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Miguel de Cervantes y Saavedra - Don Quijote de la Mancha - Ebook:
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Sélection mensuelles de la Bibliothèque électronique de Lisieux : archives 1996-2008



SELECTIONS PRECEDENTES : tous les textes présentés dans nos sélections mensuelles depuis juin 1996 et jusqu'à décembre 2008.
CONNEXIONS INTERNET ET INTERTEXTUELLES (11.VII.00) : Vous pouvez voir et examiner tous les contextes d'un mot, d'un nom de lieu ou de personne, dans l'ensemble des textes en interrogeant les bases LexoTor (textes lexoviens indexés à Toronto). Pour vous donner une idée de l'intérêt de LexoTor, vous pouvez regarder aussi deux modèles de pistes indicatives d'explorations individuelles : le mot lettres dans les Archives des Sélections mensuelles; accusateur public et maîtresse dans Le Réquisitionnaire de Balzac.


(12.08) UN AMOUR DE SEMINAIRE (ca1849) par Joseph Méry (1797-1866)  : "J’ai connu au séminaire d’Issy un jeune abbé que je ne désignerai que par son surnom, Adrien ; sa famille est de Compiègne ; aujourd’hui, elle habite Paris ; elle est dans l’aisance et jouit d’une bonne réputation de voisinage, la seule que les bourgeois puissent ambitionner. Adrien fut irrésistiblement poussé par sa vocation vers l’état ecclésiastique ; il descendit du collège d’Henri IV, et, sans daigner traverser Paris, il courut s’enfermer dans ce calme et frais séminaire, qu’on aperçoit parmi des massifs d’arbres, après le village de Vaugirard. Rien ne lui souriait dans ce monde, à l’âge où le malheur même est riant ; plein d’âme et de feu, il se méprit sur la nature de ses sensations passionnées ; il se crut organisé pour ces mystiques extases où le prêtre se fond d’amour au pied de l’autel..." (mery002.htm).

(12.08) LE GUAP (ca1849)par Emmanuel Gonzalès (1815-1887) (gonzales.htm).

(11.08) LA TAPISSERIE (ca1850) par Paul Féval (1816-1887) : "En 1781, la comtesse de Jaucourt habitait, avec sa tante Mlle Olive d’Audemer, le château de Rauville, situé à quelques lieues de Caen. M. de Jaucourt, lieutenant-général, était à la frontière. La comtesse avait vingt ans, elle était charmante ; son mari, beaucoup plus âgé qu’elle, l’aimait avec passion. A quarante ans, on est jaloux, c’est chose convenue ; M. de Jaucourt l’était peut-être, mais sa jalousie n’affectait point ces formes abruptes des maris du bon temps de la comédie : il traitait sa femme avec respect et douceur. Celle-ci, du reste, avait toujours rempli avec une scrupuleuse exactitude ses devoirs d’épouse. Si son mariage ne lui avait pas apporté un bonheur complet et sans mélange, c’était son secret ; nul n’avait acquis le droit de lui demander compte de son inquiète et vague mélancolie..." ( feval001.htm)

(11.08) LE BEAU CHARLATAN (1899) par Eugène Devreton (18..-19..) (devret01.htm).

(10.08) LA PECHE AU LION (1844) par Joseph Méry (1797-1866) :  : " Le monde savant connaît Belzoni, illustre voyageur qui a découvert la seconde pyramide, et publié un ouvrage sur l’Egypte et sur le cours du Nil, depuis le Takase jusqu’à la mer, en oubliant toutefois la presqu’île de Meroë, qui, d’après Hérodote, fut le berceau des Gymnosophistes, et qui a le privilége d’avoir conservé, vivant sur les arêtes de ses nopals, le scarabée sacré cher aux prêtres d’Isis. Ne vous alarmez point de la gravité de mon début. L’ennui est fils du sérieux, et il recule toujours devant un parricide qui rendrait les livres fort amusants, s’il s’accomplissait. Ce que l’ennui n’ose faire par pitié filiale, faisons-le ce soir.Avant d’embrasser la profession honorable de savant, Belzoni était danseur de corde, et lorsque Méhémet-Ali, absorbé par les soins de... " (mery001.htm).

(10.08) SIMONE, récit de Noël (1886) par Paul Bourget (1852-1935) (bourge02.htm)

(09.08) CONTES VÉNITIENS (1927) par Henri de Régnier (1864-1936) : " J’AI sur ma table un encrier. C’est un encrier vénitien à la mode du dix-huitième siècle. Il se compose d’un plateau en bois, de forme ovale et qui est peint d’une belle couleur vermillon. Une bordure de cuivre l’entoure, ajourée d’étoiles, et dentelée régulièrement. Entre les deux godets, qui gardent l’encre à l’abri de leurs couvercles surmontés, chacun, d’une grenade, se dresse l’étui à plumes. Elles y enfoncent leurs becs d’oie et s’y tiennent en faisceau, les barbes en l’air. Devant elles s’arrondit une coupelle faite pour recevoir le sable à sécher et où repose une minuscule cuiller destinée à saupoudrer sur le papier les caractères encore humides. Tout cela forme un assemblage qui n’a rien de bien beau, mais qui plaît aux yeux. Les miens y prennent un plaisir particulier. J’aime, dans le vernis brillant de ces menus objets, les reflets de laque rouge du plateau qui les supporte..." (regnie02.htm)

(07/08-08) AUTRE INCONNUE (1899) par Paul Bourget (1852-1935) : "LE dernier mot de ce petit roman, pressenti, deviné plutôt qu’observé, créé peut-être par ma fantaisie de songeur mélancolique, - le saurais-je jamais ? et que m’importe ! Il m’arrive pourtant d’y penser parfois plus qu’aux événements mêmes de ma propre vie, lorsque la saison est triste, comme maintenant, et lorsqu’il fait automne en nous et hors de nous, dans le ciel d’en haut et dans ce ciel intime de la rêverie, qui a son azur, comme l’autre, et ses nuages… Je revois alors, aussi distinctement que si elle datait de la veille, la première des trois rencontres qui servirent de canevas à mon imagination… Je me rendais en Allemagne, où je devais entendre une suite d’opéras de Richard Wagner ; le temps ne me pressait pas et j’avais décidé de faire mon excursion par petites journées. Ma première étape était Nancy..." (bourge01.htm)

(07/08-08) LE PETIT DRAPEAU par Jules Claretie (1840-1913) (claret03.htm).

(06.08) LE PETIT SOLDAT DE PLOMB (1899) par Anatole France (1844-1924) : " CETTE nuit-là, comme la fièvre de l'« influenza » m'empêchait de dormir, j'entendis très distinctement trois coups frappés sur la glace d'une vitrine qui est à côté de mon lit et dans laquelle vivent pêle-mêle des figurines en porcelaine de Saxe ou en biscuit de Sèvres, des statuettes en terre cuite de Tanagra ou de Myrina, des petits bronzes de la Renaissance, des ivoires japonais, des verres de Venise, des tasses de Chine, des boîtes en vernis Martin, des plateaux de laque, des coffrets d'émail ; enfin, mille riens que je vénère par fétichisme et qu'anime pour moi le souvenir des heures riantes ou mélancoliques. Les coups étaient légers, mais parfaitement nets et je reconnus, à la lueur de la veilleuse, que c'était un petit soldat dé plomb, logé dans le meuble, qui essayait de se donner la liberté. Il y réussit, et, bientôt, sous son poing, la porte vitrée s'ouvrit toute grande. A vrai dire, je ne fus pas surpris plus que de raison. Ce petit soldat m'a toujours eu l'air d'un fort mauvais sujet..." (france02.htm)

(06.08)  X... TOUT COURT ! (1892) par Gyp (1849-1932) :(gyp001.htm)

(05.08) LES DEUX FEMMES DU BOURGEOIS DE BRUGES (1892) par Maurice Barrès (1862-1923) : " AU temps de la Renaissance, il y eut, à Bruges, un riche bourgeois que ne distrayaient pas les grands festins où ses compatriotes s’amusent à beaucoup manger et à bouffonner. Il se fût plu au tir de l’arc, car sa vanité était flattée qu’on l’y proclamât roi, mais il ne sentait pas de plaisir réel à être admiré par les commères brugeoises. Et il était aussi un peu dégoûté de sa femme, quoiqu’elle lui fût fidèle et fraîche, mais j’ai vu son portrait, et c’était une petite Memling, scrupuleuse de tout ce qui gît au modeste enclos d’une vie régulière et nullement avertie des frivolités et des emportements qui seuls eussent contenté ce mélancolique désoeuvré..." (barres01.htm)

(05.08)  LA LAMPE DE SAINT-JUST (18..) par Frédéric Soulié (1800-1847) (soulie02.htm)

(04.08) SOUVENIR DE L'EXPOSITION (1926) par Eugène Marsan (1882-1936) : "Nous entrions dans un chantier. Rien n’était fini. A peine les murs, et qui ne semblaient pas jolis. On a beau dire qu’une exposition peut et doit être jetée au petit bonheur, comme une gerbe qui se défait en tombant. Le désordre, encore faut-il qu’il soit voulu, combiné ; surveillé du moins. Voyons mieux. Ce qui nous attriste est en réalité ici moins le désordre qu’un ordre malheureux, un faux ordre. On distingue à première vue les deux grands axes du plan général, celui qui traverse le fleuve, celui qui longe la rive ; et ce n’était pas un mauvais plan, et même c’était le seul qui répondît à la configuration des lieux. Ce qui péche, c’est le rapport des parties entre elles et avec l’ensemble, qui ne doit jamais aller à un excès de rigueur, mais qui doit pourtant exister et percer. Et c’est encore l’équilibre des deux axes, l’inégalité vilaine de ces deux branches. L’Exposition gauchit comme un arbre mal venu..." (marsan01.htm)

(04.08) LA MORT DU PÈRE (1899) par Henry Gauthier-Villars (1859-1931) (gauthi01.htm).

(03.08) ADOLESCENCE (1925) par Claude Anet (1868-1931) : "J’AI été un adolescent précoce et timide. A l’heure où je goûtais les Géorgiques et où Virgile, avant Lucrèce, donnait une forme antique aux émotions confuses qu’éveillait en moi le spectacle de la nature, je sentis les premières fièvres d’un sang tumultueux. Je ne courais pas après une jeune paysanne, mais je poursuivais Galatée sous les saules. Elle fuyait et me laissait déçu. Plus heureux lorsque je rêvais, je serrais une nymphe dans mes bras et mêlais mes membres maladroits aux siens. J’étais élevé à la campagne, sans camarades. Le moindre lycéen aurait pris en pitié mon inexpérience. Sain et fort jusqu’à l’excès, je courais, je nageais, je montais à cheval ; je me fatiguais sans arriver à calmer l’ardeur qui me dévorait..." (anet01.htm)

(03.08) JOURNAL D'UN VOLEUR (1899) par Eugène Brieux (1858-1932) (brieux01.htm).

(02.08) LA MORT DE PROSPER BOUDONNEAU (1927) par Henri Duvernois (1875-1937) : "Ses cartes de visite mentionnaient : « Prosper Boudonneau, Publiciste. » C’était tout. Depuis trente ans, Prosper Boudonneau fournissait de faits-divers certains journaux parisiens, mais il n’appartenait effectivement à aucune rédaction. L’argot du petit journalisme d’autrefois appelait ces auxiliaires des « hirondelles » parce qu’ils se posent à peine et s’envolent. Boudonneau était une hirondelle un peu meurtrie. On le voyait, hiver comme été, vêtu d’une redingote trop hermétique pour qu’il y eût, dessous, un gilet ; coiffé d’un feutre à la Rembrandt, portant une canne de chemineau et arborant une cravate lavallière en soie blanche. Il était grand, maigre, encore très droit, cirait à l’ancienne mode ses moustaches grises aux pointes aigües et gardait, dans un visage ravagé, des yeux enfantins..." (duvern01.htm)

(02.08) LE MATIN (1899) par Henry Gréville (1842-1902) (grevil01.htm).

(01.08) LE PANTALON DE MADAME DESNOU (1886) par Henri Beauclair (1860-1919) : "DANS le verger, sur les cordeaux tendus de pommiers en pommiers, sur les haies d’épines, le linge qui séchait en fumant sous le soleil, avec ses taches multicolores, couvrait d’un vaste habit d’arlequin la masse de verdure. Des bouffées de vent chaud apportaient des clameurs de voix aigres et les claquements de coups de battoir. Au bas de la cour, où passe la Vivanne, les lessivières, agenouillées dans leur coffret, travaillaient dur, tout en bavardant ferme. - Dis donc, la Boulotte, la maîtresse est bien chienne. As-tu vu comme elle regardait de coin, quand j’ai mis l’eau-de-vie dans mon café ?.." (bocler03.htm)

(01.08) UN MOT D'AUTEUR (1899) par François Coppée (1842-1908) (coppee02.htm).

(12.07) HISTOIRE IMMORALE (1899) par Henri Bornier (1825-1901) : "TOUT homme a ses moments de faiblesse. Il y a quelques années, je venais de lire un roman où les sept péchés capitaux triomphaient à qui mieux mieux ; l’oeuvre faisait fureur et les éditions se succédaient comme les wagons sur un chemin de fer. Je sentis en moi un mouvement de jalousie, et je me dis : « Eh bien, moi aussi j’écrirai quelque chose de bien immoral, et j’aurai du succès. » Après avoir bien cherché, avoir bien secoué le coin de guenille que chacun porte en soi, voici tout ce que je trouvai. Si ce n’est pas assez immoral encore, que le lecteur daigne m’excuser ; je ferai plus mal une autre fois..." (bornie01.htm)

(12.07) LE POST-SCRIPTUM (1899) par Léon de Tinseau (1844-1921) (tinsea01.htm).

(11.07) MARIE-MARION (1899) par Jules Claretie (1840-1913) : "ET moi aussi, j’ai chanté la chansonnette, mademoiselle Marion Gervais, dit le général C… Ils étaient seuls dans le petit boudoir où la divette, avant de quitter l’hôtel du Louverchal, se reposait, ôtant ses longs gants, respirant un peu et voulant être seule après le grand succès qu’elle venait de remporter dans ce salon mondain. Elle regarda le général en riant : « Comment, vous, général ? Oh ! racontez-moi cela ! Figurez-vous qu’un soir, à Toulouse, j’étais sous-lieutenant de chasseurs à pied..."  (claret02.htm).

(11.07) LE RENDEZ-VOUS (1899) par Hugues Le Roux (1860-1925) ( leroux02.htm ).

(10.07) LA CORRESPONDANCE CASSÉE (1899) par Georges Courteline (1858-1929) : "Place de la Bastille à la tête de ligne des tramways « Place-Blanche-Boulevard-Richard-Lenoir ». On va partir. Debout sur la plate-forme du véhicule, le contrôleur appelle les numéros. LE CONTROLEUR : CINQUANTE-HUIT !... Cinquante-neuf !... Soixante !... Soixante et un !... LA BRIGE, qui a le 61 s’approchant : Monsieur, je descends à l’instant même du tramway de la porte Rapp, muni de cette correspondance, que j’ai cassée sans le faire exprès. En voici les deux morceaux. Est-ce qu’elle est tout de même valable ? (Le contrôleur ne dit ni oui ni non. Il borne sa réponse à un hochement négatif, absolument imperceptible d’ailleurs, de sa casquette brodée d’argent. C’est, en effet, un personnage considérable, qui doit aux seules supériorités de sa rare intelligence la haute situation qu’il occupe dans la vie. Il se sait fils de ses oeuvres ; il est en outre homme d’esprit et a la repartie facile, toutes qualités qui l’enorgueillissent fort et le portent à traiter avec quelque dédain les petites gens que leur humble condition oblige à prendre le tramway.)..."  (courte03.htm).

(10.07) LOLOTTE (1899) par Hugues Le Roux (1860-1925) ( leroux01.htm ).

(09.07) LA MAISON DES CRIMES (1899) par Édouard Rod (1857-1910) : "IL n’y a aucune ville suisse que je préfère à Fribourg. C’est une vraie ville de montagnes, grimpante elle-même, d’où partent et rayonnent de pittoresques vallées, des routes sinueuses qui vont se perdre sous les sapins, tandis que, dans les lointains, les hauts sommets alpestres, aux crêtes enneigées, ferment l’horizon. Avec son vieil évêché, sa vieille cathédrale, avec ses vieux remparts restés à peu près debout et les viaducs audacieux qui la dominent, Fribourg est une bonne et jolie ville : on y respire le calme, la paix, le bonheur, comme partout où l’on est à quelques centaines de mètres au-dessus des niveaux moyens où pataugent les hommes. En flânant par ses rues irrégulières, dont les maisons ont conservé leur aspect ancien, on aime à rêver de figures archaïques, de moeurs patriarcales, et l’on croit respirer un souffle de la grande bonté des temps passés..."  (edrod01.htm).

(09.07) NOIRAUD (1899) par Ludovic Halévy (1834-1908) (halevy01.htm).

(07-08.07) OHÉ ! L'ARTISTE (1887) par Henri Beauclair (1860-1919) : "TU n'es pas honteux de rentrer à trois heures du matin ? Dis ? Réponds ! Hein ? Les cafés ferment à onze heures. Où peux-tu aller ? Chez des filles ? C'est dégoûtant ! Va te coucher ! Et Jean Picot, que son père, en chemise, un bougeoir à la main, dans l'encadrement de la porte ouverte sur le palier, admonestait de la sorte, entra dans sa chambre en haussant les épaules. — Nous n'en ferons rien de bon, dit le père, en se coulant entre les draps, auprès de sa femme. Mme Picot, qui sommeillait, ne répondit rien. Son mari en fut fâché. — Oh ! d'ailleurs, tu le soutiens, tu trouves pain bénit tout ce qu'il fait. Mais tu verras ! Et, tout en bougonnant, il s'endormit, pendant que Jean, penché sur la table, notait ses impressions de la journée..."  (bocler02.htm).

(07-08.07) UNE NUIT AU BAL MASQUÉ (1859) par Victor Hérault (vherault.htm).

(06.07) LA FERME A GORON (1888) par Henri Beauclair (1860-1919) : "COMME Cyrille Goron se promenait sur la berge, un homme passa qui lui tendit la main : — En v'là, un brouillard ! Si c'était comme ça du côté d'Harfleur, y'a eu du mal à entrer dans la passe ! C'est pas étonnant que l'Éclair soit en retard. V'là plus d'une heure que je l'attends ! — Et qu'y n'fait pas chaud, à ç’matin ! père Sandré. — Y'n'y aura pas beaucoup de voyageurs pour Rouen. Quand y fait mauvais temps, j'ai vu des fois la mère Bidel monter toute seule au Havre, avec ses paniers de poissons qui puent. Elle descend à Caudebec, et le bateau va tout vide jusqu'à Rouen. — Faut-y tout de même que vous soyez là ? — Tout de même, en cas qu'y aurait des voyageurs pour Jumièges, des Englisch qui voudraient voir l'Abbaye. Mais vous, attendez-vous quelqu'un ? On ne vous voit jamais sur le bord de l'eau. C'est-y vrai que vous en avez peur ?.."  (bocler01.htm).

(06.07) LE STIGMATE (1859) par Le Guillois (18.. - 1886) (guillois.htm).

(05.07) LE RÊVE DE VILLEBOIS (1858) par Frédéric Soulié (1800-1847) : "C’était à Pétersbourg, ou plutôt parmi les commencements de cette ville impériale, qui menace aujourd’hui de devenir la souveraine du monde, dans une espèce de hutte en planches couverte de chaume, et d’où la fumée s’échappait à travers les ais mal joints de la porte ; parmi les chants d’une douzaine de rustres, un homme se tenait seul, silencieux et caché dans un coin. Il était assis, le dos appuyé à la muraille ; sur une table devant lui était une mesure de vin, le seul peut-être qu’il y eût dans tout le bouge. Cet homme regardait cette mesure avec une attention impatiente ; quelquefois il étendait la main jusqu’à l’anse de fer dont elle était ornée, mais il s’arrêtait presque aussitôt, et jetait un regard vers la porte d’entrée. Cet homme attendait quelqu’un qui ne venait pas..." (soulie01.htm)

(05.07) LES CHEVEUX DE PAULA (1858) par Louis Jacquier (jacquier.htm).

(04.07) LA FEMME DE TABARIN (1876) par Catulle Mendès (1841-1909) : "La place Dauphine, en 1629. C’est alors que florissait le poète Clidamant, qui, mal nourri par les Muses, s’était mis aux gages d’un arracheur de dents ; le dentiste arrachait, chaque jour une, les dents du poète, et le poète proclamait devant les badauds extasiés que l’opération n’avait pas laissé d’avoir quelque chose d’agréable : le trente-troisième jour, n’ayant plus de dents, il se pendit. Aux volets des maisons sont accrochés des tableaux que des amateurs observent avec minutie. Origine de nos Salons annuels. Mais la singularité principale de la place Dauphine, c’est la baraque de Tabarin. Pour les besoins du drame qui va être représenté devant vous, elle est disposée comme suit..." (mendes08.htm).

(04.07) LES CANDIDATS EXCENTRIQUES : Gaietés et Tristesses Electorales (1910) par Eugène Duclay (duclay01.htm)

(03.07) LA SAINT-HILAIRE (1876) par Léon-Alpinien Cladel (1834-1892) : " Ce dimanche-là, toute la ville était en l’air, et l’on commençait à sortir de la grand’messe comme nous traversions la place de Saint-Pierre-au-Coq. Extasiés d’entendre l’allégro des grandes orgues, qui se mêlait au bourdon des chantres, et de voir au fond de l’église un millier de chandelles allumées s’étageant sur le maître-autel, mon co-routier et moi nous n’eûmes garde de pousser plus loin, et nous étant accolés contre le portail ouvert à deux battants de cette noble cathédrale adornée de grimaçantes figures de pierre, nous regardâmes passer devant nous le joyeux troupeau des fidèles......" (cladel05.htm).

(03.07) LES POÈTES AU CAFÉ  (1910) par Ernest Gaubert (1880-1945)  (gaubert.htm).

(02.07) UN HÉROS DE ROMAN (1876) par Jules Claretie (1840-1913) : " Au temps de Louis XIII, alors que M. de Schomberg, maréchal de France, était gouverneur de la province du Limousin, le bourg de Solignac, dont l’abbaye, aujourd’hui à peu près en ruines, possédait encore un château seigneurial, élégant et superbe, avec son donjon gothique et ses deux façades extérieures du plus charmant style Renaissance. Jean Bullant, ce maître artiste tout inspiré des chefs-d’oeuvre italiens, et qui avait bâti le château d’Ecouen pour le connétable de Montmorency, puis, sur l’emplacement actuel de la Halle-aux-Blés de Paris, cet hôtel de Soissons flanqué d’une tourelle du haut de laquelle la reine Catherine, la Médicis, l’usurière de Florence..." (claret01.htm).

(02.07) NAÏS ET AMYMONE (1876) par Catulle Mendès (1841-1909) (mendes07.htm).

(01.07) UNE EXÉCUTION CAPITALE (1875) par Léon-Alpinien Cladel (1834-1892) : " Uzèno Ganitrôp de Castel-Ijaldiggu-Baguelonne ?... Ah ! je pensais alors souvent, très-souvent à lui, pécaïre, à lui dont la calamiteuse histoire, quoique datant de l’avant-dernier règne, vaudrait à mon sens d’être rapportée aujourd’hui dans les gazettes de la République ! Encore mineur,  ce marmiteux aussi fort que débonnaire, ce prédestiné qui n’aurait lésé jamais autrui s’il n’eût pas été tant endommagé lui-même, avait épousé la plus vermeille du bourg natal, une certaine Zoé La Flûr, tâcheronne consommée, sémillante autant que vertueuse et réputée pour telle. Irrémissiblement amourachés l’un de l’autre, ils s’étaient voulus malgré leurs proches..." (cladel04.htm).

(01.07) JOURNAL D'UNE FIANCÉE (1879) par Marie de Besneray (besner01.htm).

(12.06) LA VEILLÉE (1893), par Charles Van Lerberghe (1861-1907) : " Il faisait pleine nuit et les étoiles d'hiver brillaient dans le ciel d'Orient. Dans une cabane solitaire de la plaine, un homme veillait, car sa femme était malade. Un pâtre guérisseur était venu la veille, mais ayant regardé la femme, il s'en était allé sans mot dire, d'un air étrange. Or cette nuit, à la même heure, quelqu'un heurtait à la porte. L'homme, qui lavait son âne, alla ouvrir..." (lerber04.htm) et TALE (1890) (lerber08.htm) et NOËL DES BÊTES (1898) (lerber09.htm).

(12.06) TRIPHYNA (ca1850), légende bretonne par Émile Souvestre (1806-1854) (triphyna.htm).

(11.06) LES CONQUÉRANTS (1891), par Charles Van Lerberghe (1861-1907) : " C'était une nuit d'été lourde et chaude. De grandes nuées pleines d'orage montaient lentement des vastes horizons sombres de la mer, effaçant les dernières étoiles. La mer cependant était calme, mais de ce calme immobile, plein d'attente et d'inquiétude, qui présage la tempête. De petites vagues aux remous d'émeraudes, seules, faisaient un clapotement au pied des hautes falaises basaltiques, couvertes de forêts solitaires qui s'élevaient sur la côte..." (lerber07.htm).

(11.06) LES MARINS BRETONS (1830), épisode de la guerre d’Espagne en 1823 par Eugène Sue (1804-1857) (eugsue02.htm).

(10.06) IMMORALITÉ LÉGENDAIRE (1906), par Charles Van Lerberghe (1861-1907) : " Au temps où les souhaits s'accomplissaient aussitôt qu'ils étaient exprimés et où il semble que les bêtes parlaient encore, j'avais une nourrice allemande, qui était une bien extraordinaire personne. Bien avant de venir en Flandre, et d'entrer au service de ma mère, elle avait été dame d'honneur à la cour de Saxe, et en sa qualité de duègne, chargée de l'éducation des jeunes princesses royales..." (lerber06.htm).

(10.06) DIANE (ca 1850), fragment d'un roman inédit par Louise Colet (1808-1876) (colet001.htm).

(09.06) SI J'ETAIS DIEU OU COMMENT JE DEVINS ECRIVAIN (1910) par Charles Van Lerberghe (1861-1907) : "J'ai été élevé dans une petite ville de la Hollande, non loin de la mer. (Moulins à vent. Canaux. Ponts. Tulipes. Jacinthes, etc.). Nous étions calmes, d'une quiétude de ruminants ; mais autant nos corps étaient tranquilles, autant nos esprits s'agitaient intérieurement, comme si, là aussi, des moulins avaient tourné sous un ciel nuageux. L'enseignement pratique qu'on nous donnait, suivant les sages traditions, subissait, dans nos têtes, les plus étranges métamorphoses. Rien de plus pondéré, de plus positif, et quels résultats inattendus..." (lerber05.htm).

(09.06) LE CUSTODE DE SAINT-MARC, chronique historique de la Sicile (ca 1850) par Victor Lottin de Laval (1810-1903) (lottin01.htm).

(07-08.06) LA GRACE DU SOMMEIL (1889) de Charles Van Lerberghe (1861-1907) : "C'était le soir de l'Epiphanie. On venait de tirer les rois. Une grande gaîté remplissait la chambre, où la tarte énorme aux confitures, surmontée de roses en papier, circulait maintenant autour de la table scintillante, sous l'éclat des bougies. Toute la famille était là, depuis les grands-parents en costumes surannés, jusqu'aux petits enfants juchés sur des livres et tapageant dans leur assiette. Tous occupaient le poste que le sort leur avait désigné le confesseur à la droite du roi et le médecin à sa gauche, le fou près du conseiller, chacun selon son rang..." (lerber03.htm).

(07-08.06) LA MONTANI, fantaisie du dernier siècle (ca 1850) par Alfred Des Essarts (1811-1893) (montani.htm).

(06.06) REINE ILLUSION (1889) de Charles Van Lerberghe (1861-1907) : " La lune en son plein apparaissait au-dessus des légers arbustes. Le jardin s'éveillait, sans bruit, immobile, baigné de rêve. En même temps, une délicieuse fraîcheur pénétrait les airs, due sans doute à la crue du lac qu'on entrevoyait sous les branches, comme une plaine métallique, et dont les limpides eaux, grâce  à un système d'écluses, alimentaient le bassin de la calme villa. C'était le soir d'un ardent jour d'été. Là était assise, autour d'une table dressée sur la pelouse, et à prendre le thé en cette heure paisible, une famille de notables négociants hollandais dans l'exportation des harengs..." (lerber02.htm)

(06.06) LE CENTENAIRE DE DIAFORIUS (1883) par Armand Silvestre (1837-1901) (silves07.htm).

(05.06) DU PAYS DU SOMMEIL AU PAYS DU RÉVEIL (1906) de Charles Van Lerberghe (1861-1907) : " Lorsque le prince de Cynthie s'éveilla, le soleil était déjà haut dans le ciel. Saturne, qui attendait au chevet du lit de son maître, en écarta les grands rideaux de mousseline. On était au printemps. Par la fenêtre s'apercevaient les toits et les tours d'une ville gothique. Des sons de cloches, des voix d'enfants, de femmes, de marchands s'élevaient dans les airs. Le prince, assis sur son séant, écoutait cette rumeur avec une expression d'étonnement telle qu'on eût dit qu'il l'entendait pour la première fois. C'était un jeune homme, au visage pâle, aux traits aristocratiques et affinés..." (lerber01.htm).

(05.06) FIGURE DE RÉTHORIQUE (1883) par Armand Silvestre (1837-1901) (silves06.htm).

(04.06) È PRÉ TOMBEÛ / AU PRÉ "TOMBEAU" (1898) de Jean-François Renkin (1872-1906), présenté en versions wallonne et française : "Ele n'aveût nin vrêymint dit qu'awè. Mins, al manîre qu'èlle aveût djâsé, i m' sonléve qui dj'esteû sûr d'esse acsèpté. D'abôrd, èle m'aveût rèspondou qu'èlle esteût co bin djône po sondjî a s' marier, qu'èle si plêhîve bin comme èlle esteût, qu'èle ni d'mandéve nin a candjî, et qu'èlle esteût sûre di n'mây pus esse si bin qu'avou s'mame ; anon, qu' èle n'aveût mây hanté, et qu' faléve qu'éle rissondjahe a tot çoula... /  Elle n’avait pas vraiment dit : oui. Mais, à la manière dont elle avait parlé, il me semblait que j’étais sûr d’être accepté. D’abord, elle m’avait répondu qu’elle était encore bien jeune pour songer à se marier, qu’elle se plaisait bien comme elle était, qu’elle ne demandait pas à changer, qu’elle était certaine de ne jamais plus être aussi bien qu’avec sa mère ; puis, qu’elle n’avait jamais été courtisée et qu’il fallait qu’elle ressongeât à tout cela.."  (renkin11.htm / renkin10.htm)

(04.06) CURIOSITÉ PROVINCIALE (1883) d'Armand Silvestre (1837-1901) (silves05.htm).

(03.06) L'ÂRMÂ / L'ARMOIRE (1898) de Jean-François Renkin (1872-1906), présenté en versions wallonne et française : "Li p'tite Jane, s'èlle avahe viqué, èlle âreùt fait sès pâque ciste annêye ; mins vola passé treûs ans qui l' curé l'a v'nou qwèri, on sèm'di d'nôvimbe qu'i plovéve...LA petite Jeanne, si elle avait vécu, aurait fait sa première communion cette année ; mais voilà passé trois ans, que le curé est venu la chercher, un samedi de novembre qu’il pleuvait..."  (renkin09.htm / renkin08.htm)

(03.06) LA MARMITE DU DIABLE (1866) de Charles Deulin (1827-1877) (deulin01.htm).

(02.06) ON DÎMÈGNE / UN DIMANCHE (1896) de Jean-François Renkin (1872-1906), présenté en versions wallonne et française : "C'èsteût on clér et tchaud dîmègne dè meûs d'aous.  Tot dreût après basse mèsse, sès deûs frés estit évôye so l'Noûve-vèye, amon dès parints qu' èls avît priyî al fiésse ; èt lu, Djâque, èsteût d'moré al cinse po-z-î louki èt taper on côp d'oûy so l'ovrèdje dé vârlèt... / C’ÉTAIT un clair et chaud dimanche du mois d’août. Tout de suite après la messe basse, ses deux frères étaient partis à la Neuville, chez des parents qui les avaient priés à la fête ; et lui, Jacques, était resté à la ferme pour y regarder et pour jeter un coup d’oeil sur l’ouvrage du valet..." (renkin07.htm / renkin06.htm)

(02/06) HISTOIRE DE COQUERICO de Edouard de Laboulaye (1811-1883) (cocerico.htm).

(01.06) LI VÎYE BÛSE / LA VIEILLE BUSE (1895) de Jean-François Renkin (1872-1906), présenté en versions wallonne et française : "En nosse gurni dj'a trové ine vîye bûse.  Lâdje dizeûr et d'zo, tote rastreûtiye, â mitan, avou des bwêrds come ine main : c'est-on vî tchapè dè timps passé qui n'est pus bon qui po fé les carnavals. / Au grenier, j’ai trouvé une vieille buse, large dessus et dessous, rétrécie au milieu, avec des bords comme la main, c’est un chapeau du temps passé qui n’est plus bon qu’à faire carnaval..." (renkin04.htm / renkin05.htm)

(01/06) LE MARI QUI A RAISON ET QUI A TORT (1776) de Jean Auguste Jullien dit Desboulmiers (1731-1771) (mari01.htm).

(12.05) SO L'ANCINI / SUR LE FUMIER (1894) de Jean-François Renkin (1872-1906), présenté en versions wallonne et française : "I-n-aveût-st-ine fîye è Condroz ine fwêrt vîye cinse. C'esteût, â mitan dèl campagne, on grand rodje batumint qu'aveût l'air di s' sitârer â solo po rèstchâfer ses teûts et sès meûrs tot plakîs di moss'rês... / Il y avait une fois, au Condroz, une fort vieille ferme. C'était au milieu de la campagne, un grand bâtiment rouge qui semblait s'étirer au soleil pour réchauffer ses toits et ses murs tout plaqués de mousse..." (renkin01.htm / renkin02.htm)

(12.05) NUÉE DE BABYS, NUÉE DE PIERROTS (1884) par Georges de Porto-Riche (1849-1930) (porto02.htm).

(11.05) ENTRE MESSE ET VÊPRES OU LES MATINÉES DE CARÊME.... (1881) par Marc de Montifaud (1849-1912) : " L’OUVERTURE de la retraite du Carême venait de rassembler quelques habituées de Sainte-Clotilde autour de la chaire du père Raymond. La messe s’achevait, éclairée à peine de quelques cierges, et célébrée par le prêtre aux ornements violets. Aussitôt l’Ite Missa est, ces dames, se prosternant, avaient rivalisé à qui méditerait dans l’attitude la mieux recueillie ; mais la fatigue s’étant fait sentir, elles se décidèrent à saluer dévotement l’autel et se retrouvèrent toutes en bas de la nef..." (messe01.htm)

(11.05) DIEU QUI PASSE (1884) par Georges de Porto-Riche (1849-1930) (porto01.htm).

(10.05) CHEZ CEUX QUI FURENT... (1877) par Léon Cladel (1834-1892) : " Seul, car, en ce monde, où sont les amis qui vous escortent quand on souffre ? je gravissais mélancoliquement les pentes internes du cimetière de l'Est.- Trente-septième division, huitième section, neuvième ligne? demandai-je au fringant gardien qui se rengorgeait dans sa tunique bleu de ciel en face du sépulcre où ne geint plus le poète tant ulcéré, des entrailles duquel avaient autrefois jailli ces vers si simples et si touchants, inscrits là, depuis lors, par ses fidèles, au-dessus de son coeur enfin apaisé... (cladel03.htm)

(10.05) J'EPOUSE MA MARRAINE (1919) par Paul Liorel (liorel01.htm).

(09.05) LE PARISIEN EN MER (1832). par  Eugène Sue (1804-1857) : " Mathieu Guichard était fils de Jean Guichard, serrurier dans la rue Saint-Benoît. Mathieu Guichard avait environ dix-sept ans, était d'une taille moyenne, maigre, nerveux et pâle ; ses yeux étaient gris ; ses cheveux châtains, clairs et soyeux ; sa figure annonçait un singulier mélange d'astuce et de niaiserie, d'indolence et de vivacité ; son teint plombé, hâve, avait cette couleur étiolée, maladive, flétrie, particulière aux enfants de Paris, nés dans une classe pauvre et laborieuse. Voilà pour le physique de Mathieu Guichard..." (eugsue01.htm).

(09.05) LA POCHARDE, FEMME DRUAUX (1926) par Marcel Nadaud & Maurice Pelletier (pocharde.htm)

(07/08.05), MADAME LA GENERALE A LA JAMBE DE BOIS (1871) par Léon-Alpinien Cladel (1834-1892) : "On jouait les Huguenots à l'Opéra. La toile venait de tomber sur l'acte magistral de la Bénédiction des poignards, et, dans l'opulente salle où Louis Partant-pour-la-Syrie n'a jamais eu le plaisir de montrer son triste museau, car si parfois les empereurs proposent, le peuple dispose, un flot de diamants rutilaient, sous les feux du lustre, aux doigts, aux oreilles, à la gorge des mondaines sur qui les lorgnettes des vieux beaux et des jeunes cocodès étaient braquées de toutes parts..." (cladel02.htm).

(07/08.05), LA PÉDAGOGIE A L'ÉCOLE NORMALE (1904) (pedago01.htm).

(06.05), LE CALEÇON DES COQUETTES DU JOUR (1763) : "Des femmes qui paraissent belles, | Et ragoûtantes en dehors, | Combien ne se trouvent pas telles, | Quand on peut voir à nu leur corps ! | Je tire cette conjecture, | De plus d’une tendre aventure, | Et d’un fait plaisant que voici : | Je vais le rendre en raccourci, | Sans aucun ornement ; ensuite, | Ma Muse, de ce fait instruite, | Rendra les effets franchement, | Qu’il a produits tout récemment..." (coquet01.htm).

(06.05), LE MAUVAIS OEIL (1886) par Ange Bénigne (benign01.htm).

(05.05), TROIS FOIS MAUDITE (1875) par Léon-Alpinien Cladel (1834-1892) : " Zélia, Lili Croque-Mort, ou plutôt Veuve Vive-la-Joie, comme l'appelaient par dérision les joyeuses luronnes du boulevard des Ternes, ayant dénoué ses lourds cheveux blonds récemment calamistrés, effleura d'oeillades furtives ses mains qui restaient toujours gantées, et s'offrit, quasi nue, au gommeux entre deux âges ainsi qu'entre deux vins qu'elle avait amorcé : - Sieds-toi, monsieur ; regarde comme je suis belle ! et prends-moi, si ça te plaît..." (cladel01.htm)

(05.05), LES DEUX MENDIANTS (1910) par  Charles-Louis Philippe (1874-1909) (philip01.htm)

(04.05), LES TROUVAILLES DE MONSIEUR BRETONCEL (1889) par Champfleury (1821-1889) : " Le célèbre agent de change Bretoncel était un amateur de hautes curiosités. On entend par là des curiosités qui ne sont pas toujours curieuses ; mais leur prix élevé donne à croire aux gens qui s'en rendent acquéreurs que, par là, ils offrent quelque ressemblance avec les Médicis. Et ainsi, entassant dans leurs salons, qui ressemblent à des boutiques de bric-à-brac, émaux, jades de Chine, armes damasquinées, cristaux vénitiens, ils se regardent comme des protecteurs de l'art." (breton01.htm).

(04.05), PROMENADE FORAINE (1887)par Jules Tellier (1863-1889) (forain01.htm)

(03.05), LES DEUX ANTOINE (1896) par Georges Clémenceau  (1841-1929) : "J'ai connu, dans un petit hameau des dunes de Vendée, deux Antoine qui ne s'aimaient pas. L'état civil les gratifiait sans doute, chacun de son côté, d'une désignation supplémentaire, mais leurs contemporains ne s'en embarrassaient pas. On disait simplement : le petit Antoine et le grand Antoine ; quelques-uns même : le Petit et le Grand..." (clemence.htm)

(03.05), TROIS POÈMES (1909) par Hughes Rebell (1867-1905) (rebell01.htm).

(02.05), SÉLECTION SURNATUELLE (1905) par Charles Van Lerberghe (1861-1907) : "Depuis quarante jours terrestres le prince de Cynthie et son vieux serviteur Saturne s'étaient retirés dans la solitude. Tous deux vivaient au fond d'une forêt bleue dans une vieille tour, d'où l'on découvrait au loin, au-dessus, des cimes mouvantes, les flots d'une mer éternellement pâle..." (lerbergh.htm).

(02.05), 1802 : DIALOGUE DES MORTS (1886) par Ernest Renan (1823-1892) (renan01.htm)

(01.05), BOUDDHA (1888) par Jules Claretie (1840-1913) : "Sur le balcon du Cercle des Armées de Terre et de Mer, en achevant leur café, ils causaient, se retrouvant là après des mois et des mois, des mois d’exil, de maladie, de batailles, de blessures. En tête-à-tête, dans le délicieux bavardage du premier cigare, après le café, les deux camarades souriaient, évoquant les années enfuies, les souvenirs de l’École, les promenades militaires, les jours de sortie, d’examen ou d’escapade, et la première épaulette et la dernière revue, la revue d’hier, à Longchamps, devant les tribunes, ce défilé des Tonkinois sous les acclamations d’une foule, les sourires des mères, les bravos des anciens, les larmes des femmes..." (bouddha.htm).

(01.05), LE DROIT ELECTORAL DES FEMMES (1906) par Odette Laguerre (laguer01.htm).

(12.04), BERTHE ET RODOLPHE (1856) par Alphonse Karr (1808-1890) : "Un soir, le jeune musicien Rodolphe Arnheim et Berthe, la plus jolie des filles de Mayence, se trouvaient seuls. Rodolphe et Berthe étaient promis, et cependant ils allaient être séparés le lendemain. Rodolphe partait pour une province éloignée. Pendant deux ans, il devait y prendre des leçons d'un maître habile ; puis à son retour le père de Berthe lui résignerait ses fonctions de maître de chapelle et lui donnerait sa fille. « Berthe, dit Rodolphe, jouons encore une fois ensemble cet air que tu aimes tant. Quand nous serons séparés, à la fin du jour, heure des pensées graves, nous jouerons chacun notre partie, et cela nous rapprochera. »  Berthe prit sa harpe, Rodolphe l’accompagna avec sa flûte, et ils jouèrent plusieurs fois l'air favori de Berthe. A la fin, ils se prirent à pleurer, et s'embrassèrent : Rodolphe partit.." (karr05.htm).

(12.04), LA RÉFORME DE L'ORTHOGRAPHE (1901) par Daniel De Venancourt (orthogr.htm).

(11.04), UNE FAMILLE EN LOCATION (1885) par Ernest Capendu (1826-1868) : " Dernièrement Mme Amélie de Zermès, veuve, jeune et jolie, nullement fatiguée de sa beauté, mais beaucoup, paraît-il, de son veuvage, songeait à renouer les chaînes de l'hymen (style du Directoire) violemment brisées par l'inflexible Parque. Or, Mme Amélie de Zermès a vingt-huit ans à peine, elle possède des yeux bleus de la plus céleste pureté, des sourcils châtains arqués comme ceux des Mauresques, de longs cheveux bruns qui font le désespoir de son coiffeur..." (capendu1.htm).

(11.04), LE TRÉSOR DU MAÎTRE D'ÉCOLE, histoire irlandaise (1863) par Alfred  Des Essarts (1811-1893) (tresor01.htm).

(10.04), HISTOIRE D'UN VOISIN (1856) par Alphonse Karr (1808-1890) : " Je n'ai jamais bien compris l'inquiétude des voyageurs. Je n'ai jamais rien trouvé dans un pays, quelque lointain qu'il fût, dont on ne trouvât l'équivalent dans sa rue ; beaucoup de gens sont allés en Amérique pour voir des arbres, et à la Chine pour découvrir des hommes. La seule excuse des voyageurs d'aller si loin voir ce qu'ils verraient si bien de leur fenêtre, est que l'on ne pourrait mentir sur les choses qui sont sous les yeux de tout le monde. Le seul voyage sérieux et digne d'intérêt qui ait jamais été écrit est, sans contredit, le Voyage autour de ma chambre..." (karr04.htm).

(10.04), ALBERT GLATIGNY (1924) par Anatole France (1844-1924) (france01.htm).

(09.04), BOURRET ET GAUSSIN (1856) par Alphonse Karr (1808-1890) : " Au temps où il y avait des gentilshommes et des filles d'Opéra, un comte, peut-être même un marquis, peu importe, s'avisa, dans un moment d'abandon, de signer à une danseuse un papier ainsi conçu : «  Je promets donner à mademoiselle *** cent louis par mois, aussi longtemps qu'elle m'aimera. » Quelque temps après, cette liaison finit comme toutes celles du même genre, sans que ni l'un ni l'autre sût précisément quand, pourquoi, ni comment. Le marquis eut d'autres maîtresses, la danseuse d'autres amants..." (karr06.htm).

(09.04), LA MUETTE (1862) par H. Vierne (lamuette.htm).

(07/08.04), COLOMBINE SAUVÉE, ballet-pantomime en 1 acte et 4 tableaux (1917) par Jean Lorrain (1855-1906) : "La chambre de COLOMBINE. Intérieur aisé, rustique, plafond à solives apparentes, armoire de chêne sculptée, lit à baldaquin drapé de soie cramoisie. Au milieu de la chambre, une grande table encombrée de bouquets de fiancés tous de roses blanches et fleurs d'oranger ; dans un pot de grès flamand, une grande gerbe de lys. Une large fenêtre à vitraux octogones et à demi-ouverte sur la campagne : on aperçoit une vallée ensoleillée, le clocher d'un village et des collines boisées. Au lever du rideau, COLOMBINE, assise sur une chaise, sommeille, appuyée sur la table, le visage appuyé sur ses bras nus. Un rayon de soleil glisse par la porte entr'ouverte..." (colombin.htm).

(07/08.04), FLAUBERT ET SES AMIS, UNE ÉBAUCHE DE ROMAN (1918) par Henry Bridoux (hbridoux.htm).

(06.04), HUIT CONTES A MARIANI (1896-1900), inspirés aux écrivains les plus célèbres de ce temps par la tant bienfaisante liqueur d'Angelo Mariani (1838-1914), pharmacien et industriel, mécène, ami des arts et des lettres (mariani01.htm).

(05.04), ANNOTATION SENTIMENTALE (1921) par Jean de Tinan (1874-1898) : "Non, Madame, vous n’avez pas raison. Il ne faut pas blâmer les tendances sentimentales de certains de la génération jeune, il ne faut pas imiter les vieux messieurs décorés qui leur reprochent, en termes choisis, mais peut-être un peu pompeux, quelques velléités de déboulonner le piédestal de mauvais vers et de romans médiocres ou la femme s’érige en idole, - qui leur reprochent de ne plus concevoir l’amour suivant l’esthétique plutôt vétuste des opéras italiens..." (tinan01.htm)

(05.04), LES MOTS EN CROIX (1925) par Georges Dubosc (1854-1927) : "Depuis quelques mois, en dépit de toutes les préoccupations politiques, il s'est répandu une folie qui sévit de tous côtés. C'est la vogue des mots en croix, véritables problèmes qu'il s'agit de résoudre soumis par les journaux à leurs lecteurs, qui pâlissent, grands et petits, pendant une semaine pour trouver une solution. Nombre de feuilles insèrent ainsi, presque tous les deux jours, des problèmes en forme de damier, dont certaines cases marquées en noir déterminent la marche du jeu. Actuellement, c'est une mode, une rage, un engouement universel, qui règnent sur le monde entier.<>" (dubosc01.htm)

(04.04), UN DIAMANT (1856) par Alphonse Karr (1808-1890) : "Pour l'homme qui entre dans la vie avec une âme et des sens neufs, il est des pièges dans lesquels il est beau de tomber, des erreurs qu'il est louable d'embrasser, des illusions, des chimères qu'il est noble de chérir. Il y a telle folie, telle sottise qui proviennent d'un luxe de sève qu'il faut avoir dans la jeunesse, sous peine de passer justement pour un homme sec et d'une pauvre organisation..." (karr03.htm)

(04.04), TAMARA (1810) par Stanislas de Boufflers (1738-1815) : "La fille de Therma Rajah (le bon roi) était en méditation sur le sommet de Richi-Sombo, le mont des contemplations. Indra, qui regarde à la fois toutes les choses, et chaque chose, observait la pieuse Monghir au pied de l'arbre saint, planté par Ardjown sur le sommet du mont ; pour servir aux saints personnages exténués par le jeûne, et pour ombrager le lac de Tamara, qui n'est formé que des pleurs des pénitens. Ses eaux, bien que plus transparentes que l'air serein, ne représentent point les traits de ceux qui viennent s'y regarder ; mais, par un prodige de celui qui peut tout, ce sont les âmes qui s'y peignent elles-mêmes sous des formes expressives et avec les symboles de leurs vertus ou de leur vices. Honneur et gloire à Brama, le père et l'ami des âmes..." (tamara.htm)

(03.04), LES WILLIS (1856) par Alphonse Karr (1808-1890) : " A la fin d'une journée d'automne, devant la maison du garde général Wilhem Gulf, des filles et des garçons valsaient joyeusement ; des jeunes gens jouaient, l'un du violon, l'autre du cor. La forêt devenait encore plus silencieuse ; un vent léger, qui faisait de temps en temps frissonner le feuillage, avait cessé d'agiter les arbres ; le soleil ne laissait plus à l'horizon qu'un reflet de pourpre, qui éclairait encore obliquement la clairière dans laquelle on dansait, et colorait d'une vive teinte rose les visages des danseurs..." (karr02.htm)

(03.04), LE LISEUR D'AFFICHES, CROQUIS GENEVOIS (1868) par John Petit-Senn (1792-1870) : " Pour lire un journal, il faut le tenir à la main, en tourner les pages, c'est incommode : pour l'avoir à soi, il faut payer un abonnement, être d'un cercle ou entrer dans un café, c'est coûteux : les caractères d'impression en sont parfois imperceptibles pour les myopes, c'est désagréable : les maximes en déplaisent souvent c'est irritant : il n'en est pas de même des affiches, genre de publicité inoffensif..." (jpsenn01.htm)

(02.04), BONNES GENS DE NORMANDIE par Charles Lemaître (1854-1928) : " Comment, vo v'la à pied, la maîtress' Valérie, | Vos allez vendr' vos oeufs, montez donc d'avec mei ; | J'allons causer d' vot' vieau qu'est bon por la bouch'rie, | I dait r'êt' déjà gras, vo l'i donnez tant d' lait ; Allons montez bi vit' je n' somm's pas en avance, | Mais à caus' du paquet, j' vas r'culer un brin l' banc. | - J'veux bi moussieu Cornet, merci d' vot' complaisance..." (bonngens.htm)

(02.04), PLEINE LUNE par Armand Silvestre (1837-1901) : "Je vous dis que c'est du phosphore. Le phosphore seul est lumineux la nuit. Sacrédié, je sais cela, je suppose, puisque j'ai eu un oncle pharmacien. C'est même charmant, ce liquide qui ne s'éclaire que dans l'ombre; un camarade se marie : vous vous glissez dans la chambre nuptiale et, avec cette encre d'un nouveau genre, vous écrivez sur la porte intérieure et de façon qu'il le puisse lire de son lit : " Tu seras cocu ! " Et ça se réalise toujours..." (silves03.htm)

(01.04), PERVENCHE par Maurice Bouchor (1855-1929) : "Guillaume au nez tors, qui vers 1350 était seigneur de Freneuse-les-Navets, beau village normand, avait six pieds quatre pouces de taille, le teint haut en couleurs, des yeux verts un regard perçant comme vrille, le nez écrasé sur la gauche, la bouche bien endentée, mais fendue obliquement, et de larges oreilles aussi peu ouvragées que les grosses feuilles d'un artichaut..." (pervench.htm)

(01.04), UN MARI par Camille de Sainte-Croix (1859-1915) : "C'est au parc Monceau, un soir d'été, dans l'enchantement des feuillées percées de lumière électrique. Elle attend quelqu'un qui ne vient pas. Plantureau passe. Lui, n'attend personne. Il la remarque jolie, élégante, assise seule, sous un arbre. Il s'arrête, parle. Elle s'ennuie. Elle répond. Plantureau prend une chaise, s'assied devant elle. Ils causent. Les voilà tout à fait amis. A onze heures, elle se lève. Plantureau ne sait vraiment à qui il a affaire..." (unmari.htm)

(01.04), LETTRE OUVERTE A M. HENRI CHERON par Maurice Kahn : "La première fois que j'eus le plaisir de vous rencontrer, ce n'était pas chez un pâtissier en face du Conservatoire, - c'était dans une cantine militaire, à Lisieux, au 119e de ligne. Étudiant en philosophie, je faisais mon année. Vous étiez maire de Lisieux et faisiez vos treize jours..." (biribi.htm)

(12.03), LE PRIEURE DES 2 AMANTS par Jacques Normand (1848-1931) : "Noir de peau, gris de poil, rude de corps et de coeur chasseur infatigable, ne croyant ni à Dieu ni au démon, le sire de Malaunay était l'effroi du pays normand. Hors ses chevaux et ses chiens, il n'aimait qu'une chose au monde : sa fille, la belle Geneviève ; mais encore l'aimait-il d'une tendresse égoïste et férocement jalouse. A la pensée qu'un autre homme pourrait, un jour, lui être préféré, il palissait de rage et, dans ses gantelets de fer, ses poings noueux se serraient..." (2amants.htm)

(12.03), FAIT-DIVERS ARABE (1884) par Armand Silvestre (1837-1901) : "Le cadi Zutapapa était justement renommé parmi les magistrats du désert. Il vendait la justice, comme tous ses confrères, mais la vendait à juste poids. Il n’y avait pas d’exemple que le plaideur qui l’avait le mieux payé eût été le plus maltraité par lui, comme ce la se voit malheureusement quelquefois avec des juges que des considérations de politique et d’amitié distraient de la dignité de leur négoce. Ses prix étaient marqués en chiffres connus et tout se passait chez lui sans surprises, sans basses intrigues et le plus loyalement du monde..." (silves02.htm)

(11.03), LE TEMPS DU SERVAGE par d'Eugène Melchior de Vogüé (1848-1910) : "L'AUTOMNE dernier, nous chassions dans le gouvernement de Riazan. Toute la matinée, nous avions poursuivi les canards sauvages sur un grand étang ; c'était visiblement un ancien lac artificiel, creusé là pour embellir quelque parc seigneurial ; mais l'effort de la main de l'homme avait disparu depuis longtemps, sous le travail facile de la nature. Restée maîtresse de ce lieu, elle en avait changé le dessin primitif à sa fantaisie, effaçant les lignes droites sous un fouillis de roseaux, de saules et de trembles. A la queue du marais, une éclaircie entre ces arbres permettait d'apercevoir à quelque distance, dans un pli de terrain, un vaste corps d'habitation ; il était en partie masqué par les restes d'une enceinte crénelée. Cette apparition féodale m'intrigua vivement... " (vogue1.htm)

(10.03), AVENTURES ADMINISTRATIVES D'UNE IDEE HEUREUSE RECUEILLIES ET PUBLIEES PAR LE FUTUR AUTEUR DE L'HISTOIRE DE LA SUCCESSION DU MARQUIS DE CARABAS DANS LE FIEF DE COCQUATRIX (1834) par Honoré de Balzac (1799-1850) : "APRÈS minuit, dans un salon de Paris, au moment où les rangs de preneurs de thé s'étaient éclaircis, où les gens qui viennent se faire voir avaient disparu, se rencontrèrent quelques personnes dont les esprits se mirent à l'unisson et vibrèrent doucement. Il s'ensuivit une de ces conversations fortes, pleines de choses, tout à la fois railleuses et polies, comme parfois il s'en écoute encore dans cette ville, aussi réellement profonde qu'elle semble folle..." (aventure.htm)

(09.03), LA MARJOLAINE (1897) par Jean Lorrain (1855-1906) : "Ce conte là, c’est une vieille chanson de mon enfance, dont j’ai tant bien que mal essayé de rétablir le rythme et les rimes ; je crois entendre encore les voix traînardes des servantes qui la chantaient, non plus chez ma grand’mère, mais chez mes parents ; ah ! il y a longtemps de cela, dans la petite ville de la côte où j’ai passé mes toutes premières années. On la chantait à la veillée de Noël, en attendant la messe de minuit, et c’est dans la cuisine de la maison paternelle qu’elle émerveilla pour la première fois mon imagination de gosse amoureux de légendes, toujours échappé du salon pour venir me blottir entre les jupes des filles de service et les entendre poétiser, dans de vagues refrains populaires, leurs espérances et leurs terreurs..." (lorin01.htm)

(07/08.03), L'ECHO DU BONHEUR (1884) par Armand Silvestre (1837-1901) : "Et, comme il me regardait d’un air fort satisfait de soi-même, en humant voluptueusement son ample vermouth : - Mon ami Roubichou, lui dis-je, votre conte est tout simplement un des plus cochonnets que j’ai jamais ouïs, même à Toulouse, et en me disant que vous me l’offriez pour en égayer mes lecteurs ordinaires, vous êtes tout simplement accouché d’une impertinence. N’avez-vous donc pas remarqué, je vous prie, que nous sommes devenus gens sérieux et préoccupés de grave langage ? Moi-même, qui ne suis pas cependant un docteur, c’est tout au plus si j’ose, de temps en temps, glisser une gauloiserie entre une histoire héroïque de mon maître Banville, quelque récit ensoleillé de mon ami Paul Arène et une page de belle prose de notre sage Nestor, voir même quelque nouvelle audacieusement philosophique de Maufrigneuse..." (silves01.htm)

(06.03), COURAGE DE FEMME (1890) par Jacques Normand (1848-1931) : "Commencée depuis plus de deux heures, la partie de lawn-tennis allait finir. Tant pis vraiment, car le spectacle était joli de ces quatre jeunes femmes, sveltes et souples, vêtues de flanelle blanche, qui couraient, sautaient de droite et de gauche à la poursuite de la balle folle, rasant d'un vol horizontal la bande rouge du filet..." (courage.htm)

(05.03), LA FILLE GARÇON (1883) par Catulle Mendès (1841-1909) : "Elle fumait la pipe. Comme nous logions à Paris, dans la même maison, - Antoinette était la fille du propriétaire, - nous étions très vite devenus de très intimes camarades, elle, seize ans, moi, quatorze. Tous les soirs, après le dîner, pendant que nos deux familles, chacune dans son appartement, s’attardaient autour du dessert, nous avions des rendez-vous..." (mendes06.htm)

(05.03), LA TUEUSE D'ÉCHO (1883) par Catulle Mendès (1841-1909) : "C'était dans le sous-sol d'une de ces sales brasseries où la police tolère que l'on boive encore après que tous les cafés et tous les débits de vin sont fermés. A des tables de bois, sous la poussière jaune du gaz, s'accoudaient les lassitudes saoules des rôdeuses nocturnes..." (mendes05.htm)

(04.03), D'UNE DAME D'AVIGNON LAQUELLE PAR SON MARI QUI ÉTAIT SOURD FUT TENUE POUR INNOCENTE ENCORE QUE COUPABLE ET PLUS TARD POUR COUPABLE ENCORE QU'INNOCENTE (1893) par Catulle Mendès (1841-1909) : "Vers ce temps-là, dans la ville d'Avignon (on ne saurait choisir de lieu plus propice où faire se dérouler les aventures d'un plaisant conte d'amour, vu que, en cette cité plus qu'en aucune autre, les femmes sont enclines à faire leurs maris cocus et les maris obstinés à ne point l'être, ce qui engendre de fort nombreux et forts divertissants débats), beaucoup de personnes s'étonnaient que la demoiselle Étiennette de Val-les-Lys, jeune comme les plus fraîches fleurs et jolie autant qu'on le peut être, se fût donnée en mariage au vieux sire de Roc-Huant, bossu, bancal, obèse, partout fluant en lourde graisse..." (mendes04.htm)

(03.03), D'UNE DAME QUI FUT ÉTROITEMENT CLOSE PAR LA JALOUSIE DE SON ÉPOUX PUIS PAR CELLE DE SON AMANT SE VIT MIEUX CLOSE ENCORE MAIS SI ELLE FUT MARRIE DE LA PREMIÈRE CLÔTURE ELLE EUT BIEN À SE LOUER DE LA SECONDE (1893) par Catulle Mendès (1841-1909) : "Je pense qu'aucune joie - non, pas même la mienne, le soir, ô ma petite mie, où pour la première fois tu troussas si utilement ta jupe afin d'épargner à mes doigts, occupés en ton corsage, un soin qui les eût détournés d'une caresse dont tu soupirais sans t'en plaindre ! - je pense, dis-je, que jamais aucune joie ne fut comparable à celle dont fit montre le jeune vicomte Apollon de Bois-Gaillard lorsque la nouvelle lui fut donnée que le sire de Puysaurin venait de partir pour la Palestine, le heaume en tête et la croix entre les deux mamelles ; car c'était le temps où les barons de la chrétienté française allaient volontiers en Terre Sainte gagner la gale et le paradis..." (mendes03.htm)

(02.03), CALINETTE (1890) par Jacques Normand (1848-1931) : "Dix à douze ans, pâle, chétive, avec des yeux vifs, - une fleur étiolée de Paris, - elle aidait sa grand-mère à vendre de menus articles de fumeur gare Saint-Lazare, dans la salle des premières, à côté de la boutique, des journaux. Je l'avais souvent remarquée, l'été dernier ; plus d'une fois même, avant le départ du train, j'avais fait un bout de causette avec les deux femmes. J'avais appris qu'elles étaient pauvres, très pauvres ; que l'enfant orpheline de bonne heure, avait été élevée par la vieille, qui l'adorait. Je savais aussi qu'on l'appelait Câlinette, - un nom doux comme elle, fait de grâces et de caresses. L'autre jour, étant de villégiature, je passai par la salle d'attente. J'aperçus la grand'maman seule, tout de noir vêtue..." (calinete.htm)

(01.03), L'HISTOIRE DE LA BELLE HÉLAINE DE CONSTANTINOPLE, MÈRE DE SAINT MARTIN DE TOURS EN TOURAINE ET DE SAINT-BRICE : "La reine Elisabeth étant accouchée d'une fille, on l'a baptisa et elle fut nommée Hélaine. Quand elle eut quinze ans, sa mère mourut, et son père étant resté veuf pendant quelque temps, eut la volonté de se marier : mais ne trouvant pas de parti égal en beauté à sa défunte femme, que sa fille, il résolut de l'épouser. Un jour il fut la trouver dans sa chambre et lui déclara sa passion. Hélaine bien surprise d'une telle affaire, lui représenta qu'il trouverait bien une autre femme, sans songer à vouloir ternir son propre sang, lui déclarant qu'elle mourrait plutôt que de commettre un si grand crime..."(helaine.htm)

(12.02), LE DOME DES INVALIDES (1832) par Honoré de Balzac (1799-1850) : "Ce fut par une belle journée du mois de juin, entre quatre et cinq heures, que je quittai la cellule de la rue du Bac où mon honorable et studieux ami, le baron de Werther, m'avait donné le déjeuner le plus délicat dont il puisse être fait mention dans les chastes et sobres annales de mon estomac ; car l'estomac a sa littérature, sa mémoire, son éducation, son éloquence ; l'estomac est un homme dans l'homme ; et jamais je n'éprouvai si curieusement l'influence exercée par cet organe sur mon économie mentale..." (ledome.htm)

(12.02), L'EXILEE (1832) par François Coppée (1842-1908) : "Enfant blonde aux doux yeux, ô rose de Norvége,| Qu'un jour j'ai rencontrée aux bords du bleu Léman,| Cygne pur émigré de ton climat de neige !..." (exilee.htm)

(11.02), LE ROI DES ECREHOU (1884) par Charles de Frémine (1841-1906) : "Je les guettais depuis longtemps - mettant leur déchirure d'écueils, à moitié route, entre la plage de Carteret et l'île normande de Jersey. Tantôt haussés sur la mer, tantôt au ras des vagues noirs ou bleus, rapprochés ou lointains, au jeu du temps et des marées, ils me tentaient depuis mon enfance, depuis ces jours d'été où je grimpais, pour mieux les voir, sur le mur du jardin de la mère Vigot, tout fleuri de criste-marines..." (fremin01.htm)

(10.02), LE MESSAGE (1832) par Honoré de Balzac (1799-1850) : "J'ai toujours eu le désir de raconter une histoire simple et vraie, au récit de laquelle un jeune homme et sa maîtresse fussent saisis de frayeur et se réfugiassent au coeur l'un de l'autre, comme deux enfants qui se serrent en rencontrant un serpent sur le bord d'un bois. Au risque de diminuer l'intérêt de ma narration ou de passer pour un fat, je commence par vous annoncer le but de mon récit..." (message.htm)

(09.02), LE PORTRAIT DU LOUVRE par Eugène Melchior de Vogüé (1848-1910) : "La chose remonte à une époque assez récente. Il était depuis quelques années conservateur adjoint au Musée du Louvre, à la section de peinture ancienne. La protection d'un parent éloigné lui avait fait obtenir cette place. Comme il s'y montrait exact, effacé, ne cherchant pas à se grandir, on l'épargnait dans les remaniements du personnel. Il vivait seul et de peu. On ne lui connaissait ni proches ni amis. Il sortait d'une assez chétive maison de la Savoie, de petits gentilshommes d'origine toscane, dans la montagne de Maurienne..." (devogue.htm)

(07-08.02), TROIS LETTRES PARISIENNES DE LA CLOCHE (1872) par Emile Zola (1840-1902) : "Il se produit parfois d’étranges détraquements dans une cervelle. La fêlure n’est point brusque ; elle s’étend peu à peu, compromet le crâne entier ; ainsi voilà M. Dumas fils qui, d’écrivain, est passé moraliste, et qui de moraliste passe aujourd’hui prophète. L’illuminisme est au bout de sa voie. Il mourra dans les extases de Swedenborg..." (zola05.htm)

(06.02), ORIGINE DU POMMIER (1868) lettre d'Alexandre Dumas père (1802-1870) à Jules Oudin, Directeur de la Société d'horticulture du centre de la Normandie : " Cher monsieur Jules, | Je vais répondre d'abord sur ce que je sais certainement, moins bien que vous, sur la pomme, le pommier, le poirier, l'origine du cidre et son invasion en Europe. | Devons-nous mettre la pomme avant le pommier, ou le pommier avant la pomme ? Le pommier est-il poussé d'un pépin jeté dans l'espace et venant d'une pomme par conséquent, ou la pomme a-t-elle poussé d'abord sur un pommier créé en même temps que la création ? | C'est la question de la poule et de l'oeuf ; la poule vient-elle de l'oeuf, ou l'oeuf vient-il de la poule ?.. "(dumaspom.htm).

(05.02), A PROPOS DE VICTOR HUGO quatre articles de Jules Tellier (1863-1889) : "Donc, la Patrie, reconnaissante aux grands hommes, a élevé en leur honneur un monument d’un style contestable, et les a enfermés dans ses caveaux. Il y dorment, rangés au fond des cryptes froides. On les visite en s’éclairant d’une chandelle. O l’ingénieuse idée, d’enfouir le plus bas ceux qui ont le plus haut plané, et de dérober au jour ceux qui devraient être exposés sans cesse aux yeux des hommes ! Mais, puisque enfin on les a mis là, il est bon de les y aller voir de temps en temps, par piété, et pour distraire leur solitude. Et puis, il y a parmi eux quelqu’un de très grand qu’on oublie un peu, et dont j’aime à me souvenir…"(hugo01.htm).

(04.02), PREFACES DIVERSES A DES LIVRES OUBLIES (1870-1896) par Emile Zola (1840-1902) : "M. Adolphe Belot vient de publier un livre : Mademoiselle Giraud, ma femme, qui a réussi à forcer l’attention du public, par ces jours d’émotion politique. Ce roman s’est vendu à trente mille exemplaires, paraît-il. Depuis plus d’un an, c’est le seul volume qui ait arraché une foule de lecteurs à ce flot montant de journaux qui menacent de tuer la librairie. Un pareil phénomène est bon à étudier. Je viens de lire l’œuvre de M. Belot et je connais maintenant les causes de son succès. La foule a cru trouver la pâture à ses curiosités malsaines. Ce qu’elle cherche dans les indiscrétions d’alcôves de certaines feuilles, elle l’a arraché dans le livre grave et vengeur du romancier. Et, pendant qu’elle dévorait ces pages si saines et si fortes qu’elle tentait vainement de salir par ses appétits de scandale, elle allait déclarer tout haut que cette œuvre était une honte, feignant de ne pouvoir même en prononcer le titre devant les femmes, accusant presque l’auteur d’avoir spéculé sur les goûts honteux de l’époque..." (zola04.htm).

(03.02), GEORGE ET NONOTTE (1883) par Catulle Mendès (1841-1909) : "Prendra ! Prendra pas ! dit Nonotte avec un gros rire fait exprès, qui lui secoua la gorge dans son corsage de soie noire, éraflée, pisseuse, sous les jambes d’un maillot de carnaval qu’elle s’était noué autour du cou en guise de cache-nez. Depuis un moment, à croppetons sur le carrelage dérougi, elle essayait de faire flamber, en promenant dessus des allumettes vite éteintes, un seul morceau de planche, arraché de quelque armoire, où il y avait des clous tordus... " (mendes02.htm).

(02.02), LE MANGEUR DE RÊVE (1883) par Catulle Mendès (1841-1909) : "Une exception ? Non pas. Ils sont nombreux déjà, et seront bientôt innombrables si l’histoire que je vais raconter, – que je dois raconter, – ne galvanise pas, par l’épouvante et l’horreur, le ressort de leur vie énervée, ne fait pas se redresser leur volonté gisante..." (mendes01.htm).

(01.02), LA MARCHANDE DE JOURNAUX conte parisien (1880) par François Coppée (1842-1908) : "– Demandez les journaux du soir, … la Liberté,.. La France,.. | A cet appel sans cesse répété | Par la vieille marchande à la voix âpre et claire, | Je faisais halte au coin du faubourg populaire | Dont les vitres flambaient dans le soleil couchant, | Et prenais un journal pour le lire en marchant. | Ce n’est pas que je sois ardent en politique ; | Les révolutions rendent un peu sceptique ; | Mais, par vieille habitude et besoin machinal, | Je parcours volontiers tous les soirs, un journal, | Pour savoir si l’on va changer ou non de maître, | Comme avant de sortir on voit le baromètre..." (coppee01.htm).

(12.01), LA FILLE DU SERPENT par Jean Bertot : "- Et depuis quand, dites-moi, les serpents ont-ils des filles? - Mais ils en ont toujours eu, chère madame, ou du moins, ils ont toujours eu le droit d'en avoir. D'ailleurs, soyez sans crainte, les serpents n'auront bientôt plus ni filles ni garçons, car il n'y aura plus de serpents. La race disparaît. - Je vous comprends de moins de moins. - Cela se voit. Vous me comprendrez mieux dans un instant..." (bertot01.htm).

(11.01), LA BAGUE DU CAPITAINE par Anatole Le Braz (1859-1926) : "Il y a quelque cinquante ans, un navire étranger fit naufrage sur la côte de Buguélès, en Penvénan. On recueillit une dizaine de cadavres. Comme on ignorait s'ils étaient chrétiens, on les enterra dans le sable, à l'endroit où on les avait trouvés. Parmi eux, était le corps d'un grand et beau jeune homme, plus richement vêtu que ses compagnons, et que, pour cette raison, l'on jugea être le capitaine. A l'annulaire de la main gauche, il portait une grosse bague en or sur laquelle étaient gravées des lettres d'une écriture inconnue..." (lebraz01.htm).

(10.01), NOS ENFANTS par Anatole France (1844-1924) : "Fanchon s'en est allée de bon matin, comme le petit Chaperon rouge, chez sa mère-grand, qui demeure tout au bout du village. Mais Fanchon n'a pas, comme le petit Chaperon rouge, cueilli des noisettes dans le bois. Elle est allée tout droit son chemin et elle n'a pas rencontré le loup..." (noenfans.htm) et FILLES ET GARÇONS : "Germaine est malade. On ne sait pas comment cela est venu. Le bras qui sème la fièvre est invisible comme la main, pleine de sable, du vieillard qui vient, chaque soir, verser le sommeil dans les yeux des enfants. Mais Germaine n'est pas restée longtemps malade et elle n'a pas beaucoup souffert, et voici qu'elle est convalescente. La convalescence est plus douce encore que la santé qu'elle précède. C'est ainsi que l'espérance et le désir sont meilleurs, bien souvent, que tout ce qu'on désire et que tout ce qu'on espère..." (fillgars.htm).

(09.01), LE SABRE ENCHANTE DE VA-DE-BON-COEUR par Pierre Alexis Ponson du Terrail (1829-1871) : "J'étais de garde, cette nuit là ; il pleuvait à verse, et, à demi couché dans le fauteuil à bascule que le gouvernement accorde à l'officier de service, je sommeillais à moitié, entendant vaguement causer les hommes du poste par la porte entr'ouverte qui communiquait avec le corps de garde. De grands éclats de rire achevèrent de me réveiller ; le tambour racontait l'histoire du sergent Va-de-bon-Coeur. Pour lors, disait le tambour, voilà Va-de-bon-Coeur en plein licenciement. L'armée de la Loire était dissoute, et l'on renvoyait chacun dans ses foilliers respectifs..." (vadebonc.htm).

(07-08.01), UNE MESSE EN 1793 par Honoré de Balzac (1799-1850) : "Le 22 janvier 1793, vers huit heures du soir, une vieille dame descendait, à Paris, la montée qui finit devant l'église Saint Laurent, dans le faubourg Saint-Martin. Il avait tant neigé pendant toute la journée, que les pas s'entendaient à peine. Les rues étaient désertes. La crainte assez naturelle qu'inspirait le silence s'augmentait de toute la terreur qui faisait alors gémir la France ; aussi la vieille dame n'avait-elle encore rencontré personne ; sa vue, d'ailleurs affaiblie depuis longtemps, ne lui permettait pas d'apercevoir dans le lointain, à la lueur des lanternes, quelques passants clair-semés comme des ombres dans l'immense voie de ce faubourg. Elle allait courageusement seule à travers cette solitude, comme si son âge était un talisman qui dût la préserver de tout malheur..." (unemesse.htm)

(07-08.01), LE CALICE DE MME DE TRIGONEC, LES DELICES DE L'ESPRIT-SAINT ET LA BASSINOIRE et LE NECESSAIRE ET LE SUPERFLU (1881) par Marc de Montifaud (1849-1912) (lecalice.htm, delices.htm, necesser.htm)

(07-08.01), LE MUET, AVEUGLE, SOURD ET MANCHOT et LE MAUVAIS EXEMPLE deux parades de Thomas-Simon Gueullette (1683-1766) (lemuet.htm, movexemp.htm)

(06.01), MADEMOISELLE DE ROAN par Pitre-Chevalier (1812-1863) : "Vers la fin du mois de février 1805, j'étais au bal chez des royalistes de Nantes, ralliés à la gloire de l'empire. L'amphitryon lui-même tenait par sa famille à l'aristocratie bretonne, et plusieurs anciens chefs de chouans, revenus de leurs héroïques illusions, s'étaient donné rendez-vous chez lui avec leurs femmes et leurs filles. L'assemblée n'était pas moins brillante que nombreuse, et le reflet de la prospérité générale animait les fronts les plus sévères. Dans ce temps-là, on fraternisait encore en France, sous le prestige heureux des victoires nationales, et les partis les plus extrêmes se donnaient volontiers la main pour danser, comme on disait alors, à l'ombre des lauriers..." (mlleroan.htm)

(06.01), LE SPHINX par Jules Lacroix (1809-1887) : "Cette jeune fille est un ange ! pensait Jules Darel en baisant une lettre qu'il tenait et relisait depuis une heure ; quel style ! quel mélange d'amour et d'innocence !... comme sa belle âme reluit à chaque ligne !... Non, il est impossible que je ne sois pas heureux avec une si charmante créature ! Puis il portait encore à ses lèvres la feuille toute mouillée de baisers, et la serrait contre son coeur..." (lesphinx.htm)

(05.01), COMBAT DE NAVARIN par Eugène Sue (1804-1857) : "Par une jolie brise de sud-est, les escadres alliées croisaient devant la baie de Navarin. Tantôt on découvrait des maisons blanches, des palmiers, des terrasses ; tantôt les hauts rochers de l'île Sphactérie dérobaient à tous les yeux l'entrée du bassin où la flotte turco-égyptienne était alors mouillée ; car on voyait par instant ses mille mâts se dresser au-dessus des montagnes avec leurs pavillons rouges et leurs signaux de toutes couleurs. Les Anglais occupaient la droite de la ligne, les Français le centre, les Russes la gauche..." (navarin.htm)

(04.01), QUI EST-ELLE ? par Louise Colet (1808-1876) : "Je n'aime pas les jours de bal, les grands salons où l'on s'entasse, où la danse devient une lutte, où les fraîches toilettes se froissent, se déchirent et se fanent en un moment ; où les femmes se décolorent ou se colorent si vivement qu'on dirait que quelque fièvre subite a porté tout leur sang à leurs joues. Là, l'esprit et la beauté sont impossibles ; c'est un sauve-qui-peut général dans une athmosphère étouffante..." (quiestel.htm).

(03.01), LEANDRE, FIACRE parade de Thomas-Simon Gueullette (1683-1766) : "LEANDRE. : QUOI ! charmante z'Isabelle, j'apprens que vous allez t'épouser Monsieur Cassandre. Où est la foi que vous m'avez promise ? Où est l'amour, où est le bien que vous me portiez ? | ISABELLE. : Taisez-vous donc, mon cher Liandre, si vous ne voulez t'empêcher mon établissement ; car enfin je vous aime plus que lui, mais il a plus de moyen que vous. | LEANDRE. : Mamselle, tout cela z'est bel et bon, mais enfin il vaut mieux faire plaisir d'un pied à une honnête personne, que d'un doigt à un sot et à un vieux comme il est. | ISABELLE. : Mais vraiment, mon cher Liandre, je sens bien ce qu'en vaut l'aune. Aussi ce n'est point la badinerie qui me fait prendre le parti, c'est l'envie d'avoir de quoi, je compte bien toujours vous voir..." (leandre.htm).

(02.01), HISTOIRE D'UN SABRE DE PAIN D'EPICE (1843) par Marco de Saint-Hilaire (1796-1887) : "Au mois de juillet 1813, l'Autriche s'étant décidément déclarée contre nous, les négociations du congrès de Prague furent brusquement rompues, et l'armistice de Dresde dénoncé le 10 août suivant. La bataille de Dresde, livrée les 27 et 28 du même mois, ne fut que la conséquence de ces deux événements. Cette bataille est certainement une de celles où le génie de Napoléon brilla du plus vif éclat (nous la raconterons un jour) ; elle devait avoir les immenses résultats qu'il s'en était promis ; mais la fortune, qui commençait à nous abandonner, en décida autrement..." (sabrpain.htm).

(01.01), LE COCHER DU MARECHAL C... (1843) par Frédéric Soulié (1800-1847) : "Voici une histoire qui m'a été racontée comme je vais vous la dire, et elle est arrivée comme elle m'a été racontée. Ce n'est point une invention destinée à vous montrer comment une faute suffit à perdre souvent la vie d'un homme ; c'est un fait réel au récit duquel nous ne donnerons pas ses véritables noms, parce qu'ils révéleraient les secrets d'une famille qui tient un rang illustre dans un des principaux états de l'Allemagne..." (lecocher.htm).

(12.00), LES DEUX AMIS DE BOURBONNE (1770) par Denis Diderot (1713-1784) : IL y avait ici deux hommes, qu'on pourrait appeler les Oreste et Pylade de Bourbonne. L'un se nommait Olivier, et l'autre Félix ; ils étaient nés le même jour, dans la même maison, et des deux soeurs. Ils avaient été nourris du même lait ; car l'une des mères étant morte en couche, l'autre se chargea des deux enfants. Ils avaient été élevés ensemble ; ils étaient toujours séparés des autres : ils s'aimaient comme on existe, comme on vit, sans s'en douter ; ils le sentaient à tout moment, et ils ne se l'étaient peut-être jamais dit. Olivier avait une fois sauvé la vie à Félix, qui se piquait d'être grand nageur, et qui avait failli de se noyer ; ils ne s'en souvenaient ni l'un ni l'autre. Cent fois Félix avait tiré Olivier des aventures fâcheuses où son caractère impétueux l'avait engagé, et jamais celui-ci n'avait songé à l'en remercier : ils s'en retournaient ensemble à la maison, sans se parler, ou en parlant d'autre chose... (didero01.htm).

(11.00), LA DEMANDE (1890) par Jules Renard (1864-1910) : Dans la grande cour de la Gouille, Mme Repin lançait à sa volaille des poignées de grains. Ils s'envolaient régulièrement de la corbeille, suivant le rythme du geste, et s'éparpillaient en grésillant sur le sol dur. La fine musique d'un trousseau de clefs entrechoquées montait de l'une des poches du tablier. En faisant des lèvres : « Cht ! cht ! » et même à grands coups de pieds, Mme Repin écartait les dindes voraces. Leurs crêtes bleuissaient de colère, et leurs demi-roues rayonnaient aussitôt avec une sorte de détonation et brusque développement d'un éventail qui s'ouvre entre les doigts d'une dame nerveuse... (lademand.htm).

(10.00),CHANTS REVOLUTIONNAIRES (1887) par Eugène Pottier (1816-1887) : "Décharné, de haillons vêtu, | Fou de fièvre, au coin d'un impasse,| Jean Misère s'est abattu. | «Douleur, dit-il, n'es-tu pas lasse ?» | Ah ! mais... | Ça ne finira donc jamais ?... | Pas un astre et pas un ami ! | La place est déserte et perdue.| S'il faisait sec, j'aurais dormi, | Il pleut de la neige fondue. | Ah ! mais...| Ça ne finira donc jamais ?... | Est-ce la fin, mon vieux pavé ? | Tu vois : ni gîte, ni pitance, | Ah ! la poche au fiel a crevé ;| Je voudrais vomir l'existence.| Ah ! mais...| Ça ne finira donc jamais ?..." (epottier.htm).

(09.00), LE PLAT D'ORONGES et ROSINE, deux Contes de la forêt (1888) d'André Theuriet (1833-1907) : "Après avoir chassé toute l'après-midi avec Jacobus dans les brandes de Sainte-Julitte, en Poitou, nous rentrions à Étableaux. Comme j'étais revenu bredouille, je trouvai des oronges dans la châtaigneraie du Châtellier et j'en remplis mon carnier vide. «Es-tu sûr, au moins, de tes champignons ? me demanda soupçonneux Jacobus. - Parfaitement. - C'est qu'il court dans ce pays-ci, à propos d'oronges, une histoire tragique qui me rend singulièrement méfiant à l'endroit de ces cryptogames. Tu as connu Mme de Savigné ?..." (oronges.htm ; rosine.htm).

(07-08.00), LE RIFLARD MYSTERIEUX par Aurélien Scholl (1833-1902) : "Pour ne pas croire aux histoires merveilleuses, on n'en éprouve pas moins un certain attrait à en écouter parfois le récit. Il est des esprits sérieux qui prennent plaisir à jouer une féerie.Un ingénieur civil que quelques amis attendaient à dîner, dans un cabinet d'un restaurant de la rue Royale, arriva un soir très en retard. Sa figure exprimait une satisfaction qui ne lui était pas ordinaire.- Je vous prie de m'excuser, dit-il en entrant. Vous avez bien fait de vous mettre à table et je vais essayer de vous rattraper. Tout à l'heure, vous saurez pourquoi je vous ai fait attendre..." (riflard.htm).

(06.00), LE RÉQUISITIONNAIRE (1831) par Honoré de Balzac (1799-1850) : "Par un soir du mois de novembre 1793, les principaux personnages de Carentan se trouvaient dans le salon de madame de Dey, chez laquelle l'assemblée se tenait tous les jours. Quelques circonstances qui n'eussent point attiré l'attention d'une grande ville, mais qui devaient fortement en préoccuper une petite, prêtaient à ce rendez-vous habituel un intérêt inaccoutumé. La surveille, madame de Dey avait fermé sa porte à sa société, qu'elle s'était encore dispensée de recevoir la veille, en prétextant d'une indisposition. En temps ordinaire, ces deux événements eussent fait à Carentan le même effet que produit à Paris un relâche à tous les théâtres. Ces jours-là, l'existence est en quelque sorte incomplète. Mais, en 1793, la conduite de madame de Dey pouvait avoir les plus funestes résultats. La moindre démarche hasardée devenait alors presque toujours pour les nobles une question de vie ou de mort. Pour bien comprendre la curiosité vive et les étroites finesses qui animèrent pendant cette soirée les physionomies normandes de tous ces personnages, mais surtout pour partager les perplexités secrètes de madame de Dey, il est nécessaire d'expliquer le rôle qu'elle jouait à Carentan. La position critique dans laquelle elle se trouvait en ce moment ayant été sans doute celle de bien des gens pendant la Révolution, les sympathies de plus d'un lecteur achèveront de colorer ce récit..." (requisit.htm).

(05.00), LA VEILLÉE DE L'HUISSIER (1885) par Edmond Picard (1836-1924) : "Bastien Michiels, huissier, il y a quelque vingt ans, à la Cour d'appel de Bruxelles, y domicilié, patenté et immatriculé, souffrait d'une gastrite chronique. A cause d'elle il se réveillait la bouche pâteuse et navré d'une tristesse plombante. A cause d'elle il mouvait péniblement ses jambes allourdies quand, vers dix heures, il se rendait au Palais, alors rue de Ruysbroeck, dans l'ancien couvent des Jésuites, affublé, pour passer à l'état de monument public, d'un péristyle grec copié sur celui de Ste-Marie-la-Ronde à Rome. A cause d'elle il s'endormait pendant l'audience à la petite table sur laquelle il griffonnait ses exploits. Et, par male chance, il ronflait : il avait (date néfaste !) ponctué une plaidoirie d'un long raclement d'archet sur la quatrième corde d'une contre-basse. A ce bruit étrange, un vieux conseiller, se penchant vers son voisin, avait dit : «Heureusement que ça ne sent pas !» et l'avocat interrompu s'était écrié, goguenard et emphatique : «Voilà l'effet de mon éloquence !» Michiels sursauta au milieu des éclats de rire..." (veillee.htm).

(04.00), LA GRÈVE DES FORGERONS (1869) par François Coppée (1842-1908) : "Mon histoire, messieurs les juges, sera brève. | Voilà . Les forgerons s'étaient tous mis en grève. | C'était leur droit. L'hiver était très dur ; enfin, | Cette fois, le faubourg était las d'avoir faim. | Le samedi, le soir du payement de semaine, | On me prend doucement par le bras, on m'emmène | Au cabaret ; et, là, les plus vieux compagnons | - J'ai déjà refusé de vous livrer leurs noms - | Me disent : " Père Jean, nous manquons de courage ; | Qu'on augmente la paye, ou sinon plus d'ouvrage ! | On nous exploite, et c'est notre unique moyen. | Donc, nous vous choisissons, comme étant le doyen, | Pour aller prévenir le patron, sans colère, | Que, s'il n'augmente pas notre pauvre salaire, | Dès demain, tous les jours sont autant de lundis. | Père Jean, êtes-vous notre homme? " Moi je dis : | " Je veux bien, puisque c'est utile aux camarades. " | Mon président, je n'ai pas fait de barricades ;..." (forgeron.htm).

(03.00), LA PERLE NOIRE (1868) par Victorien Sardou (1831-1908) : "QUAND il pleut à Amsterdam, il pleut bien, et quand le tonnerre s'en mêle, il tonne bien ; - c'est la réflexion que faisait, un soir d'été, à la nuit, mon ami Balthazar Van der Lys, en courant le long de l'Amstel pour regagner son logis avant l'orage. Malheureusement le vent du Zuyderzée courait plus vite que lui. Une épouvantable rafale s'abattit tout à coup sur le quai, secouant les volets, brisant les enseignes, tordant les girouettes ; et une certaine quantité de pots de fleurs, de tuiles, d'espions et de serviettes détachés des toits ou des fenêtres, s'en allèrent pêle-mêle dans le canal, suivis du chapeau de Balthazar, qui eut toutes les peines du monde à ne pas suivre son chapeau. - Après quoi le tonnerre éclata ; après quoi les nuages crevèrent ; - après quoi Balthazar fut mouillé jusqu'aux os et se mit à courir de plus belle..." (perlnoir.htm).

(02.00), LA COMTESSE DE TENDE (1664) par Madame de La Fayette (1634-1693) : "Mademoiselle de Strozzi, fille du maréchal, et proche parente de Catherine de Médicis, épousa, la première année de la régence de cette reine, le comte de Tende, de la maison de Savoie, riche, bien fait, le seigneur de la cour qui vivoit avec le plus d'éclat, et plus propre à se faire estimer qu'à plaire. Sa femme néanmoins l'aima d'abord avec passion ; elle étoit fort jeune ; il ne la regarda que comme un enfant, et il fût bientôt amoureux d'une autre. La comtesse de Tende, vive, et de race italienne, devint jalouse ; elle ne se donnoit point de repos ; elle n'en laissoit point à son mari ; il évita sa présence, et ne vécut plus avec elle comme l'on vit avec sa femme..." (comtesse.htm).

(01.00), LE JEUNE ENCHANTEUR (1846), traduction-adaptation d'un texte original de George Croly (1780-1860) par Charles Baudelaire (1821-1867) et LA FANFARLO (1847) : "Samuel Cramer, qui signa autrefois du nom de Manuela de Monteverde quelques folies romantiques, - dans le bon temps du Romantisme, - est le produit contradictoire d'un blême Allemand et d'une brune Chilienne. Ajoutez à cette double origine une éducation française et une civilisation littéraire, vous serez moins surpris, - sinon satisfait et édifié, - des complications bizarres de ce caractère. Samuel a le front pur et noble, les yeux brillants comme des gouttes de café, le nez taquin et railleur, les lèvres impudentes et sensuelles, le menton carré et despote, la chevelure prétentieusement raphaélesque. - C'est à la fois un grand fainéant, un ambitieux triste, et un illustre malheureux ; car il n'a guère eu dans sa vie que des moitiés d'idées..." (lejeune.htm ; fanfarlo.htm).

(12.99), UNE FEMME EST UN DIABLE et LE CIEL ET L'ENFER, deux tragi-comédies extraites du Théâtre de Clara Gazul (1825) de Prosper Mérimée (1803-1870) : "Mesdames et messieurs. L'auteur de la comédie que vous allez juger a pris la liberté de sortir de la route battue. Il a mis en scène, pour la première fois, certains personnages que nos nourrices et nos bonnes nous apprennent à révérer. Bien des gens pourront être scandalisés de cette audace, qu'ils appelleront sacrilège ; mais traduire sur le théâtre les ministres cruels d'un Dieu de clémence, ce n'est pas attaquer notre sainte religion. Les fautes de ses interprètes ne peuvent pas plus altérer son éclat, qu'une goutte d'encre le cristal du Guadalquivir. Les Espagnols émancipés ont appris à distinguer la vraie dévotion de l'hypocrisie. C'est eux que l'auteur prend pour juges, sûr qu'ils ne verront qu'une plaisenterie là où le bon Torquemada aurait vu la matière d'un auto-da-fé, avec force san-benitos..." (femdiabl.htm ; cielenfr.htm)

(11.99), LES CHEVALIERS : roman héroïque (1779) de Benjamin Constant (1767-1830) : "Je chante les chevaliers et les dames qui illustrerent la cour du vertueux Pepin. on y voyoit le brave Palidore, le vaillant Oristal, le courtois cilinx, le Brave Rommador le terrible Odoric, Almont et mille autres chevaliers l'honneur de leur race et de leur siecle. Tout etoit tranquille quand Pepin las de voir languir la valeur de ses chevaliers fit inviter toutes les nations qui habitent la terre, a un tournois qu'il avoit resolu de donner..." (chevalie.htm)

(10.99), LES CONFESSIONS DE SYLVIUS : la bohème amoureuse (1857) de Champfleury (1821-1889) : "Tony, toi qui connais le coeur féminin pour en avoir souvent disséqué, réponds-moi vitement sur les matières que je soumets à ton jugement de carabin. Voici ce qui arrive. Théodore est venu me chercher à midi. Il veut que je descende la montagne avec lui, sa maîtresse et une autre grisette. - Tu verrais Clémence, m'a-t-il dit, c'est une brave personne. Son amant l'a quittée. Elle désire te connaître ; allons, ne te fais pas prier.Je ne sais pourquoi Clémence m'attire, je l'ai à peine entr'aperçue chez Théodore ; elle n'a rien d'agréable, ni beauté, ni taille, mais elle rit et m'a paru un peu plus spirituelle que le commun des grisettes. - Nous partons. - J'ai mis ce jour-là mon habit de velours neuf, mon pantalon de velours, un costume qui effraye les bourgeoises de L***..." (confes01.htm)

(09.99), LA PIPE CASSEE, poème épi-tragi-poissardi-héroïcomique (1758) de Jean-Joseph Vadé (1719-1757) : "Je me suis beaucoup amusé en composant ce petit Ouvrage, puisé dans la Nature ; mes amis l'ont plusieurs fois entendu avec plaisir. Nombre de gens de distinction, de goût, et de Lettres, s'en sont extrêmement divertis ; et sur les assurances qu'ils m'ont données que le Public s'en amuseroit aussi, je me hasarde de le lui donner. Il faut pour l'agrément du débit avoir l'attention de parler d'un ton enroué lorsque l'on contrefait la voix des Acteurs ; celle des Actrices doit être imitée par une inflexion poissarde et traînante à la fin de chaque phrase. L'un et l'autre sont indiqués par les marques suivantes ou guillemets (")..." (pipcasse.htm)

(08.99), UNE PASSION DANS LE DESERT (1830) d'Honoré de Balzac (1799-1850) : "Ce spectacle est effrayant ! s'écria-t-elle en sortant de la ménagerie de M. Martin. Elle venait de contempler ce hardi spéculateur travaillant avec son hyène, pour parler en style d'affiche. - Par quels moyens, dit-elle en continuant, peut-il avoir apprivoisé ses animaux au point d'être assez certain de leur affection pour ... ? - Ce fait, qui vous semble un problème, répondis-je en l'interrompant, est cependant une chose naturelle. - Oh ! s'écria-t-elle en laissant errer sur ses lèvres un sourire d'incrédulité. - Vous croyez donc les bêtes entièrement dépourvues de passions ? lui demandai-je ; apprenez que nous pouvons leur donner tous les vices dus à notre état de civilisation..." (passion.htm)

(07.99), [texte retiré].

(06.99), [texte retiré].

(05.99), MON COEUR MIS A NU, JOURNAL INTIME (1887) de Charles Baudelaire (1821-1867) : "De la vaporisation et de la centralisation du Moi. Tout est là. D'une certaine jouissance sensuelle dans la société des extravagants. (Je pense commencer Mon coeur mis à nu n'importe où, n'importe comment, et le continuer au jour le jour, suivant l'inspiration du jour et de la circonstance, pourvu que l'inspiration soit vive)..." (coeuranu.htm)

(04.99), LE DEJEUNER DE LA RAPEE OU DISCOURS DES HALLES ET DES PORTS (1748) de M. de Lécluse (1711-1792) : "Le dernier jour de Carnaval, | A trois heures je fus au Bal, | En équipage de Poissarde, | Là, contrefaisant la Mignarde, | Dans une Loge à l'Opéra, | Un Abbé de moi s'approcha : | Parbleu, dit-il, Dame Françoise, | Votre Corset de Siamoise, | Sur mon honneur est fait au tour : | Ce petit chef-d'oeuvre du jour, | Renferme une gorge bien dure..." (dejeune.htm)

(03.99), IL VICCOLO DI MADAMA LUCREZIA (1873) de Prosper Mérimée (1803-1870) : "J'avais vingt-trois ans quand je partis pour Rome. Mon père me donna une douzaine de lettres de recommandation, dont une seule, qui n'avait pas moins de quatre pages, était cachetée. Il y avait sur l'adresse : «A la marquise Aldobrandi».- Tu m'écriras, me dit mon père, si la marquise est encore belle. Or, depuis mon enfance, je voyais dans son cabinet, suspendu à la cheminée, le portrait en miniature d'une fort jolie femme, la tête poudrée et couronnée de lierre, avec une peau de tigre sur l'épaule. Sur le fond, on lisait : Roma 18... Le costume me paraissant singulier, il m'était arrivé bien des fois de demander quelle était cette dame. On me répondait : - C'est une bacchante..." (ilvicolo.htm)

(02.99), LE MASQUE PROPHETE ET AUTRES ECRITS DE JEUNESSE de Napoléon Bonaparte (1769-1821) : "L'AN 160 de l'hégire, Mikadi régnait à Bagdad ; ce prince, grand, généreux, éclairé, magnanime, voyait prospérer l'empire arabe dans le sein de la paix. Craint et respecté de ses voisins, il s'occupait à faire fleurir les sciences et en accélérait les progrès, lorsque la tranquillité fut troublée par Hakem, qui, du fond du Korassan, commençait à se faire des sectateurs dans toutes les parties de l'empire. Hakem, d'une haute stature, d'une éloquence mâle et emportée, se disait l'envoyé de Dieu ; il prêchait une morale pure qui plaisait à la multitude ; l'égalité des rangs, des fortunes, était le texte ordinaire de ses sermons. Le peuple se rangeait sous ses enseignes. Hakem eut une armée..." (bonapart.htm)

(01.99), [texte retiré].

(12.98), [texte retiré].

(11.98), LA CONFIANCE DES COCUS de Thomas-Simon Gueullette (1683-1766) : "PARDIENNE, je suis tombé cheux un bon maître, ou plutôt cheux une bonne maîtresse ; car Mamselle z'Isabelle porte les culottes : il est vrai qu'elle n'en use pas pour une paire, mais que m'importe à moi ? Monsieur Cassandre, son bon homme de mari, z'est plus que content. Elle est généreuse, elle m'a donné avant hier une vieille écritoire, l'autre jour un vieux chauffe-pied pour mettre mes sabots, hier un peigne, et aujourd'hui six paires de ses vieux souliers, du pain d'épice, un sifflet de bouys, une cuillere de bois, et plus de trente chansons nouvelles du Pont-Neuf, et j'ai toujours ma soupe toute pleine de choux. Pardienne tout cela z'est bien joli, et pourquoi faire ?..." (cocus.htm)

(10.98), LE CENTAURE (1840) de Maurice de Guérin (1810-1839) : "J'ai reçu la naissance dans les antres de ces montagnes. Comme le fleuve de cette vallée dont les gouttes primitives coulent de quelque roche qui pleure dans une grotte profonde, le premier instant de ma vie tomba dans les ténèbres d'un séjour reculé et sans troubler son silence. Quand nos mères approchent de leur délivrance, elles s'écartent vers les cavernes, et dans le fond des plus sauvages, au plus épais de l'ombre, elles enfantent, sans élever une plainte, des fruits silencieux comme elles-mêmes..." (centaure.htm) mais aussi La Bacchante et Glaucus.

(09.98), LE PARNASSICULET CONTEMPORAIN (1872) : "L'éditeur du Parnassiculet contemporain, afin d'empêcher les curieux de trébucher et se casser le nez dans le corridor du Charentonneau où il les voit se précipiter avec un si louable empressement, croit de son devoir de placer à l'entrée un lampion qui en éclaire un peu les ténèbres, et d'expliquer par quelques lignes très-nettes les quelques pages, sans cela inintelligibles, qu'il publie aujourd'hui à ses risques et périls..." (parnacic.htm)

(08.98), UNE CHINOISE (1894) d'Aurélien Scholl (1833-1902) : "Ce n'était pas une Chinoise, mais une Annamite, - une pauvre Annamite de dix-sept ans, bien jaune et bien mince, échouée dans cette abominable maison après de navrantes aventures. À treize ans, servante dans une buvette à matelots de la rue Catinat, à Saïgon, elle avait consenti à suivre en Europe un mécanicien des Messageries Maritimes qui, las d'elle en rentrant à Marseille, l'expédiait bientôt sur Toulon où elle se plaçait dans une gargote de la rue du Canon. Là, elle faisait rencontre d'un bellâtre de la maistrance qui, après l'avoir gardée un an, entre deux campagnes, l'abandonnait avec un bébé de deux mois. Quelques semaines après le départ du père, l'enfant mourut..." (chinoise.htm).

(07.98), PRIX DE VERTU FONDES PAR M. DE MONTYON : discours prononcé par M. Nodier, directeur de l'Académie française, dans la séance du 11 Août 1836, sur les prix de vertu... : "Pour répandre les bons exemples, faire connaître les actions vertueuses et encourager à les imiter, l'Académie charge son secrétaire perpétuel de réunir les traits de vertu, de dévouement et d'humanité, qui ont donné lieu aux récompenses ci-dessus énoncées, et d'en faire un livret en tête duquel sera placé le discours que M. le Directeur actuel de l'Académie aura prononcé dans la séance publique du 11 Août 1836 ; le tout sera imprimé et tiré à huit mille exemplaires, dont un nombre considérable sera envoyé à MM. les préfets, avec invitation de les faire distribuer à MM. les sous-préfets et maires des communes de leur département..." (privertu.htm).

(06.98), LA DIVETTE, suivie de PETITE CORA (1896) de Jules Claretie (1840-1913) : "- Et moi aussi, j'ai chanté la chansonnette, Mademoiselle Marion Gervais, dit le général C... La chanteuse encore toute joyeuse du grand succès qu'elle venait de remporter dans ce salon mondain, fière des applaudissements de deux ambassadeurs que lui avait présentés la princesse, regarda le général en riant. «Comment, vous, général ? - Moi, Mademoiselle !» Ils étaient seuls dans le petit salon où la divette, avant de quitter l'hôtel de Louverchal, se reposait, ôtant ses gants, très longs, respirant un peu et voulant être seule, loin de la badauderie des compliments courants..." (divette.htm ; ptitcora.htm).

(05.98), BERTHE MORISOT (Madame Eugène Manet) : Exposition de son oeuvre du 5 mars au 21 mars 1896 chez Durand-Ruel, rue Laffitte et rue Le Peletier / avec portrait photogravé d'après Edouard Manet, préface par Stéphane Mallarmé.- Paris, [1896] : "Tant de clairs tableaux irisés, ici, exacts, primesautiers, eux peuvent attendre avec le sourire futur, consentiront que comme titre au livret qui les classe, un Nom, avant de se résoudre en leur qualité, pour lui-même prononcé ou le charme extraordinaire avec lequel il fut porté, évoque une figure de race, dans la vie et de personnelle élégance extrêmes. Paris la connut peu, si sienne, par lignée et invention dans la grâce, sauf à des rencontres comme celle-ci, fastes, les expositions ordinairement de Monet et Renoir, quelque part où serait un Degas, devant Puvis de Chavannes ou Whistler, plusieurs les hôtes du haut salon, le soir ; en la matinée, atelier très discret, dont les lambris Empire encastrèrent des toiles d'Edouard Manet..." (catalog.htm ; morisot.htm).

(04.98), L'HABIT VERT (1849) d'Emile Augier (1820-1889) et Alfred de Musset (1810-1857) : "Le théâtre représente une mansarde. - Porte au fond donnant sur un corridor. - Fenêtre à gauche. - Porte à droite. - Un devant de cheminée dans un coin à droite. - Un chevalet de peintre à droite. - Une petite table de noyer à gauche, devant la fenêtre. - Trois chaises de paille. - Au fond, à gauche, une armoire de noyer..." (habivert.htm).

(03.98), LETTRE A LA JEUNESSE (1897) : "- Où allez-vous, jeunes gens, où allez-vous, étudiants, qui courez en bandes par les rues, manifestant au nom de vos colères et de vos enthousiasmes, éprouvant l'impérieux besoin de jeter publiquement le cri de vos consciences indignées ?..." et LETTRE A LA FRANCE (1898) : "Dans les affreux jours de trouble moral que nous traversons, au moment où la conscience publique paraît s'obscurcir, c'est à toi que je m'adresse, France, à la nation, à la patrie !..." deux brochures d'Emile Zola (1840-1902) qui précèdent la publication du célèbre J'accuse. (letjeuns.htm ; letfranc.htm).

(02.98), DE LA MODE (1858) de Théophile Gautier (1811-1872) : "Pourquoi l'art du vêtement est-il abandonné tout entier au caprice des tailleurs et des couturières, dans une civilisation où l'habit est d'une grande importance, puisque, par suite des idées morales et du climat, le nu n'y paraît jamais? Le vêtement, à l'époque moderne, est devenu pour l'homme une sorte de peau dont il ne se sépare sous aucun prétexte et qui lui adhère comme le pelage à un animal, à ce point que la forme réelle du corps est de nos jours tout à fait tombée en oubli..." (delamode.htm).

(01.98), [texte retiré].

(12.97), LE JUGEMENT DE PARIS et LA RUE SAINTE-AMENDEE (1881) de Marc de Montifaud (1849-1912) : "On venait de verser la dernière tasse de thé chez la baronne de Froideville, et quelques intimes tardaient encore à partir. De ce nombre se trouvait Mme Claire de Juilly, qui piquait des points à sa tapisserie orange, lorsque la porte du salon s'étant doucement entrebâillée, le valet de chambre jeta le nom du comte Raymond de Sivrac, retenu à l'étranger depuis plus de deux ans... (jugtpari.htm, rustamen.htm).

(11.97), [texte retiré]

(10.97), REGRETS SUR MA VIEILLE ROBE DE CHAMBRE OU AVIS A CEUX QUI ONT PLUS DE GOUT QUE DE FORTUNE de Denis Diderot (1713-1784) : "Pourquoi ne l'avoir pas gardée ? Elle était faite à moi ; j'étais fait à elle. Elle moulait tous les plis de mon corps sans le gêner ; j'étais pittoresque et beau. L'autre, raide, empesée, me mannequine. Il n'y avait aucun besoin auquel sa complaisance ne se prêtât..." (diderot.htm).

(09.97), H.B. de Prosper Mérimée (1803-1870) : "Il y a un passage de l'Odyssée qui me revient souvent en mémoire. Le spectre d'Elpénor apparaît à Ulysse, et lui demande les honneurs funèbres..." (hb.htm) et NOTICE SUR MONSIEUR BEYLE PAR LUI-MÊME de Stendhal (1783-1842) : "Il pleut à verse. Je me souviens que Jules Janin me disait : - Ah ! quel bel article nous ferions sur vous si vous étiez mort ! Afin d'échapper aux phrases, j'ai la fantaisie de faire moi-même cet article..." (beyle.htm).

(08.97), [texte retiré].

(07.97), MAUDITE MAISON (1868) d'Emile Gaboriau (1832-1873) : "MÉDISANCE ou calomnie, voilà des années qu'on dit pis que pendre des propriétaires. Il est temps d'essayer de les réhabiliter s'il se peut. En somme, de quoi les accuse-t-on ? D'augmenter sans cesse et sans raison leurs loyers. Eh bien ! il en est un qui ne les augmente pas..." (modimeso.htm).

(06.97), L'OEIL SANS PAUPIERE (1832) de Philarète Chasles (1798-1873) : "Hallowe'en, Hallowe'en ! criaient-ils tous, c'est ce soir la nuit sainte, la belle nuit des skelpies et des fairies ! Carrick ! et toi, Colean, venez-vous ? Tous les paysans de Carrick-Border sont là, nos Megs et nos Jeannies y viendront aussi. Nous apporterons du bon whisky dans des brocs d'étain, de l'ale fumeuse, le parritch savoureux..." (oeilsans.htm).

(05.97), LA BIEVRE (éd. de 1914) de Joris-Karl Huysmans (1848-1907) : "La Bièvre représente aujourd'hui le plus parfait symbole de la misère féminine exploitée par une grande ville. Née dans l'étang de Saint-Quentin, près de Trappes, elle court, fluette, dans la vallée qui porte son nom, et, mythologiquement, on se la figure, incarnée en une fillette à peine pubère, en une naïade toute petite, jouant encore à la poupée, sous les saules..." (bievre.htm).

(04.97), QU'EST-CE QU'UNE NATION ? (1882) d' Ernest Renan, (1823-1892) : "Je me propose d'analyser avec vous une idée, claire en apparence, mais qui prête aux plus dangereux malentendus... on confond la race avec la nation, et l'on attribue à des groupes ethnographiques ou plutôt linguistiques une souveraineté analogue à celle des peuples réellement existants..." (nation01.htm).

(03.97), LE DIAMANT DE L'HERBE (1859) de Xavier Forneret (1809-1884) : "Selon, je crois, des dires, le ver luisant annonce par son apparition plus ou moins lumineuse, plus ou moins renouvelée, plus ou moins près de certain endroit, plus ou moins multipliée, car, toujours selon les dires, il se meut sous l'influence de ce qui doit advenir, le ver luisant présage ou une tempête sur mer, ou une révolution sur terre : alors il est sombre, se rallume et s'éteint..." (diamant.htm)

(02.97), OURIKA (1823) de Claire de Duras (1778-1828) : "J'étais arrivé depuis peu de mois de Montpellier, et je suivais à Paris la profession de la médecine, lorsque je fus appelé un matin au faubourg Saint-Jacques, pour voir dans un couvent une jeune religieuse malade. L'empereur Napoléon avait permis depuis peu le rétablissement de quelques-uns de ces couvents : celui où je me rendais était destiné à l'éducation de la jeunesse, et appartenait à l'ordre des Ursulines..." (ourika01.htm).

(01.97), LE MINISTERE PUBLIC (1832) de Charles Rabou, (1803-1871) : "Pierre Leroux était un pauvre charretier des environs de Beaugency. Aprèsavoir passé sa journée à conduire à travers les champs les trois chevaux qui formaient l'attelage ordinaire de sa charrette, quand venait le soir, il rentrait à la ferme où il servait, soupait sans grandes paroles avec les autres valets, allumait une lanterne, puis allait se coucher dans une manière de soupente pratiquée en un coin de l'écurie..." (minister.htm).

(12.96), [texte retiré].

(11.96), [texte retiré].

(10.96), LE BIBLIOMANE (1831) de Charles Nodier (1780-1844) : "Vous avez tous connu ce bon Théodore, sur la tombe duquel je viens jeter des fleurs, en priant le ciel que la terre lui soit légère..." (biblioma.htm).

(09.96), SONYEUSE (1903) de Jean Lorrain (1855-1906) : "Il y a une dizaine d'années au Champ de Mars, dans la salle même où la folie du mouvement des Espagnoles de Dannat se déhanchait et se tordait, démoniaque et frénétique, pour l'exaspération grande du bourgeois, presque vis-à-vis de cette peinture exacerbée et brutalement poussée au bleu, sur la même cimaise où Boutet de Monvel exposait la nullité sur porcelaine de ses Dianes vaselinées et de ses mondaines aux yeux d'émail,..." (sonyeuse.htm).

(08.96), POINT DE LENDEMAIN (1777) de Vivant Denon (1747-1825) : "J'aimais éperdument la comtesse de *** ; j'avais vingt ans, et j'étais ingénu ; elle me trompa ; je me fâchai ; elle me quitta. J'étais ingénu, je la regrettai ; j'avais vingt ans, elle me pardonna ; et comme j'avais vingt ans, que j'étais ingénu, toujours trompé, mais plus quitté, je me croyais l'amant le mieux aimé, partant le plus heureux des hommes..." (pointde.htm).

 (07.96), LES NUITS D'ETE d'Hector Berlioz, six mélodies opus 7 (1841-1856) pour mezzo-soprano et orchestre sur des poèmes de Théophile Gautier : "Quand viendra la saison nouvelle, Quand auront disparu les froids, Tous les deux nous irons, ma belle, Pour cueillir le muguet aux bois..." (nuits.htm).

 (06.96), LES LETTRES PORTUGAISES (1669) : " Considère, mon amour, jusqu'à quel excès tu as manqué de prévoyance. Ah malheureux ! tu as été trahi, et tu m'as trahie par des espérances trompeuses..." (religieu.htm).
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