de rien imaginer si ridicule que cette miserable et chetive creature, qui n'est pas seulement maistresse de soy, exposée aux offences de toutes choses, se die maistresse et emperiere de l'univers, duquel il n'est pas en sa puissance de cognoistre la moindre partie, tant s'en faut de la commander?"
Montaigne, Essais, II, XII, Apologie de Raimond Sebond, p. 427 éd. Pléiade
(Cf. Rousseau, Discours sur l'Origine de l'Inégalité)"La presomption est nostre maladie naturelle et originelle. La plus calamiteuse et fraile de toutes les creatures, c'est l'homme, et quant et quant la plus orgueilleuse."
Montaigne, Essais, II, XII, Apologie de Raimond Sebond, p. 429 éd. Pléiade"Il nous faut abestir pour nous assagir, et nous esblouir pour nous guider."
Montaigne, Essais, II, XII, Apologie de Raimond Sebond, p. 472 éd. Pléiade
(Cf. Pascal, Pensées, 233 Br.: "Naturellement même cela vous fera croire et vous abêtira.")"Le soing de s'augmenter en sagesse et en science, ce fut la premiere ruine du genre humain; c'est la voye par où il s'est precipité à la damnation eternelle."
Montaigne, Essais, II, XII, Apologie de Raimond Sebond, p. 478 éd. Pléiade
(Cf. Rousseau, Discours)"Les choses les plus ignorées sont plus propres à estre deifiées."
Montaigne, Essais, II, XII, Apologie de Raimond Sebond, p. 497 éd. Pléiade"Que sçay-je?"
Montaigne, Essais, II, XII, Apologie de Raimond Sebond, p. 508 éd. Pléiade"L'homme est bien insensé. Il ne sçauroit forger un ciron, et forge des Dieux à douzaines."
Montaigne, Essais, II, XII, Apologie de Raimond Sebond, p. 511 éd. Pléiade"En mes escris mesmes je ne retrouve pas toujours l'air de ma premiere imagination; je ne sçay ce que j'ay voulu dire, et m'eschaude souvent à corriger et y mettre un nouveau sens, pour avoir perdu le premier, qui valloit mieux."
Montaigne, Essais, II, XII, Apologie de Raimond Sebond, p. 549 éd. Pléiade
(Cf. Paul Valéry)"Car ce que nostre raison nous y conseille de plus vraysemblable, c'est generalement à chacun d'obeir aux loix de son pays, comme est l'advis de Socrates inspiré, dict-il, d'un conseil divin."
Montaigne, Essais, II, XII, Apologie de Raimond Sebond, p. 562 éd. Pléiade"Quelle vérité que ces montagnes bornent, qui est mensonge au monde qui se tient au delà?"
Montaigne, Essais, II, XII, Apologie de Raimond Sebond, p. 563 éd. Pléiade
(Cf. Pascal, Pensées, 294 Br.: "Vérité au deçà des Pyrénées, erreur au delà.")"Les sens sont le commencement et la fin de l'humaine cognoissance."
Montaigne, Essais, II, XII, Apologie de Raimond Sebond, p. 572 éd. Pléiade"Qu'on jette une poutre entre ces deux tours, d'une grosseur telle qu'il nous la faut à nous promener dessus: il n'y a sagesse philosophique de si grande fermeté qui puisse nous donner courage d'y marcher comme nous le ferions, si elle estoit à terre."
Montaigne, Essais, II, XII, Apologie de Raimond Sebond, p. 579 éd. Pléiade
(Cf. Pascal, Pensées, 82 Br.: "Le plus grand philosophe du monde, sur une planche plus large qu'il ne faut, s'il y a au-dessous un précipice, quoique sa raison le convainque de sa sûreté, son imagination prévaudra. Plusieurs n'en sauraient soutenir la pensée sans pâlir est suer.")"O la vile chose, dit-il, et abjecte, que l'homme, s'il ne s'esleve au dessus de l'humanité! Voylà un bon mot et un utile desir, mais pareillement absurde. Car de faire la poignée plus grande que le poing, la brassée plus grande que le bras, et d'esperer enjamber plus que de l'estanduë de noz jambes, cela est impossible et monstrueux. Ny que l'homme se monte au dessus de soy et de l'humanité: car il ne peut voir que de ses yeux, ny saisir que de ses prises. Il s'eslevera si Dieu luy preste extraordinairement la main; il s'eslevera, abandonnant et renonçant à ses propres moyens, et se laissant hausser et souslever par les moyens purement celestes."
Montaigne, Essais, II, 12, Apologie de Raimond Sebond, p. 588 éd. Pléiade."J'en suis arrosé, mais non pas teint."
Montaigne, Essais, II, XVII, De la Praesumption, p. 618 éd. Pléiade."Le monde regarde toujours vis à vis; moy, je remplie ma veue au dedans, je la plante, je l'amuse là. Chacun regarde devant soy; moy, je regarde dedans moy: je n'ay affaire qu'à moy, je me considere sans cesse, je me controlle, je me gouste. Les autres vont tousjours ailleurs, s'ils pensent bien; ils vont tousjours avant, nemo in sesse tentat descendere [1], moy je me roulle en moy mesme."
Montaigne, Essais, II, XVII, De la Praesumption, p. 641 éd. Pléiade.
[1] "Nul d'entre nous n'essaie de descendre en soi-même." Perse, IV, 23."On attache aussi bien toute la philosophie morale à une vie populaire et privée que à une vie de plus riche estoffe; chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition."
Montaigne, Essais, III, II, Du Repentir, p. 782 éd. Pléiade"Tout lieu retiré requiert un proumenoir. Mes pensées dorment si je les assis. Mon esprit ne va si les jambes ne l'agitent. Ceux qui estudient sans livre, en sont tous là."
Montaigne, Essais, III, III, De Trois Commerces, p. 806 éd. Pléiade"La vertu est qualité plaisante et gaye."
Montaigne, Essais, III, V, Sur des Vers de Virgile, p. 822 éd. Pléiade"Je suis de cet avis, que la plus honnorable vacation est de servir au publiq et estre utile à beaucoup."
Montaigne, Essais, III, IX, De la Vanité, p. 929 éd. Pléiade"Tout ce qui branle ne tombe pas."
Montaigne, Essais, III, IX, De la Vanité, p. 938 éd. Pléiade"Laisse Lecteur courir encore ce coup d'essay, et ce troisiesme alongeail, du reste des pieces de ma peinture. J'adjouste, mais je ne corrige pas: Premierement, par ce que celuy qui a hypothequé au monde son ouvrage, je trouve apparence, qu'il n'y ayt plus de droict: Qu'il die, s'il peut, mieux ailleurs, et ne corrompe la besongne qu'il a venduë: De telles gens, il ne faudroit rien acheter qu'apres leur mort: Qu'ils y pensent bien, avant que de se produire. Qui les haste?
Mon livre est tousjours un: sauf qu'à mesure, qu'on se met à le renouveller, afin que l'achetteur ne s'en aille les mains du tout vuides, je me donne loy d'y attacher (comme ce n'estqu'une marqueterie mal jointe) quelque embleme supernumeraire. Ce ne sont que surpoids, qui ne condamnent point la premiere forme, mais donnent quelque prix particulier à chacune des suivantes, par une petite subtilité ambitieuse. De là toutesfois il adviendra facilement, qu'il s'y mesle quelque transposition de chronologie: mes contes prenants place selon leur opportunité, non tousjours selon leur aage.
Secondement, à cause que pour mon regard, je crains de perdre au change: Mon entendement ne va pas tousjours avant, il va à reculons aussi: Je ne me deffie gueres moins de mes fantasies, pour estre secondes ou tierces, que premieres: ou presentes, que passees. Nous nous corrigeons aussi sottement souvent, comme nous corrigeons les autres. Je suis euvieilly de nombre d'ans, depuis mes premiers publications, qui furent l'an mille cinq cens quatre vingts. Mais je fais doute que je sois assagi d'un pouce. Moy à cette heure, et moy tantost, sommes bien deux. Quand meilleur, je n'en puis rien dire. Il feroit bel estre vieil, si nous ne marchions, que vers l'amendement. C'est un mouvement d'yvroigne, titubant, vertigineux, informe: ou des jonchez, que l'air manie casuellement selon soy."
Montaigne, Essais, III, 9, De la vanité, p. 941 éd. Pléiade."Non parce que Socrates l'a dict, mais parce qu'en vérité c'est mon humeur, et à l'avanture non sans quelque excez, j'estime tous les hommes mes compatriotes, et embrasse un Polonois comme un François, postposant cette lyaison nationale à l'universelle et commune."
Montaigne, Essais, III, IX, De la Vanité, p. 950 éd. Pléiade"Quand j'ay esté ailleurs qu'en France et que, pour me faire courtoisie, on m'a demandé, si je vouloy estre servi à la Françoise, je m'en suis mocqué, et me suis tousjours jetté aux tables les plus espesses d'estrangers.
J'ay honte de voir nos hommes, enyvrez de cette sotte humeur, de s'effaroucher des formes contraires aux leurs: il leur semble estre hors de leur element quand ils sont hors de leur village. Où qu'ils aillent, ils se tiennent à leurs façons et abominent les estrangeres. Retrouvent ils un compatriote en Hongrie, ils festoient ceste avanture: les voyla à se ralier et à se recoudre ensemble, à condamner tant de moeurs barbares qu'ils voyent. Pourquoy non barbares, puis qu'elles ne sont Françoises? Encore sont ce les plus habilles, qui les ont recognuës, pour en mesdire. La pluspart ne prennent l'aller que pour le venir. Ils voyagent couverts et resserrez, d'une prudence taciturne et incommunicable, se defendans de la contagion d'un air incogneu."
Montaigne, Essais, III, 9, De la vanité, p. 964 éd. Pléiade."La plus part de nos vacations sont farcesques. "Mundus universus exercet histrioniam."1 Il faut jouer deuement nostre rolle, mais comme rolle d'un personnage emprunté. Du masque et de l'apparence il n'en faut pas faire une essence réelle, ny de l'estranger le propre. Nous ne sçavons pas distinguer la peau de la chemise. C'est assés de s'enfariner le visage, sans s'enfariner la poictrine."
Montaigne, Essais, III, X, De mesnager sa volonté, p. 989, éd. Pléiade, (p. 202, éd. Bordas)
1"Le monde entier joue la comédie" (Pétrone)."Or les loix se maintiennent en credit, non par ce qu'elles sont justes, mais par ce qu'elles sont loix. C'est le fondement mystique de leur autorité."
Montaigne, Essais, III, XIII, p. 1049 Pl.
(Cf. Pascal, Pensée 298 Br.)"Et les Roys et les philosophes fientent, et les dames aussi."
Montaigne, Essais, III, XIII, p. 1063 Pl."Nous sommes de grands fols: Il a passé sa vie en oisiveté, disons-nous; je n'y rien faict d'aujourd'huy.- Quoy, avez vous pas vescu? C'est non seulement la fondamentale, mais la plus illustre de vos occupations."
Montaigne, Essais, III, XIII, De l'Expérience, p. 1088 éd. Pléiade"Nostre grand et glorieux chef-d'oeuvre, c'est vivre à propos. Toutes autres choses, regner, thesauriser, bastir, n'en sont qu'appendicules et adminicules pour le plus."
Montaigne, Essais, III, XIII, p. 1088 Pl."Il n'est rien si beau et legitime que faire bien l'homme et deuëment, ni science si ardue que de bien et naturellement sçavoir vivre cette vie; et de nos maladies la plus sauvage, c'est mespriser nostre estre."
Montaigne, Essais, III, XIII, De l'Expérience, p. 1091, éd. Pléiade. ,"Pour moy donc, j'ayme la vie et la cultive telle qu'il a pleu à Dieu nous l'octroier."
Montaigne, Essais, III, XIII, De l'Expérience, p. 1093 éd. Pléiade"Nature est un doux guide, mais non pas plus doux que prudent et juste."
Montaigne, Essais, III, XIII, De l'Expérience, p. 1094 éd. Pléiade"Ils veulent se mettre hors d'eux et eschapper à l'homme. C'est folie; au lieu de se transformer en anges, ils se transforment en bestes; au lieu de se hausser, ils s'abattent."
Montaigne, Essais, III, XIII, De l'Expérience, p. 1096 éd. Pléiade
(Cf. Pascal, Pensées, 358 Br.: "L'homme n'est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête.")"Si, avons nous beau monter sur des eschasses, car sur des eschasses encores faut-il marcher de nos jambes. Et au plus eslevé throne du monde, si ne sommes assis que sus nostre cul."
Montaigne, Essais, III, XIII, De l'Expérience, p. 1096 éd. Pléiade
"Il n'est description pareille en difficulté à la description de soi-même, ni certes en utilité".
Montaigne, Essais, II, 6, p. 358 éd. Pléiade.
"... chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition."
Montaigne, Essais, III, II, Du Repentir, p. 782 éd. Pléiade"Ils veulent se mettre hors d'eux et eschapper à l'homme. C'est folie; au lieu de se transformer en anges, ils se transforment en bestes; au lieu de se hausser, ils s'abattent."
Montaigne, Essais, III, XIII, De l'Expérience, p. 1096 éd. Pléiade.
"L'homme n'est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête."
Pascal, Pensées, 358 Br., p. 1170 éd. Pléiade.
"de nos maladies la plus sauvage, c'est de mépriser notre être"
Montaigne, Essais, III, 13, p. 1091, éd. Pléiade 1962
"Le moi est haïssable."
Pascal, Pensées, p. 1126, éd. Pléiade 1962 (no 455 Brunschvicg)"Nature est un doux guide, mais non pas plus doux que prudent et juste."
Montaigne, Essais, III, 13, p. 1094, éd. Pléiade 1962
"la Nature ne ment jamais."
Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité, p. 133, éd. Pléiade 1964"Il n'est description pareille en difficulté à la description de soi-même, ni certes en utilité".
Montaigne, Essais, II, 6, p. 358 éd. Pléiade.